Séchoir à ail

Après notre toute première récolte d’échalotes, d’oignons et d’ail, je me suis mise à faire des tresses pour les stocker et les suspendre dans la cuisine. Artus m’a arrêtée en cours de route. Dans mon enthousiasme, je ne les avais pas laissés sécher suffisamment. Dans la remise, nous avons exhumé un séchoir à ail en parfait état. Sous la surveillance de nos félins, j’ai brossé ce séchoir puis je l’ai placé sur des caisses à pommes pour que l’air puisse circuler correctement. Enfin j’ai étalé notre récolte en plein soleil. Quand nos échalotes seront sèches, je tenterai de faire ‘un pas à pas’ en image pour expliquer comment les tresser.

En sorcellerie, les oignons sont utilisés pour guérir certains maux. Voici un extrait de l’ancien Livre des Ombres :

Oignon (allium cepa) :  Si quelqu’un souffre d’une maladie infectieuse, pelez un ou deux oignons et placez-les à côté de son lit. Changez-les régulièrement. Ne mangez pas ces oignons. Brûlez-les, mais si quelqu’un de malveillant réclame ces oignons, donnez-les lui sans hésiter, ou mieux, laissez-le les prendre sans demander.

Source Patricia Crowther in « A Wiccan Herbal, healings secrets of natural magic  » par Marie Rodway, éditions Quantum.

Vin de mélisse à l’essai

C’est Carabosse qui m’a donnée envie d’essayer le vin de mélisse. La mélisse pousse un peu partout dans mon jardin. En ce moment, elle est en fleurs. J’ai pensé que c’était le bon moment pour en récolter et tenter cet apéritif aux vertus probablement apaisantes. On raconte par ailleurs que ce vin réconforterait le cœur, qu’il dissiperait mélancolie et tristesse (cf. A modern Herbal par M. Grieve). J’ai mis à macérer pour quelques jours 50 grammes de feuilles et fleurs fraiches dans une bouteille de vin blanc (Chardonnay). Je filtrerai et ajouterai ensuite du sucre roux. Si le goût nous plait, nous en ferons peut-être un vin d’Esbat. A suivre donc…

Conseils pour vos bouquets d’herbes et de fleurs séchées

Des conseils simples et plein de bons sens. Extrait du livre pour enfants « All Year Round, a calendar of celebrations » par Ann Druitt, Christine Fynes-Clinton, Marije Rowling. Traduction Lune.

Je laisse un bouquet de menthe dans la cuisine pour parfumer la pièce. Les autres sont suspendues dans une pièce sans lumière, chaude et aérée.

Herbes et Fleurs séchées

Ramassez les fleurs pour les faire sécher lorsqu’elles sont en bouton ou à peine ouvertes. Il vaut mieux récolter les herbes juste avant qu’elles ne fleurissent, à moins de vouloir également leurs fleurs. Assurez-vous que les fleurs / les herbes sont sèches lorsque vous les récolter, ce qui devra être fait avant midi (note de Lune : chez moi, en Montagne, la rosée s’évapore assez tard, généralement, je récolte les herbes vers 11 heures).

Faites des bouquets d’environ six tiges maximum et nouez-les à l’aide d’un élastique. Ne serrez pas trop les tiges ensemble afin de permettre à l’air de circuler et ne serrez pas non plus les bouquets entre eux pour la même raison. Ceci permet d’éviter les risques de moisissure.

Coupez les tiges des fleurs à différentes longueurs afin que les têtes soient disposées en quinconce.

Protégez-les de la poussière à l’aide d’un sac de papier lâche que vous aurez attaché autour de chaque bouquet, puis suspendez-les (tiges en haut) dans un endroit chaud, sec et aéré – par exemple, une chaufferie, un grenier chaud ou une grande cuisine.

Rappelez-vous que les couleurs faneront si exposées directement à la lumière du soleil et qu’un processus de séchage rapide permettra de mieux converser la couleur.

Lorsque le séchage est complet (après une à deux semaines), les feuilles devront être semblables à du papier sec mais pas aussi sèches que lorsqu’elles s’effritent sous les doigts.

Plusieurs bouquets séchés : hysope, rue, sarriette. Suspendus dans la cuisine prêts à être utilisés…

Cueillir l’Armoise, juste avant l’orage

Au jardin, juste avant l’orage. Armoise. La mère de toutes les herbes.

Je récolte l’armoise lorsque les fleurs sont formées mais pas encore ouvertes. Certains sorciers pensent qu’il est préférable de la cueillir en lune décroissante, d’autres, à la pleine lune. Comme je l’ai déjà dit dans un autre article, pour moi, ce qui compte surtout, c’est :

– la bonne maturité de la plante, qui correspond rarement aux fêtes et aux cycles lunaires préconisés pour les récoltes

– les bonnes conditions météorologiques pour récolter les herbes.

C’est à dire, un temps sec. D’ailleurs, je ne cueille jamais le matin, car ici la rosée est abondante et s’évapore assez tard.

Cette année, tout tombe au « bon moment ». J’ai récolté l’armoise juste comme je l’aime, pendant la pleine lune. Et juste avant qu’un orage n’éclate.

D’un point de vue magique, l’armoise est surtout utilisée pour favoriser les pratiques divinatoires. C’est une herbe très populaire chez les sorciers, probablement parce qu’elle est commune et donc facile à trouver, et puis parce qu’elle donne de bons résultats. Personnellement, je trouve que l’armoise (tout comme sa cousine l’absinthe) favorise les rêves, ou au moins qu’elle aide à s’en souvenir. On l’emploie également comme herbe de protection, à porter sur soi ou à suspendre dans la maison, ou à bricoler en talisman. C’est sûrement pour cette raison, ainsi que sa capacité à favoriser les visions, qu’on l’emploie pour consacrer certains outils magiques, tout particulièrement les boules de cristal et les miroirs magiques. Parfois je jette quelques feuilles dans l’eau de consécration du cercle. On peut d’ailleurs en faire une infusion pour laver sa boule de cristal.

