Je ne suis pas très bavarde sur ce blog ces temps-ci. Avec le printemps s’en viennent les premières récoltes magiques et médicinales.
Comme l’an passé, le vent transporte le parfum des très nombreuses violettes. Les pulmonaires envahissent les prés et les sous-bois. Les ficaires créent des magnifiques tapis d’un jaune lumineux et brillant. Ces fleurs, lorsqu’elles sont pleinement épanouies, ressemblent à de petits soleils. Il y a quelques coucous aussi, plus que l’an dernier mais pas encore assez pour faire une belle récolte.
J’ai commencé à récolter la pulmonaire et la violette. J’ai récupéré de la résine d’épicéa et son odeur est juste délicieuse. Il me faut attendre encore deux bons mois pour ramasser les bourgeons de sapin. J’ai d’ailleurs quelques idées de recettes médicinales et pour l’instant j’ai de quoi faire quelques mélanges d’encens.
Mélange boute-verrue :-)
La chélidoine a poussé un peu partout autour de la maison et dans le jardin mais n’est pas encore en fleur. Je vais devoir probablement en retirer quelques pieds pour poursuivre mon jardin de plantes sorcières. J’en profiterai pour faire une nouvelle macération de racines dans du vinaigre. Une recette qui s’est montrée efficace pour supprimer des verrues récalcitrantes.
Pour cette année, je ne sème que des plantes annuelles car notre jardin prendra sa forme définitive l’an prochain. Je songe d’ailleurs à installer un espace dédié aux esprits. J’aimerai bien y dresser un petit autel discret, avec pour plateau une pierre à cupule. Les pierres à cupules titille l’imagination, on leur donne parfois des noms évocateurs : pierre aux fées, sabbat de sorcières, sabbat des chats… Elles ont un avantage pratique, on peut placer les offrandes dans leur cupule :o) À vrai dire, j’en ai même repéré une dans la forêt juste à côté, au bord du ruisseau !
Allez une fois n’est pas coutume, je pique un article au site maxisciences :o)
La « super pleine lune » est de retour
Le 19 mars prochain, la Lune nous apparaîtra beaucoup plus imposante qu’à son habitude. En effet, elle s’approchera considérablement de la Terre. Ce phénomène a été observé pour la dernière fois il y a 19 ans.
Pour les amoureux du ciel, cet événement est exceptionnel. Le 19 mars prochain, la Lune sera précisément à 356.577 kilomètres de la Terre. Elle n’a pas été aussi proche de nous depuis… 1992 ! On peut alors parler de « périgée ». Dans le ciel, il sera possible ce soir-là d’observer une « super pleine Lune ». Notre satellite naturel apparaîtra jusqu’à 14% plus gros et 30% plus brillant.
Mais si le spectacle est généralement apprécié, certains font savoir qu’ils s’inquiètent. En effet, suite à des phénomènes similaires dans le passé, des catastrophes naturelles se sont produites. Les dernières « super pleine Lune » de 1955, 1974 et 1992 ont été suivies de nombreux événements climatiques meurtriers pour des milliers de personnes. Par exemple, le cyclone Tracy qui, en 1974, a dévasté la ville australienne de Darwin. Par ailleurs, certains observateurs soupçonnent le tsunami qui s’est produit en 2004 au lendemain de Noël et le séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richter enregistré en Indonésie en janvier 2005, d’être liés à l’activité de la Lune, qui se rapprochait.
Le danger est surestimé, selon les scientifiques
Cependant plusieurs scientifiques estiment que cette vision des choses est fausse, que le danger est surestimé. Il n’y a à ce jour aucune preuve qu’une catastrophe suivra cette nouvelle pleine Lune spectaculaire, qu’il s’agisse de séismes, de tsunamis ou d’éruptions volcaniques.
Pete Wheeler de l’International Center for Radio Astronomy, cité par le Telegraph, se veut rassurant. Il pense simplement que « seule la marée va subir des modifications : lorsqu’elle sera basse elle sera beaucoup plus basse que d’habitude et lorsqu’elle sera haute, elle le sera beaucoup plus que d’habitude également. Mais rien de plus, il n’y a pas de quoi s’inquiéter ».
