Aradia dans la Wicca

La première partie du texte est intéressante. La seconde est capillo-tractée et comportent des incohérences.

Aradia dans la Wicca

Par Myth Woodling, traduction Lune

On a tout d’abord enseigné à Janet et Stewart qu’il n’y avait que deux véritables déités de la sorcellerie. Aradia, qui a une origine Italo-Etrusque, et Karnayna, Stewart pensait que c’était une mauvaise prononciation de Cernunnos de la part d’Alex Sanders, alors qu’en fait, il s’agissait d’une blague égotique : Karnaya était le nom donné à Alexandre le Grand par les Carthaginois sur son accession à la divinité. Après leur déménagement pour l’Irlande, Janet et Stewart changèrent le nom du dieu en Cernunnos, un terme plus générique ayant pour origine le Gallois/Latin et signifiant simplement « dieu cornu ». Le dogme des deux seuls vrais noms pour le Dieu et la Déesse se perpétue aujourd’hui parmi certaines lignées strictes de la Wicca Alexandrienne et Gardnérienne. En s’installant en Irlande, Janet et Stewart ont réalisé qu’ils se trouvaient dans un pays empli de sa propre mythologie. Aradia commença à passer au second plan dans leurs pratiques tandis que les dieux irlandais réclamèrent reconnaissance. – Janet Farrar et Gavin Bone, Progressive Witchcraft (2004), p. 79

Pourquoi Gardner a-t-il choisi une obscure Déesse Italienne pour sa tradition Britannique ? L’Irlande Celtique possédait apparemment une Déesse de la nouvelle lune, mais son nom n’a pas été conservé dans les histoires de la Tuatha De Danann. Cependant les moines irlandais, approximativement entre l’an 600 et 1000, ont préservé une ancienne prière qui lui était dédiée dans le Carmina Gadelica, recueil où ils ont consigné la tradition celtique orale, bien plus ancienne.

Salut à toi, Nouvelle Lune, doux joyau qui nous guide !

Je me suis agenouillé devant toi, je t’offre mon amour.

Je me suis agenouillé devant toi, j’ai levé mes mains vers toi,

J’ai levé mes yeux vers toi, Nouvelle Lune des Saisons.

Salut à toi, Nouvelle Lune, mon adorable amour !

Salut à toi, Nouvelle Lune, gracieux trésor,

Tu suis ta course, tu gouvernes les marées,

Tu illumines ton visage pour nous, Nouvelle Lune des Saisons.

Reine qui nous guide, Reine de la bonne fortune,

Reine de mon amour,

Nouvelle Lune des Saisons !

Salut à toi, joyau de la nuit !

Beauté des Cieux, joyau de la Nuit !

Mère des Étoiles, joyau de la nuit !

Fille adoptive du soleil, joyau de la nuit !

Majesté des étoiles, joyau de la nuit !

Extrait de Carmina Gadelica, Volume III Traduction en anglais par A. Carmichael, tel que citée par Elizabeth Pepper dans Moon Lore (1997, 2002)

Je suis persuadé que Gardner connaissait cette prière extraite de Carmina Gadelica. Cependant, qu’il la connaisse ou pas, il semble avoir été attiré par la figure archétypale de la Déesse Lune. Malheureusement, le seul nom de déité qui ait été préservé dans le folklore britannique associé à la lune est Mani, le Dieu lune Teutonique-Saxon, « l’Homme dans la Lune » du folklore anglais. Sa contrepartie était Sunna ou Sol, une Déesse soleil. (Bien, il y a également la Déesse Saxonne de la lune décroissante, Bil ou Gil, mais j’imagine qu’il doit être bien difficile de déclamer des invocations poétiques à une femme nommée Bil.)

Gardner était un lecteur avide. A un moment, il a du tomber sur l’Aradia de Leland et avoir une révélation. «  … Une déesse celtique mineure est entrée sans bruit, par sa beauté et sa douceur elle entraina des changements majeurs au sein du culte primitif du chasseur. Il s’agit tout simplement d’une folle conjecture de ma part… » Witchcraft Today, pp. 37-38. Gardner parlait bien sûr de l’entrée d’une déesse celte dans la culture britannique primaire. Il n’a pas ajouté qu’il pensait que cette « déesse » était la fille de la Diane romaine, l’Aradia de Leland. Aradia, fille de la splendide déesse de la lune, Diane était apparemment vénérée comme déesse sorcière en Toscane – Nord de l’Italie. L’Italie du Nord étaient en contact avec les celtes de Gaule, et les deux cultures ont sûrement échangé des idées. De plus, les celtes de Gaule ont également transmis certaines concepts italiens aux celtes de Galles, d’Irlande et Britannique. Ou vice et versa. Si Gardner suivait cette ligne de raisonnement, « Aradia », le nom secret connu seulement des initiés, était une épithète parfaitement raisonnable à utiliser au sein de sa tradition britannique.

