La berce branc-ursine

Autres noms : (Heracleum sphondylium), Berce Commune, Berce des prés, Grande berce, Berce spondyle, Fausse Acanthe, Herbe du diable, Angélique Sauvage, Panais Sauvage, Patte d’Ours « branc ursine ».

Dans notre région, on l’appelle Panet. Les anciens l’utilisaient en teinture (avec les semences) ou en infusion dans du vin rouge pour soigner la blennorragie, ou dit plus vulgairement, la chaude-pisse. Ils l’employaient également comme aphrodisiaque et pour soigner l’impuissance.

Certains l’utilisent aussi en usage externe, feuilles et racines broyées, pour soigner abcès, furoncle, ulcères et piqures d’insectes.

Attention tout de même ses feuilles peuvent être irritantes pour certaines personnes. Ces irritations cutanées sont toutefois bénignes. La berce a également la particularité d’être photosensibilisante à haute dose.

A ne pas confondre avec la Berce du Caucase qui elle est toxique.

Parties employées : feuilles (fraiches de préférence), racines (récoltées au début du printemps) et semences (à maturité).

Un pdf utile pour reconnaitre les différentes berces.

Cardamine des prés

Cardamine des Prés

Depuis la semaine dernière, cette jolie plante fleurit tout autour de la maison. Je ne connaissais pas son nom mais à force de recherche, je l’ai trouvée sur un site internet très pratique !

Mais pas une trace d’elle parmi tout mes livres sur les simples. Elle semble pourtant réputée pour sa teneur en vitamine C et sa consommation permettrait d’atténuer certaines maladies de peau. J’ai lu aussi qu’elle soignerait les bronchites et trachéites.

Bien que ces feuilles soient moins tendres maintenant qu’elle est en fleur, j’aimerai essayer une recette trouvée ici.

Battre dans un bol un jaune d’œuf avec 1 cuillère à café de moutarde, 1 pincée de sel et de poivre. Incorporer 1 verre d’huile d’olive peu à peu jusqu’à ce que la sauce se lie, puis ajouter le jus d’1 citron et les 10 feuilles de cardamine hachées très finement. Ensuite battre le blanc d’œuf en neige et l’incorporer délicatement. Servir avec de la viande froide.

On consomme ses feuilles en salade avant la floraison. On l’appelle d’ailleurs Cressonnette ou Cresson du Pauvre. Elles auraient une certaine amertume et un certain « piquant ». Ses fleurs sont également comestibles.

Elles sont mellifères, comme les lamiers et c’est une bonne nouvelle car nous devrions accueillir prochainement de nouvelles résidentes qui pourront ainsi se régaler !

Les lamiers

Lamier Blanc

Voici une autre plante très commune, le lamier. Les lamiers  ont de nombreuses qualités médicinales, je n’ai pas encore entendu parler de leur usage chez les guérisseurs de la région. J’ai pris quelques clichés de ces jolies plantes très « féériques » :)

D’après « Les Plantes Médicinales » de Frantisek Stary (aux éditions Gründ), les lamiers blancs et pourpres possèdent une vaste panoplie d’utilisations en médecine populaire : pour « purifier le sang » sous forme de tisane, pour les maladies des voies respiratoires supérieures, les troubles digestifs, la dépression nerveuse et aussi pour l’inflammation  des reins, du système urinaire et de la prostate en raison de ses propriétés légèrement diurétiques et antiseptiques. Elle est absorbée sous forme d’infusion – la dose habituelle étant de 1 cuillère à soupe de plante* pour 1 litre d’eau , jusqu’à 5 fois par jour. L’usage externe de l’infusion est également important ( 1 cuillère à soupe de plante* pour 1 litre d’eau bouillie) en douche vaginale contre les leucorrhées, associé à un usage interne, ainsi qu’en compresses cicatrisantes pour les blessures, les ulcères et les éruptions cutanées. Les jeunes pousses tendres, non encore fleuries, sont un aliment populaire dans les soupes de printemps et les salades.

* Ce sont les fleurs, ou plutôt les corolles et les étamines mais non les calices, qui ont un usage médicinal.

