Quelques photos. Plus le temps passe et plus les objets magiques ont du sens pour moi dans la mesure où je peux les fabriquer de bout en bout. A présent que je sais fabriquer mes propres « étoffes », je souhaite explorer la teinture végétale à partir de mes récoltes et cultures. Dernièrement, j’ai teint en jaune clair un petit pochon à talisman avec la mère de toutes les herbes, l’armoise. La même que j’ai récolté l’an dernier, au solstice d’été, juste avant l’orage. Quand je l’aurai terminé, je posterai probablement des photos ici.
Je me sens un peu ourse ces temps-ci, je préfère rester dans ma caverne, donc je blogue peu. Alors pour me rattraper, je vous partage un bout de mes lectures.
Le Papillon, symbole de transformation spirituelle
Dans la tradition Hopi, le papillon est le symbole de la transformation spirituelle de l’homme.
Au début de sa vie, lorsqu’il rampe sur la Terre Mère, sous la forme d’une chenille, il voit seulement ce qui se trouve juste face à lui, explique Grand-Mère Mona.
Au cours de son développement, s’en vient une période durant laquelle il se met lui-même dans un petit cocon et pénètre l’obscurité. Dans le noir, il s’enfonce complètement. Pendant cette période, un grand changement s’opère…
Enfin, il émerge dans ce monde, dans cette vie sous la forme d’une splendide créature, dit Grand-Mère Mona. Pourtant, il ne s’envolera pas immédiatement. Il restera poser là, comme s’il devait établir à nouveau une connexion avec les éléments de vie : l’eau, l’air, le feu, la terre. Ensuite, il y a un moment pendant lequel ses ailes commencent à battre, à développer leurs mouvements, à déployer leur force intérieure en utilisant ces éléments de vie.
Lorsque le moment est venu, le papillon prend son envol, il voit soudain le monde d’un point de vue totalement différent, une vision d’une beauté bien plus vaste et une vision du monde, beaucoup, beaucoup plus étendue.
[…] Grand-Mère Mona croit que la légende Hopi du papillon peut nous aider, à travers ces moments turbulents d’obscurité et de confusion, en nous révélant notre voie de transformation.
Ces périodes peuvent effectivement être considérées comme nécessaires pour permettre à l’humanité tout entière de se transformer et d’avoir une compréhension de la vérité de notre unité les uns avec les autres et avec toute la Création.
C’est seulement en traversant les ténèbres et en laissant tomber nos vieilles habitudes, que nous pouvons passer de la vue myope de la chenille à la vision considérablement plus élargie du papillon. Une vision nécessaire si nous voulons sauver la beauté et les ressources de notre planète pour les sept générations à venir.
Ensuite, nous devrons sortir des ténèbres de l’ignorance et pénétrer la beauté du papillon pour connaître l’émerveillement, l’espoir, la compassion, la foi et la charité si essentiels à notre survie.
Je me suis amusée à traduire un extrait d’un livre que j’adore : « A Dictionary of Fairies » écrit par la célèbre folkloriste britannique Katharine Mary Briggs. Il y est notamment question de la déesse Brigid. J’ai ajouté une note intéressante en fin d’article à propos des mots : forgeron, poésie et musique. Bonne lecture !
Brigit, ou Brid.
Extrait du livre « A Dictionary of Fairies » par Katharine Briggs. Traduction libre par Lune.
La déesse Irlandaise Brigid semble avoir été tellement aimée que l’Église Primitive ne put se résoudre à la séparer de son peuple et elle devint Sainte Brigitte d’Irlande.
Brigit… était une poétesse**, et les poètes l’adoraient, car son pouvoir était très grand et très noble. C’était une guérisseuse et elle pratiquait également l’art de la forge. C’est elle qui la première conçut le sifflet qui, à travers la nuit, permet de s’appeler les uns les autres. La moitié de son visage était horrible mais l’autre était particulièrement avenante. Son nom signifiait Breo-saighit, c’est-à-dire « flèche enflammée ».
Diverses sources sur les croyances en les fées* ont été citées dans la section « théories sur les origines des fées », et ce avec raison. Elles ont été appelées tour à tour « morts », ou « traditions des hommes primitifs » ou encore « esprits de la nature », mais il semble faire peu de doute qu’en Irlande, elles étaient, au moins pour certaines d’entre elles, les descendantes de ce Panthéon primitif.
* Note de Lune : j’ai traduit le terme « fairy » par fées, pourtant il ne s’agit pas exclusivement d’entités féminines. Peut-être serait-il plus juste de les appeler « peuple de féérie ».
M. d’Arbois de Jubainville donne lecture d’une note sur le double sens en celtique du mot qui veut dire « forgeron ». La langue celtique primitive paraît avoir possédé deux mots, l’un masculin *kerdu-s, désignant le forgeron, l’autre féminin *kerda, désignant sa profession et le produit de son travail ; ces mots dérivent de la même racine que le latin cerdo, -onis « manouvrier » et que le grec xépSoç « gain ».
Les deux mots celtiques se retrouvent en irlandais et en gallois; *kerdus « forgeron » est devenu en irlandais ancien cert, ou mieux cerd, génitif cerdo, aujourd’hui céard, génitif céarda.
Dans la grande épopée qui raconte l’enlèvement du taureau divin et des vaches qui l’accompagnaient, on voit apparaître Culann, forgeron du roi d’Ulster. Il n’a d’autre fortune que son marteau, son enclume, ses tenailles et ses poings, mais il habite un château, dûn, et invite à dîner son roi qui accepte. Chose extraordinaire ! cerd, au sens de « forgeron », joint en irlandais celui de « poète », et comme conséquence, le féminin *kerda, en vieil irlandais cerd, génitif ceirde, a pris le sens de «poésie».
Un sens dérivé de celui-là est « musique » ; telle est la signification du gallois cerdd, parce que les poèmes, tous lyriques, se chantaient avec accompagnement de la harpe celtique, la crotta. Que diraient nos confrères les poètes de l’Académie française et les membres de la section de composition musicale à l’Académie des beaux-arts, s’il venait en idée à un statisticien de les classer dans la catégorie des forgerons et si la mode venait de désigner leurs œuvres par les mots qui servent à nommer les produits des usines métallurgiques ?
Un poète français a dit d’un des confrères :
De son rude marteau martelant le bon sens,
II fit de méchants vers douze fois douze cents 1.