La Guérison, qu’est-ce que c’est ?

Au cours de mes lectures, je fais de belles rencontres et celle-ci m’a particulièrement intéressée, alors je partage !

L’Art de Guérir

Par Cathy A. Malchiodi (c), traduction Lune

Michael Lerner, président et fondateur de Commonweal (institut de recherche à but non lucratif pour la santé et l’environnement, Californie)  fait une distinction fondamentale entre guérir et soigner. Cette distinction prend ses racines dans l’une des plus grandes et anciennes traditions de bien-être parmi les cultures traditionnelles, elle n’est pourtant pas pleinement reconnue par la médecine occidentale conventionnelle d’aujourd’hui.

Lerner explique qu’un soin est un traitement qui dissipe et élimine toute preuve de la maladie. Un soin est ce que le médecin espère apporter au patient. La guérison, en revanche, est un processus interne à travers lequel une personne devient complète, avec le sentiment d’être intacte et non-diminuée, et elle peut se produire aux niveaux physique, émotionnel ou spirituel. Au sens physique, une blessure ou une fracture peuvent être guéris ; sur le plan émotionnel, il est possible de se rétablir des mauvais traitements subis pendant l’enfance ou de la mort d’un être cher ; et sur le plan spirituel, il peut s’agir d’une reconnexion plus profonde à Dieu ou à la nature, ou d’une expérience de paix intérieure ou d’unité avec le monde.

Bien que le soin et la guérison soient différents, les traditions de sagesse nous racontent qu’ils sont également reliés entre eux en ce qui concerne la santé et le bien-être. Lorsqu’une femme-médecine, d’une tribu, prescrit une plante médicinale ou quand un médecin recoud une blessure, tout deux s’engagent dans la thérapie pour accélérer la guérison. Mais si la capacité à guérir n’est pas présente, la femme-médecine et le médecin savent que leurs efforts peuvent ne pas être efficaces. Avec la philosophie plus holistique émergeante en médecine contemporaine, nous devenons plus conscients du rôle de nos capacités de guérison intérieures, qui soutiennent les pouvoirs régénérateurs du corps et de l’esprit.

Le miracle de la guérison, cependant, va au-delà du traitement et prend place lorsque le traitement est impossible. Dans les cas où il n’est plus possible pour le corps de se rétablir d’un cancer ou d’une autre maladie, la guérison se poursuit encore aux niveaux émotionnel et spirituel. La médecine ne sait pourtant pas si les efforts d’un patient pour guérir ont un impact significatif sur la durée de vie, mais il est évident que la guérison – devenir complet, entier – a un puissant impact sur la qualité de vie.

Extrait du livre The Soul’s Palette, de Cathy A. Malchiodi.

Maria Sabina, par Rosenfeldtown. Peinture digitale.

Le tambour, outil sorcier

Voici une nouvelle traduction qui a pour thème le tambour… Outil magique, toujours lié à la divination et à la guérison.

Tambour magique lapon

Tambour magique lapon

Très tôt, le tambour ou tambourin a été un accessoire indispensable de la sorcellerie chamanique chez les Tartares, les Lapons, les Samoyèdes , les Eskimo et les Indiens d’Amérique. […] En Hongrie, les Tziganes ont recours au cováçanescro buçlo (chovihanescro bûklo) ou « tambour-sorcier » lorsqu’ils souhaitent savoir si un malade guérira. C’est une sorte de tambourin grossier, recouvert d’une peau d’animal, sur lequel sont peintes des lignes qui possèdent une signification particulière. Sur ce tambourin sont placées neuf à vingt-et-une graines de datura (stramomium).

Le flanc du tambour est doucement battu à l’aide d’un petit marteau, et selon la position que prennent les graines par rapport aux lignes, la guérison ou la mort du patient est prédite. Le dessin suivant représente un tambour tzigane, réalisé par le Dr Wlislocki.

Tabour tsigane

Le bois pour sa réalisation est coupé à la Pentecôte (ndlt : le septième dimanche après Pâques). « A » est tourné vers le diseur de bonne aventure ; les neuf graines sont à présent lancées sur le tambour, avec la main gauche, ou avec un marteau dans celle-ci, le tambourin est battu légèrement. Toutes les graines devront passer les quatre lignes, se retrouver à l’intérieur et tout ira bien, particulièrement si trois de ces graines pénètrent a, d, e, f. Si deux graines roulent jusqu’à l’espace entre a et i, c’est chanceux pour une femme, entre i et f, pour un homme. Mais si presque toutes tombent à l’extérieur de b, c, g, h, tout est défavorable. La même divination est également utilisée pour savoir si les animaux seront guéris, et où les biens volés ont été cachés. Tout cela correspond exactement à l’usage du même instrument par les Lapons, dans les mêmes buts. Le Datura est une plante très toxique et on raconte que les Tziganes sont les premiers à l’avoir rapporté en Angleterre. Ce n’est pas vrai, mais il est fort possible qu’ils l’aient utilisé pour stupéfier, tuer et « ensorceler ». Le datura est très utilisé de nos jours (ndlt : ce texte date de 1891) par les empoisonneurs Vaudou en Amérique.

Extrait de Gypsy Sorcery and Fortune Telling, par C. G. Leland. 1891.

Traduit et adapté par Lune