Les Mystères de la Lune Rouge – Partie III

Par Teresa Moorey ©, traduction & adaptation Lune

Menstruation – Les Mystères de la Lune Rouge

Pratique

Si vous avez trouvé ce chapitre plutôt étrange et nouveau, une importante « pratique » pourra le refléter et permettre de voir si votre point de vue commence à changer. Il y a beaucoup à pratiquer à travers ce chapitre. Commençons par les sujets pratiques.

Protection hygiénique

La plupart des protections hygiéniques disponibles ne sont sympathiques ni pour l’environnement, ni pour le corps des femmes. Les tampons blanchis et leurs fibres peuvent causer des irritations et dans les cas extrêmes un choc toxique et même la mort. Les serviettes hygiéniques polluent les mers et les côtes. Que pouvons-nous faire pour pallier à cela ?

Les éponges menstruelles sont une alternative aux tampons. Pour cela, vous aurez besoin d’acheter une éponge naturelle que vous couperez à la taille requise. Une éponge naturelle est suffisante pour fournir quelques éponges menstruelles que vous pourrez ainsi expérimenter avec précaution. La taille appropriée dépendra de la taille de votre intimité, si vous êtes vierge ou non, si vous avez eu des enfants, etc. Soyez prudente ici. Bien que j’ai eu trois enfants, la taille la plus confortable pour moi est d’environ 6-8 cm de long, 2-3 cm de diamètre. Vous pouvez utiliser des tailles différentes en fonction des étapes différentes de vos règles, une taille plus grande peut être utilisée au cours des jours les plus forts évidemment.

Pour placer l’éponge, vous aurez besoin de l’humidifier, exprimez le plus possible d’eau et insérez la. Cela peut être quelque peu inconfortable. Après un moment, vous pourrez sentir l’éponge commencer à sauter leap, mais au début, il peut simplement s’agir de l’eau restante qui s’évacue en premier. Lorsque vous aurez besoin de retirer l’éponge, faites le avec précaution, car l’éponge vous ressemblera et vous ne voulez pas abîmer votre intimité. Il est toujours possible d’extraire l’éponge, mais les très jeunes femmes peuvent s’affoler. Si vous venez tout juste d’avoir vos premières règles, vous aurez besoin de l’aide d’une femme plus âgée pour parvenir à connaître votre corps. Ne placez pas l’éponge trop haut et employez seulement une très petite éponge en premier lieu. Si vous êtes, l’insertion de l’éponge peut être douloureuse au point d’être impossible ! Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien d’anormal chez vous. Cela signifie juste que votre vagin a besoin d’une douce dilatation et une éponge peut ne pas vous convenir au début.

Une éponge saturée doit être rincée à fond avant une nouvelle insertion, ainsi cette méthode peut être inadaptée si vos règles sont fortes et que vous êtes loin de chez vous. C’est un cependant un très bon médium pour les légères règles. Donnez-vous quelques mois pour vous habituez aux éponges, car cela peut paraître bizarre au début. Ne lavez jamais votre éponge avec de la poudre de savon ou un détergent – employez simplement de l’eau et laissez la sécher naturellement si vous ne la réutilisez pas immédiatement.

Vous pouvez également fabriquer des protections lavables en tissu épais ou couches, mais celles-ci sont plus difficiles à utiliser et peuvent être incommodes dans le cadre de divers styles de vie. Néanmoins, si vous pouvez rester à la maison, c’est la meilleure méthodes pour les jours de fortes règles, en alternance. Les marques réutilisables sont disponibles (voir Adresses Utiles). Il ne s’agit pas d’un retour aux Ages Sombres (moyen-âge), mais une voie le respect du cycle et de soin pour le corps féminin.

Ajustez votre routine

La routine s’adapte à la perception linéaire du temps qu’ont les hommes, non à l’activité cyclique des femmes et il convient bien mieux à beaucoup de femmes d’avoir des jours de coupures chaque mois, en travaillant plus intensivement à d’autres moments. Si vous êtes capables d’adapter vos activités à votre cycle, faites donc ainsi. Si vous vous sentez langoureuse lors de vos règles, alors restez assise ou couchée, marchez, bercez-vous au son de la musique et laissez-vous aller à rêver. Si vos rêves vous inspirent, vous serez capables d’utiliser ces inspirations plus tard, mais maintenant laissez-les simplement aller tranquillement, prenez des notes ou enregistrez-les sur une cassette si vous préférez. Ne rien faire est bénéfique, car ce moment a de la valeur en lui-même.

Si vous êtes liée par la routine de votre travail, alors couchez-vous tôt, faites la grasse matinée, si vous pouvez. » Permettez-vous de faire ce que vous voulez, autant que possible, et ne vous forcez pas à porter la camisole de force fabriquée pour quelqu’un d’autre. Bien sûr, vous n’êtes pas malade ou n’avais aucun dysfonctionnement à cette période, mais vous avez des besoins différents. Les choses peuvent bougez dans votre conscience. Vous pouvez avoir besoin de plus d’espace. Si vous pouvez vous donner cela, votre efficacité à d’autres moments va probablement en être fortement augmentée. __ Sexe__

Le sexe durant les règles peut être très particulier et soulager les crampes. Loin d’éviter le sexe, vous pouvez l’aimer particulièrement à cette période, mais de manière différente par rapport à d’autres moments. Le désir de sexualité tend à être intense lors de l’ovulation, mais une intensité encore plus profonde peut être ressentie lors de la menstruation, quand l’approche d’une femme peut être plus affirmative, ou inspirée par des niveaux plus profonds.

Rêves

Il est de première importance de représenter graphiquement vos rêves, comme ceux-ci peuvent être une clef aux significations du cycle et peuvent vous donner beaucoup d’indices quant à ce que vous devez faire et expérimenter. Noter les rêves peut permettre de rendre plus colorée toute votre vie et d’y ajouter des dimensions invisibles. Simplement en notant vos rêves, sans essayer d’interpréter trop lourdement, vous pouvez faciliter les transformations à travers l’ovulation/menstruation, le rationnel/instinctuel par exemple, et les rêves peuvent vous montrer quelle est l’étape actuelle de votre cycle. Par exemple, il est commun de rêver d’œufs, de perles ou de bijoux lors de l’ovulation, tandis que les rêves durant les menstruations peuvent montrer des fleurs ou des animaux rouges. Après avoir mis sur papier vos rêves pendant un temps, vous deviendrez plus consciente de leurs significations personnelles, qui vous sont propres.