Écrit par Eden Coybee , traduit de l’anglais par Lune, illustré par Nellie Benson
« Ô Rose de Noêl ! Ô Rose de Noêl ! » appela la Ruasialka, en cette nuit particulière dont je vous parle.
Une petite voix répondit sous la neige :
« Je suis ici, bonnes dames ! »
Et la Rose de Noël, en tenant dans une main sa tige en fleur, jeta un œil au-dehors.
« Voulez-vous rejoindre la danse ? » demanda Rusialka.
La Rose de Noël tendit ses mains, et le joyeux groupe dansa en chantant une chanson que les fées apprécient, jusqu’à ce qu’elles arrivent en un lieu où le Lierre dormait sur un petit lit de terre brune, sous une couverte blanche et lumineuse de neige – avec toutes ses grappes de baies reposant sur ses feuilles, « Réveille-toi ! Réveille-toi ! Petit Lierre ! » cria Rusialka.
« Ô, est-ce que le printemps est revenu ? » demanda le Lierre2 avec une voix endormie. « Ou êtes-vous deux tristes amies qui, en se séparant, souhaitent donner l’une à l’autre un témoignage de leur véritable amitié ? »
« Nous ne sommes pas de tristes amies du tout, » répondit Rusialka, « Nous sommes les Petites Dames qui viennent s’ébattre sur terre et nous voulons que toi, Lierre, te joignes à nos ébats. »
« Ne fait-il pas froid dehors, dans le monde, en ce moment ? » demanda la petite voix à nouveau.
« La danse vous réchauffera, » répondit la fée. « Et, au matin, avant que nous partions, vous retournerez vous coucher dans votre lit chaud. »
Ainsi, le Lierre rejoignit la danse, et bien gaiement, elles tournoyèrent, tournoyèrent, jusqu’à ce qu’elles doivent toutes s’assoir pour reprendre leur souffle.
Surplombant toutes les autres, sur une motte de terre tendre, était assise Rusialka. Toutes les petites fées blanches s’assirent en cercle autour d’elle. Et le Lierre et la Rose de Noël se prirent la main l’une l’autre et firent la révérence devant Rusialka.
« Blanche Dame, » dit le Lierre, « Si vous le voulez, nous irons réveiller nos petites sœurs, et lorsque nous serons toutes là, nous exécuterons en votre compagnie une danse que les brises nous ont appris au printemps dernier. »
« Allez, alors. » dit-elle, « et ramenez-moi vos sœurs. »
Ainsi, la Rose de Noël et le Lierre s’en allèrent et revinrent bientôt avec une autre petite fleur-sœur, le Jasmin Jaune.
« Jasmin, » dit Rusialka, « tu es légère et fine et gracieuse ! » Je peux voir que tes fleurs porteront un coup au cœur le plus tendre, car tu signifies ‘ séparation, ‘ mais de toutes les messagères du malheur, tu es la plus douce, tendre Jasmin. »
Ensuite, la Marguerite de la Saint-Michel s’avança également.
« Et toi, Marguerite, » ajouta Rusialka, « tu adoucies les plus amères des séparations par de tendres adieux. »
Le Jasmin poussa un soupir et fit une révérence.
« Si je porte un triste message, » dit-elle, « ma sœur Perce-neige est toujours à portée de main – elle signifie ‘ espoir. ‘ »
La Perce-neige s’avança et fit une révérence à la fée.
« Je suis le héraut de tous nos spectacles floraux, » dit-elle. « Et certains m’appèlent la ‘Jolie Demoiselle de Février’. »
Rusialka agita sa baguette de cristal par trois fois et dit : « Je peux voir un jardin clos en un lointain pays. Une cloche sonne pour les vêpres, et toutes les religieuses, yeux baissés, se hâtent pour traverser le cloitre et passer la porte de la chapelle. La plus jeunes d’entre elles regardent un lit de perce-neige pencher leurs têtes blanches et elle sourit, car elles sont l’emblème de l’espoir, et un symbole de sa vie. »
La Perce-neige fit une révérence et fit un pas de côté pour laisser place à la Violette.
Elle jeta un œil timide de sous un bouquet de feuilles et un doux parfum emplit l’air.
