Les bougies de Yule

Les bougies sont mises à l’honneur, tout particulièrement durant cette fête et pour cause !

Les américains utilisent les baies d’un arbre, nommé « arbre à suif », Myrica cerifera, pour réaliser des bougies parfumées : Bayberry Candle (ou encore appelées Candle Berry ou Myrtle Wax). Cet arbre produit de la cire végétale verte naturellement parfumée. Les baies sont mises à bouillir dans l’eau puis la cire qui flotte à la surface est récupérée. Il faut évidemment beaucoup de baies pour faire très peu de cire (un millier de baies pour une trentaine de grammes de cire).

Ces bougies sont rares et chères. Leur couleur verte naturelle symbolise la luxuriance de la Nature et donc la prospérité.

Brûlez deux de ces bougies à Yule comme charme pour assurer la croissance et la prospérité de la nouvelle année. Renforcez la magie de ces bougies en les oignant d’Huile Magnétique (on laisse macérer une magnétite dans de l’huile d’olive, de la nouvelle lune à la pleine lune) et inscrivez la rune fehu dans la cire.

Fehu est la rune de l’argent, pictographiquement elle représente les cornes du bétail qui charge, le bétail à une époque était synonyme d’homme riche.

(D’après Pauline Campanelli et Paul Beyerl, traduits et compilés par Lune)


Problèmes égotiques & wicca traditionnelle

Ou la vaine tentative de remplir notre propre vide par les aspects les plus superficiels de la wicca. Le plus gros piège de la wicca traditionnelle réside dans ses titres ronflants et ses supposés rôles. Gare au boursouflage d’ego qui nous guette à chaque quart de cercle. Ce n’est pas parce que nous sommes passés par l’étape « initiation » puis « élévation » que nous devons nous croire arrivés et capables d’enseigner, de transmettre… Quoi ? Un savoir inné, une science infuse ou une sagesse ancestrale passée oralement depuis des générations. Mauvaise pioche. Retour à la case départ (que nous n’avions jamais quitté en réalité). Il va nous falloir du recul sur nous-même, de la patience, du travail avant d’acquérir la maturité nécessaire pour avoir du pouvoir sur notre propre vie, non pas celle des autres. Et par-dessus tout de l’humilité. C’est pourtant l’un des messages de la Déesse. Ça ne sert à rien d’apprendre par cœur la Charge, si nous sommes incapables de comprendre ce qu’elle signifie. Les sorciers et sorcières nés pour être Grands Prêtres et Grandes Prêtresses, et diriger de grands covens peuvent aller se rhabiller :o) Si nous croyons que notre destin réside dans le fait d’avoir notre petite cour d’initiés, d’avoir assez de pouvoir sur de jeunes et naïves personnes, afin de satisfaire notre vanité insatiable, peut-être devrions-nous nous demander quel est le vide que nous cherchons à combler à travers le regard des autres. Peut-être est-il temps pour nous d’arrêter de croire que nous faisons de la spiritualité et que nous adorons les Divinités et Esprits de la Nature. C’est à notre propre nombril que nous vouons un culte, peu importe les belles histoires que nous nous racontons à propos de la Grande Déesse et du Dieu… Si nous pensons et agissons ainsi, prenons clairement conscience qu’Ils ne sont pas présents dans nos vies.

Le maître et son disciple, mais qui est qui ? :o)

Une vision intéressante du tableau inversé de H. S. Lewis ici.

Yule : les plantes, arbres & herbes magiques

J’ai traduit et compilé des textes sur le thème de Yule, il y a quelques années, je les repartage par petits bouts à l’occasion du solstice d’hiver qui aura lieu cette année le 22 décembre !

Le Gui

Le gui est ramassé au solstice d’été (la journée la plus longue de l’année) et au solstice d’hiver (la journée la plus courte). Ce gui d’été n’a pas de baies, il est utilisé comme amulette de protection. Le gui d’hiver, qui porte des baies, est employé comme amulette de fertilité. Le gui est toujours vert et ses petites racines sont dorées (symbolisant le soleil). Ses baies translucides représentent la semence du Seigneur des Forêts.

Un brin de gui ou un petit sachet rempli de feuilles et de brindilles de gui peuvent être suspendu à la tête de votre lit comme amulette, avec ou sans baies et donc selon votre intention (protection ou fertilité).

