Contraception & Gynécologie

En furetant sur le net, je suis tombée sur le site d’un médecin et auteur, Martin Winckler, qui remet certaines pendules à l’heure à propos de la contraception, ses tabous et légendes. On y apprend notamment pourquoi réellement le sterilet peut rendre stérile définitivement et que la pillule en supprimant l’ovulation, nous préserve de certains cancers. A lire donc.

http://martinwinckler.com/

Rituel du Sang pour la Lune Noire – rituel I –

Rituel du Sang pour la Lune Noire – rituel I – Par Katherine Cunningham, traduction Lune

Explications :

Lors de mes derniers saignements, j’ai eu quelques moments de lucidité pendant lesquels j’ai commencé à comprendre de quelle façon possible initier les autres et moi-même, par le désir d’explorer davantage le saignement, par essence un coven du sang. J’ai senti qu’en consacrant la Lune Noire comme une période pour se réunir, était propice à ce but. Aussi, je vous invite à me rejoindre, si vous souhaitez aller jusque là. Si vous ressentez le profond désir de sentir et d’expérimenter cette part de notre féminité ensemble. Je voudrais dire ici que, bien que j’ai commencé cela et désire voyager avec de nombreuses femmes qui partageront le chemin, je n’enseigne pas, parce que je ne sais pas ce que nous pourrons trouver, mais je veux voir ce qui pourrait être… Je ne souhaite pas créer beaucoup de règles mais honorer et respecter celle que nous rendons sacrée, en étant honnête avec nous-mêmes en commençant par les raisons de notre venue et par l’engagement de ce que nous faisons lorsque nous entrons dans le cercle, ceci sera directement liée à nos résultats.

But :

Faire une dédicace et s’ouvrir à l’exploration du pouvoir intrinsèque des menstruations.

Préparation :

Passez du temps avec le lune. Asseyez-vous ou tenez-vous debout, confortablement, sentez le sommet de votre tête s’ouvrir pour recevoir son rayonnement. Ressentez la traction qu’elle exerce sur la terre, son action sur les marées de nos océans, son action sur l’eau de notre corps, sur notre sang. Sentez l’énergie descendre depuis le sommet de votre crâne vers les parties de votre cerveau qui signalent aux glandes d’émettre les hormones pour commencer le cycle de nos menstruations. Faites descendre l’énergie de la lune dans ces glandes, puis dans les ovaires, les trompes de fallope, dans l’utérus, le col de l’utérus, le vagin et sortir de la vulve. Appelez la lune à traverser ce passage et à descendre à l’intérieur de vos jambes pour atteindre la terre si vous êtes debout ou directement à la terre si vous êtes assise.

Une fois qu’elle a atteint le sol, sentez la s’imprégner dans la terre. Laissez ce canal s’écouler au moins pendant 10 minutes, sentez votre être nettoyé par l’éclat de la lune, durant ce moment, demandez avec votre cœur de connaître votre rôle dans ce coven de sang. Une fois que vous vous sentez que c’est terminé, ramenez votre conscience dans votre corps, bougez vos orteils, etc. Puis notez sur quelque chose que vous pourrez apporter avec vous, tout sentiments, sensations, savoir, imagination, idées, toutes choses que la lune vous a inspiré, vraiment tout… comme nous le faisons toutes à différents moments les unes et les autres… nous pouvons avoir un impressionnant puzzle à reconstituer.

Ce qu’il faut apporter :

Si vous le pouvez, apportez avec vous un peu de votre propre sang menstruel. Utilisez un morceau de tissu ou ce que vous voulez, comme nous n’aurez pas besoin de beaucoup, simplement autant que vous pouvez. Ou si vous n’avez pas de saignement les deux prochains jours, apportez un peu du sang de la mère, allez en pleine nature et trouvez un peu d’eau qui s’écoule naturellement, c’est à dire une rivière, un calice pour récolter l’eau de pluie, une source.

Apportez une chandelle et un chandelier.

Un petit bol/plat décoré, pour l’utiliser seulement dans ce but, une petite cuillère.

Un châle, noir de préférence, j’aimerai faire le rituel poitrine nue au moins, sans pour autant s’exposer au froid…

Et n’oubliez pas les écrits pour les préparations.

