En ce moment, je poste peu sur ce blog car je peins beaucoup, quand je ne jardine pas, ni ne lis. Le printemps donne des ailes et j’ai besoin de créer et de semer.
J’hésite à fusionner mon site d’illustration / peinture avec celui-ci. Les thèmes que j’y aborde sont directement, ou indirectement, liés au divin, à la sorcellerie, à la guérison, à la Lune, au Soleil et aux Étoiles. Mais plus que cela, peindre est pour moi une pratique spirituelle à part entière, ma façon de méditer, de prier et de communier avec le divin. Et puis, je tente d’accoucher d’un projet visuel pour le Sidh. Je n’en suis qu’au début, je cogite, j’hésite, même si je pense que mon idée est bonne et dans l’esprit du Sidh.
J’ajouterai sans doute simplement une catégorie « créa » à ce blog, les jours prochains, comme c’était le cas dans le passé.
J’ai ajouté une nouveauté sur le blog, j’ai installé un plug-in sur la colonne de droite. Il liste les livres que je lis actuellement. Peut-être que certains d’entre eux pourront vous intéresser. En tous les cas, je suis enchantée par mes lectures ces temps-ci. Ou alors, je suis en mode « bon public ».
Il y a quelques temps, j’ai posté la traduction d’un texte sur la résolution de nos problèmes par le biais des rêves. Même si le contenu était assez basique, je l’avais trouvé pertinent, bien plus que ce qu’on trouve sur les sites éso ou sauce « femme actuelle », et ses références me paraissaient sérieuses. Parmi celles-ci, j’ai trouvé le nom de Lilie Weiss. Je suis partie à la chasse aux bouquins et je suis revenue avec Practical Dreaming et Dream Analysis In Psychotherapy. Le premier est la vulgarisation du second, qui s’adresse à un public professionnel. Je les ai trouvés excellents, bien écrits et surtout très utiles. Si vous lisez l’anglais et que vous désirez mieux comprendre vos rêves, je vous les recommande. Avec du recul sur soi-même, quelques connaissances complémentaires en psychologie (jungienne notamment), ce livre est un bon outil pour comprendre et guérir certains blocages et schémas dans lesquels on peut parfois boucler, ou tout simplement pour mieux se connaitre.
Je complète par d’autres titres, d’autres auteurs, dont je parlerai probablement dans quelques temps.
J’aime la plume de Vivianne Crowley quand elle parle de la Wicca et plus encore quand elle partage sa poésie. Voici une invocation de saison, traduite il y a quelques années.
Nous t’invoquons, Ô Diane,
Chasseresse du bois,
Dame des brillantes imaginations,
Étoile d’Argent de notre désir,
Croissant de Lune du clair minuit,
Diane la sauvage, Diane la pure,
Chasseresse Vierge, blanche comme la neige ;
Juste, tu es comme la musique d’une harpe ;
resplendissant, ton sourire comme le clair de lune sur l’eau ;
légers, tes pas comme la fleur dans le vent.
Ton ventre est le Chaudron de Création,
qui enfantera de tout espoir pour les hommes.
Ô Dame du Monde de Pouvoir,
qui fait fuir les ombres,
tends ton oreille Diane,
alors que nous t’invoquons.
Le printemps arrive, et avec lui l’envie de tout nettoyer à l’intérieur comme à l’extérieur. Les rituels de purification sont typiques à cette période de l’année. J’ai farfouillé sur mon ordinateur et j’ai trouvé celui d’Edain McCoy, extrait de son livre « Ostara : customs, spells and rituals for the rites of Spring. » Rien de transcendant, de toute façon je ne suis pas fan de McCoy. Il s’agit ici d’un rituel assez standard, mais simple, vaguement inspiré du Fivefold Kiss de la Wicca Traditionnelle, et qui, du coup, ressemble à la Bénédiction pour soi-même.
[Image : Warwick Goble]
Rituel de Triple Purification
Par Edain McCoy, traduction Lune
Il s’agit d’un rituel de purification lié au chiffre trois. Beaucoup pensent que ce type de rituels a des racines celtiques, car le « trois » et « ses multiples » étaient des chiffres sacrés dans la culture celte. Ces rituels de style triple, souvent appelés « bénédictions », sont monnaie courante dans les pratiques païennes et Wiccans. Ils semblent répondre à notre besoin archétypique de connecter le Soi à un pouvoir plus grand que nous-mêmes, qui est à la fois intérieur et extérieur. Il fait pleinement partie de nous-mêmes, mais reste néanmoins distinct, et mérite nos efforts pour l’atteindre. Cette connaissance et cette connexion à ce que l’on appelle souvent « Divinité » ou « Source » sont la raison d’être de la pratique spirituelle.
