Célébrer le Soleil

Le feu de notre foyer

Célébrer Imbolc avec des choses simples et magiques… Voilà tout ce que j’aime :o)

Cette année, je commencerai par un nettoyage à fond, à vrai dire j’ai déjà commencé. Eh ce n’est pas la fête de la purification pour rien :o)

Je consacrerai quelques-unes de mes bougies en cire en vue de les utiliser lors des célébrations importantes de l’année ou encore pendant les rituels de guérison.

Et pour la petite fête, à la lueur d’une bougie consacrée, je préparerai quelques crêpes avec le lait de nos chèvres en gardant une pièce (qui devrait traditionnellement être en or ou en argent) dans la main. On dit que cette ancienne pratique apporte prospérité, santé et chance à la maisonnée. On dit aussi qu’il faut faire sauter la première crêpe au-dessus d’une armoire et la laisser ainsi jusqu’à l’année suivante. La crêpe est censée rester intacte.

La forme ronde des crêpes et leur couleur dorée rappellent l’astre du jour. En cela, elles représentent le renouveau du soleil.

Et puis, j’irai faire des offrandes de lait et de crêpes dans les bois au pied de l’aubépine et enfin de notre sureau.

Et vous, qu’avez-vous prévu pour fêter Imbolc ?

Encre noire, nouvel essai

même si j’ai l’impression d’en avoir ramassé un bon peu, la balance dépassé légèrement les 100 gr
écorces de chêne

Hier, le soleil brillait largement sur nos montagnes et la neige fondait doucement sous ses rayons. Les chèvres avaient bien besoin de se dégourdir les pattes et la journée était idéale pour une petite promenade dans les bois. J’ai découvert que nous avions un beau et grand houx. L’hiver a ses côtés pratiques, les ronces n’obstruent plus les chemins de traverse. J’ai profité de cette promenade pour récolter de l’écorce de chêne. J’expérimente diverses recettes d’encre ces jours-ci. La première tentative a été un bel échec mais je ne baisse pas les bras.  Je travaille à la fabrication d’une encre noire mais aussi d’une encre brune, toutes deux naturelles. Je vous parlerai de cette dernière dans les prochains jours, si j’ai un bon résultat !

Des bougies, de la cire d’abeille et des plantes

Bougie à mèche végétale, la bonne largeur est trouvée, il ne me reste plus qu’à fabriquer le moule idéal

Au moment où j’ai commencé à pratiquer la wicca, j’ai eu la chance de rencontrer une sorcière expérimentée. Elle m’a gentiment montré quelques-unes de ses pratiques qui se sont toutes avérées efficaces. Elle aimait travailler avec des bougies qu’elle roulait dans un mélange d’herbes « chargées ». Elle les laissait quelques temps en contact avec ces herbes magiques, pendant une nuit ou plusieurs jours, avant de les utiliser comme bougies à souhait. Hier en préparant quelques bougies trempées, j’ai repensé à elle. Je suis allée chercher quelques herbes que j’ai chargé puisécrasé dans mon mortier préféré, celui que l’on m’a offert, en bois d’olivier. Je les ai saupoudrées sur la cire encore chaude de mes bougies. Puis j’ai trempé à nouveau mes bougies dans leur bain de cire. J’ai été enchantée du résultat. C’est une variante sympathique des bougies roulées de mes tout débuts dont j’avais parlé il y a quelques années sur ce blog et le Sidh. J’aimerais maintenant passer à l’étape suivante, à savoir colorer la cire et fabriquer un assortiment de bougies diverses et variées. En revanche, mes tentatives de fabrication d’encre noire ont échoué, mais je ne désespère pas :o)

Bougies trempées, armoise & fleurs d’absinthe

Amulettes

Cette photo est tirée du livre Prácticas y creencias de una santiguadora canaria (que l’on peut traduire par Pratiques et croyances d’un guérisseur des Îles Canaries) écrit par Domingo García Barbuzano. Trouvée sur le net.

