Récoltes printanières

Les bois se tapissent de surelles ces jours-ci !

Je ne suis pas très bavarde sur ce blog ces temps-ci. Avec le printemps s’en viennent les premières récoltes magiques et médicinales.

Comme l’an passé, le vent transporte le parfum des très nombreuses violettes. Les pulmonaires envahissent les prés et les sous-bois. Les ficaires créent des magnifiques tapis d’un jaune lumineux et brillant. Ces fleurs, lorsqu’elles sont pleinement épanouies, ressemblent à de petits soleils. Il y a quelques coucous aussi, plus que l’an dernier mais pas encore assez pour faire une belle récolte.

J’ai commencé à récolter la pulmonaire et la violette. J’ai récupéré de la résine d’épicéa et son odeur est juste délicieuse. Il me faut attendre encore deux bons mois pour ramasser les bourgeons de sapin. J’ai d’ailleurs quelques idées de recettes médicinales et pour l’instant j’ai de quoi faire quelques mélanges d’encens.

Mélange boute-verrue :-)

La chélidoine a poussé un peu partout autour de la maison et dans le jardin mais n’est pas encore en fleur. Je vais devoir probablement en retirer quelques pieds pour poursuivre mon jardin de plantes sorcières. J’en profiterai pour faire une nouvelle macération de racines dans du vinaigre. Une recette qui s’est montrée efficace pour supprimer des verrues récalcitrantes.

Pour cette année,  je ne sème que des plantes annuelles car notre jardin prendra sa forme définitive l’an prochain. Je songe d’ailleurs à installer un espace dédié aux esprits. J’aimerai bien y dresser un petit autel discret,  avec pour plateau une pierre à cupule. Les pierres à cupules titille l’imagination,  on leur donne parfois des noms évocateurs : pierre aux fées, sabbat de sorcières, sabbat des chats… Elles ont un avantage pratique, on peut placer les offrandes dans leur cupule :o) À vrai dire, j’en ai même repéré une dans la forêt juste à côté, au bord du ruisseau !

Pierre à cupule

Un vin à la violette

Macération de violettes fraiches dans un bon vin blanc

L’an passé, la liqueur de violette que j’avais préparé un peu à tâtons m’avait beaucoup étonné. Le goût de la violette de nos prés n’a pas grand chose à voir avec les sirops au parfum chimique des grandes surfaces. J’ai donc découvert à ce moment là que j’aimais la violette !

Cette année, j’ai improvisé avec ce que j’avais dans mes placards. J’ai ajouté à du vin blanc une cinquante de grammes de violettes. J’ai laissé macérer toute une nuit puis j’ai filtré car je craignais d’obtenir ce goût désagréable de fleurs pourris.

Artus m’a ensuite conseillé de faire macérer d’autres violettes dans un alcool plus fort. En cherchant bien, je suis tombée sur la bouteille d’eau-de-vie de sureau qu’on nous avait offert pour notre handfasting en 2005. Comme le parfum du sureau s’est légèrement atténué avec le temps, je n’ai pas hésité à prendre l’équivalent d’un bon verre de table. Je l’ai versée dans une casserole avec une poignée généreuse de fleurs fraiches. J’ai fait chauffer le tout puis j’ai retiré la casserole du feu avant les premiers bouillons. J’ai laissé de côté quelques heures, puis j’ai filtré le tout dans ma bouteille de vin. J’ai ajouté un peu de sucre.

La bouteille dort à présent dans son placard en attendant le sabbat de Beltane, qui, je l’espère sera festif !

Verdict dans un mois donc, en attendant, sa belle couleur rose est prometteuse !

L’énergie de Beltane & Quelques fleurs…

Euphorbe et lamier pourpre

Je commence à préparer la maison pour le sabbat de Beltane car nous serons nombreux dans le cercle cette année. Les énergies de ce sabbat sont déjà bien présentes depuis quelques semaines et c’est un plaisir de les sentir tournoyer tout autour de nous et en nous.

Je vous laisse en compagnie de ces quelques fleurs : pissenlit, myosotis et pulmonaire.

Le livre des Fleurs (première partie)

Violette

Après quelques jours d’escapade dans la capitale, j’ai été pleinement heureuse de retrouver notre maison dans la nature. Quel plaisir de sentir l’air saturé du parfum des violettes, de regarder les bourdons s’enivrer du pollen et du nectar de celles-ci mais aussi des pulmonaires, des ficaires, des véroniques de perse et des primevères. Quand je jardine, je pense aux fées. Quand je me repose, je pense encore à elles et je traduis une petite histoire  enfantine à leur sujet.