Lieu de rendez-vous/Date : (…) Heure : (…)

Procédure :

Préparation de l’espace… J’aurai déjà préparé une bonne partie de l’espace lorsque vous arriverez, ainsi j’aurai besoin de savoir qui est venu pour avoir le nombre juste de place.

Tout d’abord, nous projetterons le cercle ; nous choisirons qui dira l’appel la nuit, la Déesse que nous appellerons cette nuit sera Lilith/Lilithu {(Hébraïque, Babylonienne, Sumérienne) : Déesse Lune ; patronne des Sorcières ; principe féminin de l’univers ; Son oiseau sacré était la chouette.} Insérer ici tout Déesse particulière que vous souhaitez inviter, ma patronne personnelle est Lilith, mais elle a de nombreux aspects… Appelez-les tous si vous le voulez… A partir de là, nous partagerons avec chacune d’entre nous les fruits de l’exercice de préparation, ainsi afin de sentir notre part prise dans cette prochaine étape du voyage. Alors, nous chanterons la Lune, un morceau de « The river is flowing », ainsi :

 »The moon she is waxing, waning and waxing, The moon she is waiting for us to be free. (x2) Grandmother walk with me your child I will always be Grandmother walk with me till we are free Free in my heart Freedom in my soul (x2) Grandmother walk with me till we are free. »

(note de la traductrice : si vous ne connaissez pas ce chant, voici un lien avec paroles et musique : http://www.hexenzirkel.org/chants/chant-river.html )

Une fois que nous avons généré assez d’énergie nous commencerons le rituel.

Katherine :  » Lorsque nous naissons femmes, nous saignons. Ceci est un petit échantillon de la puissance que nous tissons. De ce jour là, nous avons été éloignées de notre Mère, beaucoup de choses sur le saignement nous ont été dites, mais jamais à propos de son pouvoir. Chantez avec moi tandis que nous construisons ce symbole de notre pouvoir pour revenir à la Mère. »

« Blood and Earth (Sang et Terre) Open to us (Ouvrez-vous à nous) Power at Birth (Le Pouvoir à la Naissance) Return to us (Revient à nous) « 

Prendre le sang que nous avons amené (ou l’eau), le mettre dans le petit plat, le tenir de la main gauche et utiliser notre petite cuillère pour ramasser un peu de poudre de henné et l’ajouter au fluide. Puis, nous mélangeons cela doucement, religieusement, avec l’intention que ce mélange nous connecté par la lune, via notre corps, à la terre. Nous levons chacune le mélange dans notre bol à la lune et chantons :

 »Puisse mon sang être Ton sang. Puisse Ton sang être mien. » (répétez encore et encore jusqu’à induire la transe)

Prendre la baguette/pinceau dans notre main droite, pour que nous nous ouvrions à la mère, nous dessinons une spirale sur notre cœur avec notre sang. (ceci nous le faisons à nous-mêmes). Puis en se tournant vers notre sœur qui est près de nous, nous nous peignons les unes les autres un troisième œil, symbole de la lune, pour nous ouvrir à son savoir à sa connaissance (nous sommes ainsi par deux).

Nous chantons encore une chanson…

« Mother I feel you under my feet… (Mère, je te sens sous mes pieds…) Mother I feel your heart beat… (Mère, je sens ton cœur battre…) Heya heya heya heya heya heya Ho Heya heya heya heya heya heya Ho Mother I feel you under my skin (Mère, je te sens sous ma peau) Mother I feel you deep within (Mère, je te sens tout en fond de moi) Heya heya heya heya heya heya Ho Heya heya heya heya heya heya Ho »

Puis, nous nous ancrons… Mains et même tête au sol si nécessaire… Alors… Nous bénissons la nourriture et le vin… Prenons d’elle en nous… Partageons d’ici avec chacun…

Alors nous ouvrons le cercle et célébrons…

Résultat souhaité :

Je veux que nous commencions à nous sentir, par notre voyage, totalement connectées à la lune et à la terre… reliées entre nous toutes. Nous ouvrir à l’antique magick du saignement.