Le traditionnel bouquet de gui et ses baies peut être suspendu sur le pas de la porte. On le noue à l’aide d’un ruban rouge. Ce bouquet ne servira pas seulement aux traditionnels baisers échangés de l’époque, on le laissera suspendu toute l’année car il apporte protection et bonne fortune. Personnellement, je retire les baies au bout d’un certain temps car elles ont tendance à pourrir. L’année suivante, à Yule, l’ancien bouquet sera placé dans le foyer pour être brûlé avec la bûche et un nouveau bouquet de gui sera suspendu.

Le Chardon Béni

Cette plante, placée dans la coupe rituelle du prêtre, est utilisée pour invoquer le Dieu Soleil, qui grandira pour devenir le Père des Récoltes.

La camomille

Cette fleur est un symbole du Dieu Soleil, elle peut être utilisée pour projeter le cercle, dans l’encens et la coupe. Elle peut être employée avant la cérémonie, dans l’eau du bain par le prêtre qui a été choisi pour représenter le nouveau Soleil.

L’oliban

L’oliban est un excellent encens solaire. On peut y ajouter pour l’occasion du pin et du gui. Chaque membre du coven peut jeter une baie de gui dans le feu pour symboliser les choses personnelles que l’on désire voir s’accroitre tandis que le Soleil se dirige vers l’été et grandit.

Le Houx

Le houx était sacré pour les druides. Lorsque l’hiver arrivait, ils devaient garder du houx dans leurs maisons afin que le petit peuple et les esprits des bois aient un refuge qui les protègent du froid et de la neige.

Le houx peut être envoyé avec un cadeau à un ami, comme le faisaient les romains durant les Saturniales. Le houx est idéal pour réaliser des couronnes. Dans certains groupes, de telles couronnes célèbrent la venue d’une nouvelle prêtresse ou d’un nouveau prêtre au sein de la communauté.

(d’après Pauline Campanelli et Paul Beyerl)

Pour un bon travail de groupe

Voici les points importants à vérifier avant tout travail en coven. Un texte plein de bon sens trouvé sur le site de Phil Hine et dont l’auteur est inconnu. En voici une traduction.

Une checklist pour un bon travail de groupe

  • Nous sommes clairs vis-à-vis de nos objectifs et sur la manière dont nous avons l’intention de les atteindre.
  • Nous nous connaissons et respectons assez bien les uns les autres pour nous sentir vraiment à l’aise et en harmonie pour travailler ensemble.
  • Notre magick est éthique, conçue pour notre développement et notre épanouissement, et pour le bien de ceux qui nous demandent de l’aide, et elle n’est jamais employée pour blesser autrui.
  • Nous partageons les responsabilités pour concevoir le travail de groupe ; toute contribution individuelle est importante.
  • Nous nous voyons les uns les autres en société, en dehors du groupe, et nous nous soutenons mutuellement lorsque nous traversons des difficultés.
  • Nous nous amusons, il y a du fun et des rires lors de nos rencontres.
  • Nous travaillons à apprendre la magick. Nous creusons en profondeur, comparons différentes sources, essayons de nouvelles techniques, posons des questions pointues, et ce jusqu’à ce que nous réussissions.
  • Nous nous maintenons en bonne santé et en forme pour être en mesure de canaliser le pouvoir et recevoir des visions intérieures plus facilement.
  • Nous maintenons propres et en ordre notre espace rituel et nos outils.
  • Nous cherchons constamment la connaissance de différentes sources – des gens, des livres, des ateliers, et d’autres voies…
  • Nous ne faisons pas de l’autorité et de l’obédience des vertus, mais nous nous traitons mutuellement comme des égaux respectés (indépendamment de la structure formelle du coven / de l’organisation parente).
  • Nous levons le véritable pouvoir et le canalisons ; nos rituels ne sont pas des lectures insipides et des gestes appris par cœur, mais ils sont remplis d’énergie, de vitalité, de volonté et de résolution.

Sorcières, mythes & réalités [expo]

Depuis quelques années déjà, j’avais envie de visiter les expositions régulières sur la sorcellerie et les rebouteux d’Auvergne organisées par la SEREST (Société d’Études et de Recherches des Survivances Traditionnelles, dont le président est Hugues Berton, ethnologue et auteur de quelques beaux ouvrages sur la sorcellerie de nos campagnes). Hélas, elles n’ont lieu que l’été dans ma région et c’est une période durant laquelle je suis occupée. Ayant ouïe dire qu’une partie de ces expositions seraient visibles à Paris cet automne, j’ai profité d’une semaine de vacances pour y faire un saut.