La relaxation et sujets liés

Apprendre a se relaxer est un art et de nombreux livres sont disponibles sur le sujet. Certaines méthodes sont brièvement données dans Witchcraft – A Mobius Guide et Wheel of the Year publiés tout deux par Holder et Stoughton. Une relaxation régulière vous aidera grandement au cours des règles, et les massages, l’aromathérapie, les simples, l’homéopathie et l’acupuncture sont d’une grande aide pour les problèmes menstruels. La sauge sclarée est utile quand on est indisposée et elle est souvent recherchée pour calmer la tension prémenstruelle et doit être mélangée à une huile de base (amande douce ou de pépins de raisin par exemple), d’une goutte à 5 ml (une cuillère à thé). Massez ce mélange sur votre abdomen ou votre de dos pour dégager les tensions.

Mandala menstruel

Un mandala est un dessin circulaire, un symbole d’intégralité et le cycle menstruel se prête magnifiquement à sa représentation et ce de manière équilibrée. La contemplation du mandala peut mener à un sentiment plus grand de complétude et à comprendre comment les différentes parties de votre cycle se complètent les unes aux autres. Pour réaliser un mandala simple, dessinez un large cercle et divisez-le en quatre. Divisez alors chaque quartier en sept, ainsi nous comptabiliserons les vingt-huit jours. A nouveau, divisez chaque section en sous-sections, pour prendre note des rêves (juste un mot ou deux, les récits complexes seront tenus dans votre journal des rêves), des sentiments, des maux et des douleurs, de l’euphorie, de la sexualité, de par le haut du mandala, pour le premier jour de vos règles et travailler tout autour dans le sens des aiguilles d’une montre. Vous aurez besoin d’expérimenter cela pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous. Si votre cycle est irrégulier vous pourrez avoir besoin de poursuivre tout autour, à l’extérieur de votre mandala, sous forme d’une spirale.

C’est un mois type. Les phases lunaires arriveront à dates différentes chaque mois.

Souvent, le fait de noter et d’attacher de l’importance au cycle permet de le rendre régulier. Si votre cycle dure plus de vingt-neuf jours, ce qui est très courant et le lie à la lune, alors les très précis quatre quartiers ne vous conviendront pas. Expérimentez avec de la couleur et de dessins. A la fin, vous aurez une image de votre cycle qui sera unique pour vous.

C. G. Jung, le célèbre psychothérapeute et philosophe, s’est beaucoup exprimé à propos de la valeur du mandala en tant que symbole de l’intégrité psychique. Il a également parlé de l’intégration de la part réprimée de la personnalité ou « ombre », et des quatre fonctions de la conscience – pensée, sentiment, sensation et intuition. Toutes ces idées sont applicables à l’expérience mensuelle de la femme, chacune des quatre fonctions peuvent figurer plus fortement à des moments différents du cycle, la moindre fonction consciente « inférieure » fonctionnant à plein régime au cours des règles. Aussi, le concept de Jung de « l’homme intérieur » ou « animus » est actif de différentes manières et sous différents visages durant tout le cycle, particulièrement à travers les rêves. Il n’est pas possible de parcourir tous les domaines en détail ici et je vous suggère des lectures supplémentaires sur le sujet et en répertorie certaines dans « Further Reading ».

Respect du cycle

La meilleure de toutes les pratiques est de respecter votre cycle, d’aimer votre corps à travers toutes ses manifestations et suis ton ressenti jusqu’où il te mène. . Le cycle n’a pas besoin d’être combattu, réprimé ou méprisé ; cela ne doit pas faire de votre vie, ou celle d’une autre, quelque chose de triste. Les femmes qui saignent, vivent la descente et le retour de la Déesse et voyagent à travers Ses formes dans le cercle du mois. L’expérience féminine est riche et variée – le mythe se met à vivre. Et la menstruation est un faire-valoir de la vie, alors suivez le flux !

Les Mystères de la Lune Rouge – Partie II

Menstruation – Les Mystères de la Lune Rouge

Les Mythes et les Déesses

Lilith

Lilith était la première femme d’Adam et son nom provient du sumérien Reine des Cieux. Lil, signifie air, ou orage, le côté sombre et sauvage d’Inanna. Le nom de Lilith est aussi lié à la “chouette” – le sinistre oiseau de proie qui pique, sans bruit dans les ténèbres et qui est encore un symbole de toute sagesse. Le mythe hébreu raconte comment Lilith a été modelée à partir de la terre sale, et là encore nous connaissons tous la richesse et le potentiel du compost ! Ainsi, Lilith, bien que malpropre, était en un sens l’égale, elle fut créée séparément d’Adam, alors que sa femme subséquente, Eve fut créée à partir d’une côte. Lilith refuse de se soumettre à l’autorité d’Adam et elle s’envole loin de lui, donne naissance à des hordes de démons. C’était Lilith qui effrayait les hommes du moyen-âge, elle venait à eux en rêves pour boire tout leur sperme et on craignait également son aspect de dévoreuse d’enfants. Elle incarne l’énergie féminine libre, sexuelle et sauvage, les désirs des femmes qui sont individualistes, qui ne s’encombrent pas des exigences culturelles et familiales. Elle est la femme sauvage, vraie, pour elle et personne d’autre, ne se conformant à aucune espérance, suivant ses instincts avec la splendeur d’une lionne, la ruse d’une chauve-souris. Elle est ce que tous les hommes désirent et que la plupart craignent – et elle est ce que toutes les femmes sont, dans le cœur de leurs cœurs, particulièrement au cours des règles.