Dans son livre Witchcraft for Tomorrow, 1978 (p. 164), Doreen Valiente, la grande prêtre de Gardner, supposait que le nom d’Aradia pourrait dériver du gaélique airidh qui était les pâtures d’été pour le bétail. Janet et Stewart Farrar ont souligné dans leurs écrits que le mot, airidh, signifiait également « valeur » ou « mérite. » Certains Wiccans ont également supposé que le nom d’Aradia pourrait être lié à Ardwinna, ou Arduine, une Déesse Gauloise mineure de la forêt et de la chasse.

Il existe un certain nombre de variantes du nom « Aradia », d’une tradition wiccane à l’autre, parmi ces variantes, on trouve « Arida, » « Arada, » « Airdia, » « Arawhon, » « Araldia, » « Airaidheach, » et « Aradea. »

Aradia continue, et continuera sans doute, à faire de brefs apparitions, mais toujours intéressantes, dans les livres néo-païens :

Ils ont pour noms [les déités liées à la vie des fées] Pan, le Dieu Cornu, gardien spirituel des fées au masculin et, pour le féminin, Diane, Artémis et Aradia, comme une déesse, trois visages de la déesse Nature, inspiratrice du peuple féérique, initiatrice des mortels humains au magies du royaume diaphane. J’ai donné le nom grec de ces déesses tutélaires (mouarf !) qui paraissent dans la mythologie celte sous les traits d’Ahrianrad, déesse des Étoiles, Bride ou Bridget déesse de la Lune, Aine enfin (prononcer ‘Au-nie’), déesse des Fées. – Claire Nahmad, Paroles de Fées, éditions La Table Ronde, 1997, p 28.

L’Anima & la descente de la Lune

J’ai mis à jour l’article sur la Descente de la Lune du mois dernier. J’ai notamment ajouté un paragraphe sur l’un des buts principaux du rituel, l’expérimentation de l’Anima chez le Prêtre, et corrigé deux ou trois choses en passant.

Le Second Degré : l’expérience intérieure

J’ai repris cette vieille traduction et l’ai dépoussiérée. Elle en avait bien besoin. Elle fait suite aux deux articles précédemment postés :

Si le sujet vous intéresse ou vous concernent, je vous invite également à lire l’article d’Artus :

L’expérience intérieure

Par Vivianne Crowley, traduction & adaptation Lune

Extrait de Wicca, the old religion in the new millenium de Vivianne Crowley ©

Extrait du chapitre du Chapitre 11 : « Seconde initiation, la quête périlleuse »

Le premier degré est la période qui nous permet de sortir de nos vies matérielles pour nous installer sur la voie choisie. Jusqu’à ce que les gens puissent mener avec succès leur vie extérieure, ils ne sont pas prêts à prendre la charge de la vie spirituelle d’autres personnes. Le premier degré nous conduit également aux premières étapes d’accomplissement de ce commandement des mystères : Connais-toi toi-même.

Pour former avec succès autrui, nous devons assumer nos propres forces et faiblesses. Il est donc important, durant le premier degré, que nous recherchions à nous comprendre nous-mêmes, nos côtés négatifs et notre pôle sexuel opposé – l’Ombre et l’Anima ou l’Animus. Pour diriger un coven, nous devons avoir suffisamment su faire notre introspection pour reconnaître les moments où nous projetons sur les autres nos propres qualités désirées ou non désirées. Nous devons également avoir commencé à maîtriser nos affinités ou antipathies irrationnelles envers les autres qui résultent de telles projections. Ce ne sont pas des choses qui sont acquises en quelques années ; mais avant de prendre le chemin du second degré, nous devons avoir commencé ce voyage vers cette connaissance de nous-mêmes.

En termes psychologiques, la seconde initiation nous conduit à la rencontre des deux faces de notre personnalité, l’Ego lumineux et le sombre inconscient. En un sens, ceux-ci sont bons et mauvais. La psyché humaine est faite d’ombre et de lumière qui nous poussent à l’égoïsme et à l’altruisme. Sous un autre angle, la rencontre du second degré est celle du Masculin et du Féminin. Ce sont à la fois le Masculin/Mort et le Féminin/Vie qui sont dépeints dans la « Légende de la Déesse », dont la représentation est une fonction clef dans le rite.

