L’Armoise

Armoise du jardin

L’Armoise

Par Caroline ©, traduction Lune

L’Artemesia Vulgaris (Armoise) est l’une de mes plantes favorites ; je l’emploie avant tout pour favoriser la clairvoyance et la divination par la boule de cristal.

Cette plante est utile pour augmenter notre potentiel de clairvoyance, elle aide à se détendre tout en permettant de maintenir en éveil notre esprit analytique, en laissant notre subconscient produire des visions créatrices. C’est pour cette raison que mon spéculum (miroir magique) reste posé sur un coussin noir rempli de cette herbe. L’armoise peut également être employée pour faire de la divination avec les Cartes Tattwa et la cartomancie, ainsi que pour la projection astrale.

À des fins divinatoires, il est préférable de cueillir l’armoise lorsque la lune décroit et, bien entendu, juste avant sa floraison, car c’est à ce moment qu’elle est la plus puissante.

Les attributs de cette Herbe

Crowley attribuait le Numéro 13 à l’armoise. Elle est donc en harmonie avec des concepts tels que Luna, la Grande Prêtresse, Hécate, les couleurs Argent-Vert-bleuté, la pierre de lune, la perle et le cristal. Le numéro 13 est le chiffre de la Sorcellerie sous sa forme sombre – je ne veux pas dire négative, je parle de la sorcellerie qui se pratique entre la lune décroissante et la lune noire.

Ses Propriétés Médicinales

Les propriétés médicinales de l’armoise sont stimulantes et toniques, diurétiques, diaphorétique (1) et emménagogue (2). L’armoise calme l’excitation nerveuse. Comme pour tout emménagogue, il est préférable de la mélanger à de la menthe pouliot et de l’armoise-aurone mâle (artemesia abrotanum), il faut la boire comme une tisane, au moins trois fois par jour, et plus de préférence. Vous pouvez également prendre un bain dans lequel vous ajouterez un litre d’une infusion forte d’armoise et d’autres herbes additionnelles.

Préparation

Il existe de nombreuses façons de la préparer qui peuvent être essayées et absorbées. Elle peut être bue comme un thé, ou on peut brûler son huile essentielle, tel un encens, sur un morceau de charbon de bois, on peut en faire un onguent, en garnir des oreillers de rêve, en mettre à flotter dans le bain, etcetera.

Elle peut être mise à macérer dans un vin blanc sec pendant environ un mois. Ainsi on en fera un bon vin aux herbes, qui pourra être employé à des fins rituelles où les déités masculines et féminines sont invoquées. Le vin blanc symbolise l’aspect masculin et l’armoise symbolise l’aspect féminin. Ce vin peut aussi être employé comme un breuvage magique d’amour.

Avertissement – L’armoise ne doit pas être employée si vous êtes enceintes car c’est un emménagogue.

Croissance de l’Herbe

L’armoise se cultive facilement à partir de boutures prélevées durant l’hiver. Elle aime pousser à des endroits humides – elle aime tenir ses racines mouillées. Elle possède de longues et minces feuilles, vertes sur le dessus et argentées dessous. Elle peut atteindre environ 90 cm. Son goût est plutôt amer mais je l’apprécie.

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1 Favorise la transpiration
2 Favorise les règles

Alrunes

Mandragora (détail) tiré du manuscrit de Discoride : De Materia Medica

Les poupées magiques m’ont toujours fasciné. J’en ai fabriqué de différentes sortes et j’ai toujours apprécié ce genre de travail magique. La vieille prêtresse qui nous a appris un peu de sa magie nous a souvent parlé de ces « racines gardiennes ». À peu près dans les mêmes termes que ce livre acheté chez un bouquiniste parisien il y a longtemps :

[…] Les sorciers nommaient mandragores de petites poupées fabriquées avec sa racine, et c’est sous cette forme qu’ils les consultaient dans les cas embarrassants.

Les anciens Germains avaient aussi des mandragores qu’ils nommaient Alrunes. Ils révéraient ces figures comme les Romains leurs dieux lares, et comme les noirs leurs fétiches.

Ces mandragores prenaient soin non seulement des maisons confiées à leur garde, mais encore de toutes les personnes qui les habitaient. Ces statues étaient taillées dans la racine de la plante. On les habillait très proprement, on les couchait dans de petits coffrets ; toutes les semaines, on les lavait avec du vin et de l’eau, et à chaque repas on leur servait à boire et à manger. Faute de ces soins, elles poussaient des cris comme des enfants qui auraient souffert de la faim et de la soif, et cette circonstance attirait généralement des grands malheurs. Enfin, on les tenait dans un lieu spécial, d’où on ne les retirait que pour les consulter.

Dès qu’on avait le bonheur d’avoir chez soi de pareilles figures (hautes de huit à neuf pouces), on se croyait heureux. On ne craignait plus aucun danger, on attendait la santé et la guérison des maladies les plus rebelles. Chose plus admirable encore : elles faisaient connaître l’avenir ; on les agitait pour cela et on croyait saisir la réponse dans les hochements de la tête que ce mouvement leur imprimait.

On assure que cette superstition, qui existait chez les anciens Germains, subsiste encore aujourd’hui parmi les peuples de la basse Allemagne, du Danemark et de la Suède. […]

Extrait du livre Les Plantes Magiques et la Sorcellerie par E. Gilbert (1899).