Suite de ce rituel :

Durant la période de la prochaine lune noire et de la suivante, je vous demande de répéter la peinture de la spirale sur votre cœur pendant que vous chanterez : « Puisse mon sang, être Ton sang. Puisse Ton sang être mien. » Vous pouvez également peindre sur votre troisième œil, mais comme cela sera fait avec le mélange sang/henné comme cette nuit, s’il vous plaît, notez bien que la marque restera, aussi je comprendrai totalement si vous choisissez de le faire seulement sur le cœur. Je vous demanderai de faire cela juste avant d’aller vous coucher, et de noter si vous le pouvez tous rêves fait le jour ou la nuit, en y prêtant particulièrement attention lorsque vous avez vos règles. Vous aurez alors à les partager avec le groupe lors de la prochaine lune noire.

Prochaine Lune Noire :

Lors de la prochaine lune noire, nous travaillerons avec le pouls de l’énergie de la terre et nous l’y ancrerons dans une amulette. Plus de détails seront donnés à la première Lune Noire. La Lune Noire après celle-ci, nous nous initierons à travers ce que nous aurons créé. Cela peut nécessiter un jour de travail (atelier, workshopping) au préalable et ensuite de ritualiser la nuit qui suit… Mais j’aimerai que cela soit quelque chose à laquelle nous avons toutes pris part et avons voulu avec un profond désir… Ainsi, à cette fin, j’aurai avec moi une copie d’une idée de base et nous pourrons développer de ce moment aux deux prochains cycles lunaires.

Rituel du Sang en Lune Noire – rituel II – Amulette

NdlT : J’ai voulu traduire ce rituel écrit par Katherine Cunningham, modératrice de la liste australienne « Moon Blood Coven », car il est libre, ouvert, adaptable, et ainsi peut être une source inspirante pour celles qui désirent pratiquer en groupe. Il peut également donner ou suggérer des pistes aux solitaires. Le rituel est un excellement moyen pour se reconnecter au pouvoir du dedans, de son corps et recouvrer le côté sacré de son cycle. Katherine Cunningham a proposé une suite, qui se compose de trois ou quatre autres rituels. Je tenterai de les traduire dans les semaines futures. En attendant bonne lecture.
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Chant du Ventre

Par Starhawk ©, traduction par Tof

Exercice 46 tiré de Spiral Dance

(Les membres du coven sont couchés en étoile sur le dos dans un cercle, leurs têtes sont dirigées vers le centre).

Allonge tes bras et touche l’utérus de la personne à côté de toi. S’il s’agit d’un homme, place ta main sur l’endroit où serait son utérus, c’est son centre utérin d’énergie corporelle. Donnez-vous les mains sur les ventres de vos voisins.

Reliez-vous à la terre et centrez-vous. Commencez par un Souffle de Groupe et un Chant de Pouvoir. Alors que vous respirez, imaginez que vous respirez par l’utérus. Voyez le briller en blanc, comme la lune, alors que vous inspirez la puissance. Voyez qu’il brille d’un feu créateur de couleur rouge-sang. Sentez la puissance créatrice de l’utérus – pas uniquement l’utérus physique, mais aussi l’utérus intérieur où les idées et les visions sont produites. Laissez votre souffle devenir un son qui résonne dans l’utérus.

Avec chaque souffle – sentez votre pouvoir – sentez la femme ou l’homme à côté de vous – sentez son pouvoir – sentez comme nous sommes liés – comme nous sommes forts lorsque nous sommes liés – respirez la puissance de vision – respirez la puissance de création de l’utérus – et laissez votre voix porter cette puissance…

Le chant se construira et mourra naturellement. Mettez la puissance à la terre et terminez.

Sorcellerie et Sexualité – extrait de la Witches’ Bible de J. & S. Farrar

Extraits de la section XV – Witchcraft & Sex – WITCHES’ BIBLE par J. & S. FARRAR, traduction Lune

(…)

Quelles sont, alors, les différences essentielles entre l’homme et la femme dont nous avons parlé ?