Ainsi Lilith est l’esprit menstruel qui demande de trouver son propre lieu de repos, dans un arbre mort, une caverne, sur le versant de la colline ou dans le petit appartement, le bureau, le jardin et la cuisine. Elle est suprêmement créatrice parce que son inspiration est pure, non diluée par les espérances d’autrui. Elle est vive et belle, elle est l’épice de la vie et elle est dangereuse seulement lorsque contrecarrée par ceux qui mettent de la valeur uniquement en des enfants physiques, qui la voient comme une meurtrière et qui n’estiment pas ses cadeaux comme uniques. Un des cadeaux de Lilith est l’expérience sexuelle qui déchire l’esprit et le corps, en ouvrant un sentier vers les mystérieux trésors du Monde Souterrain – le sexe durant les règles, lorsque la conception est la plus improbable. Tandis que vous avez vos règles, ouvrez votre fenêtre au vent de la nuit, et invitez Lilith à entrer.

Sekhmet

Sekhmet était la déesse-solaire Egyptienne à tête de lion, dont la crinière flamboie telles des éruptions solaires. Avec Sekhmet, la Déesse entre dans son plein pouvoir, le dessèchement, l’aveuglement. Ces énergies de type solaire peuvent être ressenties au plus fort quand le Soleil est en conjonction avec la Lune, dans le même signe astrologique et c’est le moment de l’obscurité-de-la-lune, lorsqu’elle n’est pas visible. Et ainsi, le temps de la sombre déesse est aussi celui de la brûlante déesse – et la sombre Lune est le moment durant lequel beaucoup de femmes ont leurs règles. Le lion, en tant qu’animal de pouvoir, est de le caractère tout puissant de la reine, le sang-froid féroce, le prédateur – et aussi le protecteur.

Bien que nous ayons mis en valeur la Lune, il y eut également beaucoup de déesses solaires et Sekhmet est l’unes des plus brillantes et effrayantes. Le mythe dit comment elle est devenue sanguinaire et a abattu des milliers et des milliers d’humains. Il semblait que sa soif de sang ne pouvait pas être étanchée et les dieux se sont inquiétés du fait qu’elle ne laisserait aucun fidèle vivant. Donc 7000 bouteilles de bière furent brassées et mélangées à de la poudre rouge, pour ressembler à du sang – le chiffre sept est intéressant, en raison de ses connexions lunaires. Tandis que le Soleil du matin se levait, la déesse vit son reflet dans la bière, bu et se retira, ivre, à son palais. Ainsi l’humanité fut sauvée.

La soif de sang de Sekhmet évoque le fort désir, instinctif d’éprouver la blessure interne, voir le sang menstruel et de faire la transition avec l’expérience menstruelle, où la soif pour la connaissance de soi donne un espoir d’une satisfaction. Sekhmet voit son reflet – elle n’est pas un vampire en quête de cimetière, mais elle trouve la régénération, comme toutes les femmes peuvent le faire au cours de leurs règles. Les énergies des règles – comme avec Lilith – sont seulement destructrices si frustrées. Nous pouvons apaiser Sekhmet avec notre sang tandis qu’elle nous protège, rugissant dans nos vies et partageant son pouvoir et sa férocité. Je soupçonne que l’on ait donné une inclinaison patriarcale au mythe. Sekhmet ne doit pas être trompée avec la bière, mais par la reddition, en ouvrant nos sens à toutes les significations, nous pouvons réaliser la rêverie menstruelle apparentée à l’intoxication et trouver notre vrai pouvoir en tant que femmes. Lors des menstruations, blottissez-vous dans votre lit, caressez la plaie de votre ventre et écoutez le ronronnement de Sekhmet.

Vierge, Mère et Vieille femme

Le thème de la Triple Déesse a été abordé plus haut. Au cours du cycle menstruel, une femme peut passer par tous les aspects. Après, les menstruations, elle « renaît » en un sens et peut se sentir à nouveau « vierge ». A l’ovulation, elle est la « mère avec toutes ses caractéristiques réceptives et nourrissantes », tandis que lorsque ses règles approchent, elle est comme la « crone », la vieille sorcière, son regard est tournée vers l’intérieur. Au cours des règles, il est possible de ressentir de plus près un quatrième aspect de la femme, transformateur. Si les règles surviennent à la lune noire, la connexion peut même être plus évidente. En se remémorant cela, il peut être révélé aux femmes qui suivent leur cycle.

Les Mystères de la Lune Rouge – Partie I

Par Teresa Moorey ©, traduction & adaptation Lune

Menstruation – Les Mystères de la Lune Rouge

Chapitre 5 – extrait 1 – tiré de “the goddess” par Teresa Moorey, ed. Mobius

 »…La fenêtre doit être fermée, la cacophonie tenue à distance tandis que je répare mes sens effilochés. Le miracle du sang exige cela, me le rappelle… Du séculaire calme de la clairière feuillue, de la solitude et de la lune…

Sherri Rose-Walker, Ancient Stillness »

La Déesse est une femme, divine et complète, incarnant tous les aspects de la féminité dans sa gloire sainte, vigoureuse. Et ainsi, naturellement, la Déesse est menstruée. Nous voyons cela à travers les phases lunaires, la lune noire ou la pleine lune peuvent être prises comme une période de menstruation. Dans ce chapitre, nous considérerons l’importance de la menstruation en tant que force personnelle et culturelle, comment elle contient l’essence du pouvoir féminin et comment, en observant ses rythmes, elle peut nous rapprocher du Divin, intérieurement et extérieurement.

Attitudes prédominantes

Même aujourd’hui, les tabous persistent quant à la menstruation et nous devons examiner cela en premier lieu. Même l’esprit le plus ouvert d’entre nous peut avoir des inhibitions et des préconceptions, bien que cela puisse être à peine conscient, celles-ci doivent être démontées avant que nous ne puissions vraiment explorer la magie et les significations de la menstruation.

