J’en avais assez d’avoir les mains gercées et les pommades du commerce n’y faisaient rien. Je me suis souvenue d’une recette, traduite il y a quelques années, tirée d’un livre qu’on m’avait prêté : le Grimoire de Lady Sheba. Je n’avais pas trouvé ses rituels wicca légèrement modifiés spécialement intéressants mais ses recettes m’avaient semblé plutôt inspirées. Qui plus est, j’avais ce qu’il fallait dans mon armoire à plantes :
« Cueillez les bourgeons verts d’un arbre, le baume de galaad, et mettez-les dans un chaudron avec de la graisse de mouton ou de bœuf. Faites frire doucement jusqu’à ce que les bourgeons deviennent petits et bruns et alors filtrez dans un bocal propre. Cet onguent est utilisé pour les mains gercées, la peau sèche, les blessures, les brûlures et pour favoriser la pousse des cheveux. »
J’ai remplacé la graisse animale par de l’huile d’olive. J’ai fait frire les bourgeons un court moment et il s’en est dégagé un parfum extrêmement puissant… Tellement puissant que la tête m’en a tourné. Puis j’ai filtré l’huile et j’y ai ajouté un peu de cire d’abeille et quelques gouttes d’une huile essentielle pour que l’onguent se conserve longtemps. Une fois refroidi, le parfum de l’onguent est plus doux et agréable.
J’ai été incroyablement surprise du résultat. Après trois jours d’application, là où les crèmes et pommades du commerce avaient échoué, l’onguent a réparé mes mains abimées et rendu sa souplesse à ma peau :)
Le terme de Baume de Galaad désigne plusieurs plantes différentes. Assurez-vous de savoir quelle plante vous employez.
Dans cet onguent, j’ai utilisé des bourgeons du Populus balsamifera, c’est-à-dire de peuplier baumier ou encore appelé peuplier noir (à tort peut-être car c’est le nom d »un autre arbre : populus nigra). Giovanni Battista, (1535-1615) était un physicien, opticien, cryptologue et alchimiste italien, et il incluait le peuplier noir dans son onguent de vol, qui selon Reginald Scot aurait eu les effets suivants sur les sorcières :
« Au cours de la nuit, illuminée par la lune, Elles semblent voler dans les airs, s’amuser, s’embrasser et faire l’amour avec ceux qu’elles aiment et désirent le plus » (extrait du livre Discoverie of Witchcraft).
D’ailleurs, on prête à cet arbre des propriétés magiques liées à l’amour. Dans le Vaudou, on l’emploie pour réunir des amants séparés.
Sources :
- The Grimoire of Lady Sheba
- How do Witches fly ? A pratical approch to nocturnal flights par Alexander Kuklin
- Discoverie of Witchcraft, par Reginald Scot