Les herbes ont une âme !

Les plantes m’ont toujours fascinée, pour leurs beautés, leurs parfums, leurs qualités magiques et médicinales et pour des raisons qui m’échappent. J’ai lu quelques livres à leur sujet. Toutes sortes de livres : sur la phytothérapie, sur l’ethnobotanique, sur la magie, sur les encens, sur la cuisine, sur les soins beauté et les parfums. J’ai même suivi des cours d’herboriste !

C’est un sujet passionnant mais une chose m’a toujours plus ou moins gênée dans notre comportement vis-à-vis d’elles, ainsi que dans les livres sur la « magie verte », ou si j’utilise ce néologisme que l’on trouve un peu partout sur le net « l’herbalisme ». Je ne savais pas vraiment mettre de mots sur cette gêne. C’est lorsque j’ai rencontré mon compagnon que j’ai commencé à saisir. Il m’a fait découvrir les plantes sous un tout nouvel angle. Il m’a appris des techniques issues du core-chamanisme, j’ai mangé certaines plantes et un « dialogue » est né entre elles et moi. Mais en réalité, si je n’avais pas été déconnectée de la nature, j’aurais très bien pu trouver toute seule, sans rien, et en vérité c’est tellement simple, tellement facile, tellement naturel… que c’en est triste à pleurer !

Nous traitons les plantes comme des médicaments, des ingrédients, des choses sans âme, des objets juste bons à nous servir, ni plus ni moins. Ainsi, on met une distance énorme entre elles et nous. Par peur ?

Nous, humains, avons tendance à nous croire au-dessus de la nature, supérieurs. Oui même les néo-païens qui prônent pourtant largement ce retour nécessaire à cette nature, qui disent la respecter et l’honorer et qui, par ailleurs, pensent que la terre est en danger à cause nous.

En cela, nous ne sommes pourtant pas différents des acariens qui s’attaquent sauvagement à une plante, qui la consomme, consomme, consomme jusqu’à l’épuisement. Notre QI ne dépasse nullement celui de ces petites bêtes car nous ne pensons pas sur le long terme. Les crises actuelles en témoignent, je pense notamment au pétrole dans un autre genre. Mais peut-être est-ce une attitude naturelle, nous sommes des cueilleurs à la base, nous prenons ce que nous trouvons (jusqu’à l’écœurement ?). Mais je ne suis pas certaine que nous mettons la Terre en danger, m’est avis qu’elle a encore un bel avenir devant elle, ce qui ne sera peut-être pas notre cas à nous, humains, et avec nous de nombreuses espèces animales et végétales ?

Je ne connais pas les raisons de cette peur de la nature. Sans doute a-t-elle un lien avec la peur de la mort et notre perception étriquée du temps ? Je ne peux que supposer. Les plantes peuvent agir comme un miroir et nous renvoyer notre véritable image, notre véritable nature… Nous sommes cette Nature ambivalente. Elles peuvent révéler sur nous-mêmes des choses que nous ne souhaitons ni voir ni reconnaitre : notre part d’ombre.

Sur la voie de la spiritualité, c’est pourtant une étape indispensable. On ne peut y couper.

Cependant, cette attitude (cette connaissance de soi-même, son acceptation, bref ce début de chemin vers la ‘guérison’ et le bonheur) n’est pas évidente parmi les néo-païens.

À la plupart, vieux ou jeunes, parlez-leur de tisanes à la camomille et de coussins de rêves remplis d’armoise autant que vous voudrez. Aucun problème. Parlez-leur de vos dialogues intuitifs avec ces herbes, de vos voyages dans l’autre-monde, de guérison profonde et des effets psychoactifs des plantes (plantes qui peuvent tout à fait être légales j’entends =)). Au mieux, il n’y aura plus personne. Mais généralement, vous vous ferez traiter de cinglé, de drogué et de dégénéré (dans votre dos éventuellement)… Par ceux-là même qui fantasment sur le vol des sorcières et mettent des gants en plastique pour cueillir des plantes !

Je suis persuadée qu’une bonne connaissance des plantes ne passent pas uniquement par des études scientifiques et la lecture d’ouvrages sérieux. J’ai souvent constaté qu’une plante n’agissait pas de la même manière d’une personne à l’autre. D’ailleurs, quand nous les écoutons, elles nous le disent ! Évidemment, il ne faut pas faire n’importe quoi, n’importe comment, on n’est pas obligé d’être irresponsable, même avec des plantes « dites » inoffensives. À forte dose ou simplement lorsqu’on travaille avec elles de manière inappropriée, certaines peuvent s’avérer mortelles.

Commençons peut-être par les respecter et les voir telles qu’elles sont : des êtres vivants à part entière avec une âme, et aussi des alliés précieux. Cessons d’avoir une attitude de consommateurs avec elles (comme avec le reste d’ailleurs =)), et ce, en mettant à la poubelle tout ces livres et leurs tableaux de correspondances magiques qui ne sont probablement pas issus d’une quelconque expérience mais sûrement d’un désir mercantile. Bref connectons-nous à elles, elles ont beaucoup à nous apprendre :)

Mon bouquin s’appelle reviens

Bon bah, comme tu voulais voir l’engin, le voici. Spécial Aranna donc !

Mon bouquin s’appelle reviens
Par Scott Cunningham © , traduction & adaptation Lune

Ceux d’entre nous qui étudient les anciennes voies de la magie naturelle affectionnent habituellement les livres. Notre affection nous conduit souvent à les prêter aux amis. Malheureusement, le prêt d’un livre peut signifier que nous ne le reverrons jamais.

D’où ce rituel de ligature de livre. Il s’agit de magie des nœuds (dont je parle dans le chapitre 12 de Earth Power). Les ligatures et les nœuds sont régis par l’élément Terre, et de fait je pense que ce sortilège peut trouver sa place dans ce chapitre. (D’ailleurs il ne semble appartenir à aucune autre catégorie.)

Dans la magie naturelle, les nœuds sont des objets physiques qui, en même temps, représentent des buts immatériels (tels que le retour d’un bien prêté) et absorbent le pouvoir personnel. Le sortilège suivant utilise le pouvoir des nœuds de cette façon.

(Ce rituel n’est pas prévu pour forcer ou contraindre un autre être humain à rendre un livre ; c’est un sortilège pour assurer le retour du livre. Il n’influe en rien la personne à qui l’on prête le livre ; il affecte le livre lui-même.)

Voici comment procéder :

Avant de prêter le livre, tenez le entre vos paumes. Envoyez du pouvoir personnel en lui pendant que vous direz :

« Par la colline et le vent,
Par la flamme et le ruisseau,
Par la lune brillante et la mer ;
Je place un lien
Sur ce livre
Afin qu’il me revienne. »

Entourez-le avec d’une ficelle de coton blanc uni, faites un nœud solide. Nouez fermement, mais laissez du mou pour que vous puissiez retirer la ficelle sans défaire le nœud. Tandis que vous faite le nœud, visualisez le livre revenir à vous, et dites une fois encore :

« Par la colline et le vent,
Par la flamme et le ruisseau,
Par la lune brillante et la mer ;
Je place un lien
Sur ce livre
Afin qu’il me revienne. »

Retirez la corde nouée. Mettez-la en un lieu secret. Tandis que vous prêtez réellement le livre, répétez ces paroles (en chuchotant). Le livre devrait , effectivement, vous être rendu. Une fois que vous l’aurez récupéré, défaites le nœud ou bien coupez la corde. Elle a rempli sa mission.