De nouvelles plantes, de futures récoltes

Morelle Noire

D’ici une semaine ou deux, je pourrais continuer mes récoltes de plantes sauvages. J’ai découvert de nombreuses et vénéneuses morelles noires dans le pré d’à côté. J’avais déjà rencontré sa cousine la morelle douce-amère, mais elle, jamais encore. J’ai tout de suite reconnu en elle la solanacée :-p C’est une plante magique et l’on dit que l’infusion de ses feuilles aide à révéler les véritables souhaits de quelqu’un en aspergeant ce liquide sur son corps et tout autour de la pièce.

Angélique des Bois

De belles angéliques sauvages ont poussé dans les bois. Protectrices et purificatrices, j’irai les cueillir en cette époque de pleine lune, toutes épanouies et pleines de leurs pouvoirs  :)

Grande Camomille

Idem pour la grande camomille. Une plante solaire au parfum légèrement camphrée. Certains disent qu’elle est l’oeil de la déesse solaire Grainne.

Les limites de l’enchantement

J’ai découvert Dark Sister il y a une dizaine d’années par l’intermédiaire d’une amie qui baignait plus ou moins dans le milieu ésotérique et qui connaissait mon vif intérêt pour la sorcellerie. L’histoire m’a réellement emballée même si je l’ai trouvée plutôt mal écrite (mal traduite ?) et parfois clichée. Ca ne m’a pas empêché de relire ce bouquin de nombreuses fois. Je l’ai prêté (miracle il m’est toujours revenu) et il a beaucoup plu autour de moi. Comme l’édition française était épuisée depuis longtemps, l’une des personnes à qui je l’ai prêté à souhaiter le numériser. On peut d’ailleurs le trouver au format word sur le net, en cherchant bien. Mais, je vous conseille plutôt de l’acheter, on le trouve pour moins d’un euro dans les librairies virtuelles d’occasion .^^

De nombreux autres livres de Graham Joyce ont depuis été traduits en français. C’est l’un d’entre eux qui a attiré mon attention. J’ai lu plusieurs critiques dithyrambiques, en anglais et en français, au sujet des Limites de l’Enchantement. J’ai hésité à l’acheter car 20 €, ce n’est pas donné pour mon petit porte-monnaie et il n’est pas encore sorti en poche. Puis je suis tombée sur un exemplaire d’occasion (pourtant neuf, jamais ouvert) à 2,50 € =) J’ai trouvé le style bien meilleur (et mieux traduit ?) que Dark Sister. L’auteur a, entre temps, remporté quatre British Fantasy Awards, deux Grands Prix de l’Imaginaire et un World Fantasy Award. L’histoire des Limites de l’enchantement m’a séduite, je l’ai dévorée (gloups en deux soirs) !

Il y a bien quelques détails qui m’ont fait tiqué, l’auteur ne maîtrise pas tous les sujets qu’il traîte. Je trouve également ses scènes érotiques assez mauvaises et passablement ridicules (même si c’est l’effet recherché pour certaines d’entre elles). La fin m’a paru plutôt convenue, mais je suis rarement satisfaite des fins de roman… Elles me laissent toujours l’impression d’avoir été bâclées.

Ceci dit, ne m’écoutez pas, faites-vous votre propre opinion. Il reste des exemplaires à petit prix à cette adresse.

Je copie colle les infos :

Résumé :

Elevée en marge de la société, la jeune Fern vit aux limites du monde réel. Son esprit vagabonde à l’affût des voix et des messages qu’exprime la nature dont elle connaît de nombreux mystères. Sa mère adoptive lui a transmis, jour après jour, la science des plantes et de leurs vertus, de la façon de mener un accouchement à celle de provoquer des avortements… Mais le monde qui les entoure est en train de changer. Et il suffit d’un faux pas pour que ceux que Fern et sa mère ont aidés si longtemps se retournent contre elles… Au-delà d’un conte singulier, Graham Joyce nous livre une chronique sociale d’une grande sensibilité, une histoire de femmes dans l’Angleterre rurale des années 60 en pleine mutation. Un récit impressionnist qui fleure bon la terre et le folklore, heureuse rencontre entre Steinbeck, Seignolle et Lewis Carroll. Une histoire de secrets anciens et d’une vie nouvelle.

A propos de l’auteur :

Graham Joyce est né en 1954 près de Coventry (G-B.). Il a étudié et enseigné la littérature anglo-saxonne avant de s’exiler sur une île grecque pour écrire son premier livre. Depuis 1991, il a publié douze romans et de nombreuses nouvelles, récompensés par quatre British Fantasy Awards, deux Grands Prix de l’Imaginaire et enfin le World Fantasy Award pour Lignes de vie. Graham Joyce est aujourd’hui reconnu dans la littérature générale comme l’un des grands écrivains anglais contemporains. Plusieurs de ses romans sont en cours d’adaptation au cinéma.

