Le Chant du Vent

Le Vent et la Sorcellerie sont liés. Issu du folklore sorcier, un conte parle d’une sorcière finlandaise de l’époque médiévale qui vendit des vents aux marins en trois nœuds sur une corde. Le premier nœud défait relâcha une brise légère, le second nœud défait une forte bise, le troisième une tempête.

On dit que les sorcières estoniennes projettent un couteau dans un bloc de bois dans la direction où elles souhaitent que le vent souffle.

En Écosse, la sorcière, au cours d’une cérémonie appropriée, pouvait soulever le vent en plongeant un chiffon dans le cours d’un ruisseau rapide et en le battant ensuite sur une pierre carrée, tout en chantant cette rune :

Upon this stone I knock a rag
To raise the wind in the Lady’s name,
It shall not lie or cease or die
Until I please again.

Sur cette pierre, je bats une guenille
Pour que le vent se lève au nom de la Dame,
Il ne se couchera pas, ni ne s’apaisera, ni ne mourra
Jusqu’à ce que cela me chante à nouveau.

On dit que les sorcières anglaises pouvaient faire lever le vent en sifflant. Aux premières lueurs de l’aube, en se tenant face à un des points cardinaux (où l’on veut que le vent souffle), elles l’appelleaient par trois longs et clairs sifflements, à l’aide du premier et quatrième doigt de la main droite.

Il y a un moment magique lorsque les sorcières commencent à comprendre – qu’elles savent sans l’ombre d’un doute – qu’elles appartiennent à l’Art. Beaucoup disent que cet appel est venu d’une voix dans le vent.

La capacité de comprendre la voix du vent est l’un des dons (de pouvoir aux sorcières) d’Aradia, in « Vangelo della-Streghe » de Charles G. Leland (en français « l’Évangile des Sorcières »). La symbolique est claire. Les mouvements de la pensée humaine, leurs affaires, leurs opinions, leurs valeurs, sont comme le vent : ils s’élèvent, changent, tombent, reviennent en arrière, virent ; ils s’emportent rapidement, se refroidissent dans les tempêtes pour mourir à nouveau. Le changement seul demeure et le changement est l’essence de la sorcellerie.

En jetant un sort ou en faisant un vœu, on initie le changement. Lorsque le rituel correspond à la nature des différentes sortes de vents, les chances de succès augmentent incroyablement. Il y a un vent pour chaque but sous le soleil.

Le Vent d’Est appartient aux nouvelles entreprises et bénit l’ambition par l’énergie. Recourez-y pour le courage, la patience et la clarté.

Le Vent du Sud favorise l’amour, l’imagination et l’accomplissement. Utilisez-le dans les enchantements d’amour et pour trouver l’harmonie dans les relations personnelles.

Le Vent d’Ouest efface le doute, la culpabilité, la peur, l’envie et la haine. Il renouvelle la confiance et restaure l’espoir.

Le Vent du Nord apporte la sagesse. Il transcende les autres vents en tant que source de force spirituelle. Il protège et augmente le pouvoir de l’intuition et le pouvoir divinatoire.

(Par un auteur anonyme, traduction Lune)

Aradia dans la Wicca

La première partie du texte est intéressante. La seconde est capillo-tractée et comportent des incohérences.

Aradia dans la Wicca

Par Myth Woodling, traduction Lune

On a tout d’abord enseigné à Janet et Stewart qu’il n’y avait que deux véritables déités de la sorcellerie. Aradia, qui a une origine Italo-Etrusque, et Karnayna, Stewart pensait que c’était une mauvaise prononciation de Cernunnos de la part d’Alex Sanders, alors qu’en fait, il s’agissait d’une blague égotique : Karnaya était le nom donné à Alexandre le Grand par les Carthaginois sur son accession à la divinité. Après leur déménagement pour l’Irlande, Janet et Stewart changèrent le nom du dieu en Cernunnos, un terme plus générique ayant pour origine le Gallois/Latin et signifiant simplement « dieu cornu ». Le dogme des deux seuls vrais noms pour le Dieu et la Déesse se perpétue aujourd’hui parmi certaines lignées strictes de la Wicca Alexandrienne et Gardnérienne. En s’installant en Irlande, Janet et Stewart ont réalisé qu’ils se trouvaient dans un pays empli de sa propre mythologie. Aradia commença à passer au second plan dans leurs pratiques tandis que les dieux irlandais réclamèrent reconnaissance. – Janet Farrar et Gavin Bone, Progressive Witchcraft (2004), p. 79

Pourquoi Gardner a-t-il choisi une obscure Déesse Italienne pour sa tradition Britannique ? L’Irlande Celtique possédait apparemment une Déesse de la nouvelle lune, mais son nom n’a pas été conservé dans les histoires de la Tuatha De Danann. Cependant les moines irlandais, approximativement entre l’an 600 et 1000, ont préservé une ancienne prière qui lui était dédiée dans le Carmina Gadelica, recueil où ils ont consigné la tradition celtique orale, bien plus ancienne.

