Lilith

Par Teresa Moorey ©, traduction & adaptation Lune

Lilith était la première femme d’Adam et son nom provient du sumérien Reine des Cieux. Lil, signifie air, ou orage, le côté sombre et sauvage d’Inanna. Le nom de Lilith est aussi lié à la “chouette” – le sinistre oiseau de proie qui pique, sans bruit dans les ténèbres et qui est encore un symbole de toute sagesse. Le mythe hébreu raconte comment Lilith a été modelée à partir de la terre sale, et là encore nous connaissons tous la richesse et le potentiel du compost ! Ainsi, Lilith, bien que malpropre, était en un sens l’égale, elle fut créée séparément d’Adam, alors que sa femme subséquente, Eve fut créée à partir d’une côte. Lilith refuse de se soumettre à l’autorité d’Adam et elle s’envole loin de lui, donne naissance à des hordes de démons. C’était Lilith qui effrayait les hommes du moyen-âge, elle venait à eux en rêves pour boire tout leur sperme et on craignait également son aspect de dévoreuse d’enfants. Elle incarne l’énergie féminine libre, sexuelle et sauvage, les désirs des femmes qui sont individualistes, qui ne s’encombrent pas des exigences culturelles et familiales. Elle est la femme sauvage, vraie, pour elle et personne d’autre, ne se conformant à aucune espérance, suivant ses instincts avec la splendeur d’une lionne, la ruse d’une chauve-souris. Elle est ce que tous les hommes désirent et que la plupart craignent – et elle est ce que toutes les femmes sont, dans le cœur de leurs cœurs, particulièrement au cours des règles.

Ainsi Lilith est l’esprit menstruel qui demande de trouver son propre lieu de repos, dans un arbre mort, une caverne, sur le versant de la colline ou dans le petit appartement, le bureau, le jardin et la cuisine. Elle est suprêmement créatrice parce que son inspiration est pure, non diluée par les espérances d’autrui. Elle est vive et belle, elle est l’épice de la vie et elle est dangereuse seulement lorsque contrecarrée par ceux qui mettent de la valeur uniquement en des enfants physiques, qui la voient comme une meurtrière et qui n’estiment pas ses cadeaux comme uniques. Un des cadeaux de Lilith est l’expérience sexuelle qui déchire l’esprit et le corps, en ouvrant un sentier vers les mystérieux trésors du Monde Souterrain – le sexe durant les règles, lorsque la conception est la plus improbable. Tandis que vous avez vos règles, ouvrez votre fenêtre au vent de la nuit, et invitez Lilith à entrer.

Reprendre le pouvoir menstruel

Extrait de « Mysteries of the Dark Moon » par Demetra George, traduction Lune

Esther Harding suggère qu’une des raisons, du handicap menstruel de la femme et des SPM (syndrômes pré-menstruels) aujourd’hui, provient du fait que la culture moderne ne fournit aucune sorte de rituels menstruels. La menstruation est simplement l’épreuve personnelle de chaque femme, à travers laquelle elle souffre seule ; ceci n’a pas de valeur et de sens positifs.

Les femmes ont été privées de la retraite des anciennes huttes menstruelles, où elles pouvaient communier avec leurs êtres intérieurs, s’harmoniser aux cycles cosmiques et partager la connaissance secrète transmise à la communauté par d’autres femmes qui saignent.

Pour reprendre leur pouvoir menstruel et libérer leurs corps de la douleur des règles, les femmes doivent suivre le cycle de la lune noire et entrer dans une retraite volontaire au cours de leur période sacrée mensuelle. L’irritabilité, l’inconfort et la douleur sont les moyens par lesquels le corps des femmes continue de protester contre les injustices (vis-à-vis des règles) infligées par la société. Le corps instinctuel des femmes demande à ce qu’elles prêtent attention à honorer les mystères menstruelles. L’attraction instinctuelle de la lune noire est l’affranchissement délibérée des demandes des autres et des espérances du monde temporel. Cette étape est de faire prendre conscience et faire faire des efforts à une société qui est construite de telle façon qu’elle nie et invalide les besoins particuliers des femmes durant leurs lunes.

