Encens (costaud) de purification

Il y a quelques années, je me suis amusée à tester différents encens afin de décaper en profondeur un lieu un peu trop chargé à mon goût. C’est le mélange : oliban, camphre, racine d’iris en poudre qui s’est montré le plus efficace ! Je continue à l’employer au moins une fois par an chez moi après un bon nettoyage de printemps =)

N. B. : Le camphre doit être utilisé en petite quantité car c’est très fort !

Mola, couture & chamanisme

Mola Cuna

Je papotais hier avec Artus au sujet du quiltage, du batik et de la difficulté de leurs réalisations. Puis il m’a montré ce qu’était le mola. Le mola, ou l’art des Kuna (groupe ethnique amérindien qui vit sur les îles San Blas, sur la côte de Panama), est réalisé à la main avec une technique appliquée à revers. C’est l’élément central de l’habit Kuna. Il s’obtient par juxtaposition de plusieurs épaisseurs de tissus unis, aux couleurs contrastées, les motifs sont ainsi découpés dans les différentes couches de tissu, les couleurs sont donc soit révélées, soit mises en réserve, on utilise ainsi telle ou telle autre couleur des couches inférieures puis on réalise une broderie en incrustations. Les motifs sont naïfs et très colorés, ils représentent traditionnellement des formes géométriques, des scènes de la vie quotidienne, des animaux de la forêt mais aussi des animaux marins. Je ne sais pas si mon explication est très claire, si ce n’est pas le cas, l’article de wikipédia est plutôt bien fait.

Le mola m’a fait immédiatement penser aux peintures Huicholes (fils ou perles collés sur plaques ou sculptures en bois) et donc aux visions chamaniques obtenues par la consommation de cactus hallucinogènes. Je ne sais pas si les kunas en consomment, je n’ai pas trouvé grand chose sur le sujet, si ce n’est que leurs chamanes utilisent « certaines plantes psychotropes », qu’ils hument et mâchouillent, et qu’ils utilisent le tambour pour voyager dans l’Autre Monde. En tous cas, il se pourrait que le mola soit fortement lié aux chants chamaniques.

Par l’artiste huichol Rojelio Beuites.

La réalisation des molas est l’œuvre exclusive des femmes. Ceci s’explique à travers la cosmologie de ce peuple :

Les étoiles sont les lumières d’un groupe de maisons dont la nature est à mi-chemin entre les corps solides et l’air. Ces maisons sont habitées par de superbes femmes qui tissent le coton dans la nuit, éclairées par des lampes semblables à celles du peuple blanc. Elles se reproduisent elles-mêmes par la volonté de Paptummatti (littéralement le Grand Père) sans l’intervention des hommes, donnant toujours naissance à des filles.

Par Gomez Antonio, El Cosmos, Religion y Creencias de los Indios Cuna. In Boletin de Antropologia 3(11)55-98. Medelllin, Universidad de Antioquia. 1969.

Les indiens Cunas expliquent l’origine du mola par un mythe :

« Les molas viennent du kalu Tuipis.
C’était un lieu dangereux,
où vivaient les spécialistes des ciseaux…
Elles étaient de très belles femmes.
Dans ce kalu nul homme ne pouvait entrer,
Même chaman.
Lorsque l’un s’en approchait, l’une sortait.
Elle le séduisait, elle en faisait son mari,
Puis elle le renvoyait sans qu’il ait pu passer.

Alors on délégua Olonaguelidi, la sœur d’un chaman, un nele.
Elle put pénétrer dans le kalu Tuipis.
Elle entra, elle regarda.
Elle vit la première les maîtresses des arbres,
Pareilles à des femmes.
Elle vit la première ce lieu couvert de figures,
De signes changeants, tels les nuages du ciel,
De feuillages, de troncs, de pierres
Qui semblaient être purs dessins et écritures.
Elle vit la première les dessins des molas.
Elle vit des femmes qui coupaient,
D’autres qui cousaient.
Il y avait une table, de grands tissus.

