La Bible des Sorcières, dépoussièrage des traductions

Janet Farrar

Comme j’ai le nez dans les traductions de rituels « trad », j’ai eu envie de jeter un œil sur celles des Farrar sur le Sidh. Et OMG, je me suis rendue compte à quel point ces vieilles traductions étaient fantaisistes. Pour la partie « texte à dire », j’avais utilisé le liber umbrarum traduit par Cédric Lelièvre. Son travail est nettement poétique et il a pris de très grandes libertés sur de larges passages. Je préfère privilégier le sens premier du texte, autant que possible, j’ai donc tout repris…

J’en profite pour faire un petit récapitulatif de toutes les traductions des textes de J. & S. Farrar. Ici et bientôt sur le Sidh. Les Farrar ont eu une énorme influence sur la wicca. A tel point que certains traditionalistes sont persuadés de travailler avec du matériel purement gardnérien alors qu’il s’agit de matériel issu de la Witches’ Bible des Farrar. The Witches’ Bible, 30 ans plus tard, reste le livre de référence en la matière. Si ce livre a eu un tel succès au sein de la communauté wicca, c’est parce que les auteurs ont tout révélé de leur pratique.

Textes extraits de Eight Sabbats for Witches

La structure
Rituel d’ouverture (divisé en plusieurs parties)
Grand Rite
Rituel de fermeture

Les Sabbats
Équinoxe de Printemps
Bealtaine, 30 avril
Solstice d’été
Équinoxe d’Automne, 21 septembre
Samhain, 31 octobre
Yule, 22 décembre – Les autres sabbats (à venir)

Naissance, Mariage, Mort
Présentation des Nouveaux-Nés
Rituel de Handfasting
– Requiem (à venir)

Textes extraits de The Witches’ Way

Consécration des Bijoux personnels, talismans, etc.
Sur la conduite d’un coven…
Sorcellerie & Sexualité – les menstruations
Nu dans vos rites
Rituel pour les ouvertures du corps
Guérison
La médecine par les plantes
Talismans
La baguette
Les cordes
L’épée

Textes extraits de What Witches Do

Le Rite de la Reine Hagiel
Rituel de Handfasting
Effigie en Cire
Sortilège de l’aiguille et de la bougie

Textes extraits de Spells and how they work

Formes-Pensées, traduction & adaptation Faoltiern Shelcallec
Sortilèges : résultats inattendus

Bougie à souhait en cire d’abeille

Dans l’un des billets du mois de juin (onguent), j’ai parlé rapidement du genre de bougies que j’utilise au cours des rituels. Il s’agit de bougies en cire d’abeille. Plus exactement en feuille de cire d’abeille. C’est très pratique et elles sont un bon compromis entre les insipides bougies prêtes à l’emploi des supermarchés (je ne les snobe pas, il m’arrive d’en utiliser mais je n’en suis pas fan) et la fabrication fastidieuse des bougies en cire pleine (ceci dit, c’est un exercice agréable quand on a du temps à y consacrer.)

C’est avec ce type de bougie que j’ai fait mon premier bricolage sorcier. Je me souviens avoir peiné pour trouver des feuilles de cire. A l’époque, il n’y avait pas de cyber-apiculteur (je me fournis chez lapi), internet n’existait pas encore, du moins pas sous la forme qu’on connaît aujourd’hui. J’avais beaucoup aimé le principe et ça sent terriblement bon. J’ai également été sidérée par les résultats de ce petit bricolage. Rapide, efficace… Bref j’étais convaincue !

On dit que les abeilles sont les messagères des dieux. Quoi de plus idéale que l’utilisation des bougies en cire pour les rituels et travaux magiques ^^ !

Je me suis amusée à prendre en photo les différentes étapes de la réalisation de bougie magique. C’est ultra simple. La chose la plus difficile étant de trouver de la cire et des mèches à bougie.

Matériel :

– Feuille de cire gaufrée
– mèche à bougie
– pilon & mortier
– un bolline
– les plantes de votre choix
– une huile d’onction (traditionnellement réalisée à base d’huile d’olive et de feuilles de menthe, de marjolaine, de thym, de patchouli) ou un onguent

  • Première étape :

Regroupez tout ce dont vous avez besoin. Pliez les feuilles de cire pour obtenir la dimension souhaitée. Coupez la mèche à la bonne taille.

  • Deuxième étape :

Oignez la mèche avec votre huile / onguent magique. Placez cette mèche sur l’un des bords de la feuille.

  • Troisième étape :

Chargez vos herbes magiques puis réduisez-les en poudre (autant que possible). Parsemez-en la surface de la feuille. N’en mettez pas trop, la bougie se consumerait beaucoup trop vite et vous risqueriez de cramer votre appart’ ^^

  • Quatrième étape :

Roulez la feuille pour obtenir la bougie.

  • Cinquième étape :

Consacrez la bougie obtenue. Oignez-la avec l’huile / onguent, en partant de son centre et en remontant jusqu’en haut ; puis du centre jusqu’en bas. Dessinez à l’aide de votre bolline un pentagramme. (c’est la procédure wicca trad’)

  • Dernière étape :

Yapuka la faire brûler au moment choisi. Placez la bougie dans un chaudron ou récipient du même type, pourvu qu’il soit sûr. Le mélange cire et plante est hautement inflammable. ^^

Voici trois travaux magiques issus de la wicca trad’ ou gardnérienne :

  1. Le sortilège de la bougie extrait du site aradiagoddess.com typiquement wicca trad’.
  2. Le sortilège de la bougie par Patricia Crowther, l’une des grandes prêtresses de Gerald Gardner.
  3. La bougie à souhait par Doreen Valiente, l’une des grandes prêtresses de Gerald Gardner.