La différence la plus évidente, bien sûr, est que chaque femme peut potentiellement ou réellement porter un enfant. C’est vraiment la seule différence que le patriarcat considère comme importante, parce qu’il doit y avoir un résultat. Ainsi, le stéréotype met cela en valeur, tandis que l’on considère l’autre différence physique évidente – qui est la menstruation – comme un simple ennui, ‘une malédiction’, un événement concomitant, fâcheusement inévitable, à la capacité de porter des enfants. Les hommes et les femmes tombent d’accord là dessus; des hommes en se résignant sur le fait qu’une femme peut devenir capricieuse voire totalement indisposée une fois par mois et les femmes en acceptant leur douleur et leur chamboulement mental comme ‘naturel’ (qui n’ont rien d’une fatalité ; et si vous pensez que cet état des choses est dogmatique, lisez The Wise Wound, Chapitre II).

En fait, le cycle menstruel est plus fondamental à la nature de la femme – physique et psychique – ce que la grande majorité des hommes et des femmes comprend. En fait, sa véritable importance commence tout juste à être examinée. Les psychologues Jungiens (en particulier les femmes) ont fait un bon début ; mais le seul le livre vraiment important sur le sujet que nous connaissons est le travail de Penelope Shuttle et Peter Redgrove’s (1978) : The Wise Wound : Menstruation and Everywoman. Quand Redgrove & Shuttle ont commencé à travailler sur leur livre, aux environs de 1971, ils ont demandé au Bibliothécaire de leur université quelques livres sur la psychologie des menstruations. ` A la grande surprise du Bibliothécaire également, IL N’Y AVAIT AUCUN LIVRE DE LA SORTE !… Aussi incroyable que cela puisse être, la situation est restée en l’état jusqu’à 1975, lorsque « Menstruation & Menopause » de Paula Weideger a franchi un nouveau pas aux Etats-Unis – et même cela, bien que d’une grande aide, n’est qu’un `petit guide sur l’expérience intérieure et la signification du cycle menstruel ‘.

The Wise Wound est une chose rare, un livre vraiment révolutionnaire. Ses thèses principales, nous le pensons, seront si immédiatement convaincantes pour la plupart des femmes – et pour la plupart des hommes qui vivent avec une femme – que nous sommes stupéfiés, comme le Bibliothécaire de l’université, qu’elles n’aient jamais été consignées auparavant. C’est une lecture essentielle pour tous sorciers et sorcières – et à ce propos, il y a certaines choses pertinentes à dire sur la sorcellerie, historique et moderne. (C’est une triste preuve de l’enracinement des attitudes stéréotypées : la réaction immédiate de certains de nos sorciers mâles lorsque nous leur avons dit de le lire, fut : ` Beurk! ‘ – mais leur attitude a changée quand ils l’ont lu.)

Shuttle et Redgrove précisent qu’il y a deux pics au cours du cycle menstruel – l’ovulation et la menstruation, quand l’utérus perd ses parois et se renouvelle. Et ces deux pics ont des implications tout à fait différentes et sont accompagnés par des états psychiques tout à fait dissemblables. En un sens, à l’ovulation le corps de la femme appartient à la race ; elle est porteuse et elle est celle qui transmet potentiellement les codes génétiques ADN raciaux, et les molécules ADN sont indifférentes à son égard en tant qu’individu, une fois qu’elle a assuré leur combinaison avec celles d’un homme et est assurée de la survie de cette combinaison. Au cours de la menstruation, elle n’appartient qu’à elle-même ; elle traverse un processus de renouveau physique et psychique.

La qualité de sa sexualité diffère aussi. À l’ovulation, elle est typiquement réceptive, passive, désirant la pénétration. Lors de la menstruation, elle va plus probablement être active, prenant l’initiative érotique, désireuse d’expérience pour son amour propre, indépendamment de sa fonction de reproductrice de la race.

Le stéréotype patriarcal reconnaît uniquement le pic sexuel de l’ovulation, parce qu’il est lié à la reproduction, qui est la seule raison ‘valable’ du patriarcat pour qu’une femme ait des envies sexuelles.

Même `quelques psychologues compétents, conditionnés à croire que le désir sexuel de la femme est essentiellement passif et réceptif, sont souvent passés complètement à côté du pic menstruel – parce qu’en questionnant les femmes sur leurs pics sexuels, ils ont naturellement été recherchés les points culminants receptifs ; et les femmes, conditionnées de la même manière, ont répondu en fonction. Les questions stéréotypées ont engendré des statistiques stéréotypées. L’idée d’un pic sexuel féminin actif peut être dérangeant pour les hommes élevés avec l’idée que c’est la prérogative du mâle d’entreprendre les rapports sexuels. La combinaison du saignement et de l’accroissement de la capacité sexuelle est quelque chose de formidable pour la vision conventionnelle (The Wise Wound, p.89).