  • Evangelios : Scapulaire. Selon le Petit Larousse illustré de 1905, scapulaire signifie : « (ska-pu-lè-re) n. m. (du lat. scapulæ, épaules). Pièce d’étoffe que portent plusieurs religieux sur leurs habits. » Ces carrés d’étoffe sont bénis et parfois ornés d’images pieuses.
  • Tijeras en cruz : ciseaux en croix. Je ne sais pas ce que dit le livre à leur sujet, n’ayant trouvé que cette image, mais les ciseaux ouverts ont été utilisés largement à travers nos campagnes pour « couper le mauvais sort ». Dans ma famille, on les place sous l’oreiller de celui qui cauchemarde, car ils couperaient tout simplement les mauvais rêves… De manière terriblement efficace.
  • Cordón de S. Blas : Cordon de Saint Blaise. Je ne sais pas pour les habitants des Îles Canaries, mais chez nous, en France, le cordon de Saint Blaise est réputé préserver des maux de gorge celui qui le portera autour du cou tout au long de l’année.
  • Hueso : os. Un os attaché en pendentif à une cordelette. (une idée pour le coven de l’os de dinde ;o))
  • Hueso Tallado : os gravé. Os gravé d’une croix, attaché à une cordelette.
  • Medallas : médailles. Médailles pieuses, représentant des Saints. En France aussi, les guérisseurs utilisaient des médailles de Saints ou de la Vierge pour guérir certains maux et se protéger de sortilèges malveillants. C’est une pratique encore répandue, même dans le milieu sorcier contemporain.
  • Saquito : Sac amulette contenant : de l’ail (ajo),  du poivre noir (pimienta negra), une pierre d’autel (piedra de ara), du camphre (alcanfor). Au vu des objets que ce sac contient, il semble qu’il  ait été destiné à protéger son porteur.  L’ail et son odeur forte ont longtemps été utilisés pour repousser maux et maléfices.  Le poivre noir a la réputation de renforcer les amulettes, il est fréquemment utilisé dans les sortilèges de protection. La pierre d’autel est la pierre sacrée. Il s’agit d’un talisman qui protège et favorise le succès. Elles sont censées être des petits morceaux de marbre provenant d’antiques autels chrétiens et donc des pierres consacrées. Tout sorcier ayant travaillé avec le camphre aura constaté son incroyable pouvoir « décapant ». C’est un ingrédient que j’ajoute à d’autres plantes quand je veux nettoyer un lieu en profondeur. Résultat garanti :o)

Onguent pour mains gercées

J’en avais assez d’avoir les mains gercées et les pommades du commerce n’y faisaient rien. Je me suis souvenue d’une recette, traduite il y a quelques années, tirée d’un livre qu’on m’avait prêté : le Grimoire de Lady Sheba. Je n’avais pas trouvé ses rituels wicca légèrement modifiés spécialement intéressants mais ses recettes m’avaient semblé plutôt inspirées. Qui plus est, j’avais ce qu’il fallait dans mon armoire à plantes :

« Cueillez les bourgeons verts d’un arbre, le baume de galaad, et mettez-les dans un chaudron avec de la graisse de mouton ou de bœuf. Faites frire doucement jusqu’à ce que les bourgeons deviennent petits et bruns et alors filtrez dans un bocal propre. Cet onguent est utilisé pour les mains gercées, la peau sèche, les blessures, les brûlures et pour favoriser la pousse des cheveux. »

J’ai remplacé la graisse animale par de l’huile d’olive. J’ai fait frire les bourgeons un court moment et il s’en est dégagé un parfum extrêmement puissant… Tellement puissant que la tête m’en a tourné. Puis j’ai filtré l’huile et j’y ai ajouté un peu de cire d’abeille et quelques gouttes d’une huile essentielle pour que l’onguent se conserve longtemps. Une fois refroidi, le parfum de l’onguent est plus doux et agréable.

J’ai été incroyablement surprise du résultat. Après trois jours d’application, là où les crèmes et pommades du commerce avaient échoué, l’onguent a  réparé mes mains abimées et rendu sa souplesse à ma peau :)

Le terme de Baume de Galaad désigne plusieurs plantes différentes. Assurez-vous de savoir quelle plante vous employez.

Dans cet onguent, j’ai utilisé des bourgeons du Populus balsamifera, c’est-à-dire de peuplier baumier ou encore appelé peuplier noir (à tort peut-être car c’est le nom d »un autre arbre : populus nigra).  Giovanni Battista, (1535-1615) était un physicien, opticien, cryptologue et alchimiste italien,  et il incluait le peuplier noir dans son onguent de vol, qui selon Reginald Scot   aurait eu les effets suivants sur les sorcières :

« Au cours de la nuit, illuminée par la lune, Elles semblent voler dans les airs, s’amuser, s’embrasser et faire  l’amour avec ceux qu’elles aiment et désirent le plus » (extrait du livre Discoverie of Witchcraft).

D’ailleurs, on prête à cet arbre des propriétés magiques liées à l’amour. Dans le Vaudou, on l’emploie pour réunir des amants séparés.

Sources :

  • The Grimoire of Lady Sheba
  • How do Witches fly ? A pratical approch to nocturnal flights par Alexander Kuklin
  • Discoverie of Witchcraft, par Reginald Scot