Le corps est-il féminin ?

Il s’agit d’une question que pose Baudrillard dans son livre La société de consommation et à laquelle il répond dans son chapitre Mass media, sexe et loisirs. Voici un extrait qui mérite réflexion =)

‘Revenons à la question réservée au début : celle du rôle dévolu à la femme et au corps de la femme, comme véhicule privilégié de la Beauté, de la Sexualité, du Narcissisme dirigé. Car s’il est évident que ce processus de réduction du corps à la valeur d’échange esthétique / érotique touche aussi bien le masculin que le féminin (nous avons proposé pour cela deux termes : athlétisme et phrynéisme, le phrynéisme étant grossièrement défini par la femme d‘Elle et des magazines de mode – l’athlétisme masculin trouvant son modèle le plus large dans l‘athlétisme du cadre (supérieur), tel que le proposent partout la publicité, le film, la littérature de masse : l’œil vif, l’épaule large, le muscle délié et la voiture de sport. Ce modèle athlétique englobe l’athlétisme sexuel : le haut cadre technique des petites annonces du Monde est aussi l’homme de Lui. Mais enfin, quelle que soit la part qui revienne là-dedans au modèle masculin ou aux modèles hermaphrodites de transition, les ‘jeunes’ constituant une espèce de tiers sexe, lieu d’une sexualité ‘polymorphe et perverse’) – c’est cependant la femme qui orchestre, ou plutôt sur laquelle s’orchestre ce grand Mythe Esthétique / Erotique. Il faut trouver à cela une raison autre que celles, archétypales, du type : « La Sexualité, c’est la Femme, parce c’est la Nature, etc. ». Il est vrai que d’ans l’ère historique qui nous concerne, la femme s’est trouvée confondue avec la sexualité maléfique et condamnée comme telle. Mais cette condamnation morale/sexuelle est tout entière sous-tendue, par une servitude sociale : la femme et le corps ont partagé la même servitude, la même relégation tout au long de l’histoire occidentale. La définition sexuelle de la femme est d’origine historique : le refoulement du corps et l’exploitation de la femme sont placés sous le même signe qui veut que toute catégorie exploitée (donc menaçante) prenne automatiquement une définition sexuelle. Les Noirs sont ‘sexualisés’ pour la même raison, non parce qu’ils ‘seraient plus proches de la Nature’, mais parce qu’ils sont serfs et exploités. La sexualité refoulée, sublimée, de toute une civilisation se conjugue forcément avec la catégorie dont le refoulement social, la sujétion constitue la base même de cette culture.’

Chez Folio essais. Jean Baudrillard. La société de consommation

« Corset : Photomanipulation par Lune »

Gourmandise… Boisson aux fleurs de Sureau

Les boissons au Sureau sont un plaisir que j’ai découvert il y a de nombreuses années maintenant et dont je pourrais profiter pleinement l’été prochain, ou avec un peu de chance cette année également, en les fabriquant moi-même (la floraison s’étale de fin avril à fin juin, selon les régions). Hier en feuilletant un magazine anglais de déco d’intérieur, je suis tombée sur une recette de sirop de fleurs de sureau, je retranscris de tête les ingrédients :

  • 18 à 20 ombelles de sureau
  • 2 citrons (jus et zeste)
  • 1 kg de sucre en poudre
  • 2 litres d’eau

Je ne me souviens plus de la fabrication, j’ai donc fouillé le net et j’ai trouvé ceci. Il y a davantage de sucre et on y ajoute de l’acide citrique pour la conservation. Certains préfèrent ajouter du vin blanc, mais je ne suis pas certaine que cela soit indispensable. Un sirop se conserve en principe facilement 6 mois au réfrigérateur.