Au moment où j’écris ce livre, dans le milieu des années 90, la publicité des serviettes et tampons hygiéniques est apparue seulement assez récemment sur nos écrans de télévision. Le papier toilette, d’autre part, a longtemps été présenté avec un mignon caprice. Les protections hygiéniques, habituellement changées dans la salle de bains et employées par la moitié de la population au cours d’une grande partie de leur vie adulte, a été un sujet à discrétion. Maintenant, nous voyons des serviettes hygiéniques et leurs vertus nous sont exposées – mais le liquide que l’on voit être absorbé si efficacement est d’un bleu clinique. Le sang menstruel n’est pas un excrément. Il est de la couleur du vin, a peu d’odeur et il est le testament du sacrifice de la créativité et du pouvoir de chaque femme. Il est la fleur de sa sexualité – le calembour est intentionnel ! Il est difficile de voir pourquoi la menstruation a été tellement sujette à dissimulation.

Les jeunes filles méprisent toujours leurs règles, les appelent ‘yukky’ (ndlt : en argot anglais : répugnants, dégôutants), les obstruent avec des tampons et leur en veulent car elles interfèrent dans leurs activités, leurs études, leur travail et leur vie sociale, toutes projetées dans un temps linéaire, en ne considérant jamais que cela puissent être une « routine » par leur faute et non une période, et que les rythmes puissent être différents – les rythmes définis par les femmes – plus appropriés que d’hostiles et sèches critiques d’un calendrier. Les femmes insultent les symphonies de leurs corps en appelant les règles ` la malédiction ‘. Qui a été maudit et pourquoi ? Eve, bien sûr, pour avoir contesté l’autorité patriarcale. Les attitudes des hommes vont du dégoût, en passant par la fuite, l’embarras, l’irritation, la condescendance, la bienveillance et la prescription de médicaments. Des hormones sont administrées, les utérus sont retirés, comme si l’affaire entière était une aberration, que la conscience masculine peut en effet faire y ressembler. Le respect, l’appréciation, la fascination, la crainte de cette création de la Nature – tout ceci fait défaut et ostensiblement par les femmes elles-mêmes qui considèrent rarement que leur douleur et leur détresse peuvent être dues au fait que leur cycle est continuellement combattu, tel un nageur luttant contre le courant. Les règles ont longtemps été une source de honte. Pour les femmes qui rivalisent avec les hommes dans le monde d’aujourd’hui, elles sont gênantes, au mieux.

Les choses seraient très différentes si les hommes étaient menstrués. Il y aurait des cultes, des clubs, des sociétés créées pour approcher cette manifestation de façons différentes. La recherche scientifique serait intense. La vie active et les récréations tourneraient autour de ce saignement de la plus haute importance. En effet, il est difficile d’imaginer les débats interminables, l’intérêt insondable, la mesure à laquelle sa fonction serait glorifiée ! Pourquoi le cycle féminin a-t-il été un sujet de dissimulation, de malaise, de dégoût ? Pourrait-il l’être parce que c’est une source de pouvoir ?

Si les femmes marginalisent, ignorent ou méprisent leurs règles, elles se rendent un très mauvais service et encore beaucoup d’entre nous le font. Désormais, il est habituel de discuter ouvertement de choses telles que les SPM (syndromes prémenstruels) et des protections hygiéniques, mais malgré cela, les sentiments de honte, d’incommodité, d’impureté et de désagrément perdurent. Nous ne considérons pas nos règles comme un cadeau, une cadence divine, le flux et le reflux d’hormones nous procurant une expérience sans limite de différents niveaux de conscience, d’inspiration créatrice. On ne nous permet pas d’estimer – ou en effet d’avoir un peu de – la solitude méditative au moment des règles. Nous ne voyons pas le sang menstruel comme quelque chose de beau, comme la preuve de notre profondeur et sagesse féminine. Nous n’estimons pas le fait que nous pouvons nous sentir complètement différentes à diverses périodes du mois, que nous avons accès à plus d’un aspect de libre expression de soi. Nous cherchons à aplanir le cycle, ranger le désordre et cette attitude est si générale que la plupart d’entre nous ne soupçonne aucunement à quel point nous nous vendons aux attitudes masculo-dominatrices qui se sont insinuées au fil des siècles et comment nous amputons une grande partie de nos capacités et potentialités en tant que femmes et êtres humains.

Actuellement, alors que la Déesse est en train de resurgir, il est également temps de considérer avec profondeur et minutie simplement à quel point les menstruations ont été ignorées et dévaluées. Peut-être que nos attitudes ont besoin d’être réajustées.

Tradition et Savoir

Les tabous et le savoir tribal sur la menstruation abondent. Dans les Lévitiques, des règles sont données au sujet de la malpropreté du sang menstruel. Les rapports sexuels au moment des règles signifient se rapprocher de Lilith, la jeune et sombre première épouse d’Adam – nous parlerons davantage de Lilith un peu plus loin. Les femmes de la tribu Dogon en Afrique, lorsqu’elles menstruent sont envoyées dans une hutte spéciale et cette tribu n’est pas la seule à avoir une telle tradition. Cependant, son origine doit probablement venir de l’identification du pouvoir féminin à celui des chamans et des voyants à cette période, plutôt qu’à l’attribution subséquente « d’impureté ». Les femmes de notre propre culture pourraient imaginer la jubilation avec laquelle ces femmes se retirent à leur solitude, loin des implacables devoirs quotidiens ! Pline écrit à propos des mauvaises caractéristiques de la personne en train de menstruer. Même aujourd’hui des activités telles que la natation et la sexualité, qui peuvent être toutes deux non désirées au moment des règles, restent souvent proscrites.

Le désir secret et la fascination pour le sang sont révélés à travers le savoir traditionnel sur les vampires, même dans un film tel que l’Exorciste, il nous est donné nombre de symboles liés à la répression des énergies naissantes des premières règles chez la femme, sous les traits d’un terrifiant et destructeur démon. La plupart des cultures possède un mythe dans lequel des hommes, dans des temps reculés, volaient la sagesse et le pouvoir des femmes. Alors que beaucoup pouvaient craindre la menstruation, les hommes l’imitaient. La circoncision à la puberté peut être une façon d’imiter l’écoulement naturelle du sang par les femmes. L’horrible rite d’incision du pénis, dans le but de le faire ressembler à un vagin saignant, est appelé la subincision, possède une signification similaire bien que beaucoup plus extrême. Un indigène, cité dans Shuttle et Redgrove, dans The Wise Wound, parle des rites de circoncision masculine : « Nous avons volé ce qui leur appartient (aux femmes)… Les hommes n’ont rien à faire, réellement, sauf s’accoupler… ».

