Teinture végétale, la scabieuse des prés

scabieuse mauve, en pleine floraison actuellement

Voici la suite de l’article précédant… Et la fameuse fleur commune dans nos prés auvergnats :)

La scabieuse des prés ou succise mors-du-diable

Succisa pratensis

(jaune-vert)

C’est encore dans le Larousse que j’ai trouvé l’information suivante : « Les feuilles de la succise forment une matière colorante verte qu’on emploie dans les campagnes pour colorer les œufs. »

Pour teindre :

Cette fois, tout en suivant la même recette, jetez l’eau bouillante sur la plante entière, vous obtiendrez un jaune-vert très intéressant.

Extrait du livre « ‘teintures et couleurs naturelles » par Catherine Willis, éditions Dessain & Tolra.

Teinture végétale, la scabieuse jaune pâle

Scabieuses non écloses

Dans nos prés pousse une jolie fleur d’un mauve délicat. L’an passé, à l’automne, j’ai remarqué que nos chèvres appréciaient particulièrement de manger leurs feuilles. Comme toujours face à un végétal qui m’est inconnu, j’étais intriguée et je désirais connaitre le nom. Une charmante vieille dame du hameau d’à côté m’avait donné son nom en patois mais à vrai dire, cela ne m’avait pas beaucoup aidé !

C’est en parcourant un e-books sur les plantes sauvages, classées par couleur, que j’ai découvert la scabieuse.

Plus tard, la Renarde m’a prêté son livre sur les « Teintures et couleurs naturelles », écrit par Catherine Willis, qui m’a appris que cette belle fleur était utilisée pour colorer les tissus.

En voici quelques extraits. Je commence par la scabieuse jaune, les autres suivront les jours à venir :

Scabieuses, les recettes

La scabieuse jaune pâle

scabiosa ochroleuca,

(jaune pâle ou bleu-vert bronze)

Comme les autres scabieuses, elle est tout l’été couverte de papillons. On la trouve chez les pépiniéristes ou on peut en demander des graines à des jardiniers. Elle se ressème abondamment même si elle ne vit pas extrêmement longtemps à l’état naturel, elle pousse plutôt dans les pinèdes sèches et les talus rocheux.

Pour teindre :

Commencez par verser de l’eau bouillante sur les fleurs récoltées (poids pour poids avec le textile à teindre) dans une bassine. Ajoutez une cuillère à café d’alun et 1/2 cuillerée de crème de tartre ; puis laissez mijoter doucement une heure et laissez refroidir. Immergez les textiles. Vous obtiendrez un jaune pâle, qui trempé 1 minute dans un bocal de jus de faire, vire vers des bleu-vert bronze pâles différents suivant la nature du textile.

Mordant naturel :

L’alun : on le trouve  sous la forme d’eau d’alun, connus des Égyptiens et des Chinois depuis l’Antiquité et de tous les teinturiers traditionnels. Elle est extraite de différentes carrières, dont Rocca en Syrie, qui lui a donné son nom bizarre de « pierre de roche ». Elle a aussi des propriétés adoucissantes et hémostatiques, « calme le feu du rasoir » et cicatrise les petites coupures.

Adjuvant :

La crème de tartre : c’est du potassium hydrogéno-tartrate (à commander dans un laboratoire). On l’utilise toujours avec de l’alun pour augmenter l’absorption de la fibre et assure une meilleure répartition du colorant.

Modificateur :

Le jus de fer : le jus de fer fera virer les jaunes vers le gris-vert. Utilisez-le toujours très brièvement, surtout pour la laine et la soie, et rincez ensuite abondamment. Mettez quelques vieux clous de « fer rouillé » dans un bocal. Versez dessus 1/4 de vinaigre d’alcool et 3/4 d’eau. Attendez une semaine que l’eau ait une couleur rouille. Il est pratique de conserver ce jus de fer dans un récipient en plastique à bec afin de pouvoir en verser très peu à la fois. Ce jus ne doit pas être employé dans l’eau des bains, mais à part.