Oliban, adieu résine sacrée ?

L’oliban est l’encens que je préfère car son parfum est aussi agréable qu’efficace dans un contexte rituel et magique.

L’encens pur est la nourriture des dieux et il brûle sur les autels depuis des temps anciens. Des temples grecs à ceux des égyptiens et du peuple juif.

Hélas, l’arbre dont est extraite cette précieuse résine serait en voie d’extinction. Une étude récente a été conduite par des chercheurs néerlandais sur les populations des Boswellia en Éthiopie. Ces arbres pourraient disparaitre de moitié d’ici une quinzaine d’années voire totalement dans une cinquantaine d’années.

Les causes principales du déclin rapide des Boswellia seraient les brûlis, le sur-pâturage et les insectes parasites. Les brûlis désignent les défrichages de terrains, dans le but de les fertiliser, par le brûlage des herbes et broussailles. Quant au sur-pâturage, les chèvres en grand nombre y sont pour beaucoup, grimpant aux arbres et s’entraidant pour manger jusqu’à l’écorce. Et les insectes parasites, des capricornes, terminent le travail en se rabattant sur les plants restants. Vraisemblablement, l’extraction de l’encens n’y serait pas pour grand chose dans cette histoire.

Pour information, l’étude en question a été publiée dans le « British Ecological Society’s Journal of Applied Ecology ».

Suite à cette mauvaise nouvelle, je vivrai sur mon dernier gros stock d’oliban  et quand il sera terminé, je me rabattrai sur la résine de pin locale. Cela dit, je n’ai rien lu concernant les Boswellia d’Inde ainsi que ceux d’autres coins d’Afrique.

Encens maison à base d’oliban dédié au Soleil, à la Lune et à la Terre

Neige magique et guérisseuse

Chaque jour à contempler la nature,  je la découvre sans cesse changeante et toujours aussi somptueuse. Cette image témoigne de sa magie et quelle puissante magie ! La neige marque fortement mon esprit et elle apparait presque systématique dans tous mes rêves dans l’Autre-Monde. Elle a un pouvoir guérisseur et hautement spirituel. Sa capacité à réfléchir la lumière n’est sans doute pas étrangère à son pouvoir spirituel. Probablement de la même façon que la Lune. D’ailleurs, le paysage enneigé illuminé par la pleine lune est un spectacle époustouflant de magie. Pour cette raison, cette année, le solstice d’hiver sera sans aucun doute un grand moment !

Rien d’étonnant à ce qu’un certain nombre de personnes racontent qu’aux détours d’une promenade dans la neige elles ont rencontré les dieux.

En magie, la neige et la glace sont généralement perçues comme protectrices. Elles agissent comme des « barrières ». L’un des sorts assez répandu chez les sorciers contemporains consiste à bloquer une personne ou une situation en mettant un objet ou une photo dans un pot rempli d’eau, le tout placé au congélateur. Certes efficace un certain temps, ce sort n’en reste pas moins superficiel et à courte vue.

Les rebouteux d’antan utilisaient la neige pour guérir certaines maladies, par application, friction et ingestion. Par ingestion via  de la nourriture, des boissons et des remèdes. Au  XVIII° siècle en Espagne, on tentait de guérir ainsi le feu de la rage. C’était une charitable alternative à l’ordre pur et simple d’abattre toute personne atteinte de ce mal.

La neige possède les mêmes propriétés magiques que l’eau puisque que c’est de l’eau cristallisée. Depuis que nous sommes installés à la montagne et que j’y ai facilement accès, j’en pioche parfois pour en ajouter à mes préparations et eaux lustrales. J’en garde également un pot au congélateur pour le reste de l’année à cet effet et en fonction de mes buts.

Encre & Sureau

Dans le coin de la maison qui me sert d’atelier temporaire, je trace quelques sigils avec l’encre de sureau. La couleur est belle et lorsque l’encre sèche, le lie de vin devient plus sombre, et se transforme en un beau violet sourd, comme je les aime :)

La teinte varie en fonction de la dose d’encre que j’utilise, mais quoiqu’il arrive, une fois l’encre parfaitement sèche, la couleur reste brillante.

L’encre sent merveilleusement bon. Je ne sais pas encore si je vais y ajouter une huile essentielle, ça serait dommage. J’attends de voir, je lui laisse du temps :)

Divers sigils tracés à la plume

Encre en cours de séchage

Tâche complètement sèche

Magie des Cordes

Magie des Cordes
Par Estelle Daniels, traduction Lune

La magie des cordes n’est pas l’art magique le plus répandu. Les cordes et rubans de différentes couleurs sont tressés ensemble tout en se concentrant sur un but désiré. Puis la corde est consacrée, bénie et portée.

De nombreuses traditions emploient les cordes de plusieurs couleurs pour indiquer l’acquisition de degrés. Elles varient selon les traditions et régions.