Pour racheter le cadeau de menstruation de la Sombre Déesse, nous avons besoin de changer nos attitudes. Comme point de départ, nous devons nous éduquer sur la vraie nature des menstruations et des couches historiques subséquentes de corruption et de répression des mystères du sang féminin. Nous pouvons poursuivre le processus en acquérant de nouvelles informations à propos des fonctionnements physiologiques. Ceci peut nous aider à ressensibiliser notre conscience de nos fluctuations cycliques. Cette connaissance peut aussi nous rendre capable d’évaluer les conseils médicaux au sujet de notre malaise. Nous pouvons expérimenter des plantes, des compléments alimentaires, l’acupuncture, les massages et d’autres thérapies pour soulager les symptômes stressants de notre période de saignement.

Nous pouvons prêter attention à l’identification de nos attitudes négatives habituelles envers les menstruations. Et en prenant conscience de cela, nous pouvons nous libérer de la répétition des mensonges de la société. Nous pouvons nous libérer de nos idées sur la menstruation, que nous voyons sale et indésirable, en touchant, en sentant et goûtant notre sang menstruel. De cette manière, nous pouvons réétablir notre connexion aux pouvoirs de guérison et de régénération du rouge elixir de la femme.

Dans Dragontime, Luisa Francia propose un large spectre de rituels, cérémonies et d’alliés afin d’aider les femmes à reprendre le pouvoir et la magie de leur sang menstruel, pour mieux utiliser leurs capacités menstruelles. En gardant trace de nos cycles menstruels et des phases de la lune, nous pouvons harmoniser le rythme mensuel de nos énergies physiques et émotionelles tandis qu’elles s’ajustent au cycle lunaire. En apprenant des techniques de relaxation et de méditation, nous pouvons induire des états de transe, de prophécie, d’inspiration, de créativité, de remémoration des rêves, d’hypnotisme et de visualisation. Ces capacités sont les plus brillantes de la nature féminine subjective qui surviennent durant la menstruation. Pour conclure, nous pouvons prendre le risque de briser le tabou sexuel qui entoure les menstruations en éduquant nos partenaires et ouvrir ainsi nos relations à une dimension sacrée extatique et transformatrice du sexe.

Les cycles de la lune et les femmes

Extrait du Pilier d’Isis de V. O’Regan traduit par Paul Alexandre

(livre épuisé)

La lune est intimement associée à la forme féminine de l’espèce humaine, ce dont témoigne le fait que le cycle de 28 jours de la lune correspond en gros au cycle de 28 jours des menstrues. Les quatre phases de la lune sont symétriques à celle du cycle menstruel : la phase préovulatoire correspond à la lune croissante; l’ovulation à la pleine lune; la phase prémenstruelle à la lune décroissante et la menstruation à la nouvelle lune. Le mot luimême de « menstrue » dérive du latin mensis, mois (qui est l’étymologie du terme anglais moon, qui désigne la lune). La mesure du temps par les phases de la lune a été à l’origine du calendrier. Celui-ci a été modifié depuis lors en un calendrier solaire, mais les religions juive, chrétienne et islamique continuent à calculer les dates de leurs grandes fêtes d’après le calendrier lunaire.

Avant l’avènement de sociétés patriarcales, le début de la menstruation était célébré comme la marque de la féminité, la bénédiction de la Déesse. C’est avec l’adoption des valeurs patriarcales qu’on se mit à associer le sang menstruel à la contamination et au tabou. Dans certaines cultures, les femmes sont encore tenues à l’écart au moment de leur menstruation. Bien que cela ne soit plus pratiqué dans la société occidentale, l’ombre de ces tabous plane encore sur nous : il se manifeste dans l’embarras et la honte qu’ont les femmes de leurs règles et dans le préjugé social qui veut qu’elles ne soient pas fiables en raison de leur cycle menstruel.