Cela vaut la peine de noter que les cultures où la menstruation et toutes ses valeurs attenantes ont été réprimées, sont les plus agressives et sanglantes – où le sage et doux sang n’est pas estimé, conduit à l’Inconscient, là où nous avons le sang de la mort et la destruction. Notre propre civilisation est un exemple principal ! A l’opposé, Jamie Sams, dans The 13 Original Clan Mothers (voir bibliographie) parle de la quête de guérison des femmes, de la Tradition du Bison Blanc, au moment de leurs lunes. Les femmes ne doivent pas entreprendre de quêtes de vision exténuantes, plus communes parmi les hommes. Jamie Sams nous dit : `le Grand Mystère ne demande pas davantage de souffrance ou de douleur aux femmes. La féminité a déjà sa part en donnant naissance aux enfants, ainsi qu’en donnant naissance aux rêves de l’humanité… Chaque période, ou phase lunaire, pour celles qui ont eu une hystérectomie ou ménopause, est un moment particulier de calme retraite et de guérison ».

La peur de la menstruation peut être révélée à travers les chasses aux sorcières, où l’idée de la “sorcière” provoque la paranoïa, celle-ci étant rarement consignée. Les femmes, à travers leur cycle menstruel possèdent des capacités de transformations en sorcière. La conscience masculine, celle du cerveau-gauche, cependant, a une grande peur de tout pouvoir féminin à l’exception de la procréation d’une dynastie – celle qui transmet le nom du père, bien sûr. Le moment durant lequel la femme devient bien moins féconde, où elle va probablement renverser les valeurs culturelles acceptées, quand elle peut être inspirée, indocile, différente, peut être vu comme très menaçant. Ainsi, le sang est alors lié à la cannibalisation des bébés, à la destruction des valeurs familiales, à la décence commune et à tout ce qui est sain.

Ces idées peuvent vous sembler étranges si vous êtes habitués à penser aux règles de la manière culturellement acceptée. Elles sont examinées avec soin dans The Wise Wound (voir bibliographie). Si vous acceptez l’idée que les règles sont une dégoûtante nuisance, peut-être pourriez-vous commencer à réfléchir à toutes les implications, même à celles qui semblent difficiles à trouver tout d’abord. N’y a-t-il pas une ‘aura’ particulière à ce sujet entier – et cette ambiance n’est-elle pas connectée à ce malaise, cette peur même ? Nous avons un dicton : `où il y a de la peur, il y a du pouvoir’.

Les règles et la Lune

Le cycle moyen féminin s’étale sur environ vingt-huit ou vingt-neuf jours. Le passage de la nouvelle Lune à la lune croissante, de la pleine lune à la lune décroissante, de la lune décroissante à nouveau à la nouvelle lune, prend vingt-neuf jours et demi. La connexion entre ces cycles est des plus significatives. Les cycles lunaires suggèrent la transformation et la renaissance. Ils se prêtent à un concept cyclique, en spirale, du temps, par opposition à un concept du temps linéaire. Les premiers calendriers se basaient sur la Lune (ndlt : Moon en anglais) et nombre de mots dévirent de cela – la menstruation, le mois (ndlt : month en anglais), commensurable, etc. En un sens la Lune montre et symbolise la menstruation de la Déesse, sa cyclicité et sa capacité à passer d’un aspect à un autre.

La Lune a longtemps été liée aux sens instinctuels. Lorsque le Soleil se couche et que la Lune se lève, les perspectives changent, les ombres se creusent et la flamme de la bougie, invisible sous la brillante lumière du soleil, danse comme un démon pour la Lune. Ce n’est pas seulement le cycle de la femme qui est affecté par la Lune. L’activité sexuelle des animaux est à son point fort à la pleine lune. Les harengs, les bancs d’anguilles, les insectes, tous sont affectés par ce cycle. La Lune, la Déesse des marées, est la Déesse de l’utérus aqueux et la mer primaire, source de toute vie.

La connexité des femmes au cycle lunaire est la preuve évidente de leur lien avec les forces de la nature, avec le pouls de la Déesse et sous-entend que les règles sont une clef de la sagesse intuitive. Beaucoup de femmes ont leurs règles à la nouvelle Lune et ovulent à la pleine Lune, quand la Lune se suspend dans les cieux tel un œuf, grand et scintillant. D’autres femmes ont leurs règles à la pleine Lune et ovulent à la Lune noire et cela est appelé le cycle de la `la femme sage ‘, ceci suggère que ce phénomène puisse être lié à la créativité, tandis que l’ovulation lors la pleine Lune est davantage liée aux soins maternels des enfants physiques. La lumière de la pleine Lune peut stimuler l’ovulation des femmes qui ont des problèmes dans ce domaine.

Il y a aussi les femmes qui n’ont pas leurs règles à ces périodes et qui peuvent avoir un cycle autre que le classique rythme de vingt-neuf jours. Cependant, des études suggèrent qu’il reste à trouver que les rythmes lunaires les affectent de façons plus subtiles – par exemple, un plus long cycle peut relié un mois à la nouvelle Lune et les six semaines qui suivent à la pleine Lune. C’est seulement en prenant soigneusement note de son cycle menstruel, qu’une femme peut créer des liens entre le sien propre et celui de la Lune. Il semble que les femmes qui l’ont fait avec soin, qui ont travaillé là-dessus et qui en ont appris sur le sujet, expérimentent avec bien moins de problèmes la ménopause. Même si vous avez déjà eu la ménopause, tout n’est pas fini. En s’accordant avec le cycle lunaire, en observant le flux et le reflux émotionnel, les rêves, les sensations, l’activité en vous-même, en réponse à ces rythmes il peut être possible de recréer le même cycle de sagesse tel qu’il vous est offert lors de la période mensuelle.

