L’amour tombe des nues

Les Têtes Raides ne font pas vraiment partie des groupes que j’écoute. Je poste ici une de leurs chansons qui est en fait un poème de Robert Desnos. Je ne suis pas une spécialiste du travail de ce poète surréaliste, mais il me semble qu’il s’agissait d’un texte destiné à être chanté. Voilà qui est fait !

L’ Amour tombe des nues
Par Robert Desnos

Un samedi du moyen âge
Une sorcière qui volait
Vers le sabbat sur son balai
Tomba par terre
Du haut des nuages
Ho ho ho madame la sorcière
Vous voilà tombée par terre
Ho ho ho sur votre derrière
Et les quatre fers en l’air
Vous tombez des nues
Toute nue Par où êtes vous venue
Sur le trottoir de l’avenue

Vous tombez des nues
Sorcière saugrenue
Vous tombez des nues

Vous tombez des nues
Sur la partie la plus charnue
De votre individu
Vous tombez des nues
On voulait la livrer aux flammes
Cette sorcière qui volait
Vers le sabbat sur son balais
Pour l’ascension
Quel beau programme
Ho ho ho voilà qu’la sorcière
A fait un grand rond par terre
Ho ho ho quel coup de tonnerre
Il tomba d’l’eau à flots
Et l’eau tombe des nues
Toute nue
Eteint les flammes tenues
Et rafraîchi la détenue
L’eau tombe des nues
Averse bienvenue
L’eau tombe des nues
L’eau tombe des nues
Et la sorcière se lave nue
Oui mais dans l’avenue
L’eau tombe des nues

Qu’elle était belle la sorcière
Les présidents du châtelet
Les gendarmes et leurs valets
La regardaient
Dans la lumière
… et un éclair qui brille
Et c’est vos yeux qui scintillent
… et votre cœur pétille
Nous sommes sourds d’amour
Et nous tombons des nues
Elle est nue
Oui mais notre âme est chenue
Nous avons de la retenue

Nous tombons des nues
Sorcière saugrenue
Nous tombons des nues
Nous tombons des nues
Qu’on relaxe la prévenue
Elle nous exténue
Nous tombons des nues
Et je…
Mais tombe des nues
Tu tombes des nues
Le monde entier tombe des nues
L’amour tombe des nues
Et vive les femmes nues!

Merci à mon ours, qui me l’avait envoyé après notre premier rendez-vous ^^

Gaïa par Lloyd Richards

J’ai traduit & adapté rapidement l’intro de l’Album dont je parle dans mon billet précédant. Elle a été écrite par le père de la chanteuse, Lloyd Richards, et c’est lui qui récite ce texte. C’est trippé et j’aime ça, même si je suis réservée sur certains concepts…

GAIA

Il semble que nous ne puissions échapper à nos difficultés jusqu’à ce que le système industriel se brise pour une raison ou pour une autre, et la Nature se réaffirmera en recouvrant les ruines d’herbe et d’arbres. Mais plus on reporte Son heure, et donc plus les ressources naturelles de la terre et de la mer sont épuisées par l’homme irréligieux et imprévoyant, moins Elle sera miséricordieuse. – Robert Graves, 1948

Si nous nous détournons de la vie, il ne nous reste que la Mort.
Dès la minute où nous, humains, avons commencé à créer des feux pour cuisiner notre nourriture, nous avons été conscients
que nous devions révérer la source de nos vies et de toute vie sur cette planète.
Et nous avons appelé cette source « Mère de Vie ».
Elle est bienveillante, parfois cruelle, toujours indifférente au sacrifice à l’exception de ceux qui venaient en leur temps –
les rites de fertilité, la célébration de la naissance, de la nouvelle année, les actions de grâce pour les récoltes.
Mais elle est capricieuse et distante.
Ses manifestations : Sereine, Féroce, Obstinée, Cruelle, Sage, Lascive, Mystérieuse,
Gratuite, Loyale, Calculatrice, Jalouse, Froide, Avide, Rêveuse.

Elle répond à l’arrogance en refusant ses faveurs et parfois par la destruction.
Ses armes sont écrasantes, infinies, terrifiantes : Vents, Eau, Foudre, Feu, Glace, Chaleur, Tremblement de terre et
Raz-de-marée.
Si nous honorons et vénérons des dieux mâles, nous ignorons le pouvoir ultime de Gaïa sur nous.
Détournons-nous de la Déesse de Vie, et il ne restera que la Mort.
Détournons-nous de la Mère de Vie, et il ne restera que la Mort.

Musique : « Infrawarrior » par Monica Richards

J’écoute de la musique goth/new-wave/darkwave/heavenly voices depuis mes quatorze ans, et en novembre, (my god !) ça fera donc 20 ans ! Heureusement pour moi, je n’ai pas bouclé éternellement sur ce genre et à la fin de mon adolescence je me suis ouverte à des tas d’autres styles. Je suis surtout attirée par des musiques qui ont une résonance spirituelle pour moi (: Bref, elles sont des instruments de la transe, du rêve et me permettent de voyager dans l’Autre-Monde !