Les herbes ont une âme !

Les plantes m’ont toujours fascinée, pour leurs beautés, leurs parfums, leurs qualités magiques et médicinales et pour des raisons qui m’échappent. J’ai lu quelques livres à leur sujet. Toutes sortes de livres : sur la phytothérapie, sur l’ethnobotanique, sur la magie, sur les encens, sur la cuisine, sur les soins beauté et les parfums. J’ai même suivi des cours d’herboriste !

C’est un sujet passionnant mais une chose m’a toujours plus ou moins gênée dans notre comportement vis-à-vis d’elles, ainsi que dans les livres sur la « magie verte », ou si j’utilise ce néologisme que l’on trouve un peu partout sur le net « l’herbalisme ». Je ne savais pas vraiment mettre de mots sur cette gêne. C’est lorsque j’ai rencontré mon compagnon que j’ai commencé à saisir. Il m’a fait découvrir les plantes sous un tout nouvel angle. Il m’a appris des techniques issues du core-chamanisme, j’ai mangé certaines plantes et un « dialogue » est né entre elles et moi. Mais en réalité, si je n’avais pas été déconnectée de la nature, j’aurais très bien pu trouver toute seule, sans rien, et en vérité c’est tellement simple, tellement facile, tellement naturel… que c’en est triste à pleurer !

Nous traitons les plantes comme des médicaments, des ingrédients, des choses sans âme, des objets juste bons à nous servir, ni plus ni moins. Ainsi, on met une distance énorme entre elles et nous. Par peur ?

Nous, humains, avons tendance à nous croire au-dessus de la nature, supérieurs. Oui même les néo-païens qui prônent pourtant largement ce retour nécessaire à cette nature, qui disent la respecter et l’honorer et qui, par ailleurs, pensent que la terre est en danger à cause nous.

En cela, nous ne sommes pourtant pas différents des acariens qui s’attaquent sauvagement à une plante, qui la consomme, consomme, consomme jusqu’à l’épuisement. Notre QI ne dépasse nullement celui de ces petites bêtes car nous ne pensons pas sur le long terme. Les crises actuelles en témoignent, je pense notamment au pétrole dans un autre genre. Mais peut-être est-ce une attitude naturelle, nous sommes des cueilleurs à la base, nous prenons ce que nous trouvons (jusqu’à l’écœurement ?). Mais je ne suis pas certaine que nous mettons la Terre en danger, m’est avis qu’elle a encore un bel avenir devant elle, ce qui ne sera peut-être pas notre cas à nous, humains, et avec nous de nombreuses espèces animales et végétales ?

Je ne connais pas les raisons de cette peur de la nature. Sans doute a-t-elle un lien avec la peur de la mort et notre perception étriquée du temps ? Je ne peux que supposer. Les plantes peuvent agir comme un miroir et nous renvoyer notre véritable image, notre véritable nature… Nous sommes cette Nature ambivalente. Elles peuvent révéler sur nous-mêmes des choses que nous ne souhaitons ni voir ni reconnaitre : notre part d’ombre.

Sur la voie de la spiritualité, c’est pourtant une étape indispensable. On ne peut y couper.

Cependant, cette attitude (cette connaissance de soi-même, son acceptation, bref ce début de chemin vers la ‘guérison’ et le bonheur) n’est pas évidente parmi les néo-païens.

À la plupart, vieux ou jeunes, parlez-leur de tisanes à la camomille et de coussins de rêves remplis d’armoise autant que vous voudrez. Aucun problème. Parlez-leur de vos dialogues intuitifs avec ces herbes, de vos voyages dans l’autre-monde, de guérison profonde et des effets psychoactifs des plantes (plantes qui peuvent tout à fait être légales j’entends =)). Au mieux, il n’y aura plus personne. Mais généralement, vous vous ferez traiter de cinglé, de drogué et de dégénéré (dans votre dos éventuellement)… Par ceux-là même qui fantasment sur le vol des sorcières et mettent des gants en plastique pour cueillir des plantes !

Je suis persuadée qu’une bonne connaissance des plantes ne passent pas uniquement par des études scientifiques et la lecture d’ouvrages sérieux. J’ai souvent constaté qu’une plante n’agissait pas de la même manière d’une personne à l’autre. D’ailleurs, quand nous les écoutons, elles nous le disent ! Évidemment, il ne faut pas faire n’importe quoi, n’importe comment, on n’est pas obligé d’être irresponsable, même avec des plantes « dites » inoffensives. À forte dose ou simplement lorsqu’on travaille avec elles de manière inappropriée, certaines peuvent s’avérer mortelles.

