Neige magique et guérisseuse

Chaque jour à contempler la nature,  je la découvre sans cesse changeante et toujours aussi somptueuse. Cette image témoigne de sa magie et quelle puissante magie ! La neige marque fortement mon esprit et elle apparait presque systématique dans tous mes rêves dans l’Autre-Monde. Elle a un pouvoir guérisseur et hautement spirituel. Sa capacité à réfléchir la lumière n’est sans doute pas étrangère à son pouvoir spirituel. Probablement de la même façon que la Lune. D’ailleurs, le paysage enneigé illuminé par la pleine lune est un spectacle époustouflant de magie. Pour cette raison, cette année, le solstice d’hiver sera sans aucun doute un grand moment !

Rien d’étonnant à ce qu’un certain nombre de personnes racontent qu’aux détours d’une promenade dans la neige elles ont rencontré les dieux.

En magie, la neige et la glace sont généralement perçues comme protectrices. Elles agissent comme des « barrières ». L’un des sorts assez répandu chez les sorciers contemporains consiste à bloquer une personne ou une situation en mettant un objet ou une photo dans un pot rempli d’eau, le tout placé au congélateur. Certes efficace un certain temps, ce sort n’en reste pas moins superficiel et à courte vue.

Les rebouteux d’antan utilisaient la neige pour guérir certaines maladies, par application, friction et ingestion. Par ingestion via  de la nourriture, des boissons et des remèdes. Au  XVIII° siècle en Espagne, on tentait de guérir ainsi le feu de la rage. C’était une charitable alternative à l’ordre pur et simple d’abattre toute personne atteinte de ce mal.

La neige possède les mêmes propriétés magiques que l’eau puisque que c’est de l’eau cristallisée. Depuis que nous sommes installés à la montagne et que j’y ai facilement accès, j’en pioche parfois pour en ajouter à mes préparations et eaux lustrales. J’en garde également un pot au congélateur pour le reste de l’année à cet effet et en fonction de mes buts.

Laborare est orare, le travail est une prière

J’ai reçu quelques remarques à propos des sujets abordés ici et qui peuvent parfois avoir un petit air « Modes & Travaux » ou je ne sais quoi encore. C’est souvent lancé, comme ça, à la rigolade mais ces petites pics dévoilent aussi un certain mépris pour ces choses que l’on classe un peu trop rapidement dans le tiroir *trucs à bobonne*… Comme si le monde physique et le monde spirituel étaient deux choses séparées. Par expérience, je sais que ce n’est pas le cas =) Chaque geste quotidien recèle un moment de pure magie et, de fait, de bonheur.

Je l’ai constaté lorsque je cuisine, lorsque je peins, lorsque je brode, lorsque je fabrique un objet et même lorsque je nettoie la maison =)

Lolair, dans son dernier billet, cite The Knitting Sutra: Craft as a Spiritual Practice écrit par Susan Gordon Lydon. J’ai beaucoup aimé, du coup j’en ai traduit les extraits :

“(…) Est-il possible que la spiritualité féminine à travers les âges puisse avoir été dissimulée dans les menus détails d’une vie domestique plutôt qu’exprimée dans la grandiloquence d’églises et de sermons ? »

« Si nous sommes effectivement créés à l’image de notre Créateur, il va de soi que nous sommes plus encore comme Lui lorsque nous créons quelque chose nous-mêmes. De fait, l’acte lui-même est sacré, du plus humble patchwork à la taille des pierres au sommet des plus grandes cathédrales gothiques. »

“(…) Laborare est orare, le travail est une prière.”

« Le tissage est l’un des artisanats les plus anciens et quasi mythologiques. Qui peut oublier l’image des Parques en train de tisser leur tapisserie élaborée, décidant du destin ou de la durée de vie de tel ou tel autre humain, mettant fin à une vie en coupant simplement un fil. (…) Une femme qui tisse peut créer l’univers. Nancy Rosoff, du Musée National des Indiens d’Amérique, écrit à propos des Huicholes,  » A travers le processus du tissage, une femme acquiert une compréhension plus profonde de son monde physique, social et spirituel. Le textile, par conséquent, est une re-création symbolique de ce savoir. » « 

« Tout artisan, lorsqu’il met en route un travail, se connecte à un héritage si ancien et si universel que cela peut donner le tournis. Les artisanats nous connectent tant au monde physique que spirituel. A l’instar  » des adorables mouvements des mains du hula » de la danseuse sacrée Hawaïenne, les mains des brodeuses et des artisans tissent les contes de la création, de la vie, de la mort, de la généalogie et de l’Histoire ; elles nous connectent aux cieux, aux âges et à la terre elle-même tout à la fois. L’humble tisseuse s’assoit au centre, entre le ciel et la terre. Tandis qu’elle tisse le fil pour fabriquer sa toile sacrée, des fils invisibles l’unissent à la fois au Dieu et à la Mère Terre. »