Charge de l’Athamé

Photo par Tim Hartridge

Prend place juste après « l’eau et le sel » et juste avant la projection du cercle.

Charge de l’Athamé
Par The Sacred Well Congregation, traduction Lune

Puisses-tu être chargé,
Du centre de tout,
Ci-dessus et ci-dessous,
A travers et autour,
A l’intérieur et à l’extérieur,
Pour bien me servir,
Entre les mondes.
Ainsi soit fait !

Tous : Ainsi soit fait !

L’Esprit Familier

L’Esprit Familier
Par Nigel Jackson ©, traduction & adaptation Lune

Chapitre ‘8’ de « Call of the Horned Piper »

La figure du Vieux Cornu, le dieu des sorcières, s’étend depuis l’antiquité Européenne, terne et sombre, de la chasse et de l’élevage de troupeaux, là où il règne sur les bêtes sauvages et le bétail domestiqué tel le Maître chamanique des Animaux, depuis son profond trône dans les forêts d’Annwyn. Il est le chef suprême des royaumes les plus sauvages que ses habitants honorent comme leur véritable maître, lui et ses serviteurs : le Gruagach des Highland en Ecosse, le Boggart du Lancashire, le Brownie d’Angleterre, à qui on faisait régulièrement des offrandes en échange de leur aide pour accroître la fertilité et les richesses naturelles.

Le Maître Cornu gouverne les pouvoirs générateurs du royaume des bêtes, les forces primales de vie, de mort et de renaissance qui nourrissent le monde naturel, et était donc une divinité très importante de la même façon pour l’éleveur, le berger et le chasseur, depuis les tout débuts de la période indo-européenne et antérieure.

Dans le conte gallois de « Owein ou la Comtesse de la fontaine » du Mabinogion, Kynon rencontre une créature, assise sur un petit monticule dans la clairière d’une forêt.

« …Sur ce monticule, tu verras un grand homme noir, pas plus grand que deux hommes de ce monde. Il a un pied, et a un œil au milieu du front, il porte une lance en fer… Bien que laid, ce n’est pas un homme désagréable. Il est le gardien de la forêt, et tu verras un millier d’animaux sauvages brouter autour de lui. »

Kynon demande quel pouvoir détient ce puissant dieu de la forêt sauvage sur les animaux. Le gardien de la forêt répond :

« Petit homme, je te montrerai, » dit-il, et il prit son gourdin et frappa un cerf pour que celui-ci brame : après cela, les animaux sauvages vinrent à lui et furent autant que les étoiles dans le ciel… Il les regarda et leur ordonna de paître, et ils le saluèrent et l’honorèrent tels que le font les hommes obéissants envers leur seigneur. Puis, il dit « Bien, petit homme, tu vois le pouvoir que je détiens sur ces animaux. »

Dans les anciennes images gauloises, le Cornu, Cernunnos, est montré tenant des serpents à tête-de-bélier et est entouré par un cerf et un taureau, symbolisants sa maîtrise des troupeaux à cornes et de chèvres.

Ainsi, il apparaît clairement pourquoi les sorcières, à travers toute l’Angleterre et l’Europe, racontaient comment le Vieux Cornu, le Diable, leur donnait des animaux familiers au cours de leur initiations, ceci afin de les aider dans leurs sorcelleries. L’esprit familier, également appelé le puckerel, imp (ndlt : un petit démon ; en France, on parle de Démon Familier) et nigget, peut être vu comme un aspect de « l’âme-animal » ou « animal-fetch » (ndlt : familier… Mais littéralement l’animal qui cherche), que le Maître Cornu dévoile chez son initié.

Si nous interprétons le familier sous cette lumière, il représente une manifestation d’atavismes profondément enfouis à l’intérieur de la psyché du sorcier et qui peut être projetée pour réaliser certains travaux magiques. Dans certains cas, on pensait que les familiers d’une sorcière résidaient dans son corps, et émergeaient lorsque évoqués pour certaines raisons spécifiques.