Commençons peut-être par les respecter et les voir telles qu’elles sont : des êtres vivants à part entière avec une âme, et aussi des alliés précieux. Cessons d’avoir une attitude de consommateurs avec elles (comme avec le reste d’ailleurs =)), et ce, en mettant à la poubelle tout ces livres et leurs tableaux de correspondances magiques qui ne sont probablement pas issus d’une quelconque expérience mais sûrement d’un désir mercantile. Bref connectons-nous à elles, elles ont beaucoup à nous apprendre :)

Hedgewitch, Hedge-Witchcraft, Hedgewitchery, Hedgecraft…

Des modes se créent, passent, reviennent… même au sein de la communauté sorcière francophone. De nouveaux termes, de (pseudo-)nouvelles « traditions », apparaissent et tentent de définir un ensemble de pratiques plus ou moins précises et particulières. Je pense par exemple à l’hedgewitchery et à la kitchen witchery. Je les trouve un peu barbare ces termes. Hedgewitch = Sorcière de la Haie, Sorcière des Haies… ça laisse dubitatif et au mieux on s’écrit à la mode percevalienne : « c’est pas fauuuux ! ». Pas mieux pour la Kitchen Witch, mon cerveau ne peut s’empêcher de transformer ce mot composé en un autre, à peine moins classe, sorcière-bobonne.

En vérité, pourquoi tout ces mots à tiroir ? Sont-ils nés d’un besoin de se différencier des sorciers-magiciens cérémoniels tendance branlouille cérébrale. Possible. Ou bien du besoin (adolescent attardé) d’appartenir à une sorte de groupe, la nécessité de s’inclure dans une petite ‘boîte’ sociale, histoire de se rassurer, de s’individualiser mais pas trop ? Probablement !

Quand on y regarde de plus près, un seul terme suffit à définir les pratiques magiques, de transe, de guérison de ces sorcières des haies et des fourneaux : sorcière.

Il est assez théâtral pour marquer l’esprit et brosser l’ego dans le sens du poil, un brin rebelle pour satisfaire l’adolescent en soi, pis surtout moins chiant à prononcer et à écrire.

‘Fin tout ça pour introduire ma dernière traduction sur le sujet. Elle me tient à cœur. Une fois n’est pas coutume, j’ai bien aimé lire ce texte sur wikipedia. Il est loin d’être aussi pédant que celui de J. Faulk : The Hedgewitch, les mensonges et la vérité… Même si l’auteur s’imagine avoir la science infuse, lisez cet article également, ça vous changera des versions bisounours de l’hedge-witchcraft qui pullulent sur la toile !

Hedgewitch, Hedge-Witchcraft, Hedgewitchery, Hedgecraft…
Extrait de Wikipédia, Traduction Lune


Red Hedgewitch par Cherrie Button ©

Un Hedgewitch est quelqu’un qui pratique l’Hedgewitchery ou Hedgecraft. L’Hedgecraft est une voie spirituelle et considérée comme une forme de la sorcellerie européenne. Elle est pratiquée le plus communément par les néo-païens modernes et certaines personnes la considèrent comme une tradition dérivée de la Wicca, religion néo-païenne. L’Hedgecraft s’inspire assez librement des vieilles et vieux sages, des rebouteux, des herboristes, des guérisseurs et sorcières à travers l’histoire. Certains adeptes ont déclaré qu’il s’agit de la religion des traditionnels sorciers des campagnes de l’Angleterre. Les pratiques les plus anciennes et les plus traditionnelles de l’hedgewitchery ou hedge riding sont chamaniques par nature et souvent (mais pas toujours) incluent l’usage magique et médicinale des plantes enthéogènes sous forme d’onguents de vol et de baumes pour atteindre un état de transe extatique traditionnellement connue comme « oot ‘n aboot » (ndlt : « out and about » est une expression qui signifie : sortir, être en vadrouille, ici et là).

Les Hedgewitches pratiquent souvent la phytothérapie, la magie, le wildcrafting (ndlt : récolter les herbes dans leur habitat naturel, sauvage, pour se nourrir, se soigner, ou dans d’autres buts… Il s’agit de récolter des plantes non-cultivées) et de nombreuses formes de guérison. Les Hedgewitches sont généralement détachés des travaux magiques excessivement formels, préférant la magie populaire beaucoup plus simple. Il s’agit d’une tradition éclectique, mais tout dépend du praticien.

