La mariée peint son visage

Dans le village de Donje Ljubinje, au Kosovo, lors d’une cérémonie de mariage traditionnel, le visage de la fiancée bosniaque, Rasima Biljibani, a été peint pour préserver son union de la malchance.

Après la cérémonie, les femmes de la famille de son nouveau mari laveront le visage de Rasmina.

Le balai & le mariage dans le folklore français

Photo par Borealnz

Quelques exemples extraits de l’excellent livre Symboles et pratiques rituelles dans la maison paysanne traditionnelle, par Hevé Fillipetti & Janine Trotereau :

Les rites de parcours compliqués de rites de passage se retrouvent en maintes occasions, et particulièrement lors du mariage : le père qui marie sa dernière fille traîne un balai attaché à sa jambe gauche, la mariée ne peut franchir le seuil de son nouveau foyer que portée, ou à reculons, ou qu’après être passée par dessus le balai placé au travers de la porte.

Remarquons encore le rôle du balai dans le folklore villageois ; il entre dans le rituel de nombreuses manifestations, en particulier dans celui du mariage, et il fut longtemps considéré comme monture favorite des sorcières. Il prenait place aussi dans le mai de mariage de la dernière fille de la maison. En Champagne c’est un véritable autodafé qui était réalisé à l’occasion de chaque mariage avec tous les balais enlevés dans chaque maison, le bûcher étant allumé par la jeune mariée. Le balai est donc chargé d’un pouvoir magique parfaitement exprimé dans les usages apotropaïques qu’on en fait par ailleurs : croiser deux balais devant une porte d’étable ou d’habitation a un sens d’exorcisme.

Une coutume en Touraine consistait le jour de Carnaval, à essayer d’envoyer une boule de bois (symbole de fécondité) sous le lit de la plus jeune mariée qui devait la repousser avec son balai. Il s’agit ici d’un rite de fertilité.

Dans le Sud-Ouest, nombreux sont les mais (de mariage) qui portent à leur sommet les initiales de la mariée ou même un balai lorsque c’est le dernier enfant qui se marie.

Nous connaissons le rôle apotropaïque dévolu au balai dans la protection de la maison et nous savons l’importance qu’il avait et qu’il a encore dans les rites de mariage (Balai placé en travers de la porte que la mariée devait franchir en sautant par-dessus, balai manié par la jeune épouse à travers toute la pièce comme gage de son savoir, balai traîné par le père qui marie sa dernière fille, etc. A l’heure actuelle encore, dans le cortège de mariage, la voiture des mariés est ornée d’un balai : nous l’avons fréquemment remarqué en Normandie.) : dans le Pays Basque, on accrochait à la porte de la chambre des nouveaux mariés un balai et une balayette fabriqués et décorés uniquement à cette fin.

Handfasting : définition, durée, légalité…

Handfasting, qu’est-ce que c’est ?
Par Lune © 2008

Définition & étymologie

Selon le dictionnaire Merriam-Webster, handfast est un verbe Moyen Anglais qui vient du Vieil Anglais handfæst. C’est un terme archaïque qui désigne un contrat ou un engagement de mariage ou de fiançailles.

Le site Dictionary.com précise quant à lui qu’il s’agit d’un engagement ou d’un contrat, tout particulièrement de fiançailles, qui habituellement est conclu par une poignée de main. (Origine : 1150–1200; Moyen Anglais (participe passé), forme antérieure handfest < Scandinave ; cf. handfestr, participe passé de handfesta se fiancer par union des mains, equiv. to hand, donner, remettre + festa, se fiancer, lit., make fast, fasten, fixer, attacher).

Le Handfasting était donc un rite ancien célébré dans les Îles Britanniques. Il s’agissait d’une promesse de mariage (fiançailles) ou bien de ce que l’on peut appeler un « mariage d’essai » réalisé devant témoins. Il permettait à un couple d’avoir une vie commune, en tant qu’époux, pendant un an et un jour, puis de se séparer par consentement mutuel s’ils ne parvenaient pas à avoir d’enfants.

Le handfasting aujourd’hui

Aujourd’hui, wicca, sorciers et néo-païens emploient le terme de handfasting pour désigner leurs cérémonies de mariage ou fiançailles. En français, nous le traduisons par Union des Mains. Ces épousailles ou fiançailles peuvent être temporaires ou permanentes, selon le choix des futurs épousés :

* pendant un an et un jour ;

* tant que l'amour durera ;

* jusqu'à ce que la mort les sépare ;

* au-delà de la mort ;

* au-delà de la mort et dans les vies suivantes.

Dans un cadre traditionnel sorcier et wicca, la cérémonie est célébrée dans le Cercle par une grande-prêtresse et/ou un grand-prêtre. Il s’agit d’une cérémonie privée entre initiés d’un même coven.

La Wicca et les traditions sorcières ont connu une certaine évolution et popularité au cours des dernières décennies. De nombreuses « traditions » éclectiques, non-initiatiques, ont vu le jour. De nombreux livres sur le wicca et la voie solitaire ont été édités… et de nombreuses personnes se sont reconnues dans cette spiritualité sans souhaiter s’impliquer dans une tradition ou un groupe. Pourtant, nombre d’entre elles ressentent le besoin de célébrer leur mariage dans un contexte sorcier et païen. Certaines d’entre elles s’unissent devant des prêtresses et prêtres ordonnés ou auto-proclamés, dans un cercle « ouvert », afin que la famille et les amis assistent à leur union.

Union légale ?

En France, la loi exige d’être marié civilement avant de l’être religieusement. La célébration religieuse d’une union est parfaitement illégale à moins que le ministre du culte concerné soit en possession de l’acte de mariage dûment rédigé par l’officier de l’état civil. Ces prêtres et prêtresses qui passeraient outre cette loi, doivent savoir qu’ils encourent jusqu’à 7500 € d’amende et 6 mois d’emprisonnement.

Selon le site légifrance, je cite : « Jusqu’à la Révolution française, seul le mariage religieux était reconnu. Les registres paroissiaux tenaient alors lieu d’état civil. La loi du 20 septembre 1792 instaure le mariage civil, enregistré en mairie, qui devient le seul valable aux yeux de la loi. Il doit précéder toute cérémonie religieuse. Le non-respect de cette règle est constitutive d’un délit. Dès lors, et quelle que soit sa religion d’appartenance, il faut passer devant le maire avant de pouvoir se marier religieusement. »

Pour la petite histoire, en Angleterre (parlons-en puisque c’est le pays d’origine du handfasting), il n’y avait aucune loi concernant le mariage avant 1753. Un mariage était effectif suite à un simple accord passé entre deux personnes, sans que la présence de témoins soit nécessaire. C’est donc en 1753 que de tels mariages furent interdits par un arrêté du parlement (c’est Lord Hardwick qui présenta cette loi : Marriage Act 1753). Mais ce « common law marriage » fut possible jusqu’en 1940 en Ecosse. Aujourd’hui encore, lorsqu’on parle de handfasting, on associe ce terme au « mariage écossais ».

Aux Etats-Unis, un prêtre ou prêtresse ordonné(e), quelle que soit sa confession, peut réaliser un mariage légal. De plus, aucune cérémonie civile n’est nécessaire.