Oliban, adieu résine sacrée ?

L’oliban est l’encens que je préfère car son parfum est aussi agréable qu’efficace dans un contexte rituel et magique.

L’encens pur est la nourriture des dieux et il brûle sur les autels depuis des temps anciens. Des temples grecs à ceux des égyptiens et du peuple juif.

Hélas, l’arbre dont est extraite cette précieuse résine serait en voie d’extinction. Une étude récente a été conduite par des chercheurs néerlandais sur les populations des Boswellia en Éthiopie. Ces arbres pourraient disparaitre de moitié d’ici une quinzaine d’années voire totalement dans une cinquantaine d’années.

Les causes principales du déclin rapide des Boswellia seraient les brûlis, le sur-pâturage et les insectes parasites. Les brûlis désignent les défrichages de terrains, dans le but de les fertiliser, par le brûlage des herbes et broussailles. Quant au sur-pâturage, les chèvres en grand nombre y sont pour beaucoup, grimpant aux arbres et s’entraidant pour manger jusqu’à l’écorce. Et les insectes parasites, des capricornes, terminent le travail en se rabattant sur les plants restants. Vraisemblablement, l’extraction de l’encens n’y serait pas pour grand chose dans cette histoire.

Pour information, l’étude en question a été publiée dans le « British Ecological Society’s Journal of Applied Ecology ».

Suite à cette mauvaise nouvelle, je vivrai sur mon dernier gros stock d’oliban  et quand il sera terminé, je me rabattrai sur la résine de pin locale. Cela dit, je n’ai rien lu concernant les Boswellia d’Inde ainsi que ceux d’autres coins d’Afrique.

Encens maison à base d’oliban dédié au Soleil, à la Lune et à la Terre

Yule : les plantes, arbres & herbes magiques

J’ai traduit et compilé des textes sur le thème de Yule, il y a quelques années, je les repartage par petits bouts à l’occasion du solstice d’hiver qui aura lieu cette année le 22 décembre !

Le Gui

Le gui est ramassé au solstice d’été (la journée la plus longue de l’année) et au solstice d’hiver (la journée la plus courte). Ce gui d’été n’a pas de baies, il est utilisé comme amulette de protection. Le gui d’hiver, qui porte des baies, est employé comme amulette de fertilité. Le gui est toujours vert et ses petites racines sont dorées (symbolisant le soleil). Ses baies translucides représentent la semence du Seigneur des Forêts.

Un brin de gui ou un petit sachet rempli de feuilles et de brindilles de gui peuvent être suspendu à la tête de votre lit comme amulette, avec ou sans baies et donc selon votre intention (protection ou fertilité).

Le traditionnel bouquet de gui et ses baies peut être suspendu sur le pas de la porte. On le noue à l’aide d’un ruban rouge. Ce bouquet ne servira pas seulement aux traditionnels baisers échangés de l’époque, on le laissera suspendu toute l’année car il apporte protection et bonne fortune. Personnellement, je retire les baies au bout d’un certain temps car elles ont tendance à pourrir. L’année suivante, à Yule, l’ancien bouquet sera placé dans le foyer pour être brûlé avec la bûche et un nouveau bouquet de gui sera suspendu.

Le Chardon Béni

Cette plante, placée dans la coupe rituelle du prêtre, est utilisée pour invoquer le Dieu Soleil, qui grandira pour devenir le Père des Récoltes.

La camomille

Cette fleur est un symbole du Dieu Soleil, elle peut être utilisée pour projeter le cercle, dans l’encens et la coupe. Elle peut être employée avant la cérémonie, dans l’eau du bain par le prêtre qui a été choisi pour représenter le nouveau Soleil.

L’oliban

L’oliban est un excellent encens solaire. On peut y ajouter pour l’occasion du pin et du gui. Chaque membre du coven peut jeter une baie de gui dans le feu pour symboliser les choses personnelles que l’on désire voir s’accroitre tandis que le Soleil se dirige vers l’été et grandit.

Le Houx

Le houx était sacré pour les druides. Lorsque l’hiver arrivait, ils devaient garder du houx dans leurs maisons afin que le petit peuple et les esprits des bois aient un refuge qui les protègent du froid et de la neige.

Le houx peut être envoyé avec un cadeau à un ami, comme le faisaient les romains durant les Saturniales. Le houx est idéal pour réaliser des couronnes. Dans certains groupes, de telles couronnes célèbrent la venue d’une nouvelle prêtresse ou d’un nouveau prêtre au sein de la communauté.

(d’après Pauline Campanelli et Paul Beyerl)

L’Encens d’Hécate

Tirée du livre Witchraft Medecine, par Claudia Müller-Ebeling, Christian Rätsch, Wolf-Dieter Storl, traduction Lune

Recette d’encens issue de l’Antiquité tardive. Dédié à Hécate.

à parts égales :

  • Encens d’Oliban (Boswellia sacra Flück.)
  • Feuilles de laurier (Laurus Nobilis L.)
  • Myrrhe (Commiphora spp.)
  • Graines de rue (Peganum harmala L.) *
  • Storax (Liquidambar officinalis L.)

Broyer et mélanger tous les ingrédients. Puis répandre l’encens sur une braise ou sur un charbon à encens. L’encens est assez aromatique, ayant pour note dominante le parfum de storax.

* En note de bas de page Myrsios mentionne la plante peganon, dont l’odeur « peut chasser les serpents. » Peganon est la rue psychoactive (Peganum harmala L.) qui était utilisée au sein des Mystères, selon Nicander (Burkert, 1997 : 215.)