Laborare est orare, le travail est une prière

J’ai reçu quelques remarques à propos des sujets abordés ici et qui peuvent parfois avoir un petit air « Modes & Travaux » ou je ne sais quoi encore. C’est souvent lancé, comme ça, à la rigolade mais ces petites pics dévoilent aussi un certain mépris pour ces choses que l’on classe un peu trop rapidement dans le tiroir *trucs à bobonne*… Comme si le monde physique et le monde spirituel étaient deux choses séparées. Par expérience, je sais que ce n’est pas le cas =) Chaque geste quotidien recèle un moment de pure magie et, de fait, de bonheur.

Je l’ai constaté lorsque je cuisine, lorsque je peins, lorsque je brode, lorsque je fabrique un objet et même lorsque je nettoie la maison =)

Lolair, dans son dernier billet, cite The Knitting Sutra: Craft as a Spiritual Practice écrit par Susan Gordon Lydon. J’ai beaucoup aimé, du coup j’en ai traduit les extraits :

“(…) Est-il possible que la spiritualité féminine à travers les âges puisse avoir été dissimulée dans les menus détails d’une vie domestique plutôt qu’exprimée dans la grandiloquence d’églises et de sermons ? »

« Si nous sommes effectivement créés à l’image de notre Créateur, il va de soi que nous sommes plus encore comme Lui lorsque nous créons quelque chose nous-mêmes. De fait, l’acte lui-même est sacré, du plus humble patchwork à la taille des pierres au sommet des plus grandes cathédrales gothiques. »

“(…) Laborare est orare, le travail est une prière.”

« Le tissage est l’un des artisanats les plus anciens et quasi mythologiques. Qui peut oublier l’image des Parques en train de tisser leur tapisserie élaborée, décidant du destin ou de la durée de vie de tel ou tel autre humain, mettant fin à une vie en coupant simplement un fil. (…) Une femme qui tisse peut créer l’univers. Nancy Rosoff, du Musée National des Indiens d’Amérique, écrit à propos des Huicholes,  » A travers le processus du tissage, une femme acquiert une compréhension plus profonde de son monde physique, social et spirituel. Le textile, par conséquent, est une re-création symbolique de ce savoir. » « 

« Tout artisan, lorsqu’il met en route un travail, se connecte à un héritage si ancien et si universel que cela peut donner le tournis. Les artisanats nous connectent tant au monde physique que spirituel. A l’instar  » des adorables mouvements des mains du hula » de la danseuse sacrée Hawaïenne, les mains des brodeuses et des artisans tissent les contes de la création, de la vie, de la mort, de la généalogie et de l’Histoire ; elles nous connectent aux cieux, aux âges et à la terre elle-même tout à la fois. L’humble tisseuse s’assoit au centre, entre le ciel et la terre. Tandis qu’elle tisse le fil pour fabriquer sa toile sacrée, des fils invisibles l’unissent à la fois au Dieu et à la Mère Terre. »

Le Pouvoir de la Grande Terre Mère

Cet été, j’ai relu deux livres de Phyllis Curott. Le premier est ce roman auto-biographique, Book of Shadows, dont je vous ai parlé dans un autre billet. Le second est un livre de théorie et surtout de pratiques sur la wicca, Witchcrafting. L’auteur se démarque des autres en donnant son point de vue de manière intelligente, toujours en rapport avec sa pratique et son expérience. Les exercices qu’elles suggèrent me font toujours plus ou moins penser aux travaux de Michael Harner… Ce n’est pas un hasard puisqu’elle a étudié le core chamanisme et a participé activement au premier cercle de tambour chamanique basé sur le travail du Dr. Michael Harner. Voici un exercice, que vous pourriez très bien réadapter en voyage chamanique : visitez votre lieu de pouvoir intérieur pour guérir (-:

Le Pouvoir de la Grande Terre Mère

Tiré de Witch Crafting par Phyllis Curott ©, traduction Lune

Cet exercice vous aidera à prendre contact avec les pouvoirs guérisseurs de la Terre, qui sont toujours accordés avec profusion et grâce. Partez en pleine nature et recherchez un endroit où la Terre s’ouvre et qui vous ferez penser à l’entrée d’un utérus. Cela peut être l’intérieur d’un arbre ou sur ses racines ou encore un arbre tombé à terre, entre des blocs de pierres, dans une grotte, ou l’intérieur d’une excavation tapie d’herbe.

Demandez la permission d’y travailler et d’apprendre. Si vous vous sentez accepter, vous pouvez projeter votre cercle, bien que vous n’en ayez pas besoin. Faites un travail de respiration pour être serein et vous ouvrir. Sentez la richesse du sol, ressentez sa force sans limite vous soutenir. Observez comme tout ce qui vous entoure pousse. Regardez les oiseaux, les animaux et les insectes se nourrir. Allongez vous sur la terre et recourbez-vous dans l’ouverture. Ressentez la délicatesse de l’herbe, la douceur de la mousse, la texture des rochers ou la finesse du sable. Demandez à la Grande Terre Mère de vous nourrir et de vous transformer avec le pouvoir de la Terre.

A présent, ancrez-vous et centrez-vous. Ressentez le pouvoir de la Terre vous parcourir, vous soignez et vous énergisez, vous donnez l’énergie nécessaire pour vivre, grandir, changer et créer la vie. Laissez une offrande pour vos sœurs et frères. Remerciez. Fermer le cercle