De puissants tabous ont toujours entouré les femmes qui ont leurs règles. Aux temps pré patriarcaux (et encore dans de nombreuses cultures « primitives ») les tabous menstruels et l’isolement ont pour but de protéger la femme à une période réceptive, au cours de laquelle elle peut effectivement se replier sur elle-même et faire des rêves ou donner des informations prophétiques qui sont utiles à la communauté ou, au contraire, avoir de mauvaises expériences qui peuvent par la suite l’affecter terriblement. « Tout particulièrement, les ménarches, ou premières règles, ont été considérés comme une période spéciale d’ouverture mentale, aussi bien que physique, pendant laquelle une jeune fille ferait des rêves ou aurait d’autres expériences qui la guideraient dans une vie future et qui permettrait de savoir si elle devait être une chamane ou une sorcière-guérisseuse. Alors, c’était l’accord selon lequel elle entrait dans une relation particulière avec les puissants esprits de sa menstruation ». (The Wise Wound p.65.)

Mais avec la relève patriarcale, les tabous sur la menstruation sont devenus une protection contre la femme, contre sa magie ‘dangereuse’, contre toutes ces facultés que l’ego empirique s’efforce de bannir. Là où on ne pouvait les bannir, on les adopter et les discipliner pour les utiliser ; par exemple, si la crainte et l’estime qu’on a de la magie du sang de la femme sont données avec le respect qui lui est due, celle-ci est totalement bénéfique, mais pouvait bien soulever les cruautés patriarcales du sacrifice du sang (ibid. p. 61). Les hommes ne peuvent être menstrués – mais il y avait d’autres moyens de produire du sang dans des buts magiques. La raison dirait : « Le Sang est évidemment magique. Mais la chamane qui a ses menstrues est dangereuse. Alors, neutralisons-la avec des tabous et tuons quelque chose – ou quelqu’un – à la place ». Il est significatif que les cultures à fort tabous menstruels, imposés par les hommes (en incluant la nôtre), semblent être les plus enclines à l’agressivité et à l’anxiété (ibid. pp. 98, 185).

Les sociétés païennes, cependant, ont compris et ont pris les pleins avantages des pouvoirs chamaniques de la femme qui menstrue. Les universités d’Hera, par exemple et les pythies (prêtresses oraculaires) de Delphes, fesaient leurs prédictions mensuellement, et il y a de lourds signes qui indiquent qu’en de tels lieux les femmes synchronisaient leurs règles par des disciplines psychiques voulues. (ceci est parfaitement possible ; des recherches ont montré qu’elles survenaient spontanément aujourd’hui au sein de telles communautés féminines comme les couvents ou les universités de femmes.) Shuttle et Redgrove soutiennent de manière persuasive que Delphes porte toute les marques de chamanisme menstruel. Ils suggèrent que le célèbre omphalos (qui peut être vu au musée de Delphes) n’est pas un nombril mais un col de l’utérus ou une bouche d’utérus et que le trépied sur lequel la chamane de Delphes s’asseyait était en fait un speculum pour observer les premiers signes des règles. (cela nous rend toujours perplexes de voir les écrivains classiques être aussi anxieux de mettre une signification sur un simple meuble ; cette explication pourrait expliquer cela). On peut ajouter à cela, dans le cas de Delpes, la prise de contrôle patriarcale qui est consignée dans la légende de la conquête d’Apollon sur le serpent de Delphes (c’est-à-dire, la pythie) ; mais bien que le temple d’Apollon ait pris la charge de Delphes, les pythies elles-mêmes étaient indispensables ; pendant des siècles aucune décision importante n’était prise en Grèce sans leur conseil oraculaire, ainsi elles maintinrent leur rôle – mais avec les prêtres pour les contrôler et les administrer, elles et les riches tribus qu’elles attiraient.

Qu’est-ce que tout cela signifie aujourd’hui – et pour les sorcières ?

