Un encens pour Samhain

J’ai pris beaucoup de plaisir à confectionner l’encens de Paul Huson dont je parlais précédemment (encens sabbatique). Comme avec les recettes de cuisine, je n’ai pas pu m’empêcher d’adapter. Je me suis servie d’un vieux moulin à café électrique retrouvé dans les placards de la maison quand nous avons emménagé. Un de ces modèles datant des années cinquante, le genre d’objet solide, efficace et qui a une âme. J’ai commencé par mixer la verveine avec le laurier. Rien qu’à ce moment, j’avais envie de m’en tenir à ces deux plantes, le parfum était irrésistible. Mais, en faisant du rangement ces jours-ci, je suis tombée sur mes anciens carnets magiques et sur l’un d’entre eux, j’avais noté combien l’odeur de la verveine brûlée m’était déplaisante. Un heureux hasard. J’ai donc poursuivi et j’ai ajouté de l’armoise amère, des fleurs d’absinthe, du patchouli, des épines d’épicéa et de cyprès bleu. Seul le patchouli n’est pas une de mes récoltes. Avec les fleurs d’absinthe, le mélange a pris un aspect duveteux, un peu comme lorsqu’on mixe la molène… Le parfum restait un enchantement. Je pense que la prochaine fois, pour ces fleurs là, je troquerai mon moulin électrique contre mon mortier et son pilon. C’est d’ailleurs ces derniers que j’ai employé pour moudre mon oliban, histoire de m’épargner un nettoyage pénible des lames du moulin.

Une fois mélangé au reste, j’ai ajouté sans doute trop d’huile essentielle de girofle et trop peu de pin. J’ai versé du vin de noix. Artus en avait préparé deux versions l’an passé pour les rituels d’initiation, l’une au vin blanc, l’autre au vin rouge. C’est donc la deuxième que j’ai choisi. Avec l’âge, c’est devenu une petite merveille que je vous recommande chaudement : la recette au vin blanc est ici. Je donnerai la version vin rouge au solstice d’été prochain, à l’époque des noix vertes.

Puis j’y ai mêlé quelques cuillères à café de miel des ruches familiales. Un pur délice. Moi qui ne suis pas une grande fanatique de miel, quel parfum, quelle puissance, quelle couleur ! Rien à voir avec le miel du commerce. Je ne savais même pas que cela pouvait ressemblait à cela.

Je n’ai pas ajouté l’huile essentielle de patchouli. Je crois que je n’en ai plus, du moins, je ne l’ai pas retrouvée. J’ai mélangé le tout, le résultat est une pâte homogène dont j’ai laissé la moitié dans un pot, histoire qu’elle repose et que toutes les fragrances se mélangent parfaitement, et l’autre moitié, je l’ai divisée en petits cubes que j’ai mis à sécher tranquillement dans un coin.

Verdict

Au bout de trois jours, lorsque l’encens a été suffisamment sec, je l’ai testé sur un charbon ardent. J’ai trouvé le parfum de cet encens assez surprenant et agréable.

Probablement grâce à l’oliban, cet encens m’a semblé actif, mais je ne l’ai pas encore utilisé dans un cadre rituel, avec les pratiques spirituelles qui vont bien.

Ma version improvisée de l’encens

Pour résumer, si la chose vous intéresse, voici ma version légèrement modifiée.

Mixez une petite poignée de :

  • Verveine (odorante),
  • Feuilles de laurier,
  • Fleurs d’absinthe,
  • Armoise,
  • Patchouli,
  • Épines d’épicéa,
  • Épines de cyprès bleu,

Écrasez dans votre mortier :

  • oliban

Ajoutez les ingrédients humides :

  • vin de sabbat,
  • quelques gouttes d’huile essentielle de pin,
  • quelques gouttes d’huile essentielle de girofle,
  • quelques cuillères à  café de miel.

Je pense que je recommencerai l’expérience bientôt, sans doute avec beaucoup moins d’ingrédients. J’ai beaucoup aimé ajouter du vin et du miel : un vin de sabbat largement chargé et un miel riche de symboles.

Cimaruta

CIMARUTA

Par Doreen Valiente, traduction Lune

Extrait de « An ABC of Witchcraft », éditions Phoenix.

Cimaruta. Cette amulette de la sorcière italienne, représentant un brin de rue, est entourée ici par d’autres amulettes issues de la collection de l’auteur (Doreen Valiente).

La cimaruta, ou cima di ruta, est une belle et insolite amulette, appartenant à la tradition sorcière italienne. Vous trouverez dans ce livre un bel exemple de cimaruta sous la forme d’une illustration.

Le nom de cette amulette signifie  » un brin de rue ». La rue (Ruta graveolens) est parfois appelée l’Herbe de Grâce ; et la rue et la verveine sont supposées être les deux plantes les plus plaisantes à la déesse Diana, la reine des sorcières italiennes.

La cimaruta doit être en argent car c’est le métal de Diana. En plus de la représentation du brin de rue, elle doit également comporter une fleur de verveine à cinq pétales, la lune décroissante pour bannir tout mal, une clef qui est l’attribut d’Hécate, et un poisson, qui est un symbole phallique.

Passablement répandue au XIXème siècle, la cimaruta n’est pas aussi bien connue dans l’Italie moderne. Du moins, l’auteur a montré cet exemple de cimaruta aux italiens, et ils n’ont pas su ce que c’était ; peut-être ont-ils pris soin de ne pas l’identifier, du fait de son association à la sorcellerie, « la Vecchia Religione », ou « l’Ancienne Religion ».