Récoltes de graines et champignons

Peau-de-Crapaud, dernière récolte de l’année ?

Hier et avant hier, j’ai ramassé de nouvelles amanites tue-mouche. La récolte précédente a correctement séché et certains champignons sont restés intacts. C’est pourtant étrange de voir côte à côte ces deux récoltes à 20 jours de différence… J’ai voulu essayer de sécher les plus gros champignons au four à bois et je n’ai pas eu les mêmes résultats que l’autre jour avec les morelles… Ils ont cuit ! Le four était trop chaud.

Les coques du Cierge-de-Notre-Dame recèlent un grand nombre de graines

Hier, j’ai récolté quelques graines des Cierges de Notre-Dame. Elles ont encore de belles feuilles mais j’en ai assez ramassé à la fin de l’été pour faire un grand nombre de bougies trempées. J’en ai également fait sécher pour fabriquer un peu d’encens.

Baies de Morelle Noire encore vertes, j’adore observer leurs graines en transparence

Quelques baies mûres…

Baies de Morelle Noire séchées au four à bois

Les morelles noires ont beaucoup souffert des premières gelées d’hier. J’ai cueilli la semaine passée une partie de leurs baies mûres. Elles aussi, je les ai faites sécher pour les inclure dans un mélange d’herbes à brûler. Hier j’en ai récolté les rares baies mûres à un autre endroit, cette fois pour me faire un stock de graines, mais la grande majorité des baies tardent à mûrir… Je croise les papattes pour qu’il ne gèle pas à nouveau les jours prochains. Les solanacées n’apprécient pas tellement ce genre de surprise. Même nos daturas ne s’en sont pas remis… et leurs pommes qui ne sont pas encore mûres…

Une fleur d’onagre

J’ai ramassé également les graines d’onagre qui pousse un peu partout dans le village. Ses jolies fleurs jaunes s’ouvrent généralement à la tombée de la nuit et c’est à ce moment là qu’elles diffusent leur doux parfum. Elles sont légèrement phosphorescentes. On peut utiliser ses graines comme aromates, manger ses feuilles comme légumes et ses racines comme des pommes de terre. Et la tisane d’onagre a la réputation d’être sédative. Pour l’instant, je n’ai pas essayé… :-)

Hier matin, surprise, les premières gelées !

Bougies en cire à mèche végétale

Premiers tests réussis :)

Vous vous souvenez, la semaine passée, je parlais d’un projet de bougie à mèche végétale ? Eh bien, mes premières tentatives sont concluantes, je suis vraiment contente de cette réussite. À présent, il ne me reste plus qu’à trouver le moyen de fabriquer des bougies trempées plus droites, j’ai quelques idées… À moins que je ne me décide à fabriquer un moule à bougie !

Cierge de Notre Dame Sorcière

Je poursuis mon projet et après avoir commencé la confection de quelques huiles et encens que je maitrisais déjà, je me suis lancée dans la fabrication de « bougie sorcière » en m’inspirant de quelques-unes de mes lectures. J’emploie des feuilles de molène comme mèche, récoltées et séchées le mois dernier.

On raconte qu’au Moyen-Âge, la hampe de la molène était trempée dans du suif et utilisé comme torche. D’ailleurs, on donne à cette plante d’autres noms évocateurs, parmi ceux-ci on retrouve « Cierge de Notre Dame » ou encore « Fleur Grand Chandelier ». Les anglais parlent même de cierge de sorcière. J’ai d’ailleurs traduit ce qu’en dit Margaret Grieve dans son Modern Herbal.

