(photo Tim Hartridge)
Une nuit, au début du chemin et aux détours d’un rituel spontané, nous avons croisé la Dame de la Terre qui nous a confié ce joyau : « Donnez sans attendre, donnez librement, dans la joie. Et recevez. »
C’est une bénédiction que nous avions reçue cette nuit là, une bénédiction que nous pouvions partager en la mettant simplement en pratique dans nos vies. La générosité voici l’une des clefs de la pratique spirituelle, en fait, si je voulais utiliser le juste mot je devrais plutôt parler d’Amour. Mais c’est un mot qui semble déranger, qui rend les gens bizarres, je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs. (-:
Bref, ces jours-ci, je réfléchissais à la pratique de la wicca en groupe.
À certains moments de ma vie, j’ai beaucoup pratiqué avec d’autres wiccas. Puis j’ai eu besoin d’avoir une pratique plus solitaire, quotidienne et éloignée des rituels trop cérémoniels. J’ai régulièrement des périodes durant lesquelles je suis assez critique à propos des rituels traditionnels, je les remets en question, j’ai des doutes, j’hésite, je les rejette, je prends du recul, je me remets moi-même en cause (et j’ai du boulot).
Malgré tout, je retourne ponctuellement vers une pratique en « coven » parce que ce sont des moments joyeux et, avec le recul, riches d’enseignements sur nous-même et nos rapports aux autres.
À vrai dire, je n’aime pas trop le mot coven car il sous-entend une hiérarchie et une sorte de rapports maitres-élèves qui n’ont pas grand chose à voir avec notre groupe.
C’est un groupe d’amis dont il s’agit. Et nos pratiques sont basées sur le partage. Untelle pratique avec talent une sorte de méditation guidée d’une efficacité redoutable, untel est un guerrier de la Déesse qui apporte une force et une cohésion au groupe comme personne, untel nous livre des méthodes de guérison effectives, untelle apporte un souffle de joie dans les rites et les rend de ce fait vivants, untelle incarne si bien la Déesse qu’elle illumine tout le monde dans le cercle, révélant nos zones d’ombre à guérir ainsi que nos propres lumières intérieures… Chacun est généreux, chacun aime l’autre et c’est ainsi que le miracle de la bénédiction agit.
Selon la tradition, avant d’entrer dans le cercle, on se doit de purifier notre corps et notre esprit. Cela signifie que doivent rester au vestiaire orgueil et peurs (oups, c’est un pléonasme).
Toujours selon la tradition, les deux mots de passe pour pénétrer le cercle sont : parfait amour et parfaite confiance. On n’y entre pas avec la peur en son cœur. J’ai déjà entendu un postulant remplacer le mot amour par un autre, qui probablement résonnait (raisonnait ?) mieux à ses oreilles. Je ne sais pas si cela a été fait sciemment ou inconsciemment. Mais, j’ai su à ce moment là qu’il était là pour « prendre » et qu’on ne le reverrait plus dans notre cercle. Omettant ainsi le vrai sens de l’initiation à la wicca (qui ne se passe pas en un rituel et qui n’a que peu à voir avec les titres et les grades que l’on y reçoit).
À sa décharge, il faut le dire, ce n’est pas toujours facile de s’ouvrir, à soi même et aux autres, mais c’est ce sur quoi chacun doit travailler. C’est la véritable raison qui nous conduit sur la voie de la Wicca, que cela soit intentionnel ou non. On commet des erreurs, c’est humain, c’est normal, c’est nécessaire. Aujourd’hui, l’échec est perçu comme une abomination que l’on doit absolument éviter. Pourtant c’est l’échec qui nous permet d’apprendre. Relevons-nous, mettons notre vanité à sa place (à la poubelle) et reprenons confiance, nous ne sommes pas seuls sur la voie.
Comment pourrait-on inviter les Dieux dans un cercle où règnent la tension, l’envie, la compétition, le désir de pouvoir sur les autres, l’orgueil et la vanité ? Tout ces mots/maux se résument en un seul : la peur. Et qu’est-ce que la peur ? Rien d’autre que l’absence d’amour. Et qu’est-ce que l’absence d’amour ? Rien d’autre que l’absence du Divin.
Alors voilà la solution, apprenons à nous aimer nous-mêmes (et ainsi les autres, le monde…), apprenons à nous connaitre nous-mêmes : et pour cela commençons par tomber le masque social, et découvrir nos zones d’ombre pour ne plus les projeter sur le monde et enfin devenir un être complet, béni des dieux. Un être complet qui pourra projeter, non plus son ombre mais, sa lumière (le divin en lui) sur le monde. Ça sera sa bénédiction ! Et donc la nôtre !
Bénis soient les Dieux !