Sacs pour amulettes, réalisations perso

Voici les petits « sacs amulette » ou medecine bags que j’ai imaginés et conçus =) J’ai utilisé du cuir, du lin, de la laine, du bois…

Je me suis amusée à feutrer de la laine cardée (technique de l’aiguilletage) pour créer ce qui est sensé ressembler à une feuille de chêne.

J’ai pyrogravé le visage de la lune mais je n’en suis pas très satisfaite… J’en ferai sûrement une nouvelle un de ces quatre.

La dernière photo montre que ce genre de petit sac peut être très simple à réaliser, même en cuir ! Il s’agit en fait d’une sorte de petite bourse et c’est mon tout premier sac amulette.

Teintures (suite)

Teintures Naturelles
Plante Couleur Matériel à teindre Partie de la plante Mordant*
oignon jaune lumineux, orange, couleur rouille fil de laine, œufs peau alun sur la laine
oignon vert olive fil de laine peau récipient en fer
curcuma jaune lumineux œufs racine en poudre aucun
sanguinaire (Sanguinaria canadensis) rouge orangé fil de laine, peinture corporelle racine alun sur la laine
raisin violet pâle fil de laine peau du fruit aucun
tussilage vert tendre fil de laine feuilles alun
asclépiades jaune pâle fil de laine plante entière alun
garance rose – rouge fil de laine, oeufs racine alun sur la laine
chou rouge gris bleuté sur la laine, l’œuf bleu du rouge-gorge fil de laine plante entière alun
guède bleu pâle fil de laine jeunes feuilles dichromate de potassium
indigo bleu profond fil de laine morceau/bloc du commerce Acide sulfinique de formamidine
sumac gris fil de laine / œufs baies rouges aucun
cochenille rose profond, rouge fil de laine / œufs (provient d’un insecte) n’importe lequel sur la laine ; aucun sur les œufs

* Une substance facilitant la fixation des couleurs.

Extrait de Wheel of the Year, par P. Campanelli (c), traduction Lune

Un site intéressant sur le sujet.

Travaux magiques : Sac-Amulette (partie 3)

Les Sacs-Amulette
Par Pauline Campanelli ©, traduction Lune

Sacs-amulette
Sacs-amulette avec pour thème les éléments, par Lolair

Les sacs-amulette sont fabriqués à partir de tissu qui peut être décoré par toutes sortes de broderie. Les grands sacs-amulette peuvent être réalisés à partir d’une large variété de couleurs, mais une mousseline noire ou blanche ou naturelle peut être le meilleur choix parce que ce sac peut éventuellement contenir un certain nombre d’amulettes consacrée à différentes fins, chacune dans son propre petit sac en tissu d’une couleur spécifique. Si le sac-amulette est destiné à être décoré de broderie, on peut alors utiliser une grande variété de symboles, mais les bandes de broderie qui entourent entièrement l’objet, ici le sac amulette, sont une forme très puissante et fonctionnelle de décoration. Elles peuvent être composées de symboles magiques, de signes du zodiaque ou de rangée de runes, ou de motifs abstraits de couleurs symboliques. Quelques soient les particularités du motif, les bandes de broderie qui entourent entièrement l’objet ont pour effet de contenir le pouvoir des amulettes dans le sac.

Une fois qu’on a trouvé les amulettes et qu’on les a consacrées, elles peuvent être enveloppées séparément ou mises individuellement dans des sacs de couleur de façon à ce que chaque amulette soit séparée des autres. Mise à part le fait que l’on puisse retirer les amulettes du sac pour faire appel à leur magie dans un but spécifique, c’est également un bon exercice que de visualiser mentalement ou de se remémorer chacune des amulettes dans le sac et de sentir la magie qu’il contient. Cela a pour effet de maintenir un lien et de garder un canal ouvert entre vous et chaque amulette.