Les fossiles utilisés comme talismans

Par Doreen Valiente ©, traduction Lune

Collection de l’auteur

Cela a toujours été une pratique de sorcières d’utiliser des choses qui sont d’une certaine manière saisissantes et mystérieuses. De cette façon, elles impressionnaient fortement leur esprit avec ce qu’elles tentaient de faire.

Les fossiles ont longtemps été considérés comme des objets vraiment mystérieux, apparaissant comme des produits de la Nature transformés en pierre. Par exemple, les fossiles en spirale appelés ammonites étaient parfois connus comme des pierres serpents. On croyait qu’un serpent enroulé était devenu une pierre. En fait, il s’agit des restes d’une sorte de coquillage géant, aux allures d’escargot. Mais même lorsque nous savons ce que sont ces fossiles, il est étrange de tenir dans sa main ce qui fut une créature qui a vécu il y a des millions d’années.

Le micraster coranguinum (shepherd’s crown en anglais) est un fossile à qui l’on attribue de grandes propriétés magiques, il s’agit d’une sorte d’oursin de mer fossilisé. Ils possèdent souvent une forme de cœur parfaite, avec un dessin à 5 branches sur le dessus. Une variété relativement similaire, bien que plus haute et plus ronde, est nommée « fairy loaves », pains de fée.

Ces oursins de mer fossilisés ont été découverts dans des tombes néolithiques ; et ils pourraient s’agir de la pierre (« glane-stone » dans le texte) magique des Druides, du fait qu’elle corresponde à la description donnée par les écrivains antiques. Leur fonction magique remonte donc à la grande antiquité.

Dans le Sussex, ceux qui résidaient dans des cottages (ndlt : maison campagnarde anglaise) avaient l’habitude de placer des micraster coranguinum (ndlt : oursins fossiles en forme de cœur) sur le rebord de leurs fenêtres afin de protéger leur maison de la foudre, de la sorcellerie et du mauvais œil. Si un fermier en trouvait un lorsqu’il creusait et labourait, il le ramassait, crachait dessus et le balançait par dessus son épaule gauche. Tout ceci était fait pour éviter la malchance.

Je me souviens que ma mère me racontait comment sa mère avait l’habitude de placer de grands fossiles d’oursin (ndlt : ceux en forme de cœur) sur le manteau de cheminée chez elle. Ils étaient un bien précieux et ma grand-mère avait l’habitude de les polir régulièrement avec de la cire noire à chaussure ! La raison n’est pas claire ; peut-être y avait-il derrière cela quelqu’idée selon laquelle on devait rendre certains services réguliers et attentions aux objets magiques, bien que cela ait pu être simplement une manie Victorienne de polir les objets. Leur présence au-dessus du foyer, bien sûr, avait pour but de protéger la cheminée, un moyen potentiel pour les mauvaises influences d’entrer. On avait l’habitude de menacer les méchants enfants en leur disant que « quelque chose de mauvais descendrait de la cheminée pour les chercher. »

Un autre fossile était utilisé comme amulette protectrice pour la maison : la pierre sorcière. Parfois, ce nom est également donné à un silex troué ; mais la véritable pierre sorcière du Sussex est un petit fossile possédant la forme parfaite d’une perle – ronde, blanche, vaguement brillante et avec un trou au milieu. On trouve également ces fossiles dans le Yorkshire et en d’autres lieux. Ce sont en fait des éponges fossiles, le produit des mers chaudes vieux de millions d’années. Leur juste nom est Porosphaera globularis. Les gens portaient ces ronds autour de leur cou pour la chance, ou les suspendaient dans leur maison avec un morceau de ruban ou de ficelle de couleur vive.

Les longs fossiles pointus appelés bélemnites ont une forme quelque peu phallique, et sont donc doublement magiques, car tout ce qui est un symbole de vie est aussi un porte-bonheur. Ils sont parfois connus comme « des pierres à tonnerre » ou « des coups de tonnerre » ; peut-être les confond-on avec des météorites. Il s’agit en vérité du coquillage interne fossilisé d’un céphalopode, des ancêtres préhistoriques de nos encornets et seiches.

J’ai entendu parler de l’usage d’un fossile de ce type sous forme d’amulette pour fortifier le bétail. Il était utilisé avec deux galets parfaitement ronds, pour symboliser les testicules. Les trois objets ont été baignés dans l’eau que le bétail devait boire.

Le jais et l’ambre sont deux matières considérées comme magiques depuis bien longtemps. Ce sont en réalité des fossiles, bien qu’ils ne soient pas toujours reconnus comme tels. L’ambre est une résine fossilisée et le jais est du bois fossilisé. C’est la raison pour laquelle l’ambre montre des propriétés électriques lorsqu’on le frotte. Le véritable jais fait de même, et il est donc connu comme étant « l’ambre noir » ; ce que l’on vend aujourd’hui sous le nom de jais n’est en fait que du beau verre noir et non du jais. L’ambre et le jais sont deux des porte-bonheur les plus vénérables, souvent retrouvés sous forme de collier dans les sépultures préhistoriques. A cause de leurs propriétés électriques, ils ont été perçus comme ayant de la vie en eux ; en un sens, c’est vrai puisqu’il s’agit de pierres semi-précieuses qui, à l’origine, étaient des choses vivantes.

Il y a longtemps, le jais était porté comme protection contre la sorcellerie, et pour soulager la mélancolie et la dépression, ainsi que pour se préserver des cauchemars. Il était sacré pour Cybèle, la Grande Mère.

L’ambre était également porté comme protection contre la magie et la sorcellerie, et on pensait qu’il garantissait la santé et prévenait des infections. C’est la raison de sa popularité sous forme d’embouchure à pipe et de porte-cigarette ou cigare.

Extrait de « ABC of Witchract », Phoenix Publishing