L’Athamé, par Doreen Valiente, traduction Lune.
Extrait du livre « An ABC of Witchcraft »
Le couteau à manche noir est l’arme traditionnelle des sorcières. Il est utilisé pour tracer le cercle magique ainsi que pour contrôler et bannir les esprits.
L’usage d’une telle arme magique par les sorcières est très ancien. L’image représentée sur un vase grec datant de 200 ans avant J.C. montre deux sorcières nues occupées « à faire descendre la lune », c’est à dire qu’elles invoquent les pouvoirs de la lune pour faciliter leur magie. L’une d’elles tient une baguette, l’autre une courte épée. Évidemment, le couteau magique pourrait avoir évolué à partir de cette épée. Datant de la Rome Antique, une gemme taillée représente Hécate, la déesse de la sorcellerie, sous sa triple forme. Ses trois paires de bras portent les symboles d’une torche enflammée, d’un fouet et d’une dague magique ; une fois encore, il semble que cela soit un prototype de l’athamé.
L’une des premières éditions du grimoire appelé « Clavicule de Salomon », datant de 1572 et qui se trouve aujourd’hui au British Museum, mentionne le couteau magique sous le nom d’Arthana. Une gravure sur bois qui illustre Historia de Gentibus Septentrionalibus (Histoire des Peuples du Nord) d’Olaus Magnus, publiée à Rome en 1555, montre une sorcière contrôlant une fantasmagorie de démons, qu’elle avait conjuré, en brandissant un Athamé dans une main et un bouquet d’herbes dans l’autre. L’une des peintures fantastiques sur la sorcellerie de l’artiste flamand Teniers représente une scène similaire, où une sorcière contrôle les esprits au moyen de son Athamé.
L’usage d’une dague consacrée pour contrôler les esprits est aussi connue au Tibet. Ces armes, connues des occidentaux sous le nom de « devil-daggers » (dagues du démon), possèdent une lame triangulaire et un manche en forme de dorjé, ou « foudre ».
Hékaté (collection du British Museum)