La formation de notre culture

Il semble très probable que l’adoption par les femmes d’un cycle menstruel par opposition à un cycle de l’oestrus ait été cruciale dans le développement de la société telle que nous la connaissons. Chez les humains, la sensibilité et le désir sexuel des humains ne sont pas simplement liés à la procréation, mais sont continus. Ainsi, à cause de la période mensuelle, des unions durables, avec un palette entière de comportements sexuels, sont devenues possibles. On peut voir la menstruation, alors, comme le plus grand cadeau de la Déesse de l’Amour, encourageant les humains à explorer les plaisirs et les possibilités de rapports érotiques à chaque nuance du cycle – et l’érotisme peut, bien sûr, être mental, spirituel, émotionnel aussi bien que physique. Avec cela en mémoire, c’est une grande honte de négliger les cadeaux différents et abondants du cycle.

De plus, bien sûr, la menstruation signifie que les femmes disent parfois « Non » quand on pourrait s’attendre à ce qu’elles disent « Oui ». Les animaux femelles, quand elles ont leurs chaleurs, ne se refusent à aucun mâle. Les femmes, différemment, sont beaucoup plus complexes. Leur plaire, trouver le chemin qui conduit aux affinités et à la compréhension sur de nombreux niveaux, est probablement ce qui est exigé pour tout homme qui souhaite les approcher sexuellement. Et donc, les humains ont appris le talent de la sensibilité et de la vraie communication par le biais des cycles – les femmes l’ont appris de la Lune et l’ont communiqué aux hommes. Z. Budapest dans Grandmother Moon (voir bibliographie) a écrit : « Ce que les femmes ont fait avec leurs corps a libéré notre espèce du fardeau incessant de la multiplication et a séparé le sexe de la procréation. Le Sexe est devenu un facteur culturel à dissocier, pour le plaisir et la volupté, pour l’amour et les idylles romantiques. La procréation est devenue un choix pour les femmes, un choix qui a gagné sur les millénaires passés ». Malheureusement, comme nous le savons, des hommes peuvent se mettre en colère contre les femmes qui disent « Non ». Ils peuvent devenir agressifs et coercitifs. Nous pouvons constater de mille façons comment les hommes ont refusé d’apprendre les choses « féminines », du sens le plus étroit au plus large, et comment de ce fait notre société est devenue destructrice.

Le pouvoir et la poésie du cycle

Ainsi, qu’est la magie du mouvement des hormones qui constitue le cycle ? La double spirale de l’utérus et des ovaires, les œstrogènes et les progestérones, l’ovulation et la menstruation ? Quelle est la signification intérieure des sautes d’humeur et des symptômes, et comment nos règles peuvent augmenter notre conscience de la Déesse ?

Le cycle menstruel est invisible, la saga de l’œuf inconnu, mais nous devons nous rappeler que ceci prend place dans le berceau de la vie – l’utérus et les ovaires, là où tout a commencé, et c’est bien plus qu’une simple douleur d’estomac. Le cycle d’une femme affecte sa vie et celle de ses proches et des siens les plus chers, en s’infiltrant dans les rêves de ses partenaires et de ses enfants et en affectant leurs humeurs également. Lorsque je suis dans ma période prémenstruelle, mes fils ont des accès de colère et des accidents, qui peuvent conduire jusqu’au sang. une fois, mon mari fit un rêve effrayant en rapport avec des fruits noirs, il se réveilla en disant :”Nous ne devons pas avoir de cerises noires.” Etant, je l’espère plus sage, ma réponse symbolique fut de sortir et d’acheter des cerises noires, pour les mystères du cycle, la sombre période de fin et de renouveau était ce nous voulions et qu’il avait besoin d’accepter. L’objectif ici est que les différents éléments puissent émerger de la conscience : les nouvelles perspectives, les valeurs intérieures, le transformable. Et la femme avec une sagesse plus grande du corps peut l’obtenir par la méditation si elle a confiance et si elle est acceptée. Les accidents et les mauvaises humeurs sont des résistances à cela, mais ce n’est pas difficile de voir que la femme peut être blâmée pour arrêter cela, appelée « sorcière » et persécutée. Ainsi de vastes continents de sagesse ont été relégués aux pays des ombres.

De nombreux mythes racontent la descente d’un héros/hera dans le Monde Souterrain, où l’on doit affronter des luttes pour l’initiation avant que la remontée puisse être réalisée. Les déesses Inanna et Persephone viennent l’esprit, comme la descente du Christ aux enfers. Ce sont des métaphores pour le carrefour des seuils de l’initiation vers la menstruation. Un enfant physique ne viendra pas. Les énergies se tournent vers l’enfant magique, le cerveau-droit, la conscience instinctuelle, la part qui demande l’expression de soi, non une dévotion à la procréation et à la construction d’une maison. La période de saignement est chamanique, lors de la communion mystique entre le corps et la « sage blessure » intérieure, marque une possible transition vers un autre niveau de conscience. Traditionnellement, les chamans sont « blessés » d’une certaine manière, et cette blessure sert d’ouverture à d’autres dimensions. Cependant, toute femme est blessée intérieurement, à cette période. Les énergies des animaux de pouvoir peuvent devenir disponibles, et l’animus, ou l’homme intérieur peut apparaître sous son aspect sombre de magicien, ou de Dieu Cornu, en aidant la femme par sa présence dans les rêves. Ceci est une période radicale qui peut apparaître destructrice pour les valeurs familiales, et ainsi à laquelle les femmes « maternelles » et généralement les hommes, peuvent fortement résister, ainsi surviennent de sévères SPM. Il existe alors a une secrète culpabilité et une tristesse pour l’œuf « mort ».

