Into the wild

Je ne vais pas au cinéma très souvent et je prends bien soin de choisir les films auparavant. Le cinéma m’impressionne beaucoup et je suis très sensible à l’histoire, aux personnages et aux émotions qu’ils font passer. Plusieurs semaines après avoir visionné un film, je me sens encore comme « remuée » et j’y réfléchis toujours.

Je ne suis pas une grande fan de cinéma américain (enfin je dis ça, mais j’apprécie Tim Burton, Woody Allen et j’en oublie sûrement), je lui préfère le cinéma anglais (à la Mike Leigh). Je suis pourtant sortie époustouflée de la petite salle parisienne qui venait de diffuser Into the Wild. Incroyablement émerveillée par cette histoire et les images d’une Amérique terriblement différente, visuellement et humainement, de celle qu’on nous présente habituellement dans les médias. Le film retrace le parcours de ce jeune américain brillant fraîchement diplômé en complet désaccord avec la société et le système actuel. Il plaque tout pour partir à l’aventure, seul. Il brûle ses papiers et abandonne son nom au profit d’un autre, improbable et pourtant juste : Alexander Supertramp (Supertramp pourrait se traduire par Super-vagabond) =). Il offre ses économies à une asso humanitaire et abandonne, de fait, la perspective d’un avenir prestigieux pour vivre son rêve, pas celui de ses parents : rejoindre l’Alaska et y vivre seul comme un trappeur. Au cours de ce voyage (initiatique), il fera des rencontres, attachantes, riches, pleines de bonheur et d’amour, loin de toute mièvrerie. Il découvrira aussi ce qu’il est parti chercher : la nature sauvage généreuse, cruelle et impitoyable tout à la fois… et le bonheur, qui ne vaut finalement que lorsqu’il est partagé.

Je ne vais pas raconter tout le film, il vaut mieux aller le voir. Sean Penn a totalement assuré sur la réalisation, la photographie est terrible, la musique est excellente, les acteurs sont vraiment bons (je l’ai vu en VO =)). Le tout est poétique, juste et nous offre de nombreuses réflexions sur la société actuelle, nos réels choix de vie et notre définition intime du bonheur.

Pierre Trouée & Amulette de Mère Nature

Magic House par Teresa Moorey

J’avais beaucoup aimé lire The Goddess de Teresa Moorey [voir les traductions de ce livre sur ce site ou sur Les Portes du Sidh, utilisez la fonction « recherche », j’ai la flemme de faire des liens =)], j’ai un peu moins accroché avec Magic House du même auteur lorsque je l’ai reçu l’an dernier. Sur le moment, je lui ai trouvé un côté très « fifille superficielle », très magazine de déco… Pourtant, la déco est une de mes passions. J’ai d’ailleurs suivi une formation professionnelle de décoration d’intérieur il y a quelques années. Chiner, retaper les vieux meubles, les détourner parfois, les peindre ou non, les cirer ou non, puis les agencer dans un espace donné, choisir et harmoniser les couleurs, choisir ou peindre des tableaux,… c’est un vrai plaisir, et une fois tout cela terminé (enfin, ce n’est jamais vraiment fini car une maison, ça vit !), on en profite encore en se sentant bien chez soi, en harmonie.

Enfin bref, je n’étais pas très logique avec moi-même et quand je suis retombée sur ce bouquin en fouillant ma bibliothèque, je lui ai donné une seconde chance ^^ Bon, en effet, ce n’est pas du Shakespeare mais l’auteur a une façon particulière de parler de la maison. Elle réenchante le quotidien avec ses mots et ses petits trucs de sorcière. Elle nous explique que la maison est un espace sacré, intime, magique. On se prend au jeu au fil de la lecture et les photographies qui illustrent magic house sont assez belles ! Ce qui ne gâche rien ^^

Voici un des sortilèges qu’elle propose. Je l’ai choisi car on y utilise une pierre trouée, la pierre sorcière par excellence. J’ai été moins séduite par ses sortilèges de protection qui emploient une sorte de bulle tout autour de la maison. Parfois, la négativité, nous la générons nous-même. Je ne suis pas très sûre que ce soit une bonne chose, je ne suis d’ailleurs pas adepte des cercles magiques en tant que protection pour les mêmes raisons.