Les sacs-amulette peuvent être très attrayants et peuvent être portés autour de la taille ou comme un sac à main. Ils peuvent également être cachés dans une poche ou portés sous les vêtements, mais ils seront portés sur le corps autant que possible, et le fait de caresser simplement le sac peut permettre de recharger terriblement les batteries psychiques. Le seul inconvénient quand on porte un sac d’amulettes, c’est d’attirer sûrement l’attention. Si cela arrive, ne cédez en aucun cas à la tentation d’ouvrir le sac et de montrer son contenu. Non seulement les amulettes sont excessivement personnelles, mais il y a un réel pouvoir dans le fait de les garder secrètes. En montrant l’amulette, son pouvoir sera diminué parce « pouvoir partagé = pouvoir perdu ».

Sac Amulette
© Dream Weaver Beads

Le caractère sacré des plantes : le mai

Suite…

Mais le plus étrange des cultes rendus à la végétation, le plus répandu, le plus tenace, celui qui marque le plus le paysage villageois est certainement le mai, le culte de l’arbre, à rapprocher de celui rendu par les Gaulois au dieu Esus. Au jour du 1er mai, mais de manière plus générale à chaque moment important de la vie familiale ou villageoise, un arbre de grande dimension ou une modeste branche, plus ou moins richement décorés, sont plantés à l’endroit que l’on veut honorer. Du mai de moisson, simple branchage de chêne ou de frêne orné de guirlandes et dressé sur la dernière charrette de gerbes, au mai de mariage du lendemain de la noce, où devant la maison de la fille l’on dresse un arbre, en passant par le rameau planté dans le fumier (curieusement le mai planté sur le fumier est censé éloigner les serpents ; dans certaines régions on dit « empêche les serpents d’aller téter les vaches ». Ce qui donne un saisissant rapprochement de deux mythes répandus dans les religions anciennes associant l’arbre et le serpent.) de la cour, c’est le même symbole de fécondité qui transparait. Mais le mai le plus imposant reste celui dressé sur la place du village, ou devant la maison du maire (autrefois du seigneur), transporté en triomphe et dont la mise en place est accompagnée de libations. Cette coutume du mai, qu’on laisse sécher sur place (car l’arracher porte malheur) fut même respectée autrefois dans les grandes villes et Paris n’échappait pas à la règle commune. Le mai christianisé qu’est le sapin de Noël, rite païen d’origine nordique, atteste encore, en milieu urbain, le maintien du culte rendu à l’arbre-dieu.

Extrait de Symboles et pratiques rituelles dans la maison paysanne traditionnelle par Hervé Fillipetti & Janine Trotereau, aux éditions Berger Levrault, Paris.

Le caractère sacré des plantes

Couronne
Couronne, faite de sarments de vigne et de noisettes (source)

Le monde végétal comme le monde animal fournit à la société paysanne traditionnelle une multitude d’éléments de base entrant non seulement dans la préparation d’une pharmacopée magique mais jouant également un rôle prophylactique par leur simple présence dans la maison. L’utilisation du matériau végétal dans la construction nécessitait déjà, nous l’avons vu, un rituel spécial s’appuyant essentiellement sur la période d’abattage puis du travail du bois.

