Ficaire, lichen, coucou

La Ficaire Fausse Renoncule

La petite éclaire s’invite en tapis, là où elle en a envie. Mais elle a une préférence pour les sous-bois et les lieux humides. C’est un véritable petit soleil qui met du baume au cœur après ce long hiver. Elle est belle mais toxique après sa floraison. Elle soulage cependant les hémorroïdes (compresses imbibées d’une décoction des racines ramassées en septembre.) Les Farrar en parlent dans leur Witches Bible.

La Mousse de Chêne

Ce lichen était ramassé par les gens du coin, puis vendu aux parfumeurs car c’est l’un des ingrédients qui permet d’élaborer la base de parfum appelée « Chypre ». Selon une personne de la région, les parfumeurs l’utilisaient pour fixer leurs fragrances. Certains l’utilisent en encens, en association avec le patchouli. Des senteurs que j’associe à la forêt, évidemment, et au Dieu.

La Primevère Officinale

On en fait du vin mais aussi des sucreries. Hélas, c’est le seul spécimen que j’ai pu trouver alentours. Je l’ai donc laissée tranquille. Pas de vin pour cette année ou bien il me faudra descendre dans la plaine pour en cueillir. En infusion, les fleurs soulagent les migraines. Fleurs et racines, à récolter à des périodes différents, seront mises à macérer dans de l’huile pour soulager les petits bobos (bleus, contusions…)

A suivre…

La guérison au sein de la wicca : la phytothérapie.

Voici la suite du chapitre de Witches’ Way sur la Guérison. Même si ce livre a pris quelques rides depuis sa parution (1984), il reste réellement intéressant et relativement complet. Je déplore juste, une fois encore, qu’un tel livre traitant de spirituel et de magie, présente les plantes comme de simples médicaments.

La médecine par les plantes

Par Stewart & Janet Farrar, traduction Lune

Extrait du Chapitre Guérison de The Witches’ Way, éditions Phoenix.

Les sorcières sont naturellement attirées par la phytothérapie car l’Art est une religion basée sur la Nature, et l’étude des herbes est une voie fertile pour développer leur harmonisation avec Gaïa, l’organisme-Terre, à tous les niveaux.

Pour employer les herbes dans le but de la guérison, vous devez :

  1. savoir où les trouver,
  2. être capable de les identifier de manière infaillible,
  3. être très bien informé sur les effets et les propriétés de toutes herbes que vous utilisez.

Tout cela peut paraît évident, mais il existe des gens qui combinent enthousiasme mystique pour les cures « naturelles » et approche insouciante de leur utilisation, et c’est juste mauvais.

Heureusement, on peut apprendre et pratiquer la phytothérapie une plante à la fois. C’est (sauf si vous prenez des cours professionnels sur le sujet) réellement le meilleur moyen. Vous étendez ainsi votre répertoire progressivement. Vous pouvez commencer en choisissant des plantes qui sont célèbres pour guérir des maux simples et dont il est peu probable qu’elles entrent en conflit avec un traitement prescrit par un médecin (bien que vous devrez toujours vérifier cela aussi).

Prenons deux exemples. Une infusion de fleurs de sureau est un traitement apaisant pour les coups de soleil. Par chance, le sureau est en fleurs juste au moment où les coups soleil peuvent se produire, et il est très facile à identifier. Vous pouvez en toute sécurité utiliser cette infusion sur vos coups de soleil et ceux de vos amis, et vous gagnerez en confiance (et accroitrez votre réputation) lorsque votre travail sera vu. Quiconque peut faire une tasse de thé, peut faire une infusion ; la prochaine étape est d’apprendre une technique un peu moins facile, la préparation d’un onguent ; ainsi vous serez prêt à traiter les coups de soleil plus tardifs dans la saison, lorsque la floraison aura pris fin. (Ou vous pourrez infuser les fleurs séchées.)

Pour le second exemple, prenons la petite éclaire ou ficaire fausse-renoncule ou encore herbe aux hémorroïdes (Ranunculus ficaria), une fleur printanière précoce ; c’est, comme son nom populaire l’indique, un excellent remède pour les hémorroïdes. La plante entière est récoltée pendant sa floraison puis séchée. Elle peut également être utilisée soit en infusion soit onguent. Elle est facile à identifier (vous ne devez pas la confondre avec la grande éclaire (Chelidonium majus) par exemple, que l’on emploie différemment) mais une fois que vous l’aurez bien observée vous ne l’oublierez jamais. Elle fonctionne parfaitement et, étant donné la nature douloureuse de l’affection qu’elle traite, il est possible que vous soyez quelque peu envahi par des patients reconnaissants et embarrassants.

Le point essentiel à retenir pour ces deux exemples, c’est que vous ne pouvez pas faire de mal avec l’une ou l’autre en faisant un mauvais diagnostic ; et il sera probablement presque bon.

Ensuite, dans votre progression plante-par-plante, vous pourrez tourner votre attention vers l’euphraise (Euphrasia officinalis) pour les yeux irrités – une fois encore, assurez-vous que le patient voit un docteur si l’inflammation persiste, il est possible que cela soit un symptôme d’une affection plus grave ; ou le souci officinal (Calendula officinalis) qui est un stimulant utilisé en traitement local de différentes sortes – mais évitez le souci d’eau (Caltha palustris) qui est fortement irritant et peut causer de sérieux effets indésirables lorsqu’il est employé sans une stricte connaissance.

Le principe à suivre : ne courrez pas avant de pouvoir marcher. Constituez votre répertoire avec des herbes sûres, une par une, et n’outrepassez jamais vos propres connaissances.

Si vous pouvez le faire sous les conseils d’un herboriste expérimenté, alors c’est encore mieux. Autrement, vous devez étudier, et vous référez constamment à des livres sérieux.

Un classique : le Culpeper’s Complete Herbal (ndlt : on le trouve également en ligne à cette adresse), écrit par un docteur astrologue du XVIIème siècle, Nicholas Culpeper, régulièrement réimprimé depuis sa première édition et toujours dans les bacs. On peut deviner sa sagesse dans le fait que les livres modernes sur le sujet le cite très souvent.

Parmi les traités modernes sur les plantes, le Potter’s New Cyclopaedia par R. C. Wren est clair et concis ; mais le travail le plus profitable que nous ayons trouvé est celui de Mrs M. Grieve : A Modern Herbal, dont la première publication date de 1931. L’apprentissage professionnel mis à part, un herboriste en devenir ne peut pas mieux faire que de donner totalement sa confiance à Mrs Grieve (ndlt : on peut retrouver son travail à cette adresse-ci.)

Pour l’identification des plantes, une fois encore, dans l’idéal, c’est qu’elles vous soient montrées dans leur milieu naturel, par quelqu’un qui les connait vraiment. Mais même cela (d’ailleurs vous ne pouvez pas vous promener avec votre ami en laisse partout où vous allez) devra être complété par de savants livres. Pour l’Angleterre et l’Irlande, le travail le plus complet et pratique reste le Concise British Flora in Colour de Keble Martin, avec des dessins précis de 1486 espèces et plus encore de descriptions ; il est devenu notre bible botanique partout où nous allons. En complément de cela, nous apprécions beaucoup le Wild flowers of Britain de Roger Phillip, qui est entièrement illustré par des photographies en couleur.

Apprenez tout ce que vous pourrez des traditions locales, en particulier si vous vivez à la campagne ; mais rappelez-vous qu’il faut séparer le bon grain de l’ivraie, et de fait, recroiser les informations avec Culpeper, Potter ou Mrs. Grieve (avec discrétion ou votre source pourrait bien s’offenser et se tarir).