Ile Melville

Parmi le peuple Tiwi de l’île Melville, une fille aquiert un statut spécial lors des ses premières règles : elle est appelée « Murinaleta » durant quatre menstruations.

Pendant sa première menstruation, la Murinaleta quitte la communauté générale et s’en va dans la nature avec d’autres femmes pour fonder un nouveau camp. Elle est habituellement accompagnée par sa mère, les autres femmes de son mari (elle est déjà mariée) et d’autres femmes plus âgées. Aucun hommes ne sont autorisés à pénétrer dans le camp. Au cours de cette période, il ne lui est pas permis de toucher l’eau, ou même le récipient contenant l’eau, ainsi les autres femmes lui apporteront l’eau à ses lèvres. Il ne lui est également pas permis de regarder toutes masses d’eau, car l’esprit qui y réside pourrait la tuer. Il y a de nombreux tabous à suivre au cours de la première menstruation à part tout cela, il ne lui est pas permis de parler, ni d’égratigner sa propre peau. Après cette première période particulière, elle, comme toutes autres femmes, aura moins de précautions à prendre pour ses futures menstrues.

Extrait du site onewoman.com, traduction Lune

En Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire

Un Aîné (un ancien, membre respecté de la communauté) du peuple Beng d’Afrique, en Côte d’Ivoire explique ce que son peuple croit à propos des menstruations :

‘Le Sang Menstruel est spécial parce qu’il porte en lui un être vivant. Cela fonctionne comme un arbre. Avant de porter des fruits, un arbre doit porter des fleurs. Le Sang Menstruel est pareil à une fleur : elle doit apparaître avant que le fruit – le bébé – puisse naître. L’enfantement est comme un arbre portant enfin son fruit, que la femme cueille alors.’

Extrait du site onewoman.com, traduction Lune

En Inde

En Inde

Dans le Sud de l’Inde et à Ceylan, la communauté Brahmin accomplit un rituel traditionnel pour célébrer la venue des menstruations appelée Samati Sadang. Le voeux est que la fille mènera une vie fertile. La fille s’assoit sur des feuilles de bananier et mange un oeuf cru parfumé à l’huile de gingembre, ensuite elle prend un bain de lait. Lorsque ce rituel est fini, toute la famille fête et célèbre ensemble le fait qu’elle devienne une femme adulte.

Lorsqu’une fille Nayar de l’Inde a ses ménarches, elle peut s’isoler, ensuite elle revêt de nouveaux vêtements et les voisines la visitent. Habituellement, elle commence par porter un sari, un vêtement de femme, à cette période. Plus tard, ses amies et elle prendront un bain cérémoniel et ensuite iront à une fête où « les tambours sont battus et on pousse des cris de joie. »

Extrait du site onewoman.com, traduction Lune

En Corée

En Corée, une jeune fille peut donner un dîner en son honneur lorsqu’elle a ses premières règles. Un des plats traditionnels pour cette occasion est une soupe spéciale faite à partir d’algues.

Extrait du site onewoman.com, traduction Lune

Pratiques sexuelles et rites en Océanie

Pratiques sexuelles et rites en Océanie

Les mœurs et les rites d’Océanie peuvent nous paraître bien étranges à nous Occidentaux. Cependant, ils ont tous une signification bien précise…

Dernier continent exploré par les Blancs, L’Océanie est divisée en trois grandes régions : Mélanésie, Micronésie et Polynésie. En Papouasie, la plus grande île de Mélanésie, tout ce qui est féminin est jugé affaiblissant pour le mâle, guerrier. Le baiser, par exemple, que l’on pourrait croire universel, n’existait pas dans maintes sociétés papoues avant l’arrivée des Blancs. Toutes les sociétés y sont régies selon une séparation absolue entre les sexes. Il y a ainsi des cases distinctes et des huttes menstruelles, isolées du reste du village et dans lesquelles les femmes sont reléguées durant leurs règles. De même, une femme menstruée ne doit jamais, ô grand jamais, regarder l’homme dans les yeux en faisant l’amour, afin de ne pas affaiblir son courage à la guerre et sa vaillance à la chasse. Les seins des femmes n’interviennent pas non plus dans les critères de beauté des Papous, qui ont des valeurs plus fonctionnelles qu’esthétiques. Pour les Papous, une belle femme n’est pas une femme aux beaux yeux, au sourire avenant et à la poitrine galbée, mais plutôt une femme qui possède une bonne réputation de travailleuse et qui cultive bien le jardin de son Mari.