Lamier pourpre

Lamier Blanc

Bryone & Magistellus

bryoneLes bryones (ou encore nommées navet du diable, mandragore grimpante, fausse mandragore) poussent partout dans le jardin et alentours. En plantant nos pommes de terre, nous sommes tombés sur une racine de bryone. Nous l’avons malheureusement cassée en plusieurs morceaux, mais j’ai récupéré le tout pour tenter de les faire sécher.

La racine, en plusieurs morceaux.

La racine de bryone a souvent été utilisée en magie pour remplacer la mandragore, qui est bien plus rare. Elle peut avoir une forme humanoïde et c’est pour cette raison qu’elle était prisée par les sorciers. Le plus souvent, elle servait à la réalisation de dagyde.

Paul Huson dans son Guide Pratique de la Sorcellerie en fait notamment un magistellus.

Voici un extrait du livre, qui malgré son côté désuet reste intéressant.

Magistellus est un mot latin qui veut dire « petit maître », et sorciers et sorcières l’emploient assez curieusement pour désigner l’un de leurs petits serviteurs magiques. Le terme « familier » a été inventé par les autorités ecclésiastiques pendant les persécutions, quand il s’agissait d’établir que le sorcier avait un rapport quelconque avec un démon, son démon « familier », par l’intermédiaire d’un animal « familier ». Fondamentalement, il existe trois types de magistellus.

  1. D’abord, l’animal « totem » qui symbolise le courant de sorciers dont vous pourrez faire partie. Le type de cet animal est adopté par les membres du couvent lors de sa formation, après de nombreuses séances d’introspection et de divination.

  2. Le second type de magistellus qu’on trouve dans le répertoire magique est simplement l’animal favori mentionné plus haut. En le chargeant d’une malédiction—ou d’une bénédiction—dirigée contre une personne, il suffira que cette dernière entre en contact avec l’animal pour recevoir votre décharge. Méfiez-vous du chien ou du chat de vos amis, n’oubliez pas de porter une amulette de quelque sorte avant de le dorloter !

  3. Le troisième type de magistellus, le serviteur magique, est le plus important de tous. […]  Ce type de magistellus devient votre esprit protecteur.

Bien que la bryone soit vénéneuse, les rebouteux de ma région employaient en usage interne le suc de sa racine comme vomitif et purgatif. Ils l’utilisaient également sous forme de teinture pour combattre la grippe et certaines affections pulmonaires. Ils fabriquaient aussi un cataplasme avec la racine fraiche râpée pour soulager rhumatismes, goutte, contusions et ecchymoses.

Quelques articles qui parlent de cette plante ainsi que des dagydes :

Liqueur de Violettes

Pour un premier essai, j’ai préféré ne faire qu’une petite quantité de liqueur. J’avais déjà tenté une liqueur de fleurs par macération dans l’alcool et j’avais été assez déçue par le goût d’herbe, voire de vieilles fleurs moisies. Je pense avoir trouvé la parade en faisant chauffer mon alcool et en y laissant infuser les fleurs durant 5 à 10 mn. J’avais quelques doutes sur cet exercice que je jugeais périlleux mais le résultat s’est avéré plus que correct. Je n’ai pourtant pas fait ma délicate, la plupart des recettes trouvées dans les livres et sur le net conseillait de ne garder que les pétales… Ce que je n’ai évidemment pas fait. Je n’ai pas non plus respecté les quantités. La seule chose que je corrigerai l’an prochain, c’est de cueillir les fleurs plus tôt dans la saison. Leur parfum est alors beaucoup plus puissant.

Ingrédients :

  • 50 gr de fleurs de violette
  • 300 ml d’alcool à fruit
  • 150 gr de sucre
  • un petit verre d’eau

Faites un sirop avec 150 gr de sucre et un petit verre d’eau. Versez dans une bouteille et laissez refroidir.

Faites chauffer l’alcool de fruit, lorsque vous jugez que c’est assez chaud, retirez du feu, versez les fleurs de violette et couvrez pendant 5 à 10 mn.

L’alcool va se colorer et s’imprégner du parfum des fleurs.

Filtrez une première fois à l’aide d’un chinois. Puis une seconde fois dans un filtre à café.

Versez l’alcool sur le sirop.

C’est fait.

[Edit mars 2011 : garder la bouteille à l’abri de la lumière afin d’éviter que la liqueur ne perde sa belle couleur violette.]