Parmi les groupes goth que j’ai toujours plaisir à écouter il y a les Faith & the Muse (formation 1994). Ce groupe est composé, entre autres, de Monica Richards et William Faith. Pour faire court, lui est un ex-Christian Death du glorieux temps de Rose Williams et ex-Mephisto Waltz. Elle, une ex-Strange Boutique. Ensemble, ils travaillent autour du rêve, de la mélancolie et des thèmes « païens ». En 2006, Monica Richards a signé sous son propre nom l’album « Infrawarrior », même si William Faith y a largement participé. Une fois encore, je suis fan de leurs créations (ou du moins de trois titres), c’est très « rythmique » et certains qualifient l’album de quasi rituel / tribal ! C’est vrai que certaines chansons peuvent très bien servir de fond musical pour des travaux magiques particuliers. J’ai un gros faible pour trois titres « Death Is The Ultimate Woman », « The Antler King » & « I am Warrior »… Cliquez sur le lien suivant pour télécharger un petit bout de mp3 :

I am Warrior

Anatu
Ariadne
Rhiannon
Diana
Kali Ma
Inanna
Ishtar
Branwen

I am Warrior!

Monica possède son propre site web, où elle y parle de sa musique et de ses autres passions artistiques : l’écriture, la poésie et la peinture.

Pour écouter un extrait de chaque titre de l’album, c’est ici.

Pour les lyrics, c’est là.

1. Gaia
2. I Am Warrior
3. Fell To Regret
4. In Answer
5. Into My Own
6. The Antler King
7. Sedna
8. The Hunt
9. This is Not A Dream
10. Death Is the Ultimate Woman
11. We Are the One
12. Like Animals
13. The Turnaway
14. A Good Thing

Le chaudron du Dieu des Sorcières

Le Dieu des Sorcières par Margaret Murray, éditions Denoël, collection La Tour Saint Jacques, 1957. Je l’ai trouvé il y a quelques années sur le net, en français et en très bon état pour assez peu cher. A l’époque, je l’ai lu par petit bout puis oublié sur une étagère de ma bibliothèque. Malgré les théories farfelues et les invraisemblances de ce bouquin, j’ai repris sa lecture et je compte bien aller jusqu’au bout cette fois-ci ^^ Voici un extrait qui parle du chaudron… L’acte de renverser le chaudron renvoie-t-il aux Nornes qui versaient le contenu de leur chaudron sur les racines de l’Arbre Monde ?

Les cérémonies magiques. La magie tient une place prépondérante dans les procès de sorcellerie. Il ne faut pas oublier à propos des sorciers et de la magie que tout phénomène, jugé contraire aux lois naturelles, produit par des moyens humains, est miraculeux si l’opérateur appartient à une autre religion. Quand on lit les relations chrétiennes des merveilles accomplies par les sorciers, il est utile de toujours garder en mémoire la phrase fameuse de Grimm : « Le miracle est divin, la magie est démoniaque. »

Le chaudron est, selon les croyances populaires, l’un des accessoires les plus importants de la sorcière; il joue aussi un rôle de premier plan dans Macbeth; et cependant, il n’apparaît pas très souvent dans les comptes rendus des procès. Il fut assez en vogue en Alsace à la fin du XVIème siècle; et nous savons très exactement à quoi il servait; les ingrédients utilisés ne sont pas nommés; on faisait bouillir la préparation en présence du Diable* et de tous les sorciers, tandis qu’on récitait des prières et des charmes. L’opération terminée, on retournait le chaudron dont le contenu se répandait à terre ; ou bien on partageait le liquide entre les fidèles qui en aspergeait ensuite l’endroit de leur choix. L’effusion du liquide avait pour but la production du brouillard : la vapeur qui se dégageait était le moyen sympathique capable de l’amener. Tout le cérémonial qui entoure la préparation du liquide a évidemment une origine religieuse. Aux temps où les sorcières étaient les prêtresses d’un culte qui était lui-même à son apogée, elles bénissaient les récoltes avec le produit sacré, comme les prêtres le font aujourd’hui avec l’eau bénite. Un phénomène identique s’est produit à propos de maintes cérémonies de sorcellerie : le sens originel s’est perdu; la nouvelle religion a, sans guère les modifier, adopté les anciens rites, tandis que la forme primitive des mêmes rites tombait dans le discrédit et était frappé de l’interdit de l’Eglise. Le chaudron servait également à des fins domestiques : aux sabbats, on y faisait cuire le repas. « Il y avait un grand chaudron sur le feu auquel chacun allait puiser sa nourriture », déclarèrent à Boguet les sorcières françaises. Rien ne saurait mieux indiquer le caractère primitif du culte et de ses fidèles que l’usage d’une marmite commune à toute la société. Remarquons encore, à ce propos, l’importance des chaudrons à la fin du bronze et au début de l’âge de fer.

* Certains pensent que le Diable était en fait, l’homme en noir, le Maître du Coven, l’homme désigné pour diriger les rites.