Graines de dagyde

Baies de navet du diable ramassées cet après-midi

Je poursuis les récoltes au gré de mes flâneries champêtres. Cette fois-ci, j’ai ramassé des baies de bryone. Cela faisait un petit moment que je souhaitais m’amuser à faire pousser ces fausses mandragores, mais authentiques racines sorcières. Je compte procéder de deux manières. La première, en semant dans les jours qui vont suivre quelques graines directement en pleine terre. La seconde, en mettant à sécher les graines et en les semant au printemps prochain soit directement en pleine terre à l’extérieur, soit dans des godets. Je pense faire de même pour mes graines de mandragore, ainsi que pour mes graines de sureau que je suis en train de récolter également ces jours-ci.

C’est une plante qui pousse toute seule dans le jardin et dans les alentours mais, évidemment, jamais au bon endroit. Au potager, nous sommes obligés de les arracher car elles sont terriblement envahissantes et étouffantes. Dans les friches, elles ne sont jamais vraiment accessibles. Leurs racines sont fragiles, au moindre coup de bêche, elles sont tranchées. Alors pourquoi ne pas les cultiver me suis-je dit ?

J’ai déjà parlé de cette herbe de feu dans de précédents articles sur ce blog ou sur le site des Portes du Sidh, ainsi que des « poupées magiques ». Pour les plus curieux, voici quelques liens :

Cela vous fera de la belle lecture. Si le navet du diable vous inspire, j’espère aussi que tout ceci ne restera pas simplement de la théorie et que cela vous donnera envie de travailler avec cette plante magique. Attention toute de même, elle est toxique ! On la trouve un peu partout en France.

C’est une plante de lisière… et donc de sorcière. Un pied dans chaque monde !

Fleurs de bryone

Dagydes du jardin :)

Je ne suis pas très motivée ces jours-ci pour écrire de nouveaux articles.  J’ai pourtant commencé quelques brouillons, j’ai envie de parler notamment des offrandes… Mais, j’ai l’impression que j’ai besoin de faire une pause alors je m’amuse à traduire des rituels pour le Sidh : samhain, mabon, handparting (c’est le rituel qui dissout le handfasting), pour les nouveautés, c’est ici. Je fais aussi du tri, du ménage et du rangement, histoire d’avoir un endroit net pour poursuivre la fabrication d’onguents, d’huiles et d’encens que j’aimerai partager bientôt sur ce blog.

En attendant, voici des photos de deux « dagydes du jardin » :) Vous savez, les dagydes, ces poupées que les sorciers consacrent et emploient pour guérir, protéger ou envoûter. Si ça ne vous dit rien, je vous renvoie vers un article que j’ai écrit il y a quelques années.

Carotte magique :-p

Jolie bryone :-)

Si le sujet vous intéresse, voici d’autres articles sur le sujet :

Bryone & Magistellus

bryoneLes bryones (ou encore nommées navet du diable, mandragore grimpante, fausse mandragore) poussent partout dans le jardin et alentours. En plantant nos pommes de terre, nous sommes tombés sur une racine de bryone. Nous l’avons malheureusement cassée en plusieurs morceaux, mais j’ai récupéré le tout pour tenter de les faire sécher.

La racine, en plusieurs morceaux.

La racine de bryone a souvent été utilisée en magie pour remplacer la mandragore, qui est bien plus rare. Elle peut avoir une forme humanoïde et c’est pour cette raison qu’elle était prisée par les sorciers. Le plus souvent, elle servait à la réalisation de dagyde.

Paul Huson dans son Guide Pratique de la Sorcellerie en fait notamment un magistellus.

Voici un extrait du livre, qui malgré son côté désuet reste intéressant.

Magistellus est un mot latin qui veut dire « petit maître », et sorciers et sorcières l’emploient assez curieusement pour désigner l’un de leurs petits serviteurs magiques. Le terme « familier » a été inventé par les autorités ecclésiastiques pendant les persécutions, quand il s’agissait d’établir que le sorcier avait un rapport quelconque avec un démon, son démon « familier », par l’intermédiaire d’un animal « familier ». Fondamentalement, il existe trois types de magistellus.

  1. D’abord, l’animal « totem » qui symbolise le courant de sorciers dont vous pourrez faire partie. Le type de cet animal est adopté par les membres du couvent lors de sa formation, après de nombreuses séances d’introspection et de divination.

  2. Le second type de magistellus qu’on trouve dans le répertoire magique est simplement l’animal favori mentionné plus haut. En le chargeant d’une malédiction—ou d’une bénédiction—dirigée contre une personne, il suffira que cette dernière entre en contact avec l’animal pour recevoir votre décharge. Méfiez-vous du chien ou du chat de vos amis, n’oubliez pas de porter une amulette de quelque sorte avant de le dorloter !

  3. Le troisième type de magistellus, le serviteur magique, est le plus important de tous. […]  Ce type de magistellus devient votre esprit protecteur.

Bien que la bryone soit vénéneuse, les rebouteux de ma région employaient en usage interne le suc de sa racine comme vomitif et purgatif. Ils l’utilisaient également sous forme de teinture pour combattre la grippe et certaines affections pulmonaires. Ils fabriquaient aussi un cataplasme avec la racine fraiche râpée pour soulager rhumatismes, goutte, contusions et ecchymoses.

Quelques articles qui parlent de cette plante ainsi que des dagydes :

Poupée de Guérison

Par Starhawk ©, traduction Lune

Créez votre propre poupée (en cire ou en tissu) pour représenter la personne que vous souhaitez aider, déjà complètement guérie et en bonne santé. Ne représentez pas le problème ; mais créez plutôt l’image de la solution. Concentrez-vous dessus pendant que vous fabriquez la poupée.

Projetez un cercle.

Allumez une bougie bleue.

Aspergez votre poupée avec de l’eau salée. Dites :

« Sois bénie, toi créature créée par l’art. Par l’art créée, par l’art transformée. Tu n’es pas de cire (tissu, bois, etc.) mais de chair et de sens, je te nomme (nom de la personne que vous souhaitez guérir). Tu es entre les mondes, dans tous les mondes. Sois bénie. »

Tenez la poupée dans vos mains. Soufflez dessus, et chargez la d’énergie. Visualisez votre ami complètement guéri, totalement bien. Chargez particulièrement fortement les membres de la poupée qui correspondent aux membres malades ou blessés de votre ami.

Visualisez votre ami complètement chargé de lumière blanche, bien heureux, et rempli d’énergie.

Liez le sort.

Mettez en terre le pouvoir.

Ouvrez le cercle.

Gardez la poupée sur votre autel jusqu’à ce que votre ami soit guéri. Puis, projetez un autre cercle et prenez la poupée, aspergez la d’eau, et dites :

« Sois béni, enfant de lumière. Par l’art transformé, par l’art défait. Je reprends ton nom __ (le nom de votre ami) et te nomme poupée, créature de cire (ou tissu, ou autre, en fonction de la matière). Entre les mondes, dans tous les mondes, ainsi soit-il. Le lien est brisé. Sois béni. »

Ouvrez le cercle. Si la poupée contient des liens physiques, brûlez la dans un feu ouvert. Sinon, jetez la, de la façon que vous souhaitez ou donnez la à votre ami comme souvenir.

Note perso : Il y a un autre moyen très simple pour se débarrasser de la poupée, si vous la fabriquer en cire, ajoutez-y, au centre, une mèche à bougie (cf. photo). Il vous suffira d’allumer cette bougie-poupée et de la laisser se consumer complètement.

Extrait de Spiral Dance, éditions Harper SanFrancisco.