Encre & Sureau

Dans le coin de la maison qui me sert d’atelier temporaire, je trace quelques sigils avec l’encre de sureau. La couleur est belle et lorsque l’encre sèche, le lie de vin devient plus sombre, et se transforme en un beau violet sourd, comme je les aime :)

La teinte varie en fonction de la dose d’encre que j’utilise, mais quoiqu’il arrive, une fois l’encre parfaitement sèche, la couleur reste brillante.

L’encre sent merveilleusement bon. Je ne sais pas encore si je vais y ajouter une huile essentielle, ça serait dommage. J’attends de voir, je lui laisse du temps :)

Divers sigils tracés à la plume

Encre en cours de séchage

Tâche complètement sèche

Bougies en cire à mèche végétale

Premiers tests réussis :)

Vous vous souvenez, la semaine passée, je parlais d’un projet de bougie à mèche végétale ? Eh bien, mes premières tentatives sont concluantes, je suis vraiment contente de cette réussite. À présent, il ne me reste plus qu’à trouver le moyen de fabriquer des bougies trempées plus droites, j’ai quelques idées… À moins que je ne me décide à fabriquer un moule à bougie !

Dame Holle, équinoxe d’automne et tissage

Frau Holda par Nigel Jackson

Le soleil est toujours là et pourtant l’automne se fait déjà bien sentir. Son énergie est palpable. J’adore sentir les changements des saisons. L’arrivée de l’automne annonce Mabon et bientôt Samhain. Deux fêtes toujours très heureuses pour moi, riches de magie puissante et d’enseignements.

Avec la venue de l’automne, je ne cesse de rêver de ma grand-mère et de la couverture qu’elle utilisait pour guérir. Je ressens l’envie de confectionner ma propre couverture, de filer sa laine, de la teindre et de la tisser. Une envie que je pourrais peut-être réaliser l’an prochain, après la tonte des brebis familiales. En attendant, je pourrais peut-être coudre une jolie couverture matelassée.

Je partage avec vous encore un peu de mes lectures. Voici un texte traduit rapidement :

Équinoxe d’automne

par Müller-Ebeling, Rätsch et Storl, traduction Lune

Les équinoxes de printemps et d’automne sont deux des quatre points cardinaux de l’année solaire. On raconte que les sorcières récoltaient les plantes lors de ces journées d’équinoxe […]. À l’époque du printemps, Frau Holle apparaît comme le jardinier qui apporte les vertes et fraiches herbes, donneuses de vie. À l’inverse, elle apparaît comme la déesse des récoltes lors de l’équinoxe d’automne. C’est lorsque les fruits et les noix ont été ramassés et les récoltes d’automne rentrées, que la vie se retire progressivement dans les granges et greniers. Les anciennes fêtes païennes des récoltes, qui célèbrent la Déesse et le Dieu des récoltes par des banquets, des festins, des divertissements et des pèlerinages aux cimetières, perdurent à travers les coutumes traditionnelles de la Saint-Michel. L’archange Michel, chef des légions célestes, remplaça les dieux des récoltes, tels que Lugh, Jupiter et Thor.

Selon le calendrier agricole, la Saint-Michel (29 septembre) était considérée comme le début du travail hivernal – le filage, la fabrication des fils : féminin ; le tissage : masculin – qui se prolongeait jusqu’à la Chandeleur (2 février). On dit : « Lorsque Michel éteint la lumière, les ouvriers agricoles doivent commencer le filage. » Les gens chantaient lorsqu’ils filaient diligemment dans ce qu’on appelait la pièce à filage ou balancement. Les femmes s’en allaient – ou comme on disait – « en voyages à balancement », « en voyages de femmes ». Les grands-mères racontaient des histoires, issues des expériences de leur vie, à propos des problèmes du village. Les histoires d’amour étaient passées en revue et les jugements étaient rendus contre ceux qui avaient offensé les bonnes mœurs. Ainsi les femmes filaient et tissaient – comme les Parques elles-mêmes – le destin futur du village et de la tribu avec leurs pensées et leurs conversations.

