Voici une nouvelle traduction qui a pour thème le tambour… Outil magique, toujours lié à la divination et à la guérison.
Tambour magique lapon
Très tôt, le tambour ou tambourin a été un accessoire indispensable de la sorcellerie chamanique chez les Tartares, les Lapons, les Samoyèdes , les Eskimo et les Indiens d’Amérique. […] En Hongrie, les Tziganes ont recours au cováçanescro buçlo (chovihanescro bûklo) ou « tambour-sorcier » lorsqu’ils souhaitent savoir si un malade guérira. C’est une sorte de tambourin grossier, recouvert d’une peau d’animal, sur lequel sont peintes des lignes qui possèdent une signification particulière. Sur ce tambourin sont placées neuf à vingt-et-une graines de datura (stramomium).
Le flanc du tambour est doucement battu à l’aide d’un petit marteau, et selon la position que prennent les graines par rapport aux lignes, la guérison ou la mort du patient est prédite. Le dessin suivant représente un tambour tzigane, réalisé par le Dr Wlislocki.
Le bois pour sa réalisation est coupé à la Pentecôte (ndlt : le septième dimanche après Pâques). « A » est tourné vers le diseur de bonne aventure ; les neuf graines sont à présent lancées sur le tambour, avec la main gauche, ou avec un marteau dans celle-ci, le tambourin est battu légèrement. Toutes les graines devront passer les quatre lignes, se retrouver à l’intérieur et tout ira bien, particulièrement si trois de ces graines pénètrent a, d, e, f. Si deux graines roulent jusqu’à l’espace entre a et i, c’est chanceux pour une femme, entre i et f, pour un homme. Mais si presque toutes tombent à l’extérieur de b, c, g, h, tout est défavorable. La même divination est également utilisée pour savoir si les animaux seront guéris, et où les biens volés ont été cachés. Tout cela correspond exactement à l’usage du même instrument par les Lapons, dans les mêmes buts. Le Datura est une plante très toxique et on raconte que les Tziganes sont les premiers à l’avoir rapporté en Angleterre. Ce n’est pas vrai, mais il est fort possible qu’ils l’aient utilisé pour stupéfier, tuer et « ensorceler ». Le datura est très utilisé de nos jours (ndlt : ce texte date de 1891) par les empoisonneurs Vaudou en Amérique.
Extrait de Gypsy Sorcery and Fortune Telling, par C. G. Leland. 1891.
Traduit et adapté par Lune