La pratique de la plupart des Hedgewitches se déroule généralement à la maison, en solitaire et en privé. Les Hedgewitches peuvent, cependant, encore être actifs au sein de leur communauté païenne locale.

En termes physiques, la haie (hedge en anglais) séparait la ville de la nature sauvage. On considérait que le fait de franchir la haie était dangereux, parce que la forêt était perçue comme un lieu d’évènements étranges, incluant la sorcellerie. Pour l’hedgewitch et les sorcières de la même façon, la haie n’était pas envisagée comme étant une frontière physique, mais comme une barrière mentale à dépasser au cours du travail de transe. Il s’agit de la ligne dessinée entre ce monde et le suivant ; entre la réalité et le rêve. La pratique chamanique est commune et considérée comme une caractéristique d’un Hedgewitch. De ce point de vue, si la haie est la frontière entre un village et la nature sauvage, l’Hedgewitch franchit la frontière et garde un pied dans chaque monde. Les Hedgewitches emploient souvent les termes « Walking the Hedge » (ndlt : marcher / se promener sur la haie), « Crossing the hedge » (ndlt : franchir la haie) ou « Riding the hedge » (ndlt : chevaucher la haie… comme une sorcière son balai) pour parler de l’acte du Voyage Chamanique, du Voyage Astral, de l’Envol/Vol/Voyage de l’Âme (etc.).

Toutes considérations académiques mises à part, le sens strict du terme, et sa connotation médiévale, de frontières et seuil magiques entre les mondes, fut tout d’abord encouragée par Nigel Jackson, à travers son livre Call of the Horned Piper écrit en 1994. Il a dès lors exercé une lourde influence dans le milieu de la sorcellerie contemporaine, amenant une résonance plus archaïque au terme « hedge-witch » et un sens à la pratique magique.

La spiritualité des Hedgewitches varie et dépend de chaque individu ; habituellement ils se tournent vers leur propre héritage et ascendance. Les Hegdewitches pratiquent une certaine forme de néo-paganisme. La pratique spirituelle quotidienne d’un Hedgewitch sera adaptée à ses talents, intérêts et style de vie personnels.

Etymologie

Le terme Hedgewitch est source à controverse en raison de sa nature idiosyncrasique. En examinant le mot « hedgewitch, » nous pouvons apprendre qu’il provient du mot Saxon witch (ndlt : sorcière), haegtessa, qui se traduit par « hedge-rider » (celui qui chevauche la haie, qui s’assoit sur la haie). La ballade Vieille-Norroise Havamal évoque « des chevaucheurs de haie, ensorceleurs dans les airs. » Myrk-rider, Wyrd-rider, et Gandreidh (chevaucheur de baguette) sont d’autres noms pour parler des hedge-riders. Le mot « hedgewitch » est, d’aussi loin que nous pouvons le dire, un terme plutôt moderne. Bien que l’on ne connaitra jamais sa véritable origine, ce terme semblerait venir de Grande-Bretagne et son usage ne serait vieux que de 50 ans.

« L’Hedgewitch » de Rae Beth.

En 1992, l’auteure païenne moderne Rae Beth sort un livre intitulé Hedge Witch: A Guide to Solitary Witchcraft. Il s’agit d’une tentative de redéfinition du terme dans le contexte moderne. Rae Beth propose ceci : « Le travail de l’hedge witch consiste à reprendre la compréhension des mystères du monde sauvage et de la mettre au service de la vie, par l’intermédiaire de sortilèges qui peuvent aider et guérir la terre, l’autre peuple ou créatures, ou notre propre Soi. ». Elle dit aussi que l’Hedgewitch est un solitaire. Cette idée de praticien solitaire et individualiste que l’on retrouve dans la définition du terme par Rae Beth laisse à penser que cette auteure s’est inspirée d’une ancienne expression : « hedge-preacher ». « L’hedge-preacher » désigne un prédicateur itinérant sans domicile fixe. Toutefois, la définition et la pratique de l’Hedgecraft, telles que décrites par Rae Beth, sont sujettes à controverses car elles sont, évidemment, fortement basées sur la Wicca.

Référence :
– Beth, Rae. Hedge Witch: A Guide to Solitary Witchcraft, Robert Hale, 1992.

Sources :
– Beth, Rae. Hedge Witch: A Guide to Solitary Witchcraft, Robert Hale, 1992.
– Duerr, Hans Peter. Dreamtime: Concerning the Boundary between Wilderness and Civilization, pp. 46, 47, 65, 97, 132. Translated by Felicitas Goodman. Blackwell, 1985.
– Jackson, Nigel A. Call of the Horned Piper, pp. 4-5, 13, 14-15, 19-21. Capall Bann, 1994.