« Les Violettes pour la fidélité, » dit-elle, en se tournant vers le Jasmin Jaune, « Je réconforte les amis qui sont séparés. Quelles images voyez-vous pour moi, Dame Rusialka ? »
Rusialka agita sa baguette de cristal et dit :
« Appèle tes radieuses sœurs qui apportent à la fois la joie et l’espoir et présentez-vous devant moi. »
La Perce-neige se releva pour obéir à l’ordre de la fée, et revint bientôt en tenant l’Aubépine et le Pavot par les mains.
« J’apporte sécurité et espoir, » dit l’Aubépine, « et je protège les bonnes gens de la campagnes de toute nuisance, si ils suspendent, en Mai, un bouquet de mes fleurs dans leurs maisons. Car, alors les méchantes fées et les méchants elfes, qui sont vos ennemis, Blanches Dames, tout autant que les ennemis des hommes, ne pourront faire aucun mal. » « Moi aussi. » dit le Chèvrefeuille, « Je combats également les méchants petits lutins et préserve de tout mal les bonnes vaches à lait et les bêtes qui nourrissent et habillent les pauvres enfants dans les froides terres du nord. »
Ensuite, le Pavot parla. Elle ne semblait pas être le moindrement timide et elle secoua les plis de son manteau écarlate près de sa tête et toutes les graines de sa frange noire tremblèrent et se détachèrent tel un halo.
« Et je suis la consolation, » dit-elle. « L’espoir qui surgit de nouveau après le doute. »
« Si tous étaient loyaux et authentiques. » chuchota la Violette, « on aurait bien moins besoin de toi, orgueilleux Pavot. »
« Ou, » suggéra le Saule, « si les gens écoutaient mes avertissements et n’enchainaient pas leurs cœurs, Je serai l’emblème de la liberté. »
Mais la Rose et le Chrysanthème s’avancèrent à ces mots et firent la révérence à Rusialka.
« Elles ne parlent pas sagement ni sincèrement, Ô chère Blanches Dames, » dirent-elles, « Nous signifions toutes deux ‘amour’, et nous savons que sourires et joie nous accompagnent. Demandez à nos sœurs qui nous connaissent le mieux. »
« Je suis la toute première amitié, » dit la Pervenche, pensivement, tandis qu’elle s’approchait et se plaça devant la Rusialka. « Même les personnes les plus âgées sur terre trouvent en moi le réconfort. »
Puis la Clématite apparut. Elle soulevait une bannière semblable à une couronne sur sa tête. « Je suis la pauvreté, » dit-elle, « mais même la pauvreté est douce avec de l’amour, car l’amour peut rendre toutes choses magnifiques. »
Mais deux fleurs s’avancèrent tristement, et soupirèrent tandis qu’elles firent la révérence à Rusialka. Elle étaient Œillet et Anémone.
« Hélas ! Pour mon pauvre cœur, » dit la première, « Pour moi l’amour n’apporte que tristesse. »
« Et lorsque les gouttes de rosée tombent, » dit la seconde, « Je pense qu’elles sont les larmes de tout ceux qui sont comme moi, abandonnée. »
L’Anémone Sylvie s’avança hardiment et un souffle de brise parcouru ses cheveux et gonfla sa bannière.
Je sais que les larmes sèchent et laissent place aux sourires, » dit-elle.
« Oh, ne pleure pas tendres petites sœurs, » dit le Bleuet, avec douceur, « Voyez, Primevère et moi vous prendrons par la main et vous conduirons sur la lumineuse et claire parcelle près de l’arbre de la Dame Sureau, où nous jouerons ensemble jusqu’au matin. »
Tandis qu’elles disparaissaient, elles entendirent la voix de Rusialka :
« Ô, hâte-toi, Mûrier, » dit-elle, « Hâtez-vous, Fusain, et Houx et Gui, car avant que l’heure la plus froide qui précède l’aube ne soit passée sur la terre vos petites sœurs doivent toutes être de retour dans leurs petits lits chauds. »
Alors, toutes quatre, main dans la main, s’avancèrent et firent la révérence. Puis le Houx embrassa le Gui. Le Mûrier et le Fusain soulevèrent leurs bannières bien haut, tandis que toutes les fleurs défilèrent main dans la main.
Elles marchèrent droit jusqu’à l’arbre de la Dame Sureau et Rusialka frappa une fois, deux fois, trois fois, avec sa baguette magique.
La Dame Sureau sortit de son arbre et sourit aux fleurs.