Oksapmin (Papouasie) Les Oksapmin sont connus en Occident à cause de leur curieuse tenue vestimentaire : un cache-sexe que les anthropologues appellent « étui pénien » qui s ‘attache autour de la taille. Les Oksapmin sont en contact avec les Blancs depuis le début des années soixante. Avant leur arrivée, il ne faisaient jamais l’amour à leur partenaire en la regardant de face. La levrette, inspirée des accouplements des animaux domestiques et sauvages, était ainsi la norme.

Hewa (Papouasie) L’espace d’habitation chez les Hewa est basé sur les sexes. Dans les grandes cases sur pilotis, véritables cathédrales sylvestres, vivent collectivement plusieurs couples et leurs enfants. Etant donné l’absence totale d’intimité, les rapports sexuels n’ont jamais lieu dans la maison. La forêt est dédiée au plaisir ; suffisamment loin des sentiers pour ne pas être vu, mais pas trop isolé, afin de ne pas rencontrer les mau­vais esprits qui la hantent. Les Hewa, une des populations les plus isolées de la Papouasie. souffrent, par ailleurs, d’une pénurie chronique de femmes. Les hommes entrent ainsi en compétition pour trouver une épouse. Les jeunes filles, demandées en mariage bien avant l’âge adulte, sont achetées avec des cochons, des arcs et des col­liers de coquillages.

Huli (Papouasie) Chez les Huli, connus en Occident sous le nom « d’hommes perruque » à cause de leurs chapeaux cérémoniels faits de cheveux humains, les jeunes mariés veillent quatre nuits. A l’aube du cinquième jour, ils se rendent dans leurs jardins et accomplis­sent un rituel de fécondité. Ils entreprennent alors la préparation de potions magiques, nécessaires à la consommation de l’acte sexuel. Chez les Huli, il est bon de repousser le plus longtemps possible le pre­mier rapport sexuel marital, cinq à neuf mois après le mariage. Le moment venu, le mari sacrifie un cochon comme précaution contre le danger de la contamination féminine. Enfin, avant de déflorer son épouse, l’homme verse de l’huile extraite d’un arbre parfumé dans son vagin, de peur d’avoir son pénis endommagé par le sexe d’une vierge. __La fréquence des rapports sexuels est liée au cycle menstruel de la femme. Un couple pourra copuler seulement quatre jours pendant la période d’ovulation de la femme. Comme il est souvent d’usage en Papouasie, la femme menstrues vit reclu­se, loin de son mari. Quand ses règles sont terminées, la femme envoie une feuille à son mari pour lui dire qu’elle n’est désormais plus dangereuse__. Le len­demain les époux pourront se parler de loin, mais sans se voir Jour après jour, ils se rapprochent un peu plus jusqu’à recommencer, pendant la fameuse pério­de des quatre jours, à profiter des plaisirs de la chair.

Baruya (Papouasie) L’anthropologue Maurice Godelier explique que « il est interdit à la femme de chevaucher son partenaire car les liquides qui emplissent son vagin pour­raient s’épandre sur le ventre de l’homme et le contaminer Et, bien entendu, alors que la femme suce le sexe de l’homme, jamais celui-ci n’approche sa bouche du sexe de la femme. Cette idée, de même que la sodo­mie, leur est «impensable». Les Baruya s’abstiennent également de faire l’amour après la naissan­ce d’un enfant, jusqu’à ce qu’il ait ses premières dents. Le baiser n’est pas pratiqué, et l’homme et La femme ne se manifestent pas de sentiments en public. Les seins sont appréciés lorsqu’ils sont opu­lents, et c’est une invitation sexuelle de la part d’une femme de se laisser frôler les seins par un homme. Le grand secret des rituels d’initiation des jeunes guerriers baruya, nous relève Maurice Godelier, est que le sperme est la vie et la force. C’est pour cette raison que les hommes donnent à boire leur sperme aux femmes affaiblies par leurs règles ou par un accouchement. Mais le sperme donne aussi aux hommes le pouvoir de faire renaître les garçons hors du ventre de leur mère. hors du monde féminin, dans le monde des hommes et par eux seuls. Ce rite le plus sacré, c’est que les jeunes initiés, des qu’ils pénètrent dans la maison des hommes, sont nourris du sperme de leurs aînés, et que cette ingestion est répétée pendant de nombreuses années dans le but de les faire croître plus grands et plus forts que les femmes, supérieurs à elles et aptes à les dominer, à les diriger. »