Le drame de l’œuf peut être la vision guidante derrière les récits d’aventure, de voyages dangereux et d’actes héroïques. Chaque mois, l’œuf ‘choisi’ fait chemin jusqu’à la surface de l’ovaire, navigue de la trompe de fallope à la mer utérine inexplorée. Ici, le Bien-aimé (le sperme fertilisant) peut être trouvé, ainsi qu’un lit intact dans les parois de l’utérus. Ou bien l’œuf, comme cela arrive habituellement, peut être balayé dans le sombre pays des rêves du non-être. En un sens, c’est une métaphore pour nombre d’idées créatrices devant probablement être étoffées, incubées, pour prendre la forme d’une création, ou, plus vraisemblablement, revenant doucement à la mer de l’inconscient. C’est un conte de la potentialité, du passage intérieur et extérieur de la manifestation, de la transformation. C’est aussi le conte de la proposition de survie de l’œuf-ego, pour ne pas être balayé dans la mer sans limites de l’inconscient. `L’homme intérieur’ à cette période peut apparaître dans les rêves sous les traits d’une figure paternelle, protectrice, qui se tourne vers le juge sévère et le persécuteur, alors qu’il devient évident que la fécondation n’aura pas lieu. Tandis que l’œuf est expulsé, la femme peut rêver d’être jugée et brûlée telle une sorcière.

Il est quelque peu étonnant que la conscience masculine, avec son orientation pour le cerveau-gauche et un plus grand sens de l’ego, doit juger le processus de l’ovulation, lorsque la création d’un enfant réel peut avoir lieu, et la menace the threat of deepers meanings avoided de significations plus profondes est évitée. Beaucoup de femmes sont d’accord avec cette perspective, mais des femmes plus ‘divergentes’ – des artistes, des activistes, des sorcières – estiment le pôle menstruel d’une sexualité plus forte et qui peut faire éprouver un syndrome de pré-ovulation tandis que la tension de l’œuf monte.

L’union des opposés

Les menstruations offrent aux femmes l’occasion d’être conscientes des zones inaccessibles de leur psyché. Au cours de l’ovulation, le logique cerveau-gauche est tout puissant, tandis qu’au cours des menstruations, l’instinctuel cerveau-droit règne. Le carrefour des seuils entre ceux-ci sont de puissantes initiations. La plupart des femmes favoriseront l’une des finalités de l’expérience, la menstruation ou l’ovulation, plus fortement que l’autre, selon si leur tendance est de se conformer (maternelle, dynastique, ovulatoire) ou de diverger (artistique, individuelle, menstruelle). Cependant, le but est que les pôles de l’expérience reçoivent du respect et soient réalisés en en ayant conscience et en étant estimés tout deux. De vifs rêves en esquissent et animent le processus, facilitant le passage – les rêves doivent être soigneusement connectés au cycle, en tant que langage de l’esprit inconscient. Les femmes ont une meilleure connexion entre leurs deux hémisphères cérébraux que les hommes et elles peuvent communiquer de plus hauts degrés de réponse, de sympathie et d’éclaircissement. En cela, la menstruation peut être la clef d’un dialogue efficace entre l’ego et l’Inconscient, entre le logique et le mystique, entre le subjectif et l’objectif. C’est à peine exagéré de dire que c’est juste ce dont la planète a besoin. Nous devons conserver les bénéfices de l’approche scientifique tout en recouvrant le sentiment d’unité avec le Divin et la Nature, qui peut bien être notre seul salut, au moment où la science et la consommation dévorent notre environnement. Le conscient selon le modèle menstruel, créant un dialogue entre les deux pôles de la menstruation et de l’ovulation, et les expériences résolument différentes que ceux-ci représentent, peuvent être la seule voie pour réaliser l’harmonie et la croissance dans la conscience.

L’observation des menstruations peut aussi être la voie vers une sexualité transcendante, respectant en tant que telles les réponses féminines délicates, changeantes et puissantes. En cela, les femmes montrent la voie aux hommes. Le cycle entier est celui qu’un homme peut suivre, avec sa partenaire, relatif à ses rêves à lui et à elle, et en apprenant à approfondir ses propres expériences en s’identifiant à elle, en améliorant ainsi son propre plaisir et la profondeur des sentiments. Il y a des choses que les hommes peuvent être capable d’éprouver seulement à travers le féminin, parce que leur connexion à leurs corps, à leur rythme et leur source, est comparativement ténue. Et de la bonne sexualité – vraiment bonne, qui vacille à la frontière du mystique et qui s’y plonge parfois – est un sentier qui mène à la Déesse. Comme il l’est dit par Shuttle and Redgrove : ‘Que le Dieu ou le démon ait séparé la religion et la sexualité, de la plus haute aspiration des gens à leurs capacités compatissantes les plus grandes’ (Alchemy for Women – voir Bibliogrphie). Le culte de la déesse nous montre clairement que les cadeaux du corps sont certainement la voie vers le Divin. En cela, comme en tant de choses, les femmes peuvent diriger – et diriger ne signifie par dominer. Cela signifie qu’elle porte d’abord le flambeau.

Ménarche !

Par Lady Elaine, traduction Lune

« Ma fille vient juste d’avoir ses règles. L’école lui a montré un mauvais film sur le sujet – y-a-t il autre chose que je puisse faire pour qu’elle se sente mieux à part lui donner deux advil et l’assurer que ce sera terminé dans 30 ans ? »

Oui ! Vous pouvez célébrer ses premières règles !

A l’origine, lorsqu’une jeune fille a eu ses règles, elle est considérée comme une adulte. Ce n’est pas le cas dans notre culture – pour les raisons mentionnées dans la section « Coming of Age ». Mais une ménarche, c’est important car, adulte ou pas, votre petite fille est certainement davantage une femme maintenant, biologiquement ! C’est quelque chose qui doit être célébré (TRES JOYEUSEMENT célébré) et quelque chose dont il faut parler.

Comprenez que ce rituel va sembler un peu incomplet – c’est parce que la part la plus importante du rituel est de laisser la jeune fille le créer – décorations, méditations, ce qu’elle devra dire – c’est sa Ménarche ! Vous serez là juste pour la conseiller et lui offrir des idées.

Donc, parlons des Menstruations :

Mesdames, puis-je vous aider à vous remémorer vos souvenirs pendant un instant. Vous souvenez-vous d’être allées à l’Auditorium, à environ 11 ans, pour voir un film sur le fait d’avoir ses règles ? Ils nous faisaient regarder cet épouvantable film de Disney – un dessin animé se situant dans une belle clinique et avec un dessin d’utérus rempli de sang pour nous montrer ce qui était arrivé. Puis, lorsque cette fille du dessin animé à (vêtue d’une robe du style années 50) pleurer devant cela, la voix du dessin animé dit : « Il n’y a pas de quoi être triste ! Tu peux continuer à aller dans les fêtes et t’amuser » (Ouais, tu m’étonnes !)