Deux auteurs, Penelope Shuttle et Peter Redgrove, se sont livrés à une étude révélatrice de l’héritage historique et culturel de la menstruation. Ces auteurs considèrent la menstruation comme une authentique force évolutionniste. Selon eux, l’idée de la menstruation et de son « sang sage » sont précieux et puissants, et la phase menstruelle du cycle est la période durant laquelle les femmes sont capables d’entrer en relation profonde avec l’énergie imaginative et créatrice et d’agir comme initiatrices aux domaines cachés de l’être.

En 1983, Barbara Walker a publié une Encyclopédie des mythes et secrets de la femme qui contient un trésor d’informations et de légendes associées aux mystères de la menstruation. Certains mouvements féminins ont déployé une grande activité en vue de rendre aux femmes le sentiment du caractère sacré de leurs corps et de remettre en honneur la tradition selon laquelle le cycle menstruel était honoré. Depuis lors, les rites de passage marquant le début de la menstruation sont à nouveau répandus et pratiqués.

Comment entrer en contact avec la lune et la déesse de la Lune? La méthode la plus aisée et la plus efficace, pour les personnes des deux sexes, consiste à regarder le ciel et à noter les phases de la lune. On peut le faire en conjonction avec des méditations ou des rituels simples, pour se mettre en harmonie avec la lune, ses phases et les aspects de la déesse Lune.

Pour une femme, la meilleure manière de se sensibiliser au cycle lunaire est assurément de l’associer à son propre cycle menstruel. Celui-ci peut n’être pas exactement de 28 jours et il peut n’être pas parfaitement lié aux phases de la lune, l’ovulation ne se produisant pas forcément au moment de la pleine lune et l’écoulement de sang n’ayant pas obligatoirement lieu à la nouvelle lune; nous avons quelques indices qu’il en était ainsi autrefois, mais l’abondance de lumière artificielle autour de nous, combinée avec les conditionnements qui nous ont déconnectés de nos corps, a changé cela.

Une femme peut observer les répercussions de son cycle menstruel : non seulement ses manifestations physiques mais aussi l’évolution de ses rêves, de son humeur, de son énergie et de sa créativité, ainsi que les événements quotidiens. Elle peut en faire un mandala menstruel. Le cercle commence le «jour n° 1 », date du début du saignement; il continue avec chacune des sous-sections, marquées par le jour du cycle, la date et toutes les observations importantes relatives aux sujets énumérés plus haut. Bien entendu, on peut noter les phases de la lune aux jours correspondants. Au bout de quelques mois, ce mandala permettra à la femme d’être plus consciente de sa relation à son corps et à l’énergie lunaire.

Mais qu’en est-il si une femme est en période de ménopause, si elle a dépassé ce stade ou si elle a subi une hystérectomie? Cela n’établit aucune barrière, car une fois libérée de son cycle biologique, elle peut se mettre en harmonie avec la lune et avec les vibrations des phases de la lune telles qu’elles ont lieu dans le ciel nocturne. La femme se meut alors librement au rythme des marées qui épousent les changements de la lune.

Encens Menstruation

 »Par Chris Sempers, traduction Lune

Extrait du chapitre 6 de « Wiccan Herbal » par Marie Rodway »

Lorsqu’une femme a ses règles, elle est très ouverte aux influences de l’Autre-Monde et ses centres psychiques sont naturellement plus actifs. C’est donc une période particulièrement utile pour les techniques de projection. Cette recette a été développée pour célébrer les mystères des femmes et pour augmenter ces subtiles énergies magiques dans le cadre d’exercices psychiques et de développement magiques.