De retour Olonaguedili compta à ses enfants :
Les dessins sont faits ainsi, dit-elle,
Le tissu se coupe comme ceci, se coud comme cela…
Les femmes l’interrogeaient…
Elle apprit ainsi dans la quatrième couche.
Avant les femmes s’habillaient de feuilles. »

(conté par E. G., Mulatupu, “ l’île de l’urubu ”, 1994)

Il n’y a pas de symbolisme explicite lié à la confection du / de la mola, mais on peut mettre en rapport leur technique de superposition de tissus avec leur conception du monde qui serait composé de 8 couches.

La terre a plusieurs couches, plusieurs pilli.
En chacune vivent des esprits et leurs maîtres.
Seul le chamane peut les visiter.
Dans la deuxième, il voit les choses d’ici,
Sauf les montagnes, qui sont moins hautes.
La troisième couche aussi est comme ici,
sauf le paysage, qui est plat.
Mais les chamanes ne peuvent pas aller plus loin.
Seuls ceux d’antan ont pénétré la quatrième couche.
Au-delà des huit couches,
il y aurait un autre monde.

(D’après E. Nördenskiöld )

Source des deux derniers textes : ULB

Rapide appel des éléments.

Extrait du livre « The Twelve Wild Swans: A Journey Into Magic, Healing and Action » par Starhawk et Hilary Valentine. Il me fait un peu penser à l’une des ouvertures de rituel d’une tradition sorcière, mais en plus axé sur la déesse. Plus le temps passe et moins j’ai envie de m’enquiquiner avec des rituels longs et pompeux, un peu trop poussifs pour éveiller une quelconque énergie spirituelle (d’ailleurs, merci aux tambours, qui ont été de merveilleux alliés dans ces moments là =)). J’aime assez appeler les esprits avec mes tchic-tchic, ça fonctionne parfaitement bien mais je trouve cela tout de même un peu sommaire. D’où l’envie d’associer cette manière de faire avec cet appel simple et parlant.

Appel des éléments
Par Starhawk & Hilary Valentine, traduction Lune »

Par l’air qui est Son souffle
Par le feu qui est Son lumineux esprit,
Par les eaux vives qui sont Sa matrice,
Par la terre qui est Son corps,

Le cercle est projeté et nous sommes entre les mondes.
Que le rituel commence.

Vous trouverez la version complète sur les Portes du Sidh.

Baguettes Saxonnes Divinatoires


Baguette maîtresse

Entre deux peintures, je m’essaie à diverses autres techniques artistiques. Ces jours-ci, je rêvais de réaliser une couverture en patchwork pour mes voyages chamaniques, de coudre des yantras pour les rituels, de sculpter un pendentif en bois représentant une déesse ventrue, de créer un livre de a à z avec mes petites mains boudinées (ça, c’est déjà en cours ^^)… mais c’est finalement un jeu de baguettes saxonnes que je suis en train de me fabriquer. J’avoue que l’idée de les créer me botte davantage que leur utilisation finale. Je n’éprouve pas de réel intérêt pour la divination, j’aime beaucoup tripoter mes tarots, les regarder sous tous les angles, m’en servir dans le cadre de charmes, pyrograver mes pseudo ‘runes’, jouer un peu avec, les porter en talisman… rien de plus, même si j’ai un peu pratiqué à une époque.

J’avoue également que je ne suis pas une grande admiratrice de Raymond Buckland. C’est lui l’auteur de cette fameuse méthode divinatoire avec des baguettes, qui n’ont de saxonnes que le nom… mais peu importe, voici un bon prétexte pour m’amuser à les fabriquer.

Baguettes Saxonnes Divinatoires
Par R. Buckland (c), traduction Lune

Extrait de Complete Book of Witchcraft.


(en cours de réalisation ^^)

Les baguettes saxonnes conviennent parfaitement pour obtenir une réponse directe, rapide à une question. D’une certaine façon, elles sont semblables au I Ching, bien que beaucoup moins complexes.

Il faut 7 baguettes. Elles sont fabriquées à partir d’une tige de bois rond. Trois d’entre elles devront mesurer neuf pouces (= 22,86 cm) de long ; et les quatre autres, douze pouces de long (= 30,48 cm). L’une des baguettes de douze pouces devra être marquée ou décorée d’une façon particulière, il s’agira de la baguette witan. En fait, vous pouvez décorer toutes les baguettes avec des runes et symboles, si vous le souhaitez, mais assurez-vous que la baguette witan se démarque des autres.