La cueillette des plantes passe par les mêmes exigences et jusqu’à une époque récente les herboristes professionnels ne négligeaient pas de respecter non seulement l’époque mais également l’heure de la cueillette : milieu de la journée et milieu de la nuit étaient ainsi particulièrement propices. Des précautions supplémentaires, telles que celle de tracer un cercle autour de soi et autour des espèces que l’on cueillait étaient pareillement nécessaire pour éviter autant l’envoûtement par le démon que par la plante elle-même. Celle-ci est donc perçue pendant longtemps comme un être à part entière et la croyance universellement répandue d’espèces végétales pouvant engendrer des êtres humains participe du même esprit. Il n’est donc pas étonnant que les pouvoirs prêtés au monde végétal soient immenses et l’Église reprend à son compte l’essentiel des rites et des croyances le concernant. Ainsi, l’instant magique de la cueillette se raccorde progressivement aux grandes fêtes religieuses : de nombreuses régions ont voué un culte particulier aux plantes cueillies la veille de la Saint-Jean (Millepertuis, verveine, menthe, sauge, armoise, etc.). Feuilles de fougères, feuilles de noyer, herbes Saint-Jean (En Corse il s’agit de l’herbe de l’Ascension) sont alors tressées en couronnes, liées en bottes et suspendues au-dessus des portes et des fenêtres des habitations, dans les granges et les étables qu’elles protègent des forces malignes. Très fréquemment ce sont les restes calcinés du grand mât brûlé sur le bûcher de la Saint-Jean qui détiennent un pouvoir, particulièrement celui d’écarter la foudre, et chacun en serrait dans son armoire un précieux tison. Le pouvoir cathartique du feu de la Saint-Jean, par-dessus lequel tout le village sautait (dans nombre de régions chacun jetait une pierre dans le feu), s’étendait d’ailleurs aux bêtes du troupeau et, dans de nombreuses régions, on frottait les flancs des moutons ou des bêtes à cornes avec les cendres du bûcher (en Poitou on disait en même temps « Te garde monsieur saint Jean ».). La valeur du bois brûlé au solstice d’été se retrouve dans celui consumé au solstice d’hiver et  »la cosse de Nô », la bûche brûlée durant la nuit de Noël dont on garde les restes d’une année sur l’autre, joue le même rôle protecteur en cas d’orage. Pour le combattre, on jetait aussi dans le feu des herbes de la Saint-Jean. La joubarbe passant également pour écarter le tonnerre et protéger de la maladie était souvent plantée sur le toit des maison de chaume ou aux abords de l’habitation. Notons que joubarbe signifie barbe de Jupiter ( »Jovis Barba »). De nombreux toits en sont encore couverts ainsi que les murs de clôture qui ferment la cour des maisons. Il n’est de ferme de la Limagne auvergnate qui ne possède son plant de joubarbe sur le pilier de la porte d’entrée de la cour. Dans d’autres régions, le Berry par exemple, c’est l’aubépine qui protège les bâtiments de la foudre et des maléfices ; cette coutume de préserver les habitations à l’aider d’une branche d’aubépine existait déjà chez les Romains. En Picardie et en Île de France, l’armoise jouait le même rôle. Plus modestement c’est pour empêcher les rats de pénétrer dans la maison ou dans la grange qu’en Champagne et en Picardie, on garnissait leurs trous de fleurs ayant servi aux reposoirs de la Fête-Dieu ou ayant frôlé l’ostensoir pendant la procession. De même, la bénédiction du prêtre rend bénéfique le rameau de buis ou de laurier et lui permet de protéger seuils de portes, cheminées, alcôves, et jusqu’aux ruches. Mais sans entrer dans le cadre des fêtes religieuses ou christianisées, le calendrier agraire fournissait déjà matière à un certain nombre de rites laissant des traces sur l’habitat. Ainsi, la fin des moissons est accompagnée de rites, familiaux ou touchant l’ensemble de la communauté villageoise : dernière poignée de tiges de blé, bouquets de plantes diverses où se mêle le blé, couronnes ou croix d’épis tressées sont allés pendant des siècles rejoindre sur le porche, la porte d’entrée ou le mur de la salle commune la panoplie apotropaïque. L’hommage rendu de cette façon aux divinités de la terre permettait d’obtenir l’année suivante des récoltes aussi abondantes et l’on n’omettait pas de joindre au blé de la semence quelques grains issus de ces  »bouquets des moisson ». La plante peut également dans quelques cas exercer son pouvoir protecteur par la seule magie de sa forme : il en est ainsi des fleurs symboles-solaires, comme les chardons qui, dans les régions de montagne sont cloués sur la porte des maisons.

A suivre : les arbres…

Extrait de Symboles et pratiques rituelles dans la maison paysanne traditionnelle par Hervé Fillipetti & Janine Trotereau, aux éditions Berger Levrault, Paris.