Pour résumer : la nature de la femme est cyclique, du pic de sensibilité-tournée-vers-l’extérieur, mensuel, reproducteur, de l’ovulation, à l’intervention de renouvellement mensuel, du pic de sensibilité-tournée-vers-l’intérieur de la menstruation. Plus elle accepte et comprend cela (et cesse de le considérer comme ‘une malédiction’), plus elle sera accomplie et efficace – et plus l’homme l’accepte et le comprend, davantage il la respectera et la complétera.

Ces deux pics ont un sens égal, forment un tout dynamique, un yin-yang absolu, s’entrelaçant à tous niveaux. C’est le cycle lui-même qui est important, pas un pôle ou l’autre de celui-ci ; le cycle fait d’une femme ce qu’elle est. Les « valeurs de l’ovulation » et les « valeurs de la menstruation » doivent se compléter les uns les autres ; mais le patriarcat reconnaît seulement les « valeurs de l’ovulation » et base son stéréotype de femme là-dessus.

Ce cycle de différents types de conscience signifie que l’expérience totale de la femme est plus profonde, que les événements du cycle sont également plus profondément enracinés et physiquement plus étendus que toutes expériences masculines habituelles. Bien que cela signifie que l’expérience féminine de la vie est plus profonde, cela veut dire également qu’elle est plus vulnérable lorsqu’elle s’ouvre elle-même à ces expériences, plus vulnérable à l’agressivité et au dénigrement. L’homme qui devrait être le gardien et l’étudiant de ces capacités féminines, devient à notre époque le fier et envieux agresseur. (Ibid., p.33). Aussi, comme Gerald Massey l’a démontré il y a un siècle dans The Natural Genesis, « la nature féminine a été le premier enseignant de la périodicité ».

Cela peut être difficile d’avaler ça pour le mâle fier, cabré sur des stéréotypes patriarcaux ; cela semble le mettre dans la position nouvelle d’être inférieur. Mais ce serait une réaction erronée. L’homme a également une contribution positive à apporter.

La nature masculine est typiquement analytique, avec une conscience concentrée. La nature féminine synthétise, avec une conscience diffuse. Il est linéaire, avançant tel un châssis de voiture ; elle est cyclique, avançant telle une partie de la jante d’une voiture (et remarquez que ces deux mouvements peuvent être aussi rapides). Il prend les choses par morceaux pour voir de quoi elles sont faites ; elles les assemblent pour voir comment elles se relient.

Les deux fonctions ont besoin l’une de l’autre. Laissez à elles-mêmes, sa conscience concentrée peut devenir vision étroite et sa conscience diffuse peut devenir désorientation. Son analyse à lui peut devenir destructrice, en plaçant les faits au-dessus des sentiments. Sa synthèse peut perdre de la cohérence, en plaçant les sentiments au-dessus des faits. Sa sensibilité à elle, sans la protection de la force de son frère, peut devenir une vulnérabilité dangereuse ; sa vigoureuse détermination, non guidée par l’intuition de sa sœur, peut devenir une bête agressivité.

En travaillant ensemble, d’autre part, ils peuvent trouver leur voie à travers la forêt. Il peut repérer les arbres solitaires et l’aider à ne pas buter contre. Elle peut avoir « un meilleur plan » de la forêt entière et l’aider à ne pas se perdre.

Ce n’est pas seulement cela – mais chaque nature possède à l’intérieur d’elle-même la graine de l’autre, comme le rond blanc dans le noir yin et le rond noir dans le blanc yang. En la femme, c’est l’animus, sa part masculine enfouie, son assimilation enrichit sa féminité ; cet animus a tendance à se manifester particulièrement au pic de la menstruation, comme son « autre époux » ou « partenaire lunaire », qui est soit effrayant soit dynamisant selon son degré de prise de conscience et de l’équilibre qu’elle a atteint entre ses deux jeux cycliques de valeurs. En l’homme, c’est l’anima, sa part féminine enfouie, son assimilation enrichit également sa masculinité. Puisque l’homme est linéaire plutôt que cyclique, l’empiétement de l’Anima sur la conscience de l’homme a tendance à sembler spasmodique et imprévisible ; cette part peut être au mieux identifiée (et écoutée fructueusement) sous l’aspect mythique d’une femme bien connue du rêveur, mais qu’il ne peut remettre dans la vie éveillée. (Quand Stewart a commencé à noter ses rêves, il l’a dénommée « la femme X », avant qu’il n’ait commencé à lire Jung et n’ait compris qui elle était.) Elle, aussi, peut être effrayante ou bien utile, selon si l’homme accepte et va vers elle ou bien lui résiste. Mais elle est toujours là, une partie inaliénable de sa psyché entière ; et comme l’exprime The Wise Wound (p.130) de façon éclatante : « Ce monde féminin réprimé doit inclure le problème de la menstruation, sa condition et sa forme, pour l’homme aussi bien que pour la femme. Ce qu’on ne doit jamais oublier, c’est que l’anima est menstrué. »