Les formes prises par les familiers des sorcières ouvrent sur un monde étrange, complet, de zoologie occulte et de symbolisme totémique. Parmi les plus connus, il y a le chat noir qui rappelle à la fois le lynx sacré de la Déesse Nordique Freyja et le Chat Sith ou le Chat de Féerie de la tradition Celtique. La pupille du chat est supposée se contracter et se dilater en fonction des cycles de la lune et ses étranges va et vient nocturnes sont particulièrement significatifs : à la fois comme familier et « shape-shifting » (ndlt : transformation, changement de formes) des sorcières. Annis la Noire, l’effrayante sorcière des collines de Leicestershire prenait parfois la forme d’un chat.

Le lièvre est un autre célèbre familier des sorcières et à nouveau, un des aspects préférés pour le « shape-shifting » (ndlt : transformation, changement de forme) dans la sorcellerie rurale anglaise. Ses associations à la lune et à la fertilité sont bien connues. Dans le Lancashire, le rebouteux portait toujours une patte de lièvre dans son chapeau comme signe de sa fonction.

La sorcière de Somerset, Elizabeth Styles possédait un familier qui avait la forme d’un chien noir, qu’elle appelait Robin. En Pennsylvanie hollandaise, ceux qui pratiquaient la «hexerei » (ndlt : sorcellerie) étaient habituellement accompagnés d’une chouette, comme familier.

D’autres esprits familiers dans les annales de la sorcellerie traditionnelle apparaissent, tels que les chevaux, les crapauds, les rats, les furets, les corbeaux, les belettes, les merles, les hérissons et divers hybrides étranges et theriomorphes de l’Autre Monde. En pensant aux familiers-souris, nous nous rappellerons qu’en Allemagne, l’âme des sorcières quittait leur corps par la bouche sous la forme d’une petite souris rouge.

Les sorcières gardaient parfois ces créatures-esprits dans de petits pots en terre et leur faisaient une offrande sacrificielle de quelques gouttes de leur sang.

En certaines occasions, nous trouvons des sorcières qui étaient assistées par le peuple de féerie ou des esprits ancestraux. La sorcière d’Orkney, Bessie Dunlop était aidée par l’esprit d’un Thomas Reid qui avait combattu et qui était mort à la bataille de Pinkie et qui résidait alors parmi les gens du Sidhe, dans le monde de Féerie.

Gaïa par Lloyd Richards

J’ai traduit & adapté rapidement l’intro de l’Album dont je parle dans mon billet précédant. Elle a été écrite par le père de la chanteuse, Lloyd Richards, et c’est lui qui récite ce texte. C’est trippé et j’aime ça, même si je suis réservée sur certains concepts…

GAIA

Il semble que nous ne puissions échapper à nos difficultés jusqu’à ce que le système industriel se brise pour une raison ou pour une autre, et la Nature se réaffirmera en recouvrant les ruines d’herbe et d’arbres. Mais plus on reporte Son heure, et donc plus les ressources naturelles de la terre et de la mer sont épuisées par l’homme irréligieux et imprévoyant, moins Elle sera miséricordieuse. – Robert Graves, 1948

Si nous nous détournons de la vie, il ne nous reste que la Mort.
Dès la minute où nous, humains, avons commencé à créer des feux pour cuisiner notre nourriture, nous avons été conscients
que nous devions révérer la source de nos vies et de toute vie sur cette planète.
Et nous avons appelé cette source « Mère de Vie ».
Elle est bienveillante, parfois cruelle, toujours indifférente au sacrifice à l’exception de ceux qui venaient en leur temps –
les rites de fertilité, la célébration de la naissance, de la nouvelle année, les actions de grâce pour les récoltes.
Mais elle est capricieuse et distante.
Ses manifestations : Sereine, Féroce, Obstinée, Cruelle, Sage, Lascive, Mystérieuse,
Gratuite, Loyale, Calculatrice, Jalouse, Froide, Avide, Rêveuse.

Elle répond à l’arrogance en refusant ses faveurs et parfois par la destruction.
Ses armes sont écrasantes, infinies, terrifiantes : Vents, Eau, Foudre, Feu, Glace, Chaleur, Tremblement de terre et
Raz-de-marée.
Si nous honorons et vénérons des dieux mâles, nous ignorons le pouvoir ultime de Gaïa sur nous.
Détournons-nous de la Déesse de Vie, et il ne restera que la Mort.
Détournons-nous de la Mère de Vie, et il ne restera que la Mort.