Pour ce rituel, vous aurez besoin d’un petit bol d’eau. Eau à laquelle sera ajouté un peu de sel. Comme pour tout rituel personnel, vous devrez trouver un endroit où vous ne serez pas dérangé pendant toute sa durée. Vous devrez porter des vêtements amples que le sel n’abîmera pas, ou vous mettre skyclad.
« Skyclad » est un terme utilisé pour désigner la très ancienne pratique de la nudité rituelle. Certains païens sentent mieux l’énergie s’écouler à travers eux lorsqu’ils ne sont pas gênés par des vêtements. Dans le cadre d’un groupe, certaines personnes ressentent mieux l’énergie s’écouler entre elles, leur permettant de travailler unies et de renforcer leur vision rituelle les uns des autres comme incarnations de la Déesse et du Dieu. Gardez à l’esprit que l’énergie passe très bien à travers vous et par vous quand vous vous trouvez au dernier étage d’un building parmi moult câbles électriques et béton. Il est donc peu probable que les vêtements fassent grande différence dans le succès de votre rituel. Les robes rituelles sont le choix de nombreux païens. Elles leur permettent de se sentir impliqués dans un rituel simplement en revêtant leur habit spirituel. Cela leur permet également de se sentir pareils aux déités, puisque de nombreux dieux et déesses du passé sont représentés vêtus de robes. Le choix du vêtement est le vôtre. Faites ce qui est le plus confortable pour vous, car c’est seulement comme ça que votre rituel opérera.
Tandis que vous mélangerez le sel et l’eau avec votre main, dans le sens des aiguilles d’une montre, pensez à ce mélange comme à un point de rencontre pour la forme et l’esprit, symbolisés par les éléments : la terre pour le sel, et l’élément eau. L’eau et la terre sont souvent des éléments utilisés pour nettoyer, ancrer et purifier. Consacrez le mélange au nettoyage de l’esprit de l’univers tel que symbolisé par ces éléments.
Trempez vos doigts dans le bol et recueillez un peu d’eau. Avec vos doigts mouillés, penchez-vous et touchez le dessus de votre pied en disant :
Béni soit ce sel,
Béni soit le pouvoir de la lumière.
Bénis soient la lumière, le soleil et le Dieu.
Purifiez-moi afin que je puisse être entièrement nettoyé
Dans mon esprit, mon âme et mon corps.
Puissé-je toujours trouver un point d’ancrage lorsque j’en ai besoin,
et puissent mes pieds emprunter la voie de la sainte pureté
Chaque jour de cette vie.
Reprenez un peu d’eau et aspergez-en le sommet de votre tête, en disant :
Bénie soit l’eau.
Béni soit le pouvoir de l’obscurité.
Bénies soient la nuit, la lune et la Déesse.
Purifiez-moi maintenant afin que je puisse être entièrement nettoyé
Dans mon esprit, mon âme et mon corps.
Puissent les mystères de l’univers et des choses cachées
me trouver apte à connaître leurs secrets,
et puissé-je réfléchir et ressentir avec l’aide de la sainte pureté
Chaque jour de cette vie.
Reprenez un peu d’eau et mettez-en au centre et autour de votre plexus solaire, qui se situe à quelques centimètres au-dessus de votre nombril, en disant :
Bénies soient la terre et l’eau.
Bénis soient la lumière et l’obscurité, la nuit et le jour, le soleil et la lune.
Bénis soient l’équilibre et la pureté, qui se rencontrent en moi en cet instant.
Puissé-je toujours être équilibré dans mon esprit, mon âme et mon corps,
Purifié et entier tandis que j’entre dans la saison du printemps.
Par le Dieu et la Déesse, et par ma propre volonté,
Allez, ça faisait longtemps que je n’avais plus traduit Rätsch et Müller. Cette fois, le texte n’est pas issu de Witchcraft Medicine mais de Pagan Christmas. The Plants, Spirits, and Rituals at the Origins of Yuletide.