Salut à toi, Nouvelle Lune, doux joyau qui nous guide !

Je me suis agenouillé devant toi, je t’offre mon amour.

Je me suis agenouillé devant toi, j’ai levé mes mains vers toi,

J’ai levé mes yeux vers toi, Nouvelle Lune des Saisons.

Salut à toi, Nouvelle Lune, mon adorable amour !

Salut à toi, Nouvelle Lune, gracieux trésor,

Tu suis ta course, tu gouvernes les marées,

Tu illumines ton visage pour nous, Nouvelle Lune des Saisons.

Reine qui nous guide, Reine de la bonne fortune,

Reine de mon amour,

Nouvelle Lune des Saisons !

Salut à toi, joyau de la nuit !

Beauté des Cieux, joyau de la Nuit !

Mère des Étoiles, joyau de la nuit !

Fille adoptive du soleil, joyau de la nuit !

Majesté des étoiles, joyau de la nuit !

Extrait de Carmina Gadelica, Volume III Traduction en anglais par A. Carmichael, tel que citée par Elizabeth Pepper dans Moon Lore (1997, 2002)

Je suis persuadé que Gardner connaissait cette prière extraite de Carmina Gadelica. Cependant, qu’il la connaisse ou pas, il semble avoir été attiré par la figure archétypale de la Déesse Lune. Malheureusement, le seul nom de déité qui ait été préservé dans le folklore britannique associé à la lune est Mani, le Dieu lune Teutonique-Saxon, « l’Homme dans la Lune » du folklore anglais. Sa contrepartie était Sunna ou Sol, une Déesse soleil. (Bien, il y a également la Déesse Saxonne de la lune décroissante, Bil ou Gil, mais j’imagine qu’il doit être bien difficile de déclamer des invocations poétiques à une femme nommée Bil.)

Gardner était un lecteur avide. A un moment, il a du tomber sur l’Aradia de Leland et avoir une révélation. «  … Une déesse celtique mineure est entrée sans bruit, par sa beauté et sa douceur elle entraina des changements majeurs au sein du culte primitif du chasseur. Il s’agit tout simplement d’une folle conjecture de ma part… » Witchcraft Today, pp. 37-38. Gardner parlait bien sûr de l’entrée d’une déesse celte dans la culture britannique primaire. Il n’a pas ajouté qu’il pensait que cette « déesse » était la fille de la Diane romaine, l’Aradia de Leland. Aradia, fille de la splendide déesse de la lune, Diane était apparemment vénérée comme déesse sorcière en Toscane – Nord de l’Italie. L’Italie du Nord étaient en contact avec les celtes de Gaule, et les deux cultures ont sûrement échangé des idées. De plus, les celtes de Gaule ont également transmis certaines concepts italiens aux celtes de Galles, d’Irlande et Britannique. Ou vice et versa. Si Gardner suivait cette ligne de raisonnement, « Aradia », le nom secret connu seulement des initiés, était une épithète parfaitement raisonnable à utiliser au sein de sa tradition britannique.

Dans son livre Witchcraft for Tomorrow, 1978 (p. 164), Doreen Valiente, la grande prêtre de Gardner, supposait que le nom d’Aradia pourrait dériver du gaélique airidh qui était les pâtures d’été pour le bétail. Janet et Stewart Farrar ont souligné dans leurs écrits que le mot, airidh, signifiait également « valeur » ou « mérite. » Certains Wiccans ont également supposé que le nom d’Aradia pourrait être lié à Ardwinna, ou Arduine, une Déesse Gauloise mineure de la forêt et de la chasse.