Chuuk (Micronésie) À Chuuk, archipel des îles Carolines, la perfection des lèvres fait la beauté d’une fille. Les lèvres oui, mais vaginales ! Les garçons de cette petite île micronésienne se glissent en cachette, à la nuit tombée à l’intérieur de la maison des femmes endormies, et soulèvent leurs jupes afin de comparer leurs différents attributs. C’est un jeu auquel les filles se prêtent de bonne grâce en faisant semblant de dormir, car l’enjeu ‑ avec une demande en mariage à la clé ‑ est élevé. Les coutumes sexuelles maritales à Chuuk sont aussi centrées autour d’un autre détail anatomique féminin. Pratique bien connue dans tout te Pacifique Sud, le « marteau chuukais » consiste à frapper le pénis de l’homme contre le clitoris de la femme. Cette activité, parfois une fin en soi, permet à ces dames polynésiennes d’atteindre le septième ciel. Et, plus surprenant, à l’homme aussi ! Iles Salomon Il y eut aux îles Salomon des jeunes filles appelées Aurao, prostituées sacrées et incarnations de la beauté féminine. Les Aurao intervenaient lors des cérémonies de clôture de deuil qui s’étendaient de trois à cinq ans. Echangées à leurs parents contre des coquillages ‑ pour eux, c’était là un grand honneur ‑ elles étaient adoptées par le clan Organisateur du rituel de deuil. Seuls les hommes éminents économiquement supérieur aux autres pouvaient obtenir leurs faveurs sexuelles en échange de coquillages. Les rituels accomplis, les Aurao pou­vaient racheter leur liberté grâce aux coquillages accumulés, se marier et retrouver une existence ordinaire. Certains poteaux, encore visibles aujourd’hui parmi les vestiges de maisons cérémonielles, représentent l’étreinte amoureuse d’une Aurao et d’un homme riche, reconnaissable à ses ornements. Dans ces maisons cérémonielles, exclusivement réservées aux hommes, étaient rassemblées les Pirogues de Pêche, de guerre et de voyage, ainsi que les objets rituels masculins ces abris étaient le lieu consacré pour communi­quer avec les esprits tutélaires et les ancêtres fondateurs. Ceux-ci étaient représentés sur les poteaux, dont l’aide et la protection étaient régulièrement sollicitées par les hommes avant un raid guerrier, une expédition commerciale ou une pêche aux bonites ou aux requins.

Samoa (Polynésie) Le premier contact avec les polynésiens a été décrit en 1769 par le voyageur Louis Antoine de Bougainville, dans des récits croustillants qui ont beaucoup titillé les imaginations de l’époque: « Les pirogues étaient remplies de nymphes nues ( … ). Elles nous firent d’abord des agaceries (…). Les hommes.. s’énoncèrent bientôt clairement: ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre à terre, et leurs gestes non équivoques démontraient la manière dont il fallait faire connaissance. » Ces marins et ces explorateurs, après des mois passés en mer, n’ont vu dans les jeunes autoch­tones que des filles lascives et faciles. Propres à se soumettre à leurs désirs. Mais la réalité fut tout autre. Ces jeunes filles étaient offertes par les chefs de tribus qui voyaient en ces hommes blancs des êtres envoyés du monde divin. Comme le soutient souvent l’anthropologue fran­çais Serge Tcherkezoff: « L’amour libre, l’amour en public et la danse lascive qui allèrent caractériser la Polynésie révèlent le miroir dans lequel les savants et les explorateurs européens se sont regardés tout en croyant observer d’autres peuples. Il n’y a, dans le mythe de la belle vahiné, que des croyances, des préjugés et des désirs propres aux Européens, L’histoire des premiers contacts en Polynésie ne s’est pas faite sous le regard de Vénus et d’Eros, malgré lés affirmations de Bougainville et de tant d’autres à sa suite. Seule le dieu Mars était présent : après avoir essuyé le feu des canon, et des mousquets, les chefs polynésiens firent avancer des jeunes filles, en montrant par signes aux visiteurs qu’ils pouvaient les prendre sexuellement. Quelques observateurs eurent l’honnêteté de remarquer que ces filles étaient « tremblantes de peur et inondées de larmes. »

 »Texte : Lorenzo Brutti ethnologue, UMS 1834, CNRS paru dans la revue Maximal, Janvier 2001 (p.120-123)

Pour en savoir plus : Maurice Godelier : La Production des grands hommes, Pouvoir et domination masculine chez les Baruya de Nouvelle Guinée Desmond Morris : Le Singe Nu Margaret Mead : Mœurs et sexualité en Océanie »