Dame Holda et le filage du lin

Je poursuis mes recherches sur Dame Holda, entraperçue au cours d’un rêve et de voyages, et j’en profite pour les partager avec vous ;)

Hel, par Nigel Jackson

Dame Holda et le filage du lin

Extrait du Wikipédia anglais, traduction Lune

Dame Holda est la matrone de tous les travaux domestiques des femmes, et du filage tout particulièrement, c’est une activité qui possède de fortes connotations magiques et qui relie à l’autre monde. Traditionnellement, le filage était une tâche féminine, et l’un des rares travaux grâce auxquels les femmes pouvaient gagner de l’argent. Holda leur enseigna tout d’abord l’art de la fabrication de la toile de lin à partir de la plante du même nom. Elle régit la culture ainsi que le filage du lin, et à bien des égards, elle est semblable à la Déesse Frigg des Scandinaves, qui régissait le filage de la laine et était, elle aussi, proche des femmes.

Dame Holda enseigne, inspire et récompense les travailleuses acharnées, parfois en terminant elle-même la bobine d’une travailleuse assidue pendant la nuit, mais elle punit les paresseuses, en sabotant leurs travaux. Les fêtes en l’honneur de Dame Holda sont observées dans certaines parties de l’Allemagne, généralement la veille de Noël ou lors de la Douzième nuit, la Nuit des Rois, ou encore au cours des douze jours de Noël. Durant ces périodes, le filage est souvent prohibé. En Souabe, tout filage doit être terminé la veille de Noël, et aucun nouveau travail ne doit être entrepris jusqu’à la fin de la Douzième Nuit, la Nuit des Rois. Près de Hörselberg, c’est le cas contraire : le lin est placé sur les fuseaux la veille de Noël, lorsque Holda commence sa tournée en promettant : Aussi nombreux soient les fils, autant de bonnes années, et tout doit être terminé avant qu’elle ne revienne lors de l’Épiphanie, cette fois en promettant : Aussi nombreux soient les fils, autant de mauvaises années.

Une encre sorcière à Dame Holle

Pendant que mes bougies trempées à mèche végétale prennent doucement forme, je continue ma récolte de fleurs, baies et feuilles pour ma tambouille sorcière. Depuis hier, je bricole une encre naturelle consacrée à Dame Holle. Là aussi, je croise les doigts pour qu’elle donne un bon résultat, une bonne consistance et un beau rendu. Verdict lors de la prochaine lune noire et si tout va bien, je la consacrerai à ce moment là  :)

Dame Holle, équinoxe d’automne et tissage

Frau Holda par Nigel Jackson

Le soleil est toujours là et pourtant l’automne se fait déjà bien sentir. Son énergie est palpable. J’adore sentir les changements des saisons. L’arrivée de l’automne annonce Mabon et bientôt Samhain. Deux fêtes toujours très heureuses pour moi, riches de magie puissante et d’enseignements.

Avec la venue de l’automne, je ne cesse de rêver de ma grand-mère et de la couverture qu’elle utilisait pour guérir. Je ressens l’envie de confectionner ma propre couverture, de filer sa laine, de la teindre et de la tisser. Une envie que je pourrais peut-être réaliser l’an prochain, après la tonte des brebis familiales. En attendant, je pourrais peut-être coudre une jolie couverture matelassée.

Je partage avec vous encore un peu de mes lectures. Voici un texte traduit rapidement :

Équinoxe d’automne

par Müller-Ebeling, Rätsch et Storl, traduction Lune

Les équinoxes de printemps et d’automne sont deux des quatre points cardinaux de l’année solaire. On raconte que les sorcières récoltaient les plantes lors de ces journées d’équinoxe […]. À l’époque du printemps, Frau Holle apparaît comme le jardinier qui apporte les vertes et fraiches herbes, donneuses de vie. À l’inverse, elle apparaît comme la déesse des récoltes lors de l’équinoxe d’automne. C’est lorsque les fruits et les noix ont été ramassés et les récoltes d’automne rentrées, que la vie se retire progressivement dans les granges et greniers. Les anciennes fêtes païennes des récoltes, qui célèbrent la Déesse et le Dieu des récoltes par des banquets, des festins, des divertissements et des pèlerinages aux cimetières, perdurent à travers les coutumes traditionnelles de la Saint-Michel. L’archange Michel, chef des légions célestes, remplaça les dieux des récoltes, tels que Lugh, Jupiter et Thor.

Selon le calendrier agricole, la Saint-Michel (29 septembre) était considérée comme le début du travail hivernal – le filage, la fabrication des fils : féminin ; le tissage : masculin – qui se prolongeait jusqu’à la Chandeleur (2 février). On dit : « Lorsque Michel éteint la lumière, les ouvriers agricoles doivent commencer le filage. » Les gens chantaient lorsqu’ils filaient diligemment dans ce qu’on appelait la pièce à filage ou balancement. Les femmes s’en allaient – ou comme on disait – « en voyages à balancement », « en voyages de femmes ». Les grands-mères racontaient des histoires, issues des expériences de leur vie, à propos des problèmes du village. Les histoires d’amour étaient passées en revue et les jugements étaient rendus contre ceux qui avaient offensé les bonnes mœurs. Ainsi les femmes filaient et tissaient – comme les Parques elles-mêmes – le destin futur du village et de la tribu avec leurs pensées et leurs conversations.

« Ce qui reste secret tout au long de l’année, se révèle au cours du Brechtelzeit* sacré. »

– Kärtner

En attendant, « la saison de la vieille femme » se passe par-delà la porte. Les fines toiles d’araignée, qui planent dans les airs, suspendues aux branches, sont considérées comme les fils du fuseau de Frau Holle. La déesse archaïque qui fabrique les fils de la vie de toutes les créatures et tisse leurs futurs, Frau Holle apparaissait parfois aux femmes durant les heures tardives de la nuit et les aidait dans leur travail.

* Le Brechtelzeit est la période de la Saint-Michel, lorsque les femmes battaient les fibres de chanvre et de lin pour les préparer au filage.

Extrait de Witchcraft Medecine.

Frau Holle, la Dame au Sureau

Du haut de notre montagne, les baies commencent à mûrir ces jours-ci. J’ai débuté leur récolte avec en tête deux ou trois expérimentations, certaines médicinales pour la famille et d’autres magiques pour mon futur e-shop :) Je partage avec vous l’une de mes photos de baies encore vertes, prise il y deux semaines et un peu de mes lectures (extrait de Witchcraft Medecine, par Müller-Ebeling, Rätsch et Storl. Traduction Lune) :

Baies de sureau encore vertes

Le sureau (sambucus nigra) est un arbre sacré, un arbre rituel autour duquel on danse en cercle. Il était sacré pour Dame Holle, la « déesse sorcière ». Lors du solstice d’été, lorsque le sureau est en fleurs, on l’associait à l’extase des amours d’été.

À la Saint-Jean lorsque le sureau fleurit, c’est alors que l’amour est le plus grand !

On midsummer when the elder blooms, then love is even greater !

Les fleurs étaient trempées dans de la pâte puis frites pour en faire des  beignets de sureau au sucre. La personne qui en mangeait le plus était sensée exécuter le meilleur saut au-dessus du feu du solstice. À Allgäu, en Allemagne, le saindoux dans lequel avaient été frits ces beignets était conservé et utilisé comme baume médicinal. Généralement, on considère le sureau comme étant la « pharmacie » du fermier.

Écorce, baies, feuilles et fleurs,

Chaque partie recèle force et bienfait,

Chaque partie recèle plein de bénédictions !