On raconte qu’il faut clouer un fer à cheval en le tenant de la main gauche tout en récitant le charme suivant.
« Père, Fils et Saint-Esprit,
Clouez le Diable à la Porte.
Trois fois, je te frapperai avec la Sainte Houlette.
Une fois pour Dieu, Une fois pour Wod[in] et une fois pour Lok. »
On dit aussi qu’il est permis aux seuls forgerons et maréchaux-ferrants de clouer le fer à cheval pointes vers le bas, tournées vers la terre, permettant à la magie ou à la chance de déborder. Et que si vous n’êtes pas de ceux-là, votre fer à cheval devra être accroché pointes vers le haut.
Récemment, je papotais avec une vieille voisine sur le pas de ma porte quand tout à coup, me montrant de sa canne le fer à cheval que nos voisins avaient accroché au-dessus de leur porte, elle s’exclama :
« Mais c’est pointes vers le haut qu’il faut accrocher le fer à cheval, sinon la chance, elle reste pas ! »
Chez nous aussi, dans le temps, un fer à cheval était accroché au-dessus de la porte de derrière. Il avait disparu depuis longtemps quand nous sommes arrivés mais sa trace était encore visible. Il avait été accroché pointes vers le bas. Je ne crois qu’il y ait eu de forgeron ni de maréchal-ferrant dans la famille.
En vérité, pointes tournées vers le haut ou vers le bas, les traditions divergent. Certaines mêmes y voient le C du Christ, et donc ce sont les pointes tournées vers la droite qu’il faudrait clouer le fer.
Personnellement, j’ai voulu installer celui qui trainait dans mes affaires « pointes vers le ciel ». J’y vois des cornes qui capteraient le pouvoir et surtout un symbole au Cornu.
Quoiqu’il en soit et quelque que soit la tradition, tout le monde est d’accord pour dire que le fer à cheval est un porte-bonheur. Il est protecteur et repousse les mauvais esprits. Le fer qu’il contient repousserait également les Fées.
On raconte que pour posséder réellement toutes ces qualités, il faudrait l’avoir trouvé soi-même. Exactement comme les pierres trouées !