  • 5 ml / 1 cuillère à thé de myrrhe (commiphora myrrha)
  • 5 ml / 1 cuillère à thé de gomme de copal
  • 5 ml / 1 cuillère à thé de santal rouge (pterocarpus santalinus)
  • 5 ml / 1 cuillère à thé de baies de genièvre (juniperus communis)

Broyez les baies de genièvre, cassez la gomme en petits grains puis combinez tous les ingrédients ensemble.

Temple Tantrique : Rituel au sang de lune – Rituel 1

Par Sienna, traduction Artus

Rituel au sang de lune

La période menstruelle d’une femme est quelque chose de cyclique. Alors que les changements hormonaux apportent des changements dans le corps et la chimie du cerveau, ils apportent également des changements dans l’énergie de la femme. Les niveaux d’énergies suivent typiquement le cycle de la femme.

Comme la lune concorde mieux que le calendrier Grégorien que nous utilisons, je recommande aux femmes de prendre note de la phase de la lune le premier jour de leurs règles et ceci pendant plusieurs mois. Trouvez la relation entre le rythme de votre propre cycle et celui de la lune. L’un des meilleurs moyens pour comprendre quelle sera votre propre humeur et quels seront vos niveaux d’énergie est de saisir les deux systèmes et de voir comment ils se chevauchent. Les deux grandissent, ont un moment de plénitude, déclinent et sont au creux de la vague.

Les cycles de la lune sont plutôt clairs ; la croissance jusqu’à la pleine lune qui correspond à l’énergie qui pousse en avant, la décroissance jusqu’à la nouvelle lune qui correspond à l’énergie qui tire vers l’intérieur. Le cycle d’une femme n’est pas aussi évident, mais très similaire. L’ovulation et le premier jour des menstrues correspondent respectivement à la pleine lune et à la nouvelle lune. Le période de l’ovulation aux premiers jours des menstrues correspond à une énergie qui tire, un besoin d’apporter de l’énergie à l’intérieur. La période du jour des premiers saignements au moment de l’ovulation correspond plutôt à une poussée d’énergie vers l’avant, c’est le moment de faire les choses.

De ces deux cycles en découlent un autre, vous pourrez remarquer qu’une femme dont les règles commencent à la pleine lune aura plus d’énergie dirigée qu’une femme dont les règles commencent à la nouvelle lune. D’une manière ou d’une autre, le fait de savoir ce que votre corps fait en relation avec la lune vous donne la possibilité de trouver l’équilibre avec votre activité propre.

De nombreuses femmes modernes n’aiment pas l’idée de toucher leur propre sang menstruel et encore moins l’utiliser dans un rituel. Cependant, cela fait partie de vous, même si c’est une partie de votre corps qui essaie de le quitter. La dichotomie du pousser/tirer prend sa place quand il s’agit de gérer les réalités d’une femme.

L’un des rituels les plus équilibrants que j’ai pu faire en rapport avec la menstruation et l’énergie, s’est déroulé quand j’ai projeté le cercle en extérieur, sous un début de nouvelle lune, pendant mes règles. J’avais attendu un mois où il ferait chaud et je portais une longue jupe flottante. Je suis allée dans un endroit herbeux que je connaissais pour m’y être assise à la lumière du soleil et me baigner en elle. J’avais « mes racines d’ancrages » qui partaient de mes fesses et qui s’enfonçaient dans la terre, et j’ai étendu mes « branches » jusqu’à l’énergie de la lune d’argent que je pouvais voir. J’ai fait courir cette énergie en moi assez longtemps pour la sentir. Alors j’ai enlevé mes sous-vêtements et je me suis assise directement sur l’herbe. J’ai médité là-dessus, sur le symbolisme de retourner à la terre une part de ce qui fait de moi une femme. Une reconnaissance de Shakti et de l’énergie qu’elle incarne et de l’énergie de Shakti qui est en moi.

Je recommande grandement cette méditation pour toutes celles qui veulent entrer dans la magick de la féminité. C’était très instructif.