La seconde initiation : la quête périlleuse

Par Viviane Crowley, traduction Lune

Extrait de Wicca, the old religion in the new millenium

Le second degré d’initiation marque une étape importante dans la vie d’une Sorcière (d’un Sorcier). C’est l’initiation qui fait d’elle (de lui) une Grande Prêtresse (un Grand Prêtre) de la Wicca. L’initiation au second degré confère l’autorité à transmettre la tradition et le pouvoir d’initier les Sorcières (sorciers) au premier degré. Dans la plupart des traditions, le second degré est considéré comme étant bien plus important que le premier degré et qui engage davantage. L’engagement du second degré est considéré avoir un effet au-delà de cette vie-ci et ne doit pas être pris à la légère. Cette initiation est perçue comme un engagement inaliénable à la prêtrise et au service des Dieux. Cet engagement a un effet profond sur le Moi ; alors que l’initiation au premier degré est davantage une initiation de la personnalité. Il doit s’écouler une année et un jour entre l’initiation au premier degré et l’initiation au second, mais en pratique, l’intervalle est beaucoup plus long. Il est commun d’attendre trois à cinq années ; mais se sentir prêt à sauter le pas pour devenir Grand Prêtre ou Grande Prêtresse peut prendre beaucoup plus de temps.

Les critères pour décider quand quelqu’un est prêt pour la seconde initiation diffèrent légèrement d’un coven à l’autre, d’une tradition à l’autre ; mais c’est généralement lorsque l’initié(e) signale qu’il (ou elle) est prêt(e), non seulement à prendre la responsabilité pour lui-même (elle-même) mais aussi à prendre la responsabilité de la direction et/ou l’enseignement des autres. Normalement, l’individu sera capable de conduire les esbats et les rituels saisonniers, d’utiliser les pouvoirs magiques et divinatoires avec sagesse, sera capable de donner des conseils spirituels, de conseiller ceux qui cherchent à intégrer l’Art et à les former en son sein, il devra être capable d’enseigner aux nouveaux initiés. Enseigner aux autres nécessite bien plus que de simples connaissances de l’Art, bien que cela soit une part essentielle. Cela demande de l’amour pour les autres, de s’engager envers eux et de la bonne volonté pour leur enseigner et les former aux voies de la Déesse et du Dieu.

La nature des connaissances que l’initié doit acquérir avant le second degré dépendra de sa personnalité et de ses capacités qu’il aura besoin de développer, mais aussi du coven et ce sur quoi ce dernier se concentre. Au sein de certains covens, ce sera la guérison, dans d’autres la magie, la divination, l’enseignement, le développement spirituel ou le savoir de l’Art, ou bien diverses combinaisons de tout cela. Généralement, les gens démontrent leurs capacités durant le cours normal des activités du coven. Cependant, certains groupes mettront en place tests ou quêtes pour ceux qui souhaitent prendre le second degré. Cela peut impliquer la démonstration de leurs capacités d’organisation et d’enseignement en prenant la responsabilité de certains aspects de l’activité du coven ; ils démontreront ainsi leurs qualités personnelles à travers des vigiles, des retraites temporaires en pleine nature ou la célébration de rituels particuliers ; ou encore ils démontreront leur habileté pour des techniques particulières.

Comme pour le premier degré, l’initiation d’une femme est faite par un homme et l’initiation d’un homme est faite par une femme. Dans certaines traditions, le second degré est uniquement donné par des initiateurs qui ont leur troisième degré. Dans d’autres traditions, elle peut être transmise par tout Grand Prêtre ou Grande Prêtresse du second degré. Au sein d’autres traditions encore, il est coutumier pour un initiateur du second degré de demander l’accord du Grand Prêtre ou de la Grande Prêtresse du troisième degré avant de conférer un second degré. Dans les années 1970, Alex Sanders a donné les initiations du second et troisième degré ensemble. Ceci dans le but de créer de nouveaux covens rapidement et de faire des leaders pour les nouvelles générations de personnes qui voulaient être initiées, qui désiraient intégrer la Wicca et que les covens existants ne pouvaient accueillir faute de place. Cette pratique est maintenant tombée largement en désuétude. Le problème de places demeure mais donner les deux degrés ensemble n’est désormais, généralement, pas favorisé.

Le symbole du second degré

Par Viviane Crowley, traduction Lune

Extrait de Wicca, the old religion in the new millenium

Le symbole du second degré est un pentagramme renversé, un symbole associé au Diable Chrétien dans l’esprit des gens. Il ne s’agit pourtant pas de « l’Incarnation du Mal » des Chrétiens, mais du symbole du Dieu Cornu, le Sombre Seigneur de la Mort.

Pourquoi le pentagramme est-il renversé ? Le pentagramme, avec ses cinq branches, est un symbole très important au sein de la Wicca. En terme de développement spirituel, le pentagramme symbolise les quatre fonctions de la personnalité associés à la cinquième fonction ou fonction transcendante, le Moi. Le pentagramme, avec ses 5 branches, montre que la cinquième fonction est apparue, mais qu’elle n’est pas encore transcendante. Elle reste enfouie sous les quatre autres. C’est seulement lors du troisième degré  que le pentagramme se renversera et prendra sa juste et droite position. En retournant le pentagramme, nous devons découvrir ce qui est caché, nos propres parts inconnues.