Voilà, un joli prétexte (entre autres) pour m’essayer à la culture de la mandragore. Il paraît que ce n’est pas chose facile, on verra bien. :o)

Si le sujet vous intéresse, voici deux autres articles :

La bryone et le magistellus

Connaissances des plantes

Des bougies, de la cire d’abeille et des plantes

Bougie à mèche végétale, la bonne largeur est trouvée, il ne me reste plus qu’à fabriquer le moule idéal

Au moment où j’ai commencé à pratiquer la wicca, j’ai eu la chance de rencontrer une sorcière expérimentée. Elle m’a gentiment montré quelques-unes de ses pratiques qui se sont toutes avérées efficaces. Elle aimait travailler avec des bougies qu’elle roulait dans un mélange d’herbes « chargées ». Elle les laissait quelques temps en contact avec ces herbes magiques, pendant une nuit ou plusieurs jours, avant de les utiliser comme bougies à souhait. Hier en préparant quelques bougies trempées, j’ai repensé à elle. Je suis allée chercher quelques herbes que j’ai chargé puisécrasé dans mon mortier préféré, celui que l’on m’a offert, en bois d’olivier. Je les ai saupoudrées sur la cire encore chaude de mes bougies. Puis j’ai trempé à nouveau mes bougies dans leur bain de cire. J’ai été enchantée du résultat. C’est une variante sympathique des bougies roulées de mes tout débuts dont j’avais parlé il y a quelques années sur ce blog et le Sidh. J’aimerais maintenant passer à l’étape suivante, à savoir colorer la cire et fabriquer un assortiment de bougies diverses et variées. En revanche, mes tentatives de fabrication d’encre noire ont échoué, mais je ne désespère pas :o)

Bougies trempées, armoise & fleurs d’absinthe

Joyeuse pleine lune !

Joyeux Esbat à ceux qui fêtent ce soir la pleine lune ! Elle marque le retour du froid et de la neige, après ces quelques semaines de douceur et de soleil. Un répit, on peut le dire, printanier pendant cet hiver si froid. J’ai profité très largement de cette trêve ensoleillée pour parcourir et découvrir les bois et les ruines voisines. J’ai fait quelques récoltes pour les sabbats à venir. Aujourd’hui, en cette pleine lune, j’ai ramassé neuf essences de bois  sacré différentes pour allumer les feux de Beltane, de la Saint-Jean d’été et de la Saint-Jean d’hiver. J’ai pensé faire de tout petits fagots pour allumer le feu dans les chaudrons des sorcières des villes. Je mettrai des photos prochainement… En attendant, voici quelques clichés pris ces jours-ci au cours de mes promenades.

pommes épineuses

feuille de chêne

petites bouteilles oubliées

mousse de chêne

pulmonaire en fleurs

Onguent pour mains gercées

J’en avais assez d’avoir les mains gercées et les pommades du commerce n’y faisaient rien. Je me suis souvenue d’une recette, traduite il y a quelques années, tirée d’un livre qu’on m’avait prêté : le Grimoire de Lady Sheba. Je n’avais pas trouvé ses rituels wicca légèrement modifiés spécialement intéressants mais ses recettes m’avaient semblé plutôt inspirées. Qui plus est, j’avais ce qu’il fallait dans mon armoire à plantes :

« Cueillez les bourgeons verts d’un arbre, le baume de galaad, et mettez-les dans un chaudron avec de la graisse de mouton ou de bœuf. Faites frire doucement jusqu’à ce que les bourgeons deviennent petits et bruns et alors filtrez dans un bocal propre. Cet onguent est utilisé pour les mains gercées, la peau sèche, les blessures, les brûlures et pour favoriser la pousse des cheveux. »

J’ai remplacé la graisse animale par de l’huile d’olive. J’ai fait frire les bourgeons un court moment et il s’en est dégagé un parfum extrêmement puissant… Tellement puissant que la tête m’en a tourné. Puis j’ai filtré l’huile et j’y ai ajouté un peu de cire d’abeille et quelques gouttes d’une huile essentielle pour que l’onguent se conserve longtemps. Une fois refroidi, le parfum de l’onguent est plus doux et agréable.

J’ai été incroyablement surprise du résultat. Après trois jours d’application, là où les crèmes et pommades du commerce avaient échoué, l’onguent a  réparé mes mains abimées et rendu sa souplesse à ma peau :)

Le terme de Baume de Galaad désigne plusieurs plantes différentes. Assurez-vous de savoir quelle plante vous employez.

Dans cet onguent, j’ai utilisé des bourgeons du Populus balsamifera, c’est-à-dire de peuplier baumier ou encore appelé peuplier noir (à tort peut-être car c’est le nom d »un autre arbre : populus nigra).  Giovanni Battista, (1535-1615) était un physicien, opticien, cryptologue et alchimiste italien,  et il incluait le peuplier noir dans son onguent de vol, qui selon Reginald Scot   aurait eu les effets suivants sur les sorcières :

« Au cours de la nuit, illuminée par la lune, Elles semblent voler dans les airs, s’amuser, s’embrasser et faire  l’amour avec ceux qu’elles aiment et désirent le plus » (extrait du livre Discoverie of Witchcraft).

D’ailleurs, on prête à cet arbre des propriétés magiques liées à l’amour. Dans le Vaudou, on l’emploie pour réunir des amants séparés.

Sources :

  • The Grimoire of Lady Sheba
  • How do Witches fly ? A pratical approch to nocturnal flights par Alexander Kuklin
  • Discoverie of Witchcraft, par Reginald Scot