Il existe un certain nombre de variantes du nom « Aradia », d’une tradition wiccane à l’autre, parmi ces variantes, on trouve « Arida, » « Arada, » « Airdia, » « Arawhon, » « Araldia, » « Airaidheach, » et « Aradea. »

Aradia continue, et continuera sans doute, à faire de brefs apparitions, mais toujours intéressantes, dans les livres néo-païens :

Ils ont pour noms [les déités liées à la vie des fées] Pan, le Dieu Cornu, gardien spirituel des fées au masculin et, pour le féminin, Diane, Artémis et Aradia, comme une déesse, trois visages de la déesse Nature, inspiratrice du peuple féérique, initiatrice des mortels humains au magies du royaume diaphane. J’ai donné le nom grec de ces déesses tutélaires (mouarf !) qui paraissent dans la mythologie celte sous les traits d’Ahrianrad, déesse des Étoiles, Bride ou Bridget déesse de la Lune, Aine enfin (prononcer ‘Au-nie’), déesse des Fées. – Claire Nahmad, Paroles de Fées, éditions La Table Ronde, 1997, p 28.

Sortilège gardnerien de chance & de guérison

C’est un texte qu’Artus avait déjà traduit. Mais comme je suis en train de reprendre le BoS en entier, j’en ai corrigé les fautes et les erreurs de traduction.

(Les pieds, les genoux et les poignets seront étroitement attachés afin de retarder le sang.)

$ ( $ -> désigne le fouet) 40 fois ou plus, pour faire picoter la peau, puis dire, en invoquant la Déesse :

« Salut, Aradia ! Renverse la corne amalthéenne,
Déverse les trésors de l’amour ! Je fléchis
Humblement le genou en ta présence : je t’invoque
en dernier recours,
Lorsque déchus et méprisés les autres dieux.
Ton pied contre mes lèvres : mes songes stériles
Vers toi s’élèvent, émeuvent ton cœur, autour de lui s’enroulent ;
D’eux émanent un pitoyable amour. Pitié plus belle encore,
descends ici voir,
Et octroie quelque chance au solitaire et désespéré que je suis. »

Demandez à la Déesse de vous aider à obtenir ce que vous désirez, puis $ à nouveau pour lier le sort. Cette méthode peut être puissante contre la malchance et la maladie. Ceci doit être récité dans un cercle, et vous devez être correctement préparé (ndt: attaché) et bien purifié (ndt: fouetté), à la fois avant et après l’invocation, pour lier le sort. Avant de commencer, vous devez visualiser une image claire de ce que vous voulez. Visualisez-vous ayant obtenu la chose souhaitée. Soyez sûr, dans votre propre esprit, de ce dont il s’agit exactement et de comment cela peut être atteint. Ce sort m’a été enseigné il y a longtemps et j’ai trouvé qu’il fonctionnait, mais je ne pense pas qu’il y ait de vertus spéciales dans ces paroles. N’importe quelles autres peuvent les remplacer, à condition qu’elles demandent l’aide de la Déesse (ou du Dieu), qu’elles énoncent clairement ce que vous désirez et que vous formiez une image mentale claire ; et si cela ne fonctionne pas du premier coup, essayez jusqu’à ce que ça marche. Votre assistante, qui tient le $, doit savoir quel est votre souhait, et doit également former l’image mentale. Et de toute manière, il conviendrait mieux que cela soit vous qui commenciez le travail de ce sortilège, et ensuite que la fille prenne votre place et y travaille également ; vous $ la fille. N’essayez rien de difficile au début, et faites-le au moins une fois par semaine jusqu’à ce que cela marche. Vous devez être bienveillants l’un envers l’autre, avant que quoi que ce soit ne se passe, et un travail régulier facilite cela. Pour lancer des sorts, les mots exacts importent peu si l’intention est claire et que vous soulevez le vrai pouvoir, en quantité suffisante. Ils doivent toujours rimer. Il y a quelque chose de particulier avec les rimes. J’ai essayé, les mêmes mots semblent perdre de leur pouvoir si l’on rate une rime. Alors que rimés, les mots semblent se prononcer d’eux-mêmes. Vous ne devez pas faire de pause et vous demander : « Qu’est-ce que je dois dire ensuite ? » Faire cela fait perdre beaucoup de votre intention.

Notes de Lune au sujet de l’invocation :

  • Une fois l’invocation traduite, les rimes ont disparu. A soi de reprendre le texte et de le faire rimer, ou d’utiliser le texte en anglais ou bien encore d’en écrire un autre, comme le suggère Gerald Gardner dans son explication.
  • L’invocation est en fait un extrait du poème « La Fortune », d’Aleister Crowley (in Rodin in Rime). Le poème d’origine s’adresse à Tyché, la Déesse de la Fortune. Excellente traduction française par Phillipe Pissier ?
  • Cette invocation fait aussi partie de la Descente de la Lune. C’est le Grand Prêtre qui la récite.