Je pratique assez peu les arts divinatoires, surtout parce que je pense qu’il est plus important de se concentrer sur le présent et de surfer sur les évènements plutôt que de vouloir les manipuler à tout bout de champs. Ceci dit, j’ai régulièrement des amies (uniquement les filles !) qui me demandent un tirage de cartes ou de runes sorcières. Je dois l’avouer, j’aime bien me prêter à cette gymnastique et sortir tout le décorum. Ah ah ! Les bougies s’imposent.

Quand j’ai commencé à pratiquer, une charmante dame m’a donné un truc que je continue à utiliser : rouler une bougie légèrement ointe d’une huile magique dans un mélange de plantes sorcières (en l’occurrence l’armoise). Pas trop, histoire de ne pas cramer la baraque quand on l’allume. Parfois, j’utilise une bougie en cire d’abeille et de feuilles d’armoise fabriquée maison. Et quand je veux faire simple, je roule des feuilles de cire, préalablement parsemées d’herbes en poudre. Si vous êtes curieux, j’explique un peu les choses ici.

Plante sorcière : la rue, herbe de grâce

Voici l’une de mes rues. Elle est jolie, n’est-ce pas ? Une chose est sûre, j’aime leur présence dans mon jardin. Elle dégage une énergie magique, mystérieuse et discrète tout à la fois.

C’est, dit-on, un allié précieux pour le sorcier qui souhaite consacrer et bénir ses outils magiques, sûrement parce qu’elle est réputée bannir les influences et énergies néfastes. Elle entre aussi dans la fabrication de divers talismans magiques dédiés à la protection du foyer.

La rue fétide est :

  • une herbe de guérison,
  • une herbe de protection
  • une herbe de bannissement
  • et qui procure le don de claivoyance.

Comme nous l’explique Margaret Grieve dans son Modern Herbal :

« La Ruta […] était beaucoup utilisée par les Anciens ; Hippocrate la recommande tout spécialement, elle était un ingrédient majeur du célèbre antidote au poison utilisé par Mithridate. Les Grecs la considéraient comme une herbe capable de contrer la magie, car elle servait de remède à l’indigestion nerveuse dont ils souffraient quand ils mangeaient devant des étrangers, mal qu’ils attribuaient à la sorcellerie. Au Moyen-Âge et plus tard, elle était considérée – dans de nombreuses parties d’Europe – comme une défense puissante contre les sorcières, et elle entrait dans la composition de nombreux sortilèges. On pensait également qu’elle donnait la seconde vue. »

La Rue Officinale, ou Ruta Graveolens, a de nombreux noms : rue fétide, herbe de grâce, péganion, rue des jardins, rue puante, herbe à la belle fille.

L’évangile des sorcières, de Charles Leland, la présente comme une herbe sacrée, toujours associée à la verveine officinale. La traduction complète de l’évangile des sorcières est disponible en version pdf sur le Sidh. Voici quelques extraits :

(page 18)
[…]
C’est Diane qui est venue à moi,
Cette nuit, dans un rêve, et qui m’a dit :
« si tu veux tenir éloignées toutes les personnes malfaisantes,
alors garde bien la verveine et la rue à ton côté »
[…]
(page 56)
L’herbe « concordia » tient sans doute son nom de la Déesse Concordia, qui était représentée, tenant une branche. Cette plante joue un grand rôle dans la sorcellerie, après la verveine et la rue.
(page 62)
Depuis que j’ai écris les chapitres précédents, j’ai reçu « Naples in the Nineties » de E. Neville Rolfe, B.A. Ce qui pourrait intéresser mes lecteurs dans cet ouvrage est la concordance que fait Rolfe entre Diane et la sorcellerie, et à quel point ses attributs devinrent ceux de la Vierge Marie. M. Rolfe parle de la clé, de rue et de la verveine comme symboles de Diane ; pour tout cela j’ai des incantations, apparemment très anciennes, qui les identifient à Diane. J’ai souvent trouvé de la rue dans les maisons de Florence, et il m’en fut donnée comme si cela était une faveur toute particulière. Elle est toujours cachée dans un coin sombre, car si on en prend cela équivaut à prendre du bonheur.
Ce dernier extrait évoque la cimaruta, ou cima di ruta, l’amulette des sorcières italiennes. Son nom signifie brin de rue. Je pense que j’écrirai un nouvel article spécifique à la cimaruta. En attendant, vous pouvez consulter la traduction du texte de Doreen Valiente qui est assez sommaire.
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Mon bébé rue, graine semée lors de l’équinoxe de printemps 2012. Bébé a bien grandi ;))
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On l’utilise en cuisine toujours en très petite quantité. Je n’ai pas encore essayé, mais il parait qu’elle est divine dans du fromage frais, les soupes, les salades et les farces de viande. Elle aromatise aussi le vinaigre. Je partagerai les recettes si je les trouve bonnes. Attention, elle est déconseillée aux femmes enceintes. De plus, son feuillage est relativement toxique par ingestion ou par contact sur la peau suivi d’une exposition au soleil. Personnellement, je n’ai jamais présenté de réaction allergique à son contact.

La Grappa con ruta est une liqueur italienne à laquelle est ajouté un brin de rue. Il est sensé aider à la digestion au cours des repas de fête. Elle parfume aussi le Vermouth et vin de palme.

Ressources :

Livres :

Articles sur le net :