Le type de magie utilisée avec les cordes est largement adaptable. L’une de ses utilisations des plus basiques est la protection. Une corde peut être fabriquée avec l’intention de protéger celui qui la porte de toutes nuisances provenant d’énergies magiques et psychiques. Une fois portée, elle protège la personne. Des cordes spécifiques peuvent être fabriquées pour se protéger contre certains types de nuisances quand le besoin s’en fait sentir. Prenez garde, ces cordes protectrices devront être utilisées seulement en cas de besoin, elles ne devront pas être portées occasionnellement, un jour sur deux. Elles fonctionnent bien lorsque celui qui les porte dort dans un lieu inconnu ou bien lorsqu’il visite un endroit louche.

Favoriser la réussite au travail est une autre façon d’utiliser les cordes. Tressez-les avec l’intention de rendre votre travail meilleur,  d’être plus professionnel, de commettre moins d’erreurs, de faire bonne impression, etc., puis portez-les au travail, sous vos vêtements. Vous pouvez les porter tous les jours (en les retirant après le travail), ou peut-être seulement le Lundi, ou pendant de la journée la plus difficile de votre semaine. Il est possible que vous n’en ayez pas besoin bien longtemps, une fois que vous aurez intériorisé le message.

La magie des cordes s’adapte facilement pour aider les autres qui ne peuvent utiliser eux-mêmes la magie. Vous tissez l’intention dans les cordes et la personne les porte en connaissant le sort que vous avez utilisé et le résultat souhaité. Vous ne pouvez pas donner à une personne une corde et attendre que cela fonctionne sans qu’elle le sache et  sans qu’elle soit d’accord. La personne qui porte la corde doit savoir ce qu’elle représente et doit être un participant volontaire de l’intention magique.

Certaines personnes utilisent les cordes pour invoquer certaines énergies du Dieu ou de la Déesse. Comme les Déités possèdent de nombreux aspects, vous pouvez employer les cordes pour symboliser un aspect particulier de l’une d’Elles, et lorsque vous la tissez  en ayant cela à l’esprit, la corde agit comme un lien vers cette Manifestation. Elles peuvent aussi être employées pour invoquer la protection ou l’aide du Dieu, sous une forme spécifique, lorsqu’elles sont portées.

Une corde peut aussi être utilisée comme un cercle magique portatif. Tressez la corde à l’intérieur d’un cercle avec l’intention de reproduire ce cercle lorsqu’elle sera portée. Puis tout ce que vous aurez à faire c’est de mettre les cordes en place, et vous serez dans ce cercle. Cela fonctionne bien lorsque vous êtes dans un endroit où vous ne pouvez pas projetez un cercle complet, ou lorsque vous avez besoin d’un cercle mais qu’il vous manque du temps ou l’équipement nécessaire. Ce type de corde nécessite d’être rechargée très souvent afin de conserver sa puissance et son efficacité.

Les matériaux utilisés pour une corde varient. Les cordes rondes en « soie » sont celles que je préfère (appelées « queue de rat », etc.), teintes dans différents coloris, habituellement vendues au mètre en mercerie, dans les magasins de tissu ou encore de matériels artistiques. On en trouve de différentes largeurs et dans de nombreux coloris. Elles ne sont pas réellement en soie, mais en polyester teint, et elles fonctionnent très bien, elles se tressent facilement et ont un bel aspect une fois finies. Le fil peut aussi être utilisé, De préférence assez épais pour qu’il résiste à l’usure, et en laine, c’est le mieux. Certains insistent sur le fait que les cordes en fibres naturelles fonctionnent mieux, mais j’ai utilisé les deux et j’ai trouvé les cordes en polyester très biens car elles sont faciles d’utilisation, elles sont grand teint et résistent à l’usure. Vous pouvez essayer et décider par vous-même. Les rubans colorés peuvent également être utilisés, on en trouve en mercerie à la coupe (ce ne sont pas les rubans utilisés pour les paquets cadeaux.) Ce matériel peut souvent être acheté en bobine pendant les soldes à un assez bon prix.

Lorsque je prévois un travail avec une corde spécifique, je vais acheter généralement tout le matériel en une fois. C’est plus facile à tresser si vous utiliser le même matériau, soit tout en soie « polyester », soit en fil de laine, soit des rubans, quand j’achète au mètre, je mesure la longueur désirée ; la taille standard est de trois mètres par corde. Trop longues, elles sont difficiles à travailler, trop courtes, elles sont moins souples. Lorsque je les ai toutes à la maison, j’enduis leurs extrémités de cire fondue, généralement en les passant dans la cire fondue à la base de la flamme d’une bougie afin de sceller les bouts et d’éviter qu’ils ne s’effilochent. Si vous tremper les bouts bien en-dessous de la flamme, ils seront enduits de cire sans que la corde ne brûle. Une fois sèches, je commence le tressage des cordes ou je les mets de côté jusqu’à ce que je choisisse le moment de travailler sur elles.

Un tressage serré donnera une corde plus courte. En tissant les cordes de façon élaborée, vous verrez probablement que l’un des fils sera plus court que les autres, tout en commençant avec la même longueur de corde. Plus on emploie de fil, et de fil épais, plus la corde sera courte. Vous pouvez utiliser un anneau pour fixer la corde, (faites une boucle à travers l’anneau pour attacher la corde plus facilement) ou attachez simplement les bouts ensemble puis tressez les fils, si vous ne voulez pas utiliser de métal.