« Bonne nuit, mes enfant, » dit-elle, « Bonne nuit, et adieu jusqu’au Printemps. »
Et ensuite les fleurs folâtrèrent et dansèrent joyeusement ; et à l’aube du jour, elles laissèrent retomber leurs têtes et s’endormirent, et les fées les ramenèrent à leurs petits lits chauds et les recouvrirent de leurs scintillantes couvertures blanches.
Et alors toutes les Blanches Dames grimpèrent sur leur rayon de lune et s’envolèrent tout là-haut, là-haut, au Pays des Fées.
2(ndlt : j’ai traduit par *le* lierre mais il s’agit en réalité d’une demoiselle lierre. Cela s’appliquera à toutes les autres fleurs.)
Après quelques jours d’escapade dans la capitale, j’ai été pleinement heureuse de retrouver notre maison dans la nature. Quel plaisir de sentir l’air saturé du parfum des violettes, de regarder les bourdons s’enivrer du pollen et du nectar de celles-ci mais aussi des pulmonaires, des ficaires, des véroniques de perse et des primevères. Quand je jardine, je pense aux fées. Quand je me repose, je pense encore à elles et je traduis une petite histoire enfantine à leur sujet.
Le Livre des Fleurs
(1901)
Écrit par Eden Coybee , traduit de l’anglais par Lune, illustré par Nellie Benson
Lorsque la neige s’étend en couche épaisse sur le sol et tous les ruisseaux qui babillent en été se reposent encore dans leurs maisons de glace, vous pensez, je suppose, que les fleurs sont endormies et que rien ne peut les réveiller avant le printemps ?
Mais je connais un bois où les petits elfes, les lutins et les délicates fées dansent en cercle au clair de lune, et je vous raconterai ce qui leur arrive à minuit tapante la première nuit de chaque année.
L’horloge dans la tour de la cathédrale sonne douze coups solennels, et toutes les cloches des églises carillonnent pour accueillir la Nouvelle Année. C’est le signal pour les fées de descendre d’un rayon de lune – dans leurs lumineuses robes blanches et avec leurs longues chevelures blondes en cascade.
La plus belle d’entre toutes est Rusialka, la reine des fées et des elfes. Elle porte un collier de perles de rosée, et les perles de rosées scintillent sur sa robe et dans ses cheveux. Elle glisse doucement sur la neige et toutes les fées la suivent pour rejoindre un grand Sureau qui pousse au milieu du petit bois. Elle tape une fois et appelle :
« Dame Sureau ! Êtes-vous à l’intérieur ? »
Et l’arbre ouvre ses bourgeons verts et ses tendres feuilles se déplient.
Puis, à nouveau, la fée Rusialka frappe et appelle :
Et alors l’arbre s’ouvre doucement et la Dame Sureau apparait. Elle est très vielle, car elle est la Mère de toutes les fées et de tous les elfes. « Que me voulez-vous, mes enfants ? » demanda-t-elle avec une voix semblable à une clochette d’argent.
Et toutes les fées font une très longue et très profonde révérence, et lui répondent :
« La Nouvelle Année est arrivée, Dame Sureau ; et nous voulons que vous nous accordiez de laisser s’éveiller les petites fleurs qui dorment sous la neige ! »
« Le Monde est encore froid pour les fleurs, mes enfants, » répondit la Dame Sureau. « Elles sont toujours endormies, chacune doit être réveillée en son temps. Mais vous pouvez faire ceci. Vous pouvez les appeler pour cette nuit, et lorsque vous quitterez ce bois au matin, elles retourneront toutes dans leurs lits à nouveau. »
« Recevez toute notre bien heureuse gratitude, Madame, » les fées chantent à nouveau joyeusement.
Puis elles joignent toutes leurs mains, s’ébattent et chantent en s’éloignant :
La Charge de la Déesse du Printemps Par Vivianne Crowley (c), traduction Lune
Ecoute alors les paroles de Diane la Lune, la Lumineuse Vierge. Changeante mais immuable mon mystère est sans réponse, mais résous ce mystère. Ma nature ne peut être connue mais efforce-toi de me comprendre. L’Obscurité et la lumière sont en moi réunies. Je te fuis, mais je t’attire ; Je te cherche, mais te cache mon visage ; Je te parle, mais mes paroles sont silencieuses.