Les Vieilles des Bois
Par Christian Rätsch et Claudia Müller-Ebeling. Traduction Lune.
« Vieille des bois » est le nom que l’on donne aux esprits féminins, ou âmes féminines, des plantes. Ces êtres enseignent aux humains les pouvoirs des plantes. « La Vieille » est la déesse païenne de l’hiver. Son amant est « l’homme vert », le dieu de l’hiver. Ils sont Frau Holle et Wotan. Pour eux, le houx, le lierre, le gui et les rameaux verts hivernaux étaient sacrés. « À une époque, les décorations de plantes à feuillage persistant furent interdites car « païennes », pourtant elles restent toujours ‘en vogue’ ». (Storl 2000b, 330*).
Quiconque, dans son jardin, fait une place aux plantes de genre Vinca (ndlt : pervenche) deviendra proche d’une « vieille des bois ». Dans les contes de fées et dans la langue vernaculaire, Vinca porte de nombreux et différents noms : la femme de la foret, la femme sauvage, la femme des mousses, Frau Holle, et Grand-Mère sempervirente (Golowin 1985, 81*). Ces noms communs sont aussi utilisés pour d’autres plantes forestières. Par exemple, l’achillée musquée (Achillea moschata) est également appelée demoiselle de la forêt et demoiselle sauvage ; le sureau (Sambucus nigra) est appelé Frau Holler ou simplement Holler; la fausse mandragore ou ail de la sainte-victoire (Allium victorialis) porte le nom de fräulein (mademoiselle) ; et la ballote (Ballota nigra) est connue sous le nom de vieille femme.
Nous connaissons la Frau Holle du conte de fées des frères Grimm « Goldmary and Pitchmary. » Dans l’ancien temps germanique, elle était révérée en tant que déesse de la Terre et de la fertilité, sous le nom de Hludana (Hlodyn, Hlödin), et en tant que mère mythique de Thor (Donar), le dieu du tonnerre. Frau Holle et son fils Donar sont associés à quasiment toutes les plantes sempervirentes, importantes dans l’ethnobotanique de Noël, en particulier le houx et le gui.
Frau Holle conduisait le Hollen ou Hulden, une horde d’esprits démoniaques, comptant parmi les membres de la chasse sauvage de Wotan. Selon la légende, elle et son fils Donar vivaient à l’intérieur des plantes connues sous le nom de « wintergreen », pervenches et immortelles. Holle était un être de l’autre monde, et sa nature était perçue comme ambivalente, à la fois gentille et sévère. Dans son empire du monde d’en bas, aux enfers, elle recevait les âmes des morts et libérait celles des nouveau-nés. Aux alentours de l’an 1000 apr. J.-C., l’évêque Burchard de Worms associa Frau Holle à la déesse latine de la forêt et de la chasse, Diane. D’après les catholiques, toutes deux étaient des déesses sorcières.
La plante à feuilles charnues, la joubarbe des toits, appelée « hens and chicks » ou « houseleek » (Sempervivum tectorum L., Crassulaceae) en anglais est connue en Europe, non seulement comme « wintergreen » (ndlt : nom qui renvoie à tout végétal sempervirent, c’est-à-dire à feuillage persistant. Utilisé comme nom générique pour plusieurs plantes de ce type.), mais aussi par des noms populaires comme barbe de tonnerre, fleur de tonnerre, herbe de tonnerre, Jovis barba ou barbe de Jupiter (Jupiter = Donar, le dieu tonnerre). On retrouve le nom « d’ancienne » (ou de vieille) pour de nombreuses espèces du genre Pyrola (Pyrolaceae), largement connue en Anglais sous le nom de wintergreen (ndlt : cf. plus haut). Wintergrün est le nom allemand pour Pyrola media, aussi bien que pour Pyrola rotundifolia, que l’on nomme également winterpflanze (plante d’hiver). Dans la langue vernaculaire allemande, la plante de la même famille Chimaphila umbellata (pipsissewa ou prince’s pine, autrefois Pyrola umbellata ; ndlt : en français : Chimaphile à ombelles ou Pyrole en ombelle) est appelée winterlieb (cher hiver), wintergrün (vert hiver), et waldmangold (homme-forêt d’or). Polygala paucifolia (Polygalaceae) est appelé wintergreen qui fleurit.