Le duvet sur les feuilles et la tige font un excellent « amadou » lorsqu’ils sont secs, aisément inflammables à la moindre étincelle. Ils étaient, avant l’introduction du coton, utilisés comme mèche à lampe. C’est de là que vient l’un de ses autres noms anciens : « Candlewick plant » (ndlt : qu’on pourrait traduire en français par « L’herbe à Mèche-à-bougie »). Un vieille superstition raconte que les sorcières, lors de leurs incantations, utilisaient des lampes et des bougies avec des mèches de ce type, et l’un de ses autres nombreux noms est : « Hag’s Taper » (ndlt : « Cierge de la Vieille Sorcière), en référence à cela, bien que l’on dise que le mot « hag » provienne du mot Anglo-Saxon Haege ou Hage (une haie), le nom « Hedge Taper » (ndlt : « Cierge des Haies) existe également. Il laisse entendre que les hampes robustes de cette grande plante des haies, parsemées de fleurs jaunes pâles, peuvent suggérer un grand cierge poussant dans les haies, un autre de ses noms campagnards, en effet, est « Cierge de Notre Dame ». Lyte (The Niewe Herball, 1578) nous dit « que la hampe entière, avec ses agréables fleurs jaunes, manifeste l’idée d’une bougie ou cierge en cire habilement façonné ».

On utilise un autre nom encore pour cette plante : « Les  Torches », et Parkinson nous dit :

 » Verbascum provient de la regia Latines Candela, et Candelaria,  parce que dans les temps anciens les tiges étaient trempées dans le suif à brûler, que ce soit lors de funérailles ou en d’autres occasion. » *

* Note de Lune : Verbescum est un terme déjà employé par Pline l’Ancien, mais son origine reste obscure.


Pulmonaire, chélidoine, violette, bouillon blanc

Avec le printemps, je découvre les différentes espèces de plantes qui poussent tout autour de la maison, dans les bois et près du ruisseau. Les photos ont été prises ce matin, sous un magnifique soleil !

La Pulmonaire Officinale

Il y a déjà un mois que les pulmonaires (pulmonaria officinalis) sont sorties. Elles sont très abondantes chez nous en moyenne montagne et dans les sous bois. Ses feuilles tachetées font penser à des poumons, d’où vient, j’imagine, son nom. Les guérisseurs ont su y lire leurs capacités à soigner les maladies des voies respiratoires. En infusion et en bouillon, les feuilles guérissent la toux rauque, l’angine, la pleurésie, la tuberculose, la bronchite et même les maux de gorge. La plante fraiche, en compresse soigne les plaies, les dartres et les engelures. Ses jeunes feuilles sont comestibles, on peut les manger crues en salade ou les cuire à l’eau comme un légume dans la soupe. Elle est l’un des ingrédients du Vermouth, un apéritif à base de vins , d’alcools et d’une infusion de plus  de 30 herbes et épices. Ses autres noms : Herbe aux poumons, Coucou bleu, Pulmonaire d’Italie, Sauge de Jérusalem, Sauge de Bethléem (nommée ainsi par John Gerard, la prenant pour une parente de la famille des sauges), Herbe au Lait de Notre-Dame, Herbe au cœur.

La Chélidoine

Elle n’est pas encore en fleur mais ses feuilles bien reconnaissables s’étoffent dans les murs de la maison. Son suc brûle et guérit les verrues. Chez nous en Auvergne, les vieux la cueillaient, en badigeonnaient leur verrue et la jetaient par dessus leur épaule sans se retourner.

La Violette

Elle est ici partout présente et elle embaume l’air depuis le début du printemps. Avant qu’elle ne s’en retourne au royaume des fées, j’irai cueillir, avec la permission de celles-ci, quelques fleurs pour en faire une liqueur.

Le Bouillon Blanc

J’aime bien ses autres noms, Cierge de Notre-Dame ou encore Blanc-de-Mai.  Le Bouillon Blanc n’est pas encore en fleur, et pour l’instant, il ne paie pas de mine. Ressemblant un peu à un chou. Mais il ne faut pas s’y tromper, le Bouillon Blanc peut atteindre jusqu’à deux mètres avec ses fleurs en épi, droit comme le cierge de Notre-Dame ;). Les vieux rebouteux du coin l’utilisaient  en infusion pour soigner l’asthme, la bronchite et la toux. Ils l’employaient également en usage externe cuit dans du lait pour protéger des gerçures et des engelures.

J’ai encore quelques photos dans ma musette et je les partagerai avec vous lors d’un prochain post, pour l’instant, je m’en vais profiter du beau temps tant qu’il est là !

(à suivre)