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Après notre toute première récolte d’échalotes, d’oignons et d’ail, je me suis mise à faire des tresses pour les stocker et les suspendre dans la cuisine. Artus m’a arrêtée en cours de route. Dans mon enthousiasme, je ne les avais pas laissés sécher suffisamment. Dans la remise, nous avons exhumé un séchoir à ail en parfait état. Sous la surveillance de nos félins, j’ai brossé ce séchoir puis je l’ai placé sur des caisses à pommes pour que l’air puisse circuler correctement. Enfin j’ai étalé notre récolte en plein soleil. Quand nos échalotes seront sèches, je tenterai de faire ‘un pas à pas’ en image pour expliquer comment les tresser.
En sorcellerie, les oignons sont utilisés pour guérir certains maux. Voici un extrait de l’ancien Livre des Ombres :
Oignon (allium cepa) : Si quelqu’un souffre d’une maladie infectieuse, pelez un ou deux oignons et placez-les à côté de son lit. Changez-les régulièrement. Ne mangez pas ces oignons. Brûlez-les, mais si quelqu’un de malveillant réclame ces oignons, donnez-les lui sans hésiter, ou mieux, laissez-le les prendre sans demander.
Source Patricia Crowther in « A Wiccan Herbal, healings secrets of natural magic » par Marie Rodway, éditions Quantum.
Au jardin, juste avant l’orage. Armoise. La mère de toutes les herbes.
Je récolte l’armoise lorsque les fleurs sont formées mais pas encore ouvertes. Certains sorciers pensent qu’il est préférable de la cueillir en lune décroissante, d’autres, à la pleine lune. Comme je l’ai déjà dit dans un autre article, pour moi, ce qui compte surtout, c’est :
– la bonne maturité de la plante, qui correspond rarement aux fêtes et aux cycles lunaires préconisés pour les récoltes
– les bonnes conditions météorologiques pour récolter les herbes.
C’est à dire, un temps sec. D’ailleurs, je ne cueille jamais le matin, car ici la rosée est abondante et s’évapore assez tard.
Cette année, tout tombe au « bon moment ». J’ai récolté l’armoise juste comme je l’aime, pendant la pleine lune. Et juste avant qu’un orage n’éclate.
D’un point de vue magique, l’armoise est surtout utilisée pour favoriser les pratiques divinatoires. C’est une herbe très populaire chez les sorciers, probablement parce qu’elle est commune et donc facile à trouver, et puis parce qu’elle donne de bons résultats. Personnellement, je trouve que l’armoise (tout comme sa cousine l’absinthe) favorise les rêves, ou au moins qu’elle aide à s’en souvenir. On l’emploie également comme herbe de protection, à porter sur soi ou à suspendre dans la maison, ou à bricoler en talisman. C’est sûrement pour cette raison, ainsi que sa capacité à favoriser les visions, qu’on l’emploie pour consacrer certains outils magiques, tout particulièrement les boules de cristal et les miroirs magiques. Parfois je jette quelques feuilles dans l’eau de consécration du cercle. On peut d’ailleurs en faire une infusion pour laver sa boule de cristal.
Je pratique assez peu les arts divinatoires, surtout parce que je pense qu’il est plus important de se concentrer sur le présent et de surfer sur les évènements plutôt que de vouloir les manipuler à tout bout de champs. Ceci dit, j’ai régulièrement des amies (uniquement les filles !) qui me demandent un tirage de cartes ou de runes sorcières. Je dois l’avouer, j’aime bien me prêter à cette gymnastique et sortir tout le décorum. Ah ah ! Les bougies s’imposent.
Quand j’ai commencé à pratiquer, une charmante dame m’a donné un truc que je continue à utiliser : rouler une bougie légèrement ointe d’une huile magique dans un mélange de plantes sorcières (en l’occurrence l’armoise). Pas trop, histoire de ne pas cramer la baraque quand on l’allume. Parfois, j’utilise une bougie en cire d’abeille et de feuilles d’armoise fabriquée maison. Et quand je veux faire simple, je roule des feuilles de cire, préalablement parsemées d’herbes en poudre. Si vous êtes curieux, j’explique un peu les choses ici.
Cela faisait longtemps que je n’avais plus rien traduit. Ancient ways de Pauline Campanelli m’est tombé entre les pattes aujourd’hui, alors j’en profite pour partager un peu de ma lecture. C’est la bonne saison pour récupérer l’eau de l’orage, la charger à la lumière lunaire et en faire une eau sorcière.