« Ce qui reste secret tout au long de l’année, se révèle au cours du Brechtelzeit* sacré. »

– Kärtner

En attendant, « la saison de la vieille femme » se passe par-delà la porte. Les fines toiles d’araignée, qui planent dans les airs, suspendues aux branches, sont considérées comme les fils du fuseau de Frau Holle. La déesse archaïque qui fabrique les fils de la vie de toutes les créatures et tisse leurs futurs, Frau Holle apparaissait parfois aux femmes durant les heures tardives de la nuit et les aidait dans leur travail.

* Le Brechtelzeit est la période de la Saint-Michel, lorsque les femmes battaient les fibres de chanvre et de lin pour les préparer au filage.

Extrait de Witchcraft Medecine.

Lughnasad

Lughnasad (1er août)

Par Starhawk ©, traduction & adaptation Lune

Décorez l’autel avec des gerbes de blé. Un grand pain d’orge avec la forme du Dieu est posé sur l’autel, et de petits pains en forme d’hommes et de femmes sont empilés dans des paniers. D’autres paniers contiennent des gâteaux et des biscuits en forme d’étoile. Un feu est allumé au centre du cercle.

Réunissez-vous, méditez et respirez tous ensemble. La prêtresse dit :

 » C’est l’éveil de Lugh, le Roi Soleil qui meure avec l’année déclinante,
le Roi Grain qui meure lorsque le blé est fauché.
Nous nous tenons à présent entre l’espoir et la peur, en cette période d’attente.
Dans les champs, le grain est mûr mais pas encore récolté.
Nous avons travaillé dur pour amener de nombreuses choses à maturation,
mais les récompenses ne sont pas encore assurées.
A présent la Mère devient la Faucheuse,
l’Implacable qui se nourrit de la vie afin qu’une vie nouvelle puisse grandir.
La lumière diminue, les jours raccourcissent, l’été passe.
Nous nous réunissons pour faire tourner la Roue,
en sachant que pour récolter nous devons sacrifier,
et la chaleur et la lumière doivent doucement s’atténuer et passer à l’hiver. « 

Purifiez, projetez le cercle et invoquez la Déesse et le Dieu.

La prêtresse porte les paniers de bonhomme de pains, elle donne un bonhomme à chaque membre du coven, en demandant :

 » De quoi as-tu peur ? « 

Le membre du coven répond, en disant, par exemple :

 » De l’échec. « 

La prêtresse répète la réponse, en encourageant les autres membres du coven à la chanter :

 » Échec, échec, échec… « 

Un chant nait à partir de toutes les peurs collectives tandis qu’elles sont canalisées dans les pains-personnages.

Alors que le chant devient plus fort, la prêtresse conduit une danse en spirale, dans le sens contraire du soleil et en passant devant le feu. Chaque personne jette son bonhomme de pain dans le feu, en se concentrant sur le fait qu’elle se libère de sa peur. La prêtresse chante :

 » Dans ce feu, puisse-t-elle me quitter moi et les miens !
Puisse-t-elle s’en aller, puisse-t-elle s’en aller,
Puisse-t-elle mourir
Et brûler sous le soleil rouge
Alors que l’année se meure
Et disparaît,
Alors que toute chose passe,
Tout s’efface…  »
(répétez les deux dernières phrases.)

Lorsque tous sont passés devant le feu, un Cône est soulevé sans un mot afin de purifier le groupe de leurs peurs. Les membres du coven portent à présent les paniers d’étoiles, et en donnent un à chaque personne en demandant :

 » Que souhaites-tu récolter ? « 

Un chant est construit à partir des réponses, et un nouveau Cône est soulevé pour charger les étoiles avec le pouvoir afin que l’espoir se manifeste. Lorsque le pouvoir est mis à la terre, la prêtresse lève bien haut une étoile en disant :

 » Puisse l’étoile de l’espoir être toujours en nous. « 

Tous mangent les étoiles.

Le prêtre lève bien haut le pain qui représente le Dieu, en disant :

 » Contemplez le grain de vie ! « 

Il l’amène à chaque personne et alors que chacun en rompt un morceau et le mange, il dit :

 » Mangez de cette vie qui toujours meure et renait. « 

Festoyez, et ouvrez le cercle.