Lorsque je réalise le tressage, je prévois assez de temps pour terminer la corde en une seule séance. Un simple tressage à trois fils peut prendre de 20 à 40 minutes. Un tressage plus complexe, à sept fils ou plus, peut prendre plusieurs heures. Quand je tresse, j’énonce les raisons pour lesquelles je réalise cette corde, peut-être en créant un poème ou une psalmodie. Je varie les paroles, en utilisant plus d’une rime ou d’une psalmodie. Je visualise le résultat désiré, pas la manière dont le résultat se produira, mais simplement le but souhaité. Si je fabrique la corde pour quelqu’un, je parle de cette personne, j’énonce les raisons de la confection de cette corde et ce que je veux que cette corde fasse. Je ne mets pas par écrit ce que je dis, mais j’y pense, et tandis que le tressage progresse, les mots peuvent changer. C’est OK. L’idée est de tisser une intention dans la corde, non une série de mots ou une psalmodie. Vous pouvez mettre une « musique d’ambiance » qui s’harmonise avec votre intention, mais c’est mieux s’il n’y a pas de paroles. Vous n’avez besoin que de vos propres paroles pour créer le sortilège pas celles de quelqu’un d’autre.

Une fois la corde terminée, je la bénis et la consacre, puis je la range jusqu’à ce qu’elle soit utilisée. Les cordes sont une bonne réserve à sortilèges portatifs et elles voyagent facilement. Vous pouvez les porter sous vos vêtements, ou même comme une ceinture, et elles feront ce que vous désirez, et seront discrètes. Vous pouvez les porter dans une bourse ou une poche, prête à l’emploi quand nécessaire. Placées sous un oreiller, elles offrent une protection la nuit pendant  votre sommeil.

La magie des cordes est simple et efficace, et s’adapte bien à de nombreuses fins.

Soyez bénis.

© 1996, 2003 Estelle Daniels, tous droits réservés.

Laborare est orare, le travail est une prière

J’ai reçu quelques remarques à propos des sujets abordés ici et qui peuvent parfois avoir un petit air « Modes & Travaux » ou je ne sais quoi encore. C’est souvent lancé, comme ça, à la rigolade mais ces petites pics dévoilent aussi un certain mépris pour ces choses que l’on classe un peu trop rapidement dans le tiroir *trucs à bobonne*… Comme si le monde physique et le monde spirituel étaient deux choses séparées. Par expérience, je sais que ce n’est pas le cas =) Chaque geste quotidien recèle un moment de pure magie et, de fait, de bonheur.

Je l’ai constaté lorsque je cuisine, lorsque je peins, lorsque je brode, lorsque je fabrique un objet et même lorsque je nettoie la maison =)

Lolair, dans son dernier billet, cite The Knitting Sutra: Craft as a Spiritual Practice écrit par Susan Gordon Lydon. J’ai beaucoup aimé, du coup j’en ai traduit les extraits :

“(…) Est-il possible que la spiritualité féminine à travers les âges puisse avoir été dissimulée dans les menus détails d’une vie domestique plutôt qu’exprimée dans la grandiloquence d’églises et de sermons ? »

« Si nous sommes effectivement créés à l’image de notre Créateur, il va de soi que nous sommes plus encore comme Lui lorsque nous créons quelque chose nous-mêmes. De fait, l’acte lui-même est sacré, du plus humble patchwork à la taille des pierres au sommet des plus grandes cathédrales gothiques. »

“(…) Laborare est orare, le travail est une prière.”

« Le tissage est l’un des artisanats les plus anciens et quasi mythologiques. Qui peut oublier l’image des Parques en train de tisser leur tapisserie élaborée, décidant du destin ou de la durée de vie de tel ou tel autre humain, mettant fin à une vie en coupant simplement un fil. (…) Une femme qui tisse peut créer l’univers. Nancy Rosoff, du Musée National des Indiens d’Amérique, écrit à propos des Huicholes,  » A travers le processus du tissage, une femme acquiert une compréhension plus profonde de son monde physique, social et spirituel. Le textile, par conséquent, est une re-création symbolique de ce savoir. » « 

« Tout artisan, lorsqu’il met en route un travail, se connecte à un héritage si ancien et si universel que cela peut donner le tournis. Les artisanats nous connectent tant au monde physique que spirituel. A l’instar  » des adorables mouvements des mains du hula » de la danseuse sacrée Hawaïenne, les mains des brodeuses et des artisans tissent les contes de la création, de la vie, de la mort, de la généalogie et de l’Histoire ; elles nous connectent aux cieux, aux âges et à la terre elle-même tout à la fois. L’humble tisseuse s’assoit au centre, entre le ciel et la terre. Tandis qu’elle tisse le fil pour fabriquer sa toile sacrée, des fils invisibles l’unissent à la fois au Dieu et à la Mère Terre. »