Une de mes améthystes-amulettes.
Les orages ont le pouvoir de stimuler ou renforcer l’activité psychique, et ce pouvoir magick de l’orage est contenu dans son eau de pluie. Cette eau doit être récoltée dans un récipient en verre ou en terre vernissée, qui la protège. Elle peut être utilisée pour renforcer le pouvoir des amulettes et des objets comme les boules de cristal, le verre à vin ou la planche ouija. Pour se faire, un moyen particulièrement puissant consiste à placer quelques feuilles séchées d’armoise (une herbe qui possède également le pouvoir d’améliorer l’énergie psychique) dans un récipient en verre et à verser sur elles un peu d’eau issue d’un orage. Placez le tout sous la lumière lunaire pendant les trois jours avant la Pleine Lune. Puis, pendant la nuit de la Pleine Lune, vous devrez projeter votre Cercle selon votre voie, et, placer sur votre autel tous les objets et amulettes que vous souhaitez charger.
Au moment approprié du rituel d’Esbat, trempez vos doigts dans cette potion hautement chargée et oignez-en chaque objet généreusement, en prononçant des paroles telles que celles-ci :
Thunder and Lightning
(Tonnerre et Foudre)
Mugwort and Moon
(Armoise et Lune)
Your powers will be
(Vos pouvoirs seront)
This amulet’s soon.
(Bientôt dans cette amulette)
Puis laissez tous les objets que vous avez oints à un endroit qui recevra la lumière lunaire jusqu’au matin. Mais rangez-les avant le lever du soleil.
La baguette et l’athamé sont les deux objets qui devraient vraiment être chargés de cette façon.
Nature morte. Un symbole pour le Vieux.
Quand nous nous sommes installés à la campagne, le besoin de créer des autels permanents dans la maison s’est doucement estompé. Nous passions beaucoup de temps dans la nature, dans les bois, près des sources et des ruisseaux. C’est la proximité avec le divin, les esprits de la nature, les éléments qui a fait que nous ne ressentions plus le besoin ou désir de dresser un autel chez nous, célébrations sabbatiques et esbatiques mises à part.
Et puis je me suis aperçue que les choses étaient un peu plus compliquées. L’endroit où je peins est rempli d’objets issus de la nature. Des pierres, des plantes, des coquillages et des plumes que j’ai trouvé au cours de mes balades champêtres, sylvestres ou maritimes, d’autres m’ont été offerts par mes amis et ma famille.
Ce sont des sources d’inspiration, il me suffit de poser les yeux sur eux pour me mettre à rêver. Ils ont aussi la capacité à me reconnecter à toutes ces personnes qui me sont chères. Ils incarnent le moment, l’intention et le geste de ces amis et parents qui ont pensé à moi lorsqu’ils ont ramassé ce coquillage nacré, cette pierre en forme de cœur ou cette plume aux couleurs chatoyantes. Il ne s’agit pas d’objet de culte en eux-mêmes… Ce sont simplement des aide-mémoires qui me permettent de relier mon cœur à ceux de mes amis et parents et, à travers cet amour, un moyen pour me reconnecter à la source de toute chose, au divin.
Comme je vais déménager mon bureau dans mon atelier (bientôt, je l’espère) tout neuf, je me suis dit qu’il était peut-être temps de placer tout ces objets sur la table qui nous sert d’autel ponctuel, autour de notre Gardien :)
Quand je regarde ces photos, il est évident que cet autel est peuplé. A l’image de nos mondes intérieurs, Artus et moi !
Crâne et plume de merle. racine de mandragore, pomme épineuse, capsule de pavot & ses graines.
Le Gardien de notre foyer
Des pierres trouées, trouvées sur la plage… Sur un lit de fleurs de bruyères, des pierres fines que l’on m’a offerte : améthystes, cristal de roche, quartz rose…
Pêle-mêle, une amulette qui me vient de ma grand-mère, ainsi qu’un encensoir et diverses boîtes, un bouddha en jade ramené de Chine par une amie. Un coquillage bénitier pour « le sel et l’eau ».
Des plantes et de pierres pour la Terre. De jolies plumes pour l’Air. Des bougies pour le Feu. Des coquillages pour l’Eau.