Agenouillez-vous, posez la baguette witan sur le sol devant vous ; horizontalement, « face » à vous. Prenez les six autres baguettes et tenez-les au-dessus de la baguette witan. Fermez les yeux, et tenez-les dans vos deux mains, mélangez-les en vous concentrant sur la question. Gardez les yeux fermés, empoignez les baguettes de la main droite (de la gauche si vous êtes gaucher) ; prenez l’une des extrémités d’une baguette avec vos doigts de l’autre main ; concentrez-vous pendant un moment plus long sur votre question, puis ouvrez votre main droite. Toutes les baguettes tomberont sur le sol à l’exception de celle retenue par votre doigts de la main gauche. Ouvrez les yeux.

1. S’il devait y avoir plus de baguettes longues que de courtes sur le sol, alors la réponse à votre question est dans l’affirmative.

2. S’il devait y avoir plus de baguettes courtes que de longues sur le sol, alors la réponse à votre question est dans la négative.

3. Si une ou plusieurs baguettes touchent la baguette witan, cela signifie que la réponse sera très explicite, avec de fortes puissances au travail.

4. Si une ou plusieurs baguettes ne tombent pas sur le sol (restent sur les autres), les circonstances sont telles (les forces sont toujours au travail) qu’aucune réponse ferme ne peut être donnée encore – en dépit de (i) ou (ii).

5. Si toutes les baguettes pointent vers la baguette witan, alors vous (ou la personne pour qui vous poser la question) aurait un rôle certain à jouer dans la conclusion de la question.

6. Si aucune baguette ne pointent vers la baguette witan, alors l’affaire / le sujet sera décidé/e sans votre intervention (ou celle de la personne qui pose la question).

Comme pour les cartes de Tarot ou la boule de cristal, personne d’autre que vous ne doit utiliser vos baguettes. Elles sont vos instruments personnels. Gardez-les envelopper dans un tissu noir.

Honorer nos Grands-Parents

Par Spider, traduction Lune

Extrait de Blessings of the Blood par Celu Amberston (Cornwoman), éditons Porcépik Books

Par Spider, Caney Indian Spirituel Circle ; Pittsburgh, PA.

Sur la cheminée de ma chambre, j’ai dressé un petit autel avec des photos de mes grands-parents. A cet endroit, j’apporte des fleurs en des occasions particulières et je m’y arrête pendant un petit moment chaque jour pour demander conseil. C’est de cette façon que je garde vivant l’esprit de mes grands-mères, en honorant nos liens.

Dans la tradition Caney, les esprits des morts sont appelés « hupias ». De nombreuses manières, le hupia est l’esprit d’une personne que nous avons connu autrefois. Après la mort, comme le corps de la personne retourne à la Terre, le hupia s’éteint doucement également – ou le hupia peut être gardé vivant par notre pratique constante : nous honorons la mémoire de ces personnes.

Mes offrandes de fleurs et petits présents, comme encenser les photographies avec de la sauge, ouvrent une voie de communication avec mes grands-mères. Elles, en retour, me parlent à travers mes rêves et mes voyages chamaniques, en me donnant des cadeaux spirituels et conseils pratiques. Ou bien, tandis que je vaque à mes occupations quotidiennes, je peux ressentir la présence d’une de mes grands-mères et, soudain, la réponse à un problème devient limpide.

En honorant nos grands-parents de cette façon, nous honorons nos racines de Sang qui remontent jusqu’à Ia Ia et Guaguiona, les anciens humains qui sont les parents des six clans, d’où descendent toutes vies humaines. De cette manière, nous honorons la sagesse du passé, lui permettant de rester dans nos vies. Il n’y a aucun besoin de se sentir couper de nos ancêtres. Ils restent toujours avec nous, attendant que nous reconnaissions leur présence. Quelques soient les chemins que nous choisissons, les grands-parents sont heureux lorsque nous nous ouvrons à la présence de leurs hupias, bénis par leur sagesse.