L’exposition s’intitule « Sorcières, mythes et réalités » et se tient au Musée de la Poste (15ème arrondissement) du 23 novembre 2011 au 31 mars 2012.

Si celle-ci vous intéresse, je vous recommande d’assister aux visites guidées, qui, selon le petit fascicule donné à l’entrée de l’expo, n’auraient lieu qu’à date précise : 8 décembre 2011, 12 janvier 2012, 9 février 2012 et 15 mars à 19h…  J’ai pourtant eu la chance d’arriver à l’heure d’une telle visite, peut-être était-ce pour le premier jour de cette expo ? À tout hasard, téléphonez au musée et renseignez-vous :)

L’exposition se décompose en 5 parties :

  1. L’imaginaire de la sorcellerie (œuvres d’artistes picturaux du XVIIe et XXe siècle)
  2. La sorcellerie au cinéma (extraits du film « Heksen » (1920) ; affiches de cinéma, maquettes de décor…)
  3. La chasse aux sorcières (l’Histoire authentique d’une exécution d’une centaine de personnes… racontée à travers une série de tableaux réalisés en 1938 pour le musée basque de Bayonne, par José de la Peña)
  4. Les pratiques magiques (une collection d’objets liés à la sorcellerie, exorcisme, envoûtements, mais aussi à la guérison, à la divination, à la protection.)
  5. Chez Mme P. (Mme P.  était la sorcière d’un petit hameau de la Creuse du début du siècle et faisait réaliser aux artisans locaux moult diables en terre cuite et autres objets à enchanter… Aussi étranges les uns que les autres.)

Si vous en avez la possibilité, avant votre visite au musée, parcourez les livres de Berton, notamment « Les Objets de Sorcellerie » aux éditions De Borée. Le conférencier n’évoquant pas forcément en détail chaque objet de la partie n°4… Ce qui est particulièrement dommage pour toute personne s’intéressant au reboutage et à la sorcellerie des campagnes.

C’est sur le tableau de Louis Maurice Boutet de Monvel, « La Leçon avant le Sabbat » (huile sur toile, 1880), que commence l’exposition. Et il fait son effet ! On entre dans un univers féminin, au-delà même de personnages représentés, la composition nous renvoie au sexe féminin, avec ses grandes lignes en forme de V. On pénètre facilement dans ce tableau, même si on met un certain temps à découvrir des détails qui n’en sont plus que savoureux. La vieille femme qui instruit la jeune femme séduisante, le corps nu enduit d’un onguent, le balai entre les jambes, prête à s’envoler pour le sabbat. La mort est omniprésente dans ce tableau, à travers la vieille et laide sorcière ainsi que le crâne à ses pieds ou encore cette chouette, oiseau nocturne, associé à la sorcellerie et annonciateur de mort. Mais je me tais… À chacun d’y voir ce qu’il y souhaite.

À travers quelques tableaux choisis, le cinéma, on se laisse porter par la visite commentée vers d’autres temps, l’Histoire et notre imaginaire, personnel et collectif. C’est intéressant et instructif, même si parfois les affirmations dites par le conférencier empruntent des raccourcis (la chasse aux sorcières serait née de la frustration sexuelle des hommes d’église, les conduisant à une certaine misogynie… Mais peut-être que misogynes et frustrés, ils l’étaient déjà avant même d’entrer dans les ordres…)

J’ai apprécié également que l’hystérie soit évoquée dans un tel contexte, bien que je sois restée un peu sur ma faim.

Voilà mes impressions en vrac, livrées avec l’esprit embrumé par une vilaine grippe :o) Sachez que l’exposition n’est pas très grande. Elle intéressante et bien pensée. J’ai été heureuse de pouvoir la visiter. Mes deux sorcières de copines qui m’accompagnaient ont également été enchantées par cette exposition.

Les évènements choisis (il y en a d’autres, renseignez-vous) autour de l’exposition :

  • Enquêtes extraordinaires : les Guérisseurs – Documentaire de Stéphane Allix, 1er décembre 2011 à 19h.
  • Les Sorcières – conférence de Hugues Berton, le 22 mars 2012 à 19h (j’espère pouvoir y assister :o))

Et quelques images de l’expo… Prises avec mon pitoyable téléphone portable :o)

Un ancien article sur ces objets ici