Cierge de Notre Dame Sorcière

Je poursuis mon projet et après avoir commencé la confection de quelques huiles et encens que je maitrisais déjà, je me suis lancée dans la fabrication de « bougie sorcière » en m’inspirant de quelques-unes de mes lectures. J’emploie des feuilles de molène comme mèche, récoltées et séchées le mois dernier.

On raconte qu’au Moyen-Âge, la hampe de la molène était trempée dans du suif et utilisé comme torche. D’ailleurs, on donne à cette plante d’autres noms évocateurs, parmi ceux-ci on retrouve « Cierge de Notre Dame » ou encore « Fleur Grand Chandelier ». Les anglais parlent même de cierge de sorcière. J’ai d’ailleurs traduit ce qu’en dit Margaret Grieve dans son Modern Herbal.

Le duvet sur les feuilles et la tige font un excellent « amadou » lorsqu’ils sont secs, aisément inflammables à la moindre étincelle. Ils étaient, avant l’introduction du coton, utilisés comme mèche à lampe. C’est de là que vient l’un de ses autres noms anciens : « Candlewick plant » (ndlt : qu’on pourrait traduire en français par « L’herbe à Mèche-à-bougie »). Un vieille superstition raconte que les sorcières, lors de leurs incantations, utilisaient des lampes et des bougies avec des mèches de ce type, et l’un de ses autres nombreux noms est : « Hag’s Taper » (ndlt : « Cierge de la Vieille Sorcière), en référence à cela, bien que l’on dise que le mot « hag » provienne du mot Anglo-Saxon Haege ou Hage (une haie), le nom « Hedge Taper » (ndlt : « Cierge des Haies) existe également. Il laisse entendre que les hampes robustes de cette grande plante des haies, parsemées de fleurs jaunes pâles, peuvent suggérer un grand cierge poussant dans les haies, un autre de ses noms campagnards, en effet, est « Cierge de Notre Dame ». Lyte (The Niewe Herball, 1578) nous dit « que la hampe entière, avec ses agréables fleurs jaunes, manifeste l’idée d’une bougie ou cierge en cire habilement façonné ».

On utilise un autre nom encore pour cette plante : « Les  Torches », et Parkinson nous dit :

 » Verbascum provient de la regia Latines Candela, et Candelaria,  parce que dans les temps anciens les tiges étaient trempées dans le suif à brûler, que ce soit lors de funérailles ou en d’autres occasion. » *

* Note de Lune : Verbescum est un terme déjà employé par Pline l’Ancien, mais son origine reste obscure.