Oliban, adieu résine sacrée ?

L’oliban est l’encens que je préfère car son parfum est aussi agréable qu’efficace dans un contexte rituel et magique.

L’encens pur est la nourriture des dieux et il brûle sur les autels depuis des temps anciens. Des temples grecs à ceux des égyptiens et du peuple juif.

Hélas, l’arbre dont est extraite cette précieuse résine serait en voie d’extinction. Une étude récente a été conduite par des chercheurs néerlandais sur les populations des Boswellia en Éthiopie. Ces arbres pourraient disparaitre de moitié d’ici une quinzaine d’années voire totalement dans une cinquantaine d’années.

Les causes principales du déclin rapide des Boswellia seraient les brûlis, le sur-pâturage et les insectes parasites. Les brûlis désignent les défrichages de terrains, dans le but de les fertiliser, par le brûlage des herbes et broussailles. Quant au sur-pâturage, les chèvres en grand nombre y sont pour beaucoup, grimpant aux arbres et s’entraidant pour manger jusqu’à l’écorce. Et les insectes parasites, des capricornes, terminent le travail en se rabattant sur les plants restants. Vraisemblablement, l’extraction de l’encens n’y serait pas pour grand chose dans cette histoire.

Pour information, l’étude en question a été publiée dans le « British Ecological Society’s Journal of Applied Ecology ».

Suite à cette mauvaise nouvelle, je vivrai sur mon dernier gros stock d’oliban  et quand il sera terminé, je me rabattrai sur la résine de pin locale. Cela dit, je n’ai rien lu concernant les Boswellia d’Inde ainsi que ceux d’autres coins d’Afrique.

Encens maison à base d’oliban dédié au Soleil, à la Lune et à la Terre

16 réflexions au sujet de « Oliban, adieu résine sacrée ? »

  1. Triste constat. Surtout que l’oliban est universel… Il serait génial de pouvoir récupérer des boutures ou des jeunes plants de ces arbres et les faire pousser dans nos maisons. Mais bon… C’est complètement utopique ce que je dis.

  2. C’est vraiment dommage car moi aussi, c’est un de mes encens préférés. Je vais devoir me rabattre aussi sur le pin ou le copal.

  3. Il y a aussi le B. carterii et le B. papyrifera venant du Yémen, d’Érythrée, et de Somalie mais je ne sais pas si ils ont les mêmes problèmes, et je ne connaît pas non plus leur qualité…

  4. Là bas il ne coute rien, on en trouve des sacs d’un kilo pour quelques birrh dans les boutiques proches des églises orthodoxes.

    Ce qu’il faut à l’Ethiopie, c’est une véritable politique agricole, car le pays possède de bonnes terres, mais trop peu d’infrastructures pour l’irrigation. Les terres sont rachétées une misère par des spéculateurs qui font cultiver le riz en payant leurs ouvriers ethiopiens en dessous des salaires annoncés, et revendent les récoltes à la banque alimentaire…

  5. D’après ce que j’ai lu, et je ne sais pas ce que l’info vaut, il y aurait également des problèmes au Yémen et en Somalie. Le papyrifera est aussi touché. Je suis en train de traduire le résumé du British Ecological Society’s Journal of Applied Ecology et ils en parlent.

  6. Ca serait contreproductif, à mon avis…

    « Vraisemblablement, l’extraction de l’encens n’y serait pas pour grand chose dans cette histoire. »

    Le seul moyen de lutter contre la disparition de cet arbre, c’est de maintenir sa valeur d’usage, et de l’opposer aux causes qui mènent à sa disparition…

    Si sa valeur d’usage devient nulle, parce que plus personne n’achète d’encens… plus personne n’a intérêt à le protéger…

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