Handfasting, qu’est-ce que c’est ?
Par Lune © 2008
Définition & étymologie
Selon le dictionnaire Merriam-Webster, handfast est un verbe Moyen Anglais qui vient du Vieil Anglais handfæst. C’est un terme archaïque qui désigne un contrat ou un engagement de mariage ou de fiançailles.
Le site Dictionary.com précise quant à lui qu’il s’agit d’un engagement ou d’un contrat, tout particulièrement de fiançailles, qui habituellement est conclu par une poignée de main. (Origine : 1150–1200; Moyen Anglais (participe passé), forme antérieure handfest < Scandinave ; cf. handfestr, participe passé de handfesta se fiancer par union des mains, equiv. to hand, donner, remettre + festa, se fiancer, lit., make fast, fasten, fixer, attacher).
Le Handfasting était donc un rite ancien célébré dans les Îles Britanniques. Il s’agissait d’une promesse de mariage (fiançailles) ou bien de ce que l’on peut appeler un « mariage d’essai » réalisé devant témoins. Il permettait à un couple d’avoir une vie commune, en tant qu’époux, pendant un an et un jour, puis de se séparer par consentement mutuel s’ils ne parvenaient pas à avoir d’enfants.
Le handfasting aujourd’hui
Aujourd’hui, wicca, sorciers et néo-païens emploient le terme de handfasting pour désigner leurs cérémonies de mariage ou fiançailles. En français, nous le traduisons par Union des Mains. Ces épousailles ou fiançailles peuvent être temporaires ou permanentes, selon le choix des futurs épousés :
* pendant un an et un jour ; * tant que l'amour durera ; * jusqu'à ce que la mort les sépare ; * au-delà de la mort ; * au-delà de la mort et dans les vies suivantes.
Dans un cadre traditionnel sorcier et wicca, la cérémonie est célébrée dans le Cercle par une grande-prêtresse et/ou un grand-prêtre. Il s’agit d’une cérémonie privée entre initiés d’un même coven.
La Wicca et les traditions sorcières ont connu une certaine évolution et popularité au cours des dernières décennies. De nombreuses « traditions » éclectiques, non-initiatiques, ont vu le jour. De nombreux livres sur le wicca et la voie solitaire ont été édités… et de nombreuses personnes se sont reconnues dans cette spiritualité sans souhaiter s’impliquer dans une tradition ou un groupe. Pourtant, nombre d’entre elles ressentent le besoin de célébrer leur mariage dans un contexte sorcier et païen. Certaines d’entre elles s’unissent devant des prêtresses et prêtres ordonnés ou auto-proclamés, dans un cercle « ouvert », afin que la famille et les amis assistent à leur union.
Union légale ?
En France, la loi exige d’être marié civilement avant de l’être religieusement. La célébration religieuse d’une union est parfaitement illégale à moins que le ministre du culte concerné soit en possession de l’acte de mariage dûment rédigé par l’officier de l’état civil. Ces prêtres et prêtresses qui passeraient outre cette loi, doivent savoir qu’ils encourent jusqu’à 7500 € d’amende et 6 mois d’emprisonnement.
Selon le site légifrance, je cite : « Jusqu’à la Révolution française, seul le mariage religieux était reconnu. Les registres paroissiaux tenaient alors lieu d’état civil. La loi du 20 septembre 1792 instaure le mariage civil, enregistré en mairie, qui devient le seul valable aux yeux de la loi. Il doit précéder toute cérémonie religieuse. Le non-respect de cette règle est constitutive d’un délit. Dès lors, et quelle que soit sa religion d’appartenance, il faut passer devant le maire avant de pouvoir se marier religieusement. »
Pour la petite histoire, en Angleterre (parlons-en puisque c’est le pays d’origine du handfasting), il n’y avait aucune loi concernant le mariage avant 1753. Un mariage était effectif suite à un simple accord passé entre deux personnes, sans que la présence de témoins soit nécessaire. C’est donc en 1753 que de tels mariages furent interdits par un arrêté du parlement (c’est Lord Hardwick qui présenta cette loi : Marriage Act 1753). Mais ce « common law marriage » fut possible jusqu’en 1940 en Ecosse. Aujourd’hui encore, lorsqu’on parle de handfasting, on associe ce terme au « mariage écossais ».
Aux Etats-Unis, un prêtre ou prêtresse ordonné(e), quelle que soit sa confession, peut réaliser un mariage légal. De plus, aucune cérémonie civile n’est nécessaire.