Cela vaut la peine d’indiquer ici que la croyance des sorcières en la réincarnation est non seulement en accord avec le concept Animus/Anima, mais doit aussi inévitablement l’inclure. L’Individualité immortelle, comme nous l’avons dit (p.116), est dynamiquement hermaphrodite, avec les deux aspects dans un équilibre qui est imparfait ou parfait selon son degré de progression karmique. Mais la Personnalité de toute incarnation est soit masculine, soit féminine ; ainsi l’autre aspect, subordonné temporairement, fera sentir naturellement sa présence – comme Anima ou Animus. Ainsi le degré d’intégration harmonieuse qu’une Personnalité montre par son Anima ou Animus est révélateur du degré de l’évolution karmique réalisée par l’Individualité qui est incarnée.

Pendant un instant, quittons les hommes et les femmes en tant qu’individu pour nous tourner vers la société humaine dans son ensemble – et le fait qui est peut-être stupéfiant, c’est que c’est la menstruation qui l’a provoquée. Comme Shuttle et Redgrove le disent (The Wise Wound p. 142 – en italique) : « Selon l’opinion reçue de la science zoologique, le développement du cycle menstruel est responsable de l’évolution des primates et des sociétés humaines au final. » La majorité des mammifères possède un cycle oestral ; ils sont périodiquement « en chaleur » et à d’autres moments n’ont aucun intérêt pour l’accouplement. L’ovulation est leur seul pic ; le sexe signifie reproduction et rien d’autre, comme facteur de survie pour les espèces. Mais avec les Singes du Vieux Monde, les grands singes et l’être humain, un immense changement évolutionnaire s’est produit. C’était le développement du cycle menstruel. Le signal de l’accouplement du sang génital a été arraché à son ancienne position de l’ovulation pour une nouvelle position, celle de la menstruation, lorsqu’il est très peu probable que l’ovulation puisse survenir ou la progéniture puisse être conçue. La libido sexuelle, également, s’est désormais étendue à la presque totalité du cycle. Comment cela pourrait-il être un facteur de survie ? « La réponse doit être que l’expérience sexuelle des primates (singes et gens) doit être parvenue à devenir un avantage et ait eu de l’importance pour l’individu (et de là, pour la race) aussi bien qu’à l’espèce par la reproduction. »

« La libido non-stop », ou ce que The Wise Wound (p.152) appelle « la luminosité sexuelle », était une adaptation évolutionnaire favorisant le développement de la coopération économique et sociale et encourageant l’intuition durant la résolution de problème. L’époque patriarcale pourrait avoir tenté de réduire le sexe à la copulation pour la reproduction ; l’évolution en sait bien plus. « La luminosité sexuelle » est le besoin de s’unir, la chose qui fait de nous des humains, en contraste avec ces espèces pour qui le sexe est une simple copulation pour la reproduction. « La création d’enfants est en partie une joie humaine. L’autre partie est la création « d’enfants mentaux » : idées et pensées séminales ». (ibid. p.210) – et Shuttle & Redgrove ajoutent avec pertinence : « Beaucoup supposent que la création « d’enfants mentaux » est le domaine unique des hommes, car la création des enfants physiques est la capacité exclusive des femmes ».

Il est ironique que nombre de religions occidentales, du Catholicisme aux Sciences Chrétiennes, interdisent les plaisirs du sexe en dehors de la reproduction – et ainsi, en effet, essaient de faire régresser l’humanité à une étape pré-humaine de l’évolution !