Amulette de Chance de Mère Nature

Pour une bonne fortune générale, vous avez besoin d’une pierre trouée (une pierre percée naturellement par l’érosion). Elles sont sacrées pour la Grande Mère, la Déesse de la nature, car le trou représente l’utérus de la vie d’où toutes choses proviennent. Si vous ne pouvez vous procurer une Pierre Trouée, utilisez un substitut ou créez-en une à l’aide d’argile qui durcit à l’air. Lavez votre pierre dans un cours d’eau, en la visualisant purifiée de toute chose négative. Enduisez-la d’huile de cannelle (ou vous pouvez substituer de la cannelle en poudre à l’huile). Tandis que vous faites cela, imaginez toutes sortes de bonheurs frapper à votre porte. Terminez en tenant la pierre dans vos paumes et en projetant de la chaleur et du bonheur en elle. La Pierre Trouée est à présent un aimant à bonne fortune. Enfilez un ruban vert dans son trou et suspendez-la au-dessus ou près de la porte d’entrée. Redescendez-la et rechargez-la ainsi souvent, particulièrement à la pleine lune, en la nettoyant à nouveau et en répétant le sortilège.

Source : Magic House, pratical magic for a harmonious home par Teresa Moorey, éditions Ryland Peters & Small.
Traduction : Lune.

Le corps est-il féminin ?

Il s’agit d’une question que pose Baudrillard dans son livre La société de consommation et à laquelle il répond dans son chapitre Mass media, sexe et loisirs. Voici un extrait qui mérite réflexion =)

‘Revenons à la question réservée au début : celle du rôle dévolu à la femme et au corps de la femme, comme véhicule privilégié de la Beauté, de la Sexualité, du Narcissisme dirigé. Car s’il est évident que ce processus de réduction du corps à la valeur d’échange esthétique / érotique touche aussi bien le masculin que le féminin (nous avons proposé pour cela deux termes : athlétisme et phrynéisme, le phrynéisme étant grossièrement défini par la femme d‘Elle et des magazines de mode – l’athlétisme masculin trouvant son modèle le plus large dans l‘athlétisme du cadre (supérieur), tel que le proposent partout la publicité, le film, la littérature de masse : l’œil vif, l’épaule large, le muscle délié et la voiture de sport. Ce modèle athlétique englobe l’athlétisme sexuel : le haut cadre technique des petites annonces du Monde est aussi l’homme de Lui. Mais enfin, quelle que soit la part qui revienne là-dedans au modèle masculin ou aux modèles hermaphrodites de transition, les ‘jeunes’ constituant une espèce de tiers sexe, lieu d’une sexualité ‘polymorphe et perverse’) – c’est cependant la femme qui orchestre, ou plutôt sur laquelle s’orchestre ce grand Mythe Esthétique / Erotique. Il faut trouver à cela une raison autre que celles, archétypales, du type : « La Sexualité, c’est la Femme, parce c’est la Nature, etc. ». Il est vrai que d’ans l’ère historique qui nous concerne, la femme s’est trouvée confondue avec la sexualité maléfique et condamnée comme telle. Mais cette condamnation morale/sexuelle est tout entière sous-tendue, par une servitude sociale : la femme et le corps ont partagé la même servitude, la même relégation tout au long de l’histoire occidentale. La définition sexuelle de la femme est d’origine historique : le refoulement du corps et l’exploitation de la femme sont placés sous le même signe qui veut que toute catégorie exploitée (donc menaçante) prenne automatiquement une définition sexuelle. Les Noirs sont ‘sexualisés’ pour la même raison, non parce qu’ils ‘seraient plus proches de la Nature’, mais parce qu’ils sont serfs et exploités. La sexualité refoulée, sublimée, de toute une civilisation se conjugue forcément avec la catégorie dont le refoulement social, la sujétion constitue la base même de cette culture.’

Chez Folio essais. Jean Baudrillard. La société de consommation

« Corset : Photomanipulation par Lune »