La petite pervenche (Vinca minor L., Apocynaceae) contient des alcaloïdes indolés. Sa fleur à 5 pétales ressemble à pentagramme, « le signe des druides ». C’est pourquoi elle était considérée comme une plante de sorcières et magiciens. “Lors de la récolte des végétaux sempervirents, tous ceux qui les ramassent doivent être exempts de toute impureté » (Bourke 1913, 409*). (Kathmandu, Nepal, Mars 2003)
La grande pervenche (Vinca major L., Apocynaceae) est aussi appelée singrün ou violette de sorcier. Elle est considérée comme une protection magique contre les prétendus kehrhexen, des êtres dangereux venants d’un monde sens dessus dessous : « Ces sorcières se promènent la plupart du temps la tête à l’envers, mais vous ne pouvez pas les voir. Quiconque est curieux de voir une sorcière sens dessus dessous aura seulement besoin de placer trois brins de grande pervenche au-dessus de la porte où passe la sorcière, et il verra tout de suite que sa tête est à l’envers. » (Söhns 1920, 45*).
* Storl, Wolf-Dieter.2000b. Pflanzen der Kelten. Aarau: AT Verlag.
* Golowin, Sergius. 1985. Die Magie der verbotenen Märchen: Von Hexendrogen und Feenkräutern. 5th ed. Gifkendorf: Merlin. (Orig. pub. Merlin Verlag, Hamburg, 1973.)
* Bourke, John Gregory. 1996. Der Unrat in Sitte, Brauch, Glauben und Gewohnheitrecht der Völker. Frankfurt/M.: Eichborn (Orig. Pub. 1913.)
* Söhns, Franz. 1920. Unsere Pflanzen. Ihre Namenserklärung und ihre Stellung in der Mythologie und im Volksglauben. 6th ed. Leipzig: Teubner.
Je raconte peu souvent mes rêves, ou quelques fois à mes amis, en privé. Je trouve qu’il s’agit de visions trop personnelles pour être partagées, à quelques exceptions près. De temps à autres, ils me révèlent des événements dans ma vie, ou celles de mes proches, qui ne se sont pas encore produits. Parfois je parviens à les comprendre, d’autres fois ils m’échappent et prendront tout leur sens après coup. Ces rêves là, je ne les recherche pas parce que, de toute façon, si j’ai bien appris une chose toutes ces années d’expérimentations sorcières, c’est que je me porte bien mieux à laisser couler le cours des évènements, sans chercher à les manipuler, la nature étant bien faite. Il me suffit alors de m’adapter et transformer ce que je dois. Les changements doivent s’opérer en moi avant de pouvoir se refléter à l’extérieur. Ça semble simple sur le papier, évidemment, c’est toujours plus compliqué en pratique, bien que cela devienne plus facile au fil du temps.
S’il y a bien une chose qui me fascine avec les rêves, c’est qu’ils peuvent devenir de véritables outils de transformation. Je m’en sers pour résoudre essentiellement des conflits intérieurs quand je sens que le moment de m’y atteler est venu. J’ai remarqué cependant qu’il était important de ne pas trop forcer. Tout d’abord parce que cela fatigue (mauvais sommeil), et, ensuite parce que trop s’acharner à tout vouloir contrôler produit généralement l’effet inverse de celui escompté.
Je procède un peu comme dans le texte que je viens de traduire et qui va suivre. A la différence près que je me sers aussi d’images et d’anciens mythes quand je bloque sur un problème particulier. Je compte beaucoup sur la synchronicité, mais je les choisis aussi. J’ai constaté que mon esprit comprenait et assimilait certains concepts derrière ces images et mythes et les réemployait à travers les rêves, de manière tout à fait inattendue et ingénieuse. Concepts qui m’échappaient éveillée, « intellectuellement », et que j’ai absorbé « magiquement ».
Bref. Voici, un lien vers ce texte. Je le poste sur le Sidh pour ne pas surcharger cet article. Rien de bien révolutionnaire mais l’intérêt, c’est que ses conseils fonctionnent. Un, notamment, tout comme avant de vouloir célébrer un rituel ou pratiquer tout acte magique, l’important, est de définir et formuler clairement dans son esprit, le but du travail. Vous aurez accompli les 98% du boulot ;)