Après ce film, toutes les filles étaient complètement embarrassées et effrayées ; et elles disaient « Je ne veux pas passer par ça ! »

Puis, mesdames, le jour est venu et vous avez eu vos règles. Et vous l’avez dit à votre maman. Et elle vous a donné une boîte de Tampax et vous à envoyer à la salle de bains, où vous vous êtes assise, vous avez lu les instructions sur la boîte et vous avez essayé de comprendre tout ça. Maman, si vous vous souvenez, n’était pas d’une grande aide. Elle aurait pu l’être si vous aviez su quelles questions poser.

Bien, ce qui était alors, l’est aujourd’hui. J’ai quelques espoirs qu’ils ne montrent plus cet effroyable film de Disney et que les Mamans se rendent plus utiles. Mais le plein fait est que, avoir vos règles c’est foutrement effrayant et jamais agréable !

Une célébration de ménarche peut changer cette expérience déplaisante en un rituel qui fait la jeune fille se sentir particulière.

La première chose à se rappeler. Se concentrer sur la jeune fille – elle doit être au centre de l’attention et elle doit être consultée sur ce qu’elle veut et sur qui elle veut présent à ce rituel – on devra mettre l’accent sur le fait qu’elle est une femme, sur les mystères féminins et les responsabilités féminines.

Choisissez la pleine lune après les premières règles de la jeune fille pour le rituel (pleine ou lune en quartier) – où au moment que veut la jeune fille.

Vous pouvez inviter toutes femmes adultes que la jeune fille souhaite, la Déesse-Mère de la Jeune fille et quelques-uns de ses amis du même âge. Décorez en fonction des goûts de la jeune fille, en mettant l’accent sur les décorations « lunaires » / décorations de fête. Prévoyez un gâteau, des bougies – rendez-les festifs et spéciaux !-, encens/bougies, encore, choisis par la jeune fille – mais blanc/rouge sont les couleurs traditionnelles.

Pour donner quelque chose à faire aux hommes, vous pouvez demander leur aide pour la décoration et la composition du dîner, des tisanes ou du pique-nique après le rituel (j’aime cette idée parce que cela permet à Papa et ses amis d’offrir un cadeau à la jeune fille sans même qu’ils soient présents). Sinon, dites à Papa et ses amis d’aller dans un bar à sports pour la soirée.

  • Toutes les femmes invitées devront apporter des cadeaux (présents liés à la féminité, et *non* des cadeaux liés aux menstruations) – de petits présents, magiques, des présents d’adulte (comme un miroir, un tisane particulière aux herbes, un journal intime, ou un jeu de tarot). Mamans, achetez à la jeune fille (ou laissez la choisir) une lune, un cristal, une Déesse ou un pendentif représentant un pentagramme pour elle-même. Placez-le présent sur l’autel (une nouvelle robe, une robe rituelle, etc., ce pourrait être aussi la bonne occasion). Si la jeune fille a 10 ou 11 ans, la peinture sur visage et les déguisements pourraient être une part de cette célébration.

Le rituel peut avoir lieu là où la jeune fille le souhaite – c’est sa fête. Une célébration de ménarche, dont j’ai entendu parler, a eu lieu dans un jacuzzi, une autre à la plage, une autre encore sur un sentier de randonnée dans les bois. Se mettre près de l’eau est une bonne idée.

  • La nuit ou le matin précédant, c’est le moment d’avoir une conversation entre mère et fille. Je sais qu’elle sait déjà tout, mais tout de même lui dire à nouveau. Faites lui savoir où on peut se procurer des contraceptifs, faites lui savoir si elle peut avoir des rapports à la maison – quelles sont les règles et ce que vous ressentez par rapport à cela (SOYEZ HONNETE), faites lui savoir quels sont les dangers des rapports non protégés, notamment le fait de tomber enceinte – rappelez-lui qu’elle n’est pas assez vieille pour conduire, voter ou quitter la maison mais qu’elle l’est assez pour avoir un bébé.

A présent qu’elle est une femme, elle aura de nouveaux privilèges, d’adulte, mais elle aura aussi de nouvelles et très sérieuses responsabilités – ne pas tomber enceinte jusqu’à ce qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’elle soit prête, ou l’un des deux. Faites lui savoir que vous êtes là pour elle, qu’elle peut venir à vous.

  • Après cela, la jeune fille pourrait souhaiter méditer jusqu’au rituel ou faire un rituel de purification.
  • Après que le cercle soit projeté (un cercle dédié à toute déesse – déesses aux quatre points cardinaux – mettre l’accent sur la déesse), chaque femme, une par une, souhaitera la bienvenue à la jeune fille dans sa féminité et lui offrira un petit cadeau. Chaque présent devra être ouvert et on devra en discuter.
  • Après la remise des cadeaux, le nouveau pendentif de la jeune fille devra être passé de main en main, faire le tour du cercle, et chaque femme devra parler de ses premières règles, donner des conseils, un secret, raconter une histoire drôle – des mots courts et doux, optimistes ; puis elles devront bénir le pendentif. Une fois que ce pendentif a fait le tour du cercle, Maman devra être la dernière à dire quelque chose et mettre le pendentif autour du coup de la jeune fille.
  • La Grande Prêtresse devra questionner la jeune fille sur la façon dont elle comprend les responsabilités féminines.
  • Après les réponses de la jeune fille, la Grande Prêtresse devra présenter la jeune fille à la Déesse en tant que nouvelle femme, reflet de la Déesse.
  • La jeune fille devra dire quelque chose – sa part.
  • Vous pouvez faire d’autres choses : une lecture de Tarot pour la jeune fille ou divination par l’eau ou le cristal, danser, chanter, conter des histoires.
  • Finissez avec un cône de pouvoir très positif – célébrer la féminité de la jeune fille (puis pique-niquer).

NdlT : Ménarche : issu du grec mên : menstrues et arkhê : commencement. Terme désignant les premières règles.