Le Livre des Fleurs

(1901)

Écrit par Eden Coybee , traduit de l’anglais par Lune, illustré par Nellie Benson

Lorsque la neige s’étend en couche épaisse sur le sol et tous les ruisseaux qui babillent en été se reposent encore dans leurs maisons de glace, vous pensez, je suppose, que les fleurs sont endormies et que rien ne peut les réveiller avant le printemps ?

Mais je connais un bois où les petits elfes, les lutins et les délicates fées dansent en cercle au clair de lune, et je vous raconterai ce qui leur arrive à minuit tapante la première nuit de chaque année.

L’horloge dans la tour de la cathédrale sonne douze coups solennels, et toutes les cloches des églises carillonnent pour accueillir la Nouvelle Année. C’est le signal pour les fées de descendre d’un rayon de lune – dans leurs lumineuses robes blanches et avec leurs longues chevelures blondes en cascade.

La plus belle d’entre toutes est Rusialka, la reine des fées et des elfes. Elle porte un collier de perles de rosée, et les perles de rosées scintillent sur sa robe et dans ses cheveux. Elle glisse doucement sur la neige et toutes les fées la suivent pour rejoindre un grand Sureau qui pousse au milieu du petit bois. Elle tape une fois et appelle :

« Dame Sureau ! Êtes-vous à l’intérieur ? »

Et l’arbre ouvre ses bourgeons verts et ses tendres feuilles se déplient.

Puis, à nouveau, la fée Rusialka frappe et appelle :

« Dame Sureau ! Dame Sureau ! Êtes-vous à l’intérieur ? »

Et d’adorables fleurs blanches s’ouvrent au-dessus, et une douce pluie de fleurs tombe sur les fées.

Pour la troisième fois, Rusialka appelle :

« Dame Sureau ! Dame Sureau ! Dame Sureau ! Êtes-vous à l’intérieur ? »

Et alors l’arbre s’ouvre doucement et la Dame Sureau apparait. Elle est très vielle, car elle est la Mère de toutes les fées et de tous les elfes. « Que me voulez-vous, mes enfants ? » demanda-t-elle avec une voix semblable à une clochette d’argent.

Et toutes les fées font une très longue et très profonde révérence, et lui répondent :

« La Nouvelle Année est arrivée, Dame Sureau ; et nous voulons que vous nous accordiez de laisser s’éveiller les petites fleurs qui dorment sous la neige ! »

« Le Monde est encore froid pour les fleurs, mes enfants, » répondit la Dame Sureau. « Elles sont toujours endormies, chacune doit être réveillée en son temps. Mais vous pouvez faire ceci. Vous pouvez les appeler pour cette nuit, et lorsque vous quitterez ce bois au matin, elles retourneront toutes dans leurs lits à nouveau. »

« Recevez toute notre bien heureuse gratitude, Madame, » les fées chantent à nouveau joyeusement.

Puis elles joignent toutes leurs mains, s’ébattent et chantent en s’éloignant :

« Petites fleurettes adorées et gaies

Écoutez le bruit de nos pieds ;

Petites fleurettes gaies et adorées

Venez et dansez sur le rondelet ! » 1

Puis, de plus en plus lente, la danse s’éteint.


1 (ndlt : rondelet : on dit rondelet dans le sens de rondeau : chansons, lettres et rondelez)

Fragrances fleuries

Récemment, une chouette sœurcière a réalisé de ses mains un dessert merveilleux aux fragrances de fleurs. Ces divins parfums m’ont motivé pour tenter l’expérience des liqueurs fleuries. Et aujourd’hui, à la vue de l’arbre à roses (je ne peux décemment pas appeler cela un rosier !) de mes parents, je me suis dit qu’il était temps de le soulager de quelques pétales ^^

J’ai parcouru mes vieux livres de cuisine et cherché des recettes sur le net. J’ai commencé par faire macérer les pétales et le sucre. Je passerai aux choses sérieuses demain avec l’eau et l’alcool. Rendez-vous dans deux mois pour le résultat !

J’ai également récupéré quelques graines